bring it on, sexies !

Cher sorciers & sorcières ! Vous étiez impatients de savoir ce qu’il allait bien pouvoir vous arriver pour cette saint-valentin, n’est-ce pas ? Eh bien, vous n’allez pas être déçus avec la petite soirée romantique que nous vous avons réservez. Comme vous pouvez le voir à présent, vous avez attéris dans une petite chambre aux lumières tamisées, comportant bien sûr un lit double avec des draps en soie rouges. Et je suis sûr que vous vous y sentez déjà à l’aise ! Peut-être que la présence de la petite table ne vous a pas échappée non plus. Ni même peut-être la porte se trouvant à l’autre bout de la pièce. Approchez-vous de cette table d’ailleurs, outre la nourriture – vous pouvez-y toucher, ne vous gênez pas voyons ! – vous y trouvez un jeu de société sorcier un brin.. coquin, je dirais. Allons-bon, il fallait bien le sortir pour la saint-valentin, il a été conçu précisément pour ce jour-là ! Il consiste en un dé sorcier. Oui, c’est tout. Mais les dés sorciers peuvent vous jouer des surprises. Lorsque vous le lancerez, la partie commencera. Le dé vous dictera alors oralement une action aléatoire à faire. Si vous la faite correctement, la porte au bout de la chambre s’ouvrira et vous donnera accès a une autre pièce qui comportera à son tour une autre porte à ouvrir, si vous échouez, vous recevrez une punition, également dictée par le dé – il sait tout et il voit tout, faites attention ! – et bien entendu, vous ne progresserez pas jusqu’à la prochaine pièce et vous devrez refaire une action pour cela. Me suis-je bien fait comprendre ? Bien ! Je ne vous demanderais pas qui est d’accord ou non, vous avez tous acceptés (sans le savoir, mais tout de même) de jouer le jeu lorsque vous avez décidés de venir à cette petite animation ! Que dire de plus ? Amusez-vous bien et que le meilleur gagne ! – bien entendu, le couple gagnant sera le premier à sortir du dédale de pièces ! Combien il y en a ? Découvrez-le vous-même, voyons !

explications hors-jeu;

Vous devez poster au minimum 22 messages et visiter 7 pièces différentes (donc réussir 7 actions au moins) pour terminer votre sujet, et ainsi être (peut-être) le gagnant du jeu. Les 1ers à sortir du dédale de pièces verront 15 points s’ajouter à leurs maisons respectives, les 2èmes, 10 points et les 3èmes, 5 points.

Le jeu marche avec un système de dés. Un dé spécial nommé VALENTINEDAY a été crée spécialement pour cette animation – lorsque vous voudrez effectuer votre premier lancé il vous suffira d’utiliser le code suivant à la fin de votre post : [roll="VALENTINEDAY"]1[/roll]

Et d’ensuite effectuer l’action qu’il vous aura dicté dans votre prochain post. Les dés sont vocales ! N’oubliez pas que votre partenaire peut très bien réagir à ce que le dé vient de dicter dans sa réponse avant même que vous n’ayez effectué l’action.

Kang So Ah a effectué 1 lancé(s) d'un VALENTINEDAY :

Song Ki se regarda pour la énième fois dans le miroir, qui lui fit remarquer avec dédain sa manière peut-être un peu trop simple de s’habiller pour aller à un bal. Le jeune homme lui tira la langue avant de tenter à nouveau de dompter sa touffe de cheveux qui avait, précisément ce soir là, décidé de se la jouer rebelle. A moins que ce ne fut un de ses amis qui lui ait fait la farce d’ensorceler sa brosse, pour rendre ses cheveux complètement électriques.
Excédé, il finit par se passer la tête sous le robinet, avant de sécher ses cheveux du mieux qu’il pouvait à l’aide d’une serviette et de se redresser pour voir le résultat. Il souffla sur les quelques mèches qui barraient son beau visage et fit la moue. Il y avait bien un sort permettant de sécher tout et n’importe quoi à l’aide d’un puissant souffle d’air chaud, mais il avait – comme souvent – oublié la formule, et ne voulait pas prendre le risque de se retrouver à nouveau les cheveux en pétard en allant la retrouver dans un de ses livres pour l’appliquer. Tant pis, l’effet mouillé et décoiffé, c’est sexy non ? Et puis, après tout, ce n’était que Kang So Ah sa cavalière, inutile d’en faire trop. Cette tarée, elle finirait vieille fille si elle ne se calmait pas un peu. Sale caractère. Bref, voilà que maintenant il regrettait d’avoir lancé ce pari stupide. « Si je retrouve ton pendentif, tu devras m’accompagner au bal de la Saint Valentin », mais quelle plaie franchement. Si au début il avait trouvé l’idée de l’embêter, en ce jour quasi sacré, alléchante ; quand il pensait qu’il aurait pu conclure avec un des canons de beauté d’AKIWA, ça lui foutait les nerfs en pelote.
Un autre petit coup d’œil à son reflet ; peut-être que cet impertinent de miroir avait raison finalement. Bien sûr qu’il était beau et élégant, il l’était toujours de toute façon, même en slim noir et en chemise à carreaux bleus et violets – ce qu’il portait alors. Mais ce n’était en fin de compte pas très courtois de ne faire aucun effort vestimentaire, pour un jour tel que celui-ci. Et puis, c’était à lui que revenait la faute du massacre qui allait suivre (car il ne doutait pas un seul instant que la geobuk et lui allaient finir par s’entretuer au cours de la soirée), il devait donc prendre ses responsabilités et assurer un minimum pour sauver le romantisme de la soirée. Le miroir, quant à lui, sembla satisfait en voyant le sorcier retirer sa chemise en soupirant et retourner vider sa valise sur son lit à baldaquin. Ses camarades de chambre étaient déjà prêts et étaient descendus dans la salle commune, mais bon dieu, comment faisaient-ils ? Après avoir mit un bazar inimaginable sur sa couette, il finit par retrouver un gilet que lui avait offert Nahm Su Hee, son cousin adoré, pour son dernier anniversaire. Il n’avait jamais eu l’occasion de le porter et il espérait secrètement que Su Hee ne lui en voulait pas trop. Ce soir était une occasion de se racheter ; peut-être qu’il était censé passer la soirée avec la geobuk, mais il ne voulait pas manquer cette opportunité de faire plaisir à son cher cousin. Le gilet en question, était assez long, descendant jusque sous ses fesses. Sa laine était noire et, y était brodé sur tout le bas, un enchevêtrement de boutons de cosmos rouges orangés aux tiges dorées. Si on regardait attentivement les fleurs, on pouvait remarquer leur lente éclosion. Plus la lumière de l’endroit où on se situait se faisait vive, plus elles entrouvraient leurs pétales pour capter la moindre lueur. Décidant de conserver son slim noir qui mettait en valeur ses jambes longues et fines, ainsi que ses rangers en cuir noir, il enfila le vêtement par dessus un col-roulé noir et fin. Aussitôt, il sentit toute sa mauvaise humeur s’évaporer et une étrange chaleur l’envahir ; un sourire béat étira ses lèvres, tandis que ses doigts effleuraient les fils emmêlés en plusieurs boules rouges faisant office de boutons : Su Hee n’avait pas fini de l’impressionner. En retournant devant le miroir, il vit que ses cheveux s’étaient séchés et lissés et que lui-même avait un teint étincelant. Un gilet magique quoi. Il devait coûter une petite fortune et Song Ki regretta de ne pas avoir remarqué immédiatement ses propriétés magiques, pour ainsi remercier son cousin en conséquence.
Enfin satisfait de son apparence – même si, entre nous, il l’était toujours – il descendit des dortoirs et quitta la salle commune en sifflotant. Les esseulés de la Saint Valentin, restés cloîtré dans leur salle, l’avaient regardé passé en écarquillant les yeux : Nahm Song Ki, de bonne humeur ? What the fuck ? Mais le jeune sorcier ne les remarqua même pas. Il arriva dans le hall d’entrée un peu en avance ; ce qui était fort étonnant vu le temps fou qu’il avait mis à se préparer, mais il ne s’en formalisa pas. Par contre, ce qui le fit froncer des sourcils, fut la vue des portes de la Grande Salle fermées, pas un chat en vu, enfin si… sa prof tarée de Divination qui, vêtue d’une robe rose bonbon avec des dentelles blanches à vomir, s’approcha de lui en sautillant, avec une liste à la main. Il la regarda arriver avec un air suspicieux, dans quoi s’était-il encore fourré ? Allait-elle l’entrainer dans une salle obscure pour le violer ? Ces craintes faillirent se justifier, lorsque la professeur le conduisit vers une petite porte qu’il n’avait encore jamais remarqué – ou alors avait-elle poussé dans la nuit ? Il déglutit difficilement en l’ouvrant, découvrant un somptueux décor de Saint Valentin, entourant un… lit double aux draps en soie rouge. Quand bien même il fut rassuré de voir la vieille folle le laisser seul dans la pièce, il avait du mal à se remettre de la révélation qu’il venait d’avoir. Pas de bal ? C’était quoi ce lit ? (Car évidemment la première chose qu’il avait remarqué avait été la couche qui trônait au fond de la pièce et, lui étaient venu à l’esprit, toutes les choses qu’on ne pouvait manquer de faire dessus) Le directeur avait-il perdu la tête ? Resserrant son précieux gilet autour de lui, il se sentit instantanément apaisé.
Kang So Ah n’étant pas encore arrivée, il fit le tour de la petite pièce, passant près d’une porte scellée par un sortilège bien trop puissant pour s’ouvrir d’un petit coup de baguette, écarquillant les yeux en voyant deux préservatifs trainer sur la table de chevet, qu’il s’empressa d’ailleurs de ranger dans un des tiroirs, avec un air de vierge effarouchée : pas de ça avec So Ah, non mais ! Il finit par aller inspecter la table qui se tenait au centre de la chambre, couverte de mets aux airs les plus délicieux, mais étrangement Song Ki n’avait pas très faim. Il eût tôt fait de remarquer les dés sorciers entre deux pichets de jus de violette et de rose (berk.) ainsi qu’un parchemin qui devait sans nul doute être… un message de ce %¨µ£¨南瓜@¤ de directeur. Il s’affala avec un soupir dans un des deux fauteuils moelleux faisant face à la table et, le parchemin entre les mains, se mit à le lire d’un air perplexe. Il n’entendit même pas sa ‘cavalière’ arriver, plongé comme il l’était dans sa lecture. Ce ne fut que lorsqu’elle prit enfin la parole qu’il leva les yeux vers elle, juste à temps pour assister au ralenti à la catastrophe :

- Bon... Comme tu sembles trop absorbé dans ta lecture pour me remarquer, je vais jouer en première !

Une main qui fend les airs, un bruit de verre brisé (ça, c’était le pichet de jus de rose) et de dès roulant sur la surface plane de la table et… une voix qui s’élève. La geobuk venait d’enclencher stupidement une partie dont elle ne connaissait même pas les règles. D’abord en colère, il vit le visage de la jeune femme se décomposer à l’annonce de son ‘gage’ et éclata de rire. Tout simplement. Un fou rire qui le fit se tenir les côtes durant deux bonnes minutes ; mais peut-être était-ce nerveux après tout ? Se calmant enfin, il reporta son attention sur So Ah et resta bouche bée quelques secondes en prenant le temps de détailler sa tenue. Un petit « ippuda… » lui échappa et, espérant qu’elle n’ait rien entendu – déjà que la dernière fois ils avaient faillit s’embra… s’embra… aah rien que d’y penser ça le mettait mal à l’aise – le jeune homme se reprit en affichant un petit air narquois dont il était le spécialiste.

- Bien, il n’y a plus qu’à assumer tes actes… du moins si tu veux ouvrir la porte au fond de la pièce pour sortir, dit-il en souriant, les yeux plantés dans les siens.

Il se leva du fauteuil et enleva – à contre cœur – le cadeau de son cousin, avant de faire glisser son col-roulé par dessus sa tête. Torse-nu, il s’allongea sur le ventre comme un pacha sur le matelas moelleux, sans quitter du regard la sorcière et attendant patiemment qu’elle se décide à venir le rejoindre.

Pas de chance, il l’avait dit un peu trop fort et à présent la geobuk le regardait d’un air triomphant, comme s’il était gêné d’avoir laissé entendre qu’il la trouvait belle. En fait, le seul problème était que ce n’était pas du tout dans ses habitudes de faire des compliments (à part à son reflet peut-être), alors peu importe le destinataire, c’était peut-être aussi gênant que s’il avait ramené son doudou à l’académie. Ainsi, il avait remis son masque narquois qui, il le savait bien, énervait So Ah plus qu’autre chose. Ouais, elle était bien gaulée, et alors ? Elle croyait tout savoir de lui, alors qu’elle était juste bien informée des ragots colportés par d’autres. Elle ne le connaissait pas et prétendait pouvoir le juger, lui ? Il était clair que la jeune femme l’énervait, mais au lieu de simplement l’ignorer il fallait qu’il se jette dans la gueule du loup en… en se débrouillant pour devoir se la coltiner le soir de la Saint Valentin, par exemple.
En tout cas, il n’allait pas la laisser le piétiner avec ses petites répliques pleines de préjugés sur sa personne. Bien sûr qu’il avait un cœur, bien sûr qu’il… raaah bien sûr qu’il avait comme tout le monde ce petit côté nian-nian et à fleur de peau… mais quand il était tout seul, seulement. Et comme il ne comptait pas montrer cette partie de lui à cette idiote – surtout qu’il n’avait strictement rien à lui prouver – il ne la ménagerait pas ce soir-là.
Tranquillement allongé au travers du lit, il l’observa reprendre des couleurs pour lui servir un sourire semblable au sien. Sauf que celui de la geobuk lui donnait envie de mordre un des coussins rouges, pour s’empêcher qu’on l’entende rigoler à l’autre bout du château.

- Ne crois pas que je vais me défiler, même si ça ne plait pas plus que ça de devoir toucher ton dos...
- Je ne crois rien, répondit-il, les yeux brillants de malice, tandis qu’elle s’avançait vers lui, j’attends juste de voir.

Ou plutôt de sentir. Parce que oui, si Monsieur aimait particulièrement quelque chose, c’était qu’on le tripote. Que ce soit So Ah ou non qui lui bave sur le dos, peu lui importait, il allait juste profiter de cet instant où la sorcière devait probablement nourrir des envies de meurtres inavouables envers lui – ô, pensée jouissive ! – et où, pour une fois, il n’aurait pas à payer la séance de ‘massage’. Tout bénéf’ quoi~
Il ferma les yeux en la sentant s’assoir sur lui. Aw, et s’il se retournait, ils serraient en position pour… Mais quel esprit tordu franchement. Après quelques secondes – normal, il avait un si beau dos, il valait bien la peine qu’on s’y arrête un peu dessus pour l’admirer ! – les mains de So Ah se posaient sur sa peau. Ça alors, il avait même le droit à un extra. Car, si ses souvenirs étaient bons, la voix n’avait jamais mentionné de ‘mains’ dans son gage et Song Ki pensait que la geobuk ferait le minimum du minimum. Il s’était trompé, devait-il s’estimer heureux ? Il prit son inspiration et souffla lentement, alors que les cheveux de la jeune femme tombaient en cascade sur son dos, signe qu’elle se penchait vers lui. « Penser à quelqu’un d’autre, penser à quelqu’un d’autre… » se répétait-il tandis que l’assaut des lèvres, ou du bout des lèvres, de Kang So Ah commençait ; parce que ça allait le dégoûter quand même un petit peu non ? Il chercha quelqu’un qu’il imaginerait avec plaisir faire le gage à la place de la geobuk, mais personne ne lui vint à l’esprit. A part peut-être, sa prof de Divination dont la seule pensée le fit frissonner d’horreur. Oups, la jeune femme à moitié couchée contre lui allait sûrement le prendre pour elle mais bon… La vision de son professeur à cheval sur lui pour le bizouiller de bas en haut le fit soudainement apprécier à sa juste valeur la présence de So Ah. Il se détendit complètement et poussa un petit soupir de bien être. Un peu plus et il se serrait mit à ronronner. Il se laissa faire tranquillement, un petit sourire béat aux lèvres, parce qu’il devait tout de même reconnaitre que la sorcière s’y prenait plutôt bien pour l’ogresse qu’elle était. Il n’aurait pas été étonné le moins du monde si elle l’avait mordu, lui arrachant au passage un morceau de son beau corps, or ses lèvres étaient telles deux ailes de papillon effleurant sa peau, douces, légères et sensuelles. Hm. Ce vocabulaire un peu trop mélioratif au goût de Song Ki le déstabilisa quelques instants et ce fut ce moment là que choisi So Ah pour s’attaquer au creux de ses reins… un de ses points faibles. Une petite décharge électrique parcouru sa colonne vertébrale et le fit se cambrer en s’appuyant sur ses coudes. Il eu tout de même le temps de se mordre la lèvre inférieure pour limiter les dégâts de l’ouragan nommé ‘bouche de Kang So Ah’. « Mais c’est qu’elle met sa langue en plus ! » s’indigna le jeune ineo qui ne comprenait décidément pas cette fille qui, alors qu’elle le haïssait manifestement, ne se contentait pas de suivre simplement à la lettre les instructions des dés sorciers. Une chaudasse ? Il n’en avait pourtant pas l’impression, à moins qu’elle ne se soit bien cachée en prévision de ce soir-là… Les filles n’étaient-elles toutes pas d’infâmes calculatrices ?
Heureusement, le supplice s’arrêta avant qu’un problème d’ordre ‘naturel’ ne survienne au niveau de son entrejambe et il pu se remettre à respirer normalement lorsqu’elle descendit du lit pour se diriger à grands pas vers la porte.

- Tu vois… J’ai réussi ! s’exclama-t-elle avec un grand sourire en se tournant vers lui.
- Oui oui, répondit-il faiblement en regardant… partout sauf vers elle.

Il fut presque soulagé quand elle pénétra, sans plus se retourner, dans la pièce que son action venait de débloquer. Il se redressa, s’étira et… jeta son dévolu sur de la pâte d’amande qu’il avait remarqué depuis quelques minutes déjà. C’est que ça lui donnait faim tout ça et comme il ne comptait pas manger So Ah, dans tous les sens du terme…

- Song Ki… C’est à ton tour !
- Je sais, dit-il calmement alors qu’il avait rejoint la geobuk dans la nouvelle salle et se tenait à présent à quelques centimètres derrière elle, son bout de pâte d’amande entamée dans une main et l’autre grattant virilement son téton gauche.

Il regardait autour de lui, l’air un peu blasé : si toutes les pièces se ressemblaient quasiment, où était l’intérêt ? Il avait déjà remarqué les trois portes qui leur faisaient face et il avait émis l’hypothèse, en son fort intérieur, qu’elles étaient probablement ensorcelées et qu’ils n’ouvriraient la bonne qu’en dernier. Alors s’il y avait qu’une seule porte menant vers la sortie, que se cachait-il derrière les autres ? Il espérait que ce n’était rien de dangereux, parce qu’il avait encore oublié sa baguette au dortoir. Quoique… il vérifia rapidement dans les poches de son slim. Non, il l’avait vraiment oubliée. Mais c’était peut-être mieux ainsi, parce qu’avec le poids de So Ah sur lui, elle aurait probablement été cassée en mille morceaux. Soupirant, il retourna chercher les dés dans l’autre pièce, en évitant de regarder le lit qui allait probablement encore leur servir. Quelle gage humiliant allait-il devoir faire ? Il revint sur ses pas, les dés à la main.
Song Ki jeta un petit regard à la geobuk. Et s’il devait lui tripoter les seins ? Il allait se faire écorcher vif, soit dans la minute qui suivrait son geste, soit le lendemain, au détour d’un couloir. Non mais fantasme pas trop mon ptit Song Ki. Fantasmer ? « Moi, fantasmer sur So Ah ? Jamais. »

- Au fait, dit-il comme pour appuyer sa pensée, tu aurais pu ramener tes cheveux en arrière, j'avais l'impression que c'était un chien qui me léchait le dos.

Méchant ? Non. Enfin, bon ok, un peu quand même. Mais c'était pour la bonne cause : fallait bien qu'il se calme un peu, entre ses pensées bizarres et le fait que - il en était sûr - les dés lui donneraient un truc cochon à faire.
Il s’assit en tailleur sur le sol de la pièce, croqua dans la pâte sucrée pour se donner un peu de courage. Prenant son inspiration, il souffla, avant de jeter les dés :

- Bon, j’y vais.

Nahm Song Ki a effectué 1 lancé(s) d'un VALENTINEDAY :

Au fur et à mesure, Song Ki commençait à comprendre que la geobuk ne savait pas ce qu’elle voulait avec lui. Comment expliquer le sentiment d’amusement intense qu’il avait éprouvé en sentant son regard détailler son torse – pour ne pas dire ‘bugguer sur’ – avant de lui sortir avec une mauvaise foi évidente : « Tu aurais pu remettre ton pull… Ce serait la moindre des politesses ! » ? « J’aurais pu… mais je ne l’ai pas fait. », lui avait-il répondu avec son plus beau sourire.
Franchement, si elle voulait mater elle pouvait être plus discrète et elle n’avait pas à lui reprocher de laisser sa peau un peu trop dénudée juste parce qu’elle n’était pas capable de se contrôler. Et puis, il ne voyait pas pourquoi il devrait crever de chaud pour elle. Car oui, il fallait tout de même avouer que sa température corporelle avait plus que légèrement augmenté avec le manège sensuel de la sorcière sur son dos.
Enfin bref, il était là, savourant sa pâte d’amande, chaque bouchée les retardant tous deux de l’échéance – et plus précisément du lancement des dés. So Ah était, quant à elle, tranquillement assise dans un des fauteuils de la pièce, pouffant comme une dinde pour une raison qui lui était inconnue. Elle croquait d’une façon… dérangeante, dans une fraise aussi rouge que ses lèvres. Évitant de trop la regarder, il lui avait envoyé une pique bien aiguisée pour se détendre et, à son plus grand bonheur – car le contraire l’aurait extrêmement déçu – elle le fusilla de ses beaux yeux de biche et lui répondit par une réplique cinglante.
S’asseyant en tailleur, il ne se départit pas de son sourire qui devint même un tantinet mystérieux. Bien sûr que ça lui avait plu, ce "léchouillage de chien", peut-être avait-il des penchants zoophiles ? Son regard se détourna lorsque la geobuk lui ressortit son petit sourire narquois. Il faillit lui dire de se calmer avec ça, parce qu’il ne comptait pas se trimballer avec un coussin toute la soirée, mais il se ravisa au dernier moment. La pauvre, il fallait lui laisser penser qu’elle avait au moins ce sourire comme arme, parce que, que lui resterait-il sinon ? Ah, sa baguette peut-être. L’ineo se doutait bien qu’elle n’était pas comme lui, du genre à oublier sa baguette dans un coin alors que c’était presque existentiel pour un sorcier de l’avoir toujours à portée de main.
Un battement de cœur plus tard et les dés roulaient dans une course effrénée sur le plancher de la seconde pièce. Le gage retentit aux oreilles des deux jeunes gens, manquant de faire s’étouffer Song Ki avec sa bouchée de pâte d’amande. Déshabiller… déshabiller So Ah ? Non parce qu’elle ne portait qu’une robe, alors forcément ce fameux haut à retirer… Il lui jeta un petit coup d’œil, comme pour confirmer ses craintes : s’il se fiait à la peau qu’il pouvait distinguer au travers de la dentelle noire, elle n’avait rien dessous sinon ses sous-vêtements. Apparemment la jeune femme en était arrivée à la même conclusion que lui, car elle s’était levée d’un bond de son fauteuil pour protéger sa poitrine de ses bras. Comme s’il allait la violer, franchement. C’était quasi suicidaire de tenter quoique ce soit envers elle sans son accord, au risque de se faire dépecer vivant – puis aussi parce que ce n’était pas très poli de dénuder une jeune et jolie demoiselle de force, n’est ce pas ? Et c’est ainsi qu’il attendait patiemment son verdict, la regardant avec un calme olympien. Et à son grand étonnement… elle se résigna :

- Bon... Je suppose que je n'ai pas le choix... Dépêche-toi !

Song Ki siffla d’un air impressionné, parce que oui, jusqu’à présent les actions qui leur avait été données ne lui avaient pas demandé grand-chose. C’était So Ah qui s’était retrouvée à chaque fois au pied du mur, confrontée à des décisions importantes quant à son intégrité.
Elle s’approcha de lui en ramenant ses longs cheveux ondulés sur le côté et – l’ambiance de la soirée devait vraiment l’avoir atteint – le sorcier ne se serait pas étonné outre mesure si une pluie d’étoiles scintillantes avait jaillit hors de sa chevelure à cet instant précis. Il soupira néanmoins en se relevant « Dépêche-toi, dépêche-toi, elle est marrante elle ! C’est censé durer minimum vingt secondes ! ». En plus, elle avait déboutonné le bouton de son col, ce qui aurait pu lui faire gagner au moins trois secondes s’il avait dû le défaire lui-même pour tout retirer. Il se glissa derrière elle, tout près d’elle : peut-être qu’elle serait moins sur les nerfs s’il ne se trouvait pas dans le bon angle de vue pour mater ses seins ? Quelle charmante attention, il se reconnaissait à peine. Mais ça ne voulait pas dire qu’il allait la laisser tranquille pour autant. Pourquoi se contenterait-il du minimum alors qu’elle s’était carrément acharnée sur son dos, avec toute la sensualité du désespoir ? Vengeance ! Il eu un petit sourire sadique avant de souffler délicatement sur sa nuque, tandis que ses doigts se saisissaient des extrémités de son col, se glissaient habilement dans l’interstice, courraient sur ce petit morceau de peau si douce, pour finalement atteindre la fermeture éclair qui se trouvait à peine un peu plus bas, longeant la colonne vertébrale de la geobuk. Plus qu’approximativement dix-sept secondes.
Il ouvrit la fermeture, découvrant ainsi le dos de sa partenaire, son soutien-gorge – l’arrière du moins – et… le haut de sa petite culotte. Il évita d’ailleurs d’attarder son regard sur ce dernier détail, sait-on jamais ce qui pouvait arriver (une envie de viol ? une gifle de So Ah ? les deux ?). Ses mains remontèrent le long de son dos, effleurant sa peau avec douceur, s’attardant peut-être un peu aux alentours du fermoir du soutien-gorge – manière de lui faire une petite frayeur – et pénétrèrent sous la dentelles recouvrant les épaules de la jeune femme et commencèrent à écarter lentement et lascivement les tissus de son corps. Ten seconds left.
La collant contre lui, de façon à bien maintenir la robe en place pour qu’elle ne tombe pas aux pieds de So Ah avant que les vingt secondes ne soient passées – et tant pis si elle le prenait mal, c’était pour la bonne cause !... pour une fois ! – il décida de lui retirer tout d’abord la manche droite, frôlant du même coup l’épiderme de son bras, il la fit glisser lentement tout le long, avant de s’attaquer à l’autre manche. Son souffle sévissait dans son cou. Il n’osait même pas s’imaginer la poitrine blanche de la geobuk, calfeutrée dans son soutien-gorge, qu’il venait ainsi de dévoiler à la lumière tamisée de la petite pièce. Le compte devait être bon à présent, il s’écarta doucement d’elle, et la robe chut au pied de Kang So Ah et se répandit comme une onde autour d’elle. La première chose qu’il remarqua, ce fut la baguette accrochée à sa cuisse par une sorte de jarretelle. On aurait dit une Auror sexy en mission d’infiltration et le jeune homme faillit éclater de rire, mais c’est alors qu’il aperçu un détail qui lui fit passer l’envie de se moquer. Il était désormais en mode ‘mais où ais-je donc déjà vu ça ?’, en pensant évidemment à la tête de chat blanc avec un nœud papillon sur l’oreille qui ornait la petite culotte.

- Dis, comment ça s’appelle ça, déjà ? demanda-t-il, tellement intrigué qu’il avait oublié que ce n’était peut-être pas une bonne chose de montrer une marque d’intérêt pour quelque chose qui était manifestement moldu, ainsi que ses bonnes manières : poser son doigt sur les fesses rebondies de la terrifiante sorcière pour désigner le dessin n’avait été effectivement pas un bon réflexe. Oh, je suis désolé ! s’excusa-t-il sincèrement en retirant son doigt précipitamment.

Bon dieu, qu’est ce que ces petites fesses étaient moelleuses et pourtant fermes à la fois ! Mais qu’est ce qui lui prenait à penser ça tout d’un coup ? Il secoua la tête de gauche à droite dans l’espoir de se remettre les idées en place. So Ah allait devoir rester dans cette tenue – si on décortiquait la formulation du gage – et il fallait qu’il trouve quelque chose pour remédier à ça s’il voulait garder l’esprit en paix jusqu’à ce qu’ils trouvent la sortie.
C’est ainsi qu’il alla chercher le précieux gilet offert par son cousin dans la pièce où il l’avait laissé. Etant plus grand que la jeune femme, le vêtement lui tomberai jusqu’aux genoux, mais ainsi elle n’aurait pas froid et ne serait plus dans cette tenue plus que gênante, pour elle aussi bien que pour lui. Après le lui avoir tendu en évitant de laisser son regard trainer sur son corps presque nu, il se tourna vers les trois portes. Il devait en choisir une et actionner la poignée de celle-ci pour qu’elle s’ouvre, elle et elle seule. N’aimant pas se prendre la tête, alors qu’il était sûr qu’ils allaient de toute façon devoir faire au moins trois actions avant d’ouvrir la bonne, il choisit naturellement celle du milieu. Sa main se posa sur la poignée et la seconde d’après il l’actionnait.

Entre le moment où la robe de So Ah était tombée aux pieds de celle-ci et celui où il était passé dans l’autre pièce pour aller chercher le gilet de son cher cousin, Song Ki avait été comme en apnée, comme s’il avait commis un tel sacrilège en la dénudant, que tout s’était figé, y comprit sa propre respiration. Du coup il s’était rabattu sur le charmant dessin situé sur les charmantes fesses de la charmante demoiselle en face de lui, qu’aurait-il pu faire d’autre ?

- Hum...C'est une marque moldu, c'est très connu dans le monde moldu.

Bon, tout ça, ça ne lui disait pas comment s’appelait la mascotte de cette fameuse marque moldu, mais étrangement il n’avait pas insisté et avait battu en retraite pour chercher de quoi cacher toute cette peau nue de ses yeux. Parce que So Ah avait beau l’énerver au plus haut point, avec sa façon de le prendre de haut, il fallait quand même avouer que d’un point de vue physique elle l’attirait énormément. Quoique son petit caractère de cochon avait tendance à le mettre de bonne humeur aussi, ainsi que leurs affrontements verbaux journaliers. Avec Sachiko aussi il prenait un malin plaisir à l’embêter, mais avec la geobuk c’était différent. Il ne savait pas comment l’expliquer, mais il ne ressentait pas la même chose quand il s’étripait quasiment avec la jeune femme qu’avec leur dongsaeng. Enfin, toujours était-il, qu’il n’hésita pas une seconde avant de saisir son beau gilet qu’il avait laissé trainer sur le fauteuil où il s’était affalé en arrivant. L’avantage de ce vêtement, était que So Ah ne pourrait même pas se plaindre d’avoir froid ou d’éventuels gratouillages (désagréments les plus courants occasionnés par un lainage) parce que le cadeau de Su Hee était tout simplement parfait. Oh et puis si elle faisait une seule réflexion, il la laisserait en petite tenue jusqu’à la fin de la soirée et ça serait bien fait pour elle, cette chieuse.
Après lui avoir tendu l’étoffe, il s’était détourné d’elle pour se concentrer sur le réel dilemme qu’était le choix de la porte qui s’ouvrirait sur la bonne pièce. Pourquoi donc avait-il choisi celle du milieu ? C’était trop logique de choisir le milieu bon sang, pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ? Mais voilà, il aimait la perfection, la symétrie, et choisir la porte de droite ou celle de gauche l’aurait stressé plus qu’autre chose, quand bien même il aurait réussi à trouver la bonne. Tant pis, la geobuk aurait certainement plus de chance que lui, elle qui se trouvait tellement mieux.
Derrière la porte centrale, une étendue d’eau. Une sorte de piscine intérieure, mais évidemment aménagée selon le thème du jour, c'est-à-dire la Saint Valentin. La surface liquide s’étendait de leurs pieds à un petit rebord arrondi et carrelé tout au fond de la pièce, où les dés étaient ostensiblement exposés. Sa première réaction fut de regarder autour de lui si les dés, qu’il avait lancés quelques minutes auparavant, étaient toujours là, mais non, ils avaient bel et bien été téléportés dans la salle au bassin. Il reporta son regard devant lui. Des pétales de roses flottaient sur l’eau qui elle-même reflétait la lueur des bougies suspendues juste au dessus, diffusant la même lumière tamisée que dans les salles précédentes. Song Ki soupira, complètement las de ce décor illustrant parfaitement ce que la sorcière et lui… n’étaient pas. Et puis, sentant la présence de la jeune femme à ses côtés, il se prépara à recevoir des réflexions quant à son manque de discernement qui lui avait fait choisir la mauvaise porte. Mais à son grand étonnement, ce ne fut pas un reproche qui franchit les lèvres de So Ah. Ces dernières s’étaient d’ailleurs ourlées d’un joli sourire quand elle l’avait remercié de lui avoir prêté son gilet. Un choc je vous dis, puisqu’il s’attendait réellement à tout sauf à ça. Ses joues s’étaient légèrement teintée de rose à son insu et, malheureusement pour lui, il n’eu pas le temps de s’en remettre que déjà la jeune femme s’était hissée sur la pointe des pieds pour déposer ses lèvres contre sa joue. Une petite décharge électrique avait scellé ce contact d’une douceur presque irréelle. Et voilà, il était prêt à parier ses livres de contes qu’il était à présent aussi rouge qu’une cerise. Il fut un peu rassuré en constatant que So Ah n’en menait pas large et devait être au moins aussi rouge et gênée que lui. Encore plus gênée, en fait, car elle se mit en tête l’idée d’aller chercher elle-même les dés à l’autre bout de la piscine.

- Bon... Il faut que l'un d'entre nous aille chercher les dès, je vais le faire !
- A-attends ! Je vais m’en occuper ! s’exclama précipitamment le jeune sorcier en voyant So Ah commencer à retirer le gilet.

Elle avait déjà défait le premier bouton, laissant une vue plongeante sur sa poitrine. Song Ki buggua d’ailleurs devant cette vision l’espace d’une seconde, avant de refermer lui-même le bouton en toute vitesse. Il ne savait pas si elle le faisait exprès, mais voilà, n’était-ce pas logique que, lorsqu’une fille se trouve seule avec un mec il fallait qu’elle prenne un minimum de précaution pour ne pas le chauffer ? Ou alors elle n’était pas consciente de son charme la petite So Ah…
Voilà, sous le coup de la précipitation, Song Ki s’était désigné pour aller chercher les dés et, éventuellement, se faire dévorer tout cru par des Sirènes planquées sous les pétales – le Directeur étant tordu, on pouvait décidemment s’attendre à tout. Il défit les lacets de ses chaussures qu’il déposa non loin de lui, puis ce fut autour de son slim de glisser le long de ses fines jambes, dévoilant son boxer noir qui, lui, n’avait pas de chat blanc ‘kawaii’ imprimé à l’arrière. Comme quoi il avait eu de l’instinct en restant torse-nu, c’était déjà ça de fait.

- Écarte-toi, sinon tu vas être trempée, prévint-il So Ah avant de plonger dans l’eau sans même en prendre la température, sachant que si elle s’avérait froide il rechignerait à y aller.

Par chance, elle était tiède. Sa tête émergea à quelques mètres du pas de la porte et il se mit à nager tranquillement vers le rebord en carrelage qu’il atteint en moins de cinq secondes. Il était plutôt rassuré d’avoir pied, tout ça parce que cela signifiait qu’il pouvait s’assurer qu’il n’y avait rien de louche trainant au fond. Une pieuvre pour enrouler une de ses tentacules autour de sa cheville par exemple. Les rares fois où il était allé à la mer étant tout petit, il avait évité les endroits profond où la silhouette de rochers se dessinait sous le bleu de l’eau. Il arrivait toujours à s’imaginer que c’était en fait un monstre marin qui allait le dévorer tout cru. Son père avait d’ailleurs fini par lui mettre une potion sur les yeux pour qu’il puisse mettre la tête sous l’eau. Et c’est ainsi qu’il avait pu admirer des dizaines de poissons différents nager paisiblement entre ces mêmes rochers qui lui faisaient peur quelques minutes auparavant.
Se saisissant des dés, il effectua une pirouette sous l’eau pour se propulser jusqu’à la porte. Il se hissa rapidement sur le bord, tout dégoulinant d’eau, deux ou trois pétales rouge sang sur le sommet de sa tête qu’il secoua de droite à gauche, tel un chien mouillé, pour dégager ses cheveux de son visage. Enfin, il tendit les dés à sa valentine. C’était à elle de les lancer, sur quoi allaient-ils tomber cette fois ?

Kang So Ah a effectué 1 lancé(s) d'un VALENTINEDAY :

L’eau avait beau être tiède, elle avait suffit pour rafraîchir un temps soit peu ses idées. Entre la subite gentillesse de So Ah, son baiser inattendu et la délicieuse teinte qu’avaient pris ses joues, il y avait de quoi être perturbé. Quoique… n’avait-il pas l’habitude de cette attention spéciale que lui accordaient souvent les filles ? Le jeune homme avait peut-être une réputation de salaud, il n’avait souvent pas grand-chose à dire ou à faire quand il désirait quelqu’un – quand ce quelqu’un n’était pas déjà à ses pieds comme peut-être des dizaines de jeunes femmes. C’est qu’il avait du succès l’ineo, mais il ne s’était jamais montré sérieux dans ses relations qui avaient toutes été de courte durée. Elles voulaient son amour, toutes naïves qu’elles étaient, mais repartaient le cœur brisé, des insultes plein la bouche et le plus souvent déflorées si elles ne l’étaient pas déjà.
Il tirait une certaine satisfaction des chuchotis qui le poursuivaient partout où il allait et s’amusait en constatant que toujours des sorcières tentaient de le conquérir. Elles étaient de plus en plus ambitieuses, narcissiques et mauvaises. Bref, exactement comme lui… ou pas. Ces jeunes femmes se pensaient mieux que les autres et capables de réussir là où les autres avaient échouées. Celles-là, Song Ki prenait encore plus de plaisir à les détruire. Toutes des chiennes.
Chez-lui, la femme n’avait pas vraiment son mot à dire – à part peut-être sur la décoration intérieure et le design du jardin – et son père ne lui avait jamais montré autre chose que ce type de relation dégradante pour la femme. Le jeune sorcier n’avait fait que s’approprier naturellement la façon de penser et d’agir de son père. C’est fou comme l’on peut laisser les mots filer et s’éloigner du sujet, n’est-ce pas ? Toujours était-il qu’il n’était pas dans ce besoin de destruction et d’humiliation avec la geobuk. Enfin, bien sûr qu’il aimait l’embêter et peut-être l’humilier aussi un peu. Mais il y a ‘humilier’ et ‘humilier’, et il ne trouvait pas que les affronts qu’il faisait subir à la jeune femme étaient pires ou égaux à ceux qu’il réservait à d’autres.
Voilà où allaient ses pensées pendant son aller-retour bref dans le bassin de pétales. A peine sorti hors de l’eau qu’il fut assaillit par le froid de la pièce. Car si la première et la seconde pièce se ressemblaient, il n’y avait pas de cheminée dans celle où les deux jeunes sorciers se trouvaient. Peut-être par soucis d’économie, qui sait ? Il voyait bien le Directeur militer contre la déforestation des arbres en Amazonie et réduire le nombre de cheminées dans le château. So Ah le surprit agréablement encore une fois, en lui apportant une grande serviette de bain blanche dans laquelle il s’enroula en tremblotant. Il sourit à la geobuk pour la remercier, un peu gêné, car peu habitué à se montrer si reconnaissant ni à être l’objet de tant de gentillesse en l’espace de si peu de temps. Après avoir donné les dés à la jeune femme, il fini d’essorer ses cheveux avec un pan de la serviette – les avoir secoués ne s’était pas vraiment révélé efficace.

- Bien, retournons dans l’autre pièce, avait dit So Ah.

Il n’eu même pas le temps de répondre (répondre quoi, d’abord ?) que déjà elle avait pris ses affaires à la main, ainsi que son bras de l’autre avant de le tirer dans la première pièce. Song Ki se sentait comme un enfant accroché au jupon de sa mère, sauf que cette sorcière là ne risquait pas d’être sa mère et qu’il n’appréciait que très moyennement d’être trainé comme un sac à patate. Mais il ne fit aucun commentaire – son air renfrogné le fit très bien à sa place – et se laissa mener jusqu’à la seule cheminée de leur – pour l’instant – fabuleuse suite à trois pièces. Il se demandait déjà sur quoi ils allaient tomber cette fois-ci, autant en terme de gage qu’en terme de pièce louche imaginée par le Directeur.
Ce n’est finalement qu’en se retrouvant dans la chaleur du foyer qu’il remercia de tout son être la jeune geobuk de l’avoir trainé jusqu’ici, même s’il ne doutait pas un seul instant qu’il aurait fini par s’y diriger tout seul tellement il caillait dans la pièce aux trois portes. So Ah n’avait toujours pas lâché son bras et semblait même avoir oublié qu’elle le tenait. Cela le fit sourire. La poigne de la sorcière était ferme, presque crispée. Leurs regards se croisèrent et puis elle remarqua enfin ses griffes autour de son frêle bras et elle le lâcha avec un air plus que gêné, passant la main coupable dans sa nuque comme l’imitation parfaite d’un manga. Lorsqu’elle avait accompli ce geste, sa robe improvisée avait légèrement remonté le long de ses cuisses et Song Ki avait dû regarder subitement ailleurs, tellement ce simple détail lui avait paru érotique. Il s’assit d’ailleurs, au près du feu, attendant que la demoiselle se décide à jouer à son tour. Il soupira, ramenant ses genoux contre son torse, les entourant de ses bras, tout emmitouflé dans la serviette. Il était déjà un peu plus sec. Peut-être qu’il n’attraperait pas froid ainsi, peut-être qu’il était bien au chaud, peut-être qu’il était bien en la présence de ce phénomène étrange qu’était la geobuk, mais toujours était-il que, quelque soit l’action qu’ils auraient à accomplir, la faire devant une cheminée serait un peu romantique, voire carrément érotique et excitant.
Dans son dos, il entendit le choc des dés contre le sol. Il ferma les yeux et la voix s’éleva encore une fois dans la pièce. Il se crispa légèrement. Des baisers, dans son cou ? Un suçon, dans son cou ? Le cou était probablement un de ses points les plus sensibles – sans parler du fait que sa peau d’un blanc éclatant marquait incroyablement vite – et il appréhendait énormément que la jeune femme vienne déposer ses lèvres à cet endroit. Parce qu’après les avoir senti dans son dos et contre sa joue, il ne pouvait qu’admettre qu’elles étaient de soie.
Rouvrant ses paupières, il tendit la main vers So Ah qui était toujours debout derrière lui, agrippa son poignet et l’attira au sol, doucement mais fermement, prenant soin de ne pas l’asseoir trop près de lui. Simple précaution. Il s’était à présent mis en tailleur et c’est avec un air sincère et sérieux, mais néanmoins arrogant, comme s’il ne s’était rien passé avant, comme s’il n’y avait pas eu cet excès de gentillesse l’un pour l’autre et vice-versa, qu’il se tourna vers elle :

- Qu’est ce que tu comptes faire So Ah ? Il eu un petit sourire, je te préviens, tu devras faire attention si tu ne veux pas que ça finisse sur le tapis neuf~

Oh, bien sûr qu’il ne la violerait pas ou quoique ce soit d’autre, mais c’était sa petite façon à lui de la mettre en garde de ce phénomène naturel sévissant dans les sous-vêtements de tout jeune homme normalement constitué. Il n’était certes pas un adolescent puceau s’excitant pour rien, il pouvait d’ailleurs se vanter de son self-control épatant de ce côté-ci, mais les baisers dans le cou étaient un peu son péché mignon, ce à quoi il ne pouvait pas résister. Et puis ce n’était pas comme si So Ah était un thon, elle était même très agréable à regarder et la tenue peu habillée dans laquelle elle se trouvait n’était pas vraiment d’une grande aide. Son regard s’était planté dans ceux de sa partenaire, peut-être allait-elle choisir de se faire dévorer par les sirènes ?

Il savait que So Ah connaissait tous les détails de ses frasques et il se doutait bien que, pour cette raison, elle devait enrager intérieurement de ne tomber que sur des actions aussi osées. Seulement, elle semblait avoir été rassérénée par son excès de bonté et Song Ki trouvait évidemment moins drôle que, tout à coup, le sale caractère de la jeune femme fonde comme neige au soleil. Ça lui avait fait par la même occasion se rendre compte que, lui aussi, son masque hautain et prétentieux s’était désagrégé en partie. Le naturel était revenu au galop et c’était mal, honteux, c’était quelque chose qui ne se faisait pas dans sa famille, de se montrer doux et attentionné envers quelqu’un. C’était d’ailleurs en partie pour cela que son père lui avait interdit d’approcher Su Hee. Il n’avait pas inventé de fausses raisons à cette interdiction, il lui avait dit, texto « Je ne veux pas d’une relation contre nature au sein de la famille, en plus tu as une mauvaise influence sur lui, je ne veux plus que tu le vois ». Certes, Song Ki devait récolter les plus mauvais résultats scolaires de la famille, mais il n’avait pas l’impression d’avoir déteint sur son cousin qui était excellent en tout point. Néanmoins, la partie à propos d’une ‘relation contre nature’ l’avait blessé plus qu’autre chose et surtout, il ne l’avait pas comprise. Il était vrai que Su Hee et lui étaient extrêmement proches depuis tous petits et que leur affection l’un pour l’autre n’avait pas faibli au fil du temps, mais de là à insinuer que l’amour avait surpassé la bienveillance que Song Ki ressentait pour son petit cousin, c’était… exagéré, non ? Sans oublier de préciser que l’ineo se savait parfaitement hétéro. Il mettait donc ça sur le compte de l’âge… pauvre vieux.
Hmm ? C’était quoi le rapport avec Kang So Ah déjà ? Ah oui, il ne se montrait sans artifice qu’à Su Hee, alors évidemment que se surprendre à être gentil avec quelqu’un d’autre était plutôt dérangeant. Surtout quand il s’agissait d’une nana qui le prenait de haut alors qu’elle ne le connaissait même pas.
Il était donc redevenu le méchant Song Ki que tout le monde connaissait et critiquait, mais la réaction de sa partenaire l’avait quelque peu désappointé. Elle avait semblée déçue, mais ce n’était pas ça qu’il attendait lui. Non non non, lui, tout ce qu’il voulait, c’était la faire rager et revoir son sourire narquois complètement tordant, signe qu’au fond elle rêvait de le démembrer avec un couteau à beurre. Le jeune homme ne voulait pas de cet air de déception, comme si elle savait qu’il n’était pas vraiment celui qu’il laissait paraitre et qu’elle lui disait d’arrêter de jouer. Il resta silencieux, attendant de voir quelle serait sa décision, espérant même qu’elle refuserait avec dédain, juste pour lui montrer à quel point elle le haïssait, juste pour le rassurer. La seconde chose qu’il espérait, était que la geobuk ait bien pris son avertissement au sérieux et que, si elle se décidait à faire l’action, elle prendrait garde à ce que cela ne prenne pas des proportions énormes… du côté de son entrejambe bien sûr, sans aucune prétention.
So Ah releva sa tête qu’elle avait tournée vers le foyer et planta son regard dans celui de l’ineo. Elle semblait scruter ses prunelles, comme si elle attendait que quelque chose se passe. Limite si Song Ki n’avait pas l’impression qu’elle voulait le transpercer avec des lasers. Cette pensée le fit frissonner, la jeune femme avait donc un petit côté terrifiant… Un petit air de satisfaction traversa finalement son visage, furtif, avant qu’une moue indécise ne vienne rapidement le remplacer. Le sorcier soupira : à quoi jouait-elle donc ? Il essaya de se détendre tout en se retournant vers les flammes dont la douce chaleur l’enveloppait agréablement. Ses cheveux avaient commencé à sécher et son boxer trempé n’était bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Il ferma les yeux, doucement, juste pour se délecter de ce court instant de répit que lui octroyait la geobuk en pensant sûrement le faire mariner. Ça ne l’empêchait cependant pas d’être aussi tendu qu’un ressort, à la simple pensée que tout allait se bousculer dès le moment où elle annoncerait enfin sa décision. Quelques minutes plus tard, elle le fit presque sursauter en prenant la parole :

- La compagnie des sirènes ne me tente pas vraiment. Alors je vais le faire. Mais je t'assure que ça ne se finira pas sur le tapis !

Song Ki buggua un court instant sur le sourire timide de sa partenaire. Qu’est ce qui n’allait pas ? Pourquoi n’était-elle pas comme les autres, avec ce même sourire narquois et l’air sûr d’elle ? Il lui lança un regard noir, mais n’eut le temps de dire quoi que ce soit, car déjà la jeune femme s’était rapprochée de lui, frôlant malencontreusement ( ?) ses lèvres en se penchant dans son cou pour lui infliger son supplice. Il aurait voulu la repousser, lui hurler qu’elle cherchait vraiment la merde, mais un souffle tiède vint caresser sa peau et il se résigna. Il frissonna alors que ses lèvres voletaient d’un bout à l’autre de son cou, comme elle l’avait fait pour son dos, sauf que cette fois l’ineo savait qu’il n’allait pas s’en sortir avec de simples soupirs. Son cœur rata d’ailleurs un battement quand ces mêmes lèvres commencèrent à l’embrasser avec douceur et avec une telle précision, qu’il se demanda même si So Ah lisait dans ses pensées pour savoir aussi bien où étaient ses points faibles. Une nouvelle fois ses paupières se fermèrent. Un petit gémissement s’échappa d’entre ses lèvres et il pencha sa tête sur le côté pour offrir entièrement son cou à So Ah. Sa respiration s’accélérait progressivement ainsi que les battements de son cœur, tandis qu’il avait de plus en plus chaud. Tout ça en même temps, c’est dire l’effet qu’un tel attouchement avait sur Song Ki. Mais le pire était avenir, car la geobuk fini par s’appuyer contre son torse et ses mains fraiches lui donnèrent la chair de poule. Lorsqu’elle sembla confortablement installée contre lui, elle s’attela à la dernière partie de son gage : le suçon. Il détestait ça, parce qu’il n’appartenait à personne et qu’aucune fille n’avait le droit de se vanter de le posséder. Car c’était le contraire. La jeune sorcière ne devait même pas se rendre compte de la chance qu’elle avait, c’était un peu comme gagner un voyage super cher à la loterie magique. Encore une fois, elle choisit bien son endroit pour déposer ses lèvres et, inconsciemment, il agrippa le bras de la So Ah d’une des mains contre lesquelles il s’appuyait en arrière. Ses muscles étaient tendus, de légers tremblements le parcouraient, tandis que ses gémissements ponctuaient chaque succion que les deux bouts de chair exerçaient dans son cou. Cette douce torture lui sembla bien trop courte et c’est le souffle court, une lueur de regret au fond de ses prunelles et un ‘léger problème’ dans son boxer qu’il desserra sa prise autour du bras de So Ah et la regarda s’écarter finalement de lui.

- Tu vois, ça n’a pas fini sur le tapis, lui dit-elle après avoir admiré son chef-d’œuvre que Song Ki allait devoir camoufler pendant au moins deux semaines derrière une écharpe.

Il ne voyait plus que la geobuk, c’est à peine s’il entendit les cliquetis des portes dans la pièce d’à côté. Ce fut d’abord le plus simplement du monde qu’il la regarda, sans aucune animosité puis, au fur et à mesure qu’il reprenait son souffle, ses prunelles devinrent tels deux trous noirs et ses joues se gonflèrent, signe qu’il commençait à s’énerver.

- YAH ! hurla-t-il à son intention tout en plaquant la serviette de bain sur son entrejambe, t’as vu dans quel état tu m’as mis ?! C’est pas parce que tu peux être sûre que je ne te violerai pas que t’as le droit de me faire ça ! Tu vas voir un peu à la prochaine action !

Il s’était relevé, avait attrapé son slim et l’avait remis illico presto, se souciant peu de si son boxer était encore humide ou non. De toute façon, érection ou non, il ne comptait pas se trimballer en sous-vêtement plus longtemps. Tout en remontant sa braguette, il fusilla So Ah du regard et lui fit un signe de la tête, lui signifiant de bouger son cul pour aller ouvrir la porte qu’elle désirait. En plus, ces sal*peries de dés s’étaient encore fait la malle, comme s’ils n’avaient que ça à faire de parcourir toutes les pièces à leur recherche. Bon, en fait si, c’était le cas, mais ça n’enthousiasmait pas le jeune homme plus que ça, surtout avec la mauvaise humeur qui l’habitait à présent.
Avant de passer à la seconde pièce, il fit une provision de pâtes d’amande et quitta la pièce à la cheminée sans même se retourner, d’un pas plutôt rageur. Il s’installa dans un fauteuil disposé près de la table garnie de sucreries et attendit patiemment (du moins en apparence), que So Ah se dépêche de venir faire son choix, qu’ils puissent retrouver les dés et qu’ainsi ce soit son tour… de se venger. Il eu un petit sourire sadique rien qu’à cette pensée. Croquant dans sa friandise, il repéra un petit miroir de poche sur la table et se leva pour la prendre avant de retourner s’asseoir confortablement. Il pu jeter un coup d’œil au suçon que lui avait fait la sang-mêlé et il grogna en fronçant les sourcils d’un air mécontent. Il était d’un rouge éclatant, ainsi que l’avait prescrit la voix mais, pour couronner le tout, avait une vague forme de cœur qui eu le don de horrifier complètement le propriétaire du cou. Il avait malheureusement la bouche pleine, ce qui l’empêcha de plaindre une nouvelle fois. Il reporta finalement son attention sur la geobuk qui venait à l’instant d’actionner une des deux portes. Elle la poussa et… Song Ki se retrouva face à la nouvelle pièce. Ou plutôt, Song Ki dans le corps de So Ah s’était retrouvé face à la pièce à moitié ouverte, parce que le corps de l’ineo n’avait pas bougé de sa place et affichait un air parfaitement ahuri, dû au fait que la sorcière qui se retrouvait à présent à l’intérieur, n’avait elle non plus rien compris à ce qui leur était arrivé.

- C’EST TA FAUTE ! se mit à hurler à nouveau Song Ki, mais cette fois en empruntant les cordes vocales de sa partenaire. T’aurais pu choisir l’autre porte ! T’es chiante, démerde-toi comme tu veux pour arranger tout ça, moi je vais m’empiffrer ! Et tant pis pour toi si tu suis un régime !

Il se détourna, faisant virevolter ses longs cheveux derrière lui, et fit quelques pas vers la porte de la première pièce… avant de s’étaler de tout son long, car oui, il ne savait vraiment pas marcher sur des talons.

Oui, Song Ki était énervé. Enervé parce qu’il ne comprenait pas So Ah et sa manière de rajouter de la sensualité et de la douceur dans toutes ses actions, alors qu’elle était censée le détester et donc faire le strict minimum en conséquence. Enervé qu’elle lui fasse autant d’effet et SURTOUT, énervé qu’elle interprète ses faits et gestes alors qu’elle avait totalement tord. D’où elle le dégoûtait ? Si la geobuk le dégoûtait réellement, il n’y aurait jamais eu ce problème plus que conséquent au niveau de son entrejambe. Ah, peut-être ne parlait-elle pas au niveau charnel, mais au niveau de la pureté de son sang…
L’opinion de la famille Nahm quant aux sang-mêlés et aux nés-moldus était parfaitement connue de tous et si le jeune homme n’avait jamais bronché face aux critiques sur sa soi-disant étroitesse d’esprit – car il n’avait à se justifier devant personne et briser les préjugés sur lui ne l’intéressait pas – étrangement venant de So Ah cela passait moins bien. Non, contrairement à ses parents il n’avait pas envie de vomir quand quelqu’un qui n’avait pas le sang pur passait à moins d’un mètre de lui, oui il avait été éduqué dans le culte de leur ‘race supérieure’, non il n’avait jamais pu croire un seul instant que la pureté du sang rendait supérieur (ça, il n’en avait pas besoin pour l’être), oui il était un noob complet en matière de culture moldu. Et le fait que la geobuk lui balance aussi directement ce que pensaient les autres lui donnait envie de taper des pieds en lui hurlant « Je ne suis pas comme ça ! », juste parce que l’idée qu’elle aussi pense ça de lui le rendait furieux. L’ineo avait les nerfs un peu trop fragiles ce soir-là, lui qui était habituellement si calme et maître de lui-même… La jeune femme le mettait donc dans tous ses états ? Déjà qu’elle avait faillit le faire s’étouffer avec sa pâte d’amande, lorsqu’elle avait murmuré sèchement qu’elle aurait voulu qu’il l’embrasse. Il n’était même pas sûr d’avoir entendu et n’avait, de toute façon, pas vraiment eu le temps de réagir autrement que par une toux bruyante, car le temps qu’il reprenne sa respiration et il était déjà dans le corps de la jeune femme.
Sensation étrange que d’être une femme… le soutien-gorge enserrant sa désormais poitrine le serrait et le dérangeait, il se sentait minuscule par rapport à sa taille habituelle et il venait de se casser royalement la figure, après avoir omit le simple petit détail que So Ah portait des talons et qu’il n’avait jamais eu l’honneur d’apprendre à marcher sur de tels engins.
Il entendait l’autre idiote se marrer derrière lui, comme si c’était drôle. Et en plus c’était son rire à lui. Il aurait pu lui tordre la cheville en tombant et déjà ça ne l’étonnerait pas si elle se plaignait plus tard dans la soirée d’avoir de gros bleus sur ses genoux. Et puis tiens, ça serait bien fait pour elle ! So Ah vint l’aider à se relever et ce simple geste le rendit encore plus furibond, parce qu’il était parfaitement conscient de passer pour un gros gamin à s’époumoner comme il le faisait alors qu’au contraire matait tranquillement son nouveau corps et arrivait même à rire de la situation. Le jeune homme lui aurait bien balancé ses talons dans la figure, mais comme il ne voulait pas abîmer son propre visage – si beau et si parfait, il se contenta de les jeter rageusement à l’autre bout de la salle, tandis que son enveloppe charnelle s’éloignait de lui pour pénétrer dans la salle qui venait d’être ouverte et qui semblait être plongée dans l’obscurité. Boudant dans son coin, bien décidé à ne pas bouger de là où il était et surtout absolument convaincu que So Ah allait se démerder toute seule, il cessa cependant de grommeler dans sa barbe – qu’il ne risquait pas d’avoir vu le visage lisse et doux de la jeune femme – lorsque sa partenaire lu les instructions de la nouvelle ‘chasse aux dés’ à voix haute. Se laisser vêtir ? C’était quoi le délire encore ? Il vit que la pièce c’était éclairée et il se décida finalement à y entrer, regardant avec curiosité les deux cabines qui lui faisaient face, avant de s’appuyer contre un mur, les bras croisés et dardant des yeux encore noirs de colère destinés à la sorcière dans son corps. Il s’était certes calmé quelque peu, conscient de la stupidité de ses précédentes réactions, mais redevenir ‘gentil’ en a peine quelques minutes, comme s’il ne s’était rien passé, c’était tout simplement impossible pour lui. La geobuk finit d’ailleurs pas se retourner et capter qu’il était là, son corps, lui et son regard de tueur, avant soupirer et de lui faire la morale comme s’il n’avait pas compris en écoutant les règles du jeu qu’il allait devoir mettre un peu du sien s’il voulait récupérer son corps au plus vite.

- Écoute, je sais que tout ceci t'agace, mais c'est la seule solution que nous avons pour retrouver nos corps respectifs et puis comme ça, tu ne seras plus dégouté d'être dans le corps d'une sang-mêlée. Je te fais confiance, à toi de me faire confiance !

Bien entendu, la partie qui l’agaça le plus fut encore une fois cette histoire à la noix comme quoi son sang la dégoûtait. L’envie de friser à nouveau ses cordes vocales pour lui expliquer par A+B qu’elle racontait n’importe quoi le démangeait, mais c’était à croire que le destin ne voulait pas le laisser s’exprimer, ne lui laissant jamais le temps de dire quoi que ce soit. So Ah était déjà entrée dans la cabine qui lui était destinée et le rideau s’était refermé derrière elle. Depuis quand il lui avait permis de ‘s’occuper de son corps’ ? Elle ne lui avait même pas demandé son avis, comme si c’était parfaitement naturel qu’il accorde sa confiance à une fille avec qui il se battait verbalement depuis leur premier contact et plus précisément depuis une quinzaine de jours. Mais voilà, le rideau était tombé et il n’avait plus qu’à se dépêcher d’entrer à son tour dans la cabine remplie d’accessoires et de vêtements féminins, s’il ne voulait pas perdre plus de temps.
Une fois seul dans l’espèce de dressing, il se mit à parcourir du regard, l’air complètement perdu, les trois tonnes de fringues qui encombraient les penderies et les placards. Il se tourna cependant presque automatiquement vers les robes. Parce que c’était simple et rapide à mettre et puis aussi que So Ah avait de belles jambes. Son regard se posa tout d’abord sur des modèles un peu osés, qu’il avait l’habitude de voir sur ses conquêtes éphémères. Mais il ne parvenait pas à imaginer de telles choses sur la geobuk, tant et si bien qu’il se mit à fouiller parmi les robes les plus mignonnes et roses qu’il pu trouver, en vain. So Ah n’était pas une pouffe, mais n’était pas non plus une petite fille niaise. Entre un vêtement ras la touffe et un autre aux dentelles qui lui rappelait la robe de la prof de divination, il finit cependant par trouver son bonheur : une robe blanche et éclatante comme la neige, en cachemire, aux manches courtes légèrement évasées à leur extrémité et s’arrêtant au dessus des genoux. Elle était d’une douceur inouïe et sur son bas, à gauche, un magnifique loup noir y était dessiné. Song Ki n’avait jamais pensé avoir un jour un coup de foudre pour un quelconque vêtement féminin, mais voilà, c’était fait. Il déboutonna le gilet qu’il avait prêté à la sorcière, passa un haut noir à manches longues qu’il dénicha au détour d’une étagère et enfila la robe, tout en vérifiant à plusieurs reprises dans le miroir, pour se rassurer, que c’était bien le corps de Kang So Ah et qu’il n’était pas en train de se travestir. Il referma le col en goutte d’eau arrière grâce à la perle noire qui lui servait de bouton, puis il passa au choix des chaussures. Cinq minutes s’étaient déjà écoulées et s’il voulait avoir assez de temps pour coiffer les longs cheveux de la jeune femme – qui s’étaient légèrement emmêlés pendant les actions précédentes – et faire style qu’il savait se maquiller, il lui faudrait tout de même un minimum de temps.
Ne voulant pas se casser la tête plus que ça, surtout devant l’immense choix de chaussures, il se décida quasiment immédiatement pour des ballerines noires, simples mais faisant de jolis pieds, et surtout lui permettant de se déplacer sans danger et plus facilement qu’avec des talons hauts. S’asseyant enfin devant la coiffeuse, admirant le visage de sa partenaire, il pu goûter aux joies du démêlage de cheveux et se demander ainsi pourquoi les filles étaient-elles si masochistes. Cela ne l’empêcha tout de même pas de réussir à dompter la touffe des cheveux soyeux de So Ah pour les laisser lâchés au final, n’ayant pas réussi à comprendre le mécanisme d’un chouchou. Il profita néanmoins d’envoyer valser le chouchou diabolique pour se saisir un magnifique collier en perles nacrées et noires qu’il s’attacha autour de son cou délicat, avant de mettre les boucles d’oreilles qui y étaient assorties : deux petites perles, noires elles aussi.
Ne restait que deux petites minutes. Le massacre au rouge à lèvres allait pouvoir enfin commencer. Car, heureusement, le noir qu’avait mis la geobuk autour de ses yeux n’était pas parti et Song Ki n’avait donc pas à crever ses yeux par inadvertance en essayant d’en remettre.
C’était un beau rouge, bien vif et tranchant totalement avec le blanc et le noir dont le corps de la sorcière était désormais entièrement revêtu. Sa main tremblait alors qu’il tentait de ne pas s’en étaler partout, surtout que le temps semblait s’écouler de plus en plus vite. Il réussi finalement et souffla un bon coup, se félicitant d’être né homme et de ne pas avoir à subir ce rituel tous les matins avant d’aller en cours. Le compte à rebours atteint les zéro secondes pile au moment où le jeune homme leva les yeux pour voir combien de temps il restait. Il se leva du tabouret où il s’était assis, se mettant subitement à stresser : est-ce qu’il allait pouvoir son corps ? Est-ce que la force magique qui contrôlait ce jeu serait satisfaite ? Il n’avait vraiment aucune expérience en matière de mode féminine et avait vraiment tout fait à l’instinct, laissant son cœur dicter ce dans quoi il verrait le mieux la sang-mêlé.
Il sorti à pas mal assurés de la cabine et… se retrouva face à lui. Enfin, face à So Ah. Elle au moins, ça se voyait qu’elle avait du goût pour ça. L’ineo la soupçonna même de mater des magazines pour hommes – chose qu’il ne faisait lui-même jamais, quand il ressentait trop de peine pour ces mannequins qui lui étaient tous inférieurs en beauté et en élégance.

- C’est pas mal du tout, finit-il par dire en détournant le regard, parce qu’il ne voulait pas voir So Ah se moquer de lui à cause de la tenue dont il l’avait affublée et qu’elle trouverait certainement ridicule.

Pourtant quelques secondes plus tard il retrouvait sa vision de ‘géant’ en même temps que son corps original. Il soupira de bien être, les joues légèrement rosées de cette impression gênante qu’il avait eu d’être un travesti. Il se rendit compte que toute sa colère s’était évaporée, comme un mauvais souvenir et c’est ainsi que, ramassant les dés qui avaient fait leur réapparition sur la petite table au coin de la pièce et évitant de croiser le regard de la jeune femme, l’ineo fit quelque chose qu’il ne se serait jamais cru capable de faire auparavant – sauf pour quelque chose d’aussi dérisoire qu’un doigt sur les fesses de So Ah : il s’excusa.

- So Ah… pour tout à l’heure… Je suis désolé. Vraiment.

Et ce fut tout, pas de petit sourire gêné, pas plus d’explication sur ses agissements. Juste un regard fuyant et un air préoccupé. Il finit d’ailleurs par jeter les dés, juste pour avoir une bonne raison d’être préoccupé par autre chose que par ces excuses embarrassantes car sincères qu’il venait de faire.

Nahm Song Ki a effectué 1 lancé(s) d'un VALENTINEDAY :

Certes, retrouver son corps avait été des plus rassurants, mais ce n’était tout de même pas une raison pour se toucher les seins d’une façon si voyante ! Est-ce que Song Ki s’était touché les bijoux de famille, lui ? Franchement, c’était quoi cette fille complètement tarée ? Bon nuançons, disons que le jeune homme la trouvait un peu trop imprévisible. Enfin, ‘un peu trop’ par rapport aux dindes qu’il avait l’habitude de fourrer fréquenter, mais il devait quand même avouer que ça ne lui déplaisait pas tant que ça. De plus, il n’y avait pas que la geobuk qui agissait de manière imprévisible, car en sa présence le sang-pur passait de l’accès de colère le plus débile, aux excuses les plus sincères et surtout les plus inhabituelles. C’était en partie pour cela qu’il avait quitté le petit ‘dressing’ avec les dés, parce qu’il craignait que la jeune femme ne se moque de lui et ne piétine ses intentions pourtant bonnes, mais aussi parce qu’il fallait bien qu’il les lance à un moment ou à un autre – ces satanés dés – s’ils voulaient accéder à la pièce suivante. Cette dernière serait logiquement derrière la seule porte qui n’avait pas encore été ouverte et dieu seul sait (bon d’accord, le directeur aussi) ce qui pouvait bien les attendre à l’intérieur. Song Ki espérait qu’ils n’auraient pas à nouveau à échanger de corps ou quoique ce soit d’autre dans le genre, mais s’eut été un affreux manque de créativité et il se rassurait en se disant que leur directeur ne s’abaisserait pas à cela.
Il était un peu à l’ouest, les yeux perdus dans le vague et lorsqu’il baissa ces derniers, il sursauta en voyant So Ah qui était plantée face à lui. Elle semblait hésiter à dire quelques choses, sa tête baissée se redressant dans des intervalles de quelques secondes avant de renoncer pour fixer à nouveau le sol. Que voulait-elle ? Le jeune homme la regardait avec attention, attendant qu’elle se décide à cracher enfin le morceau et se délectant par la même occasion de la vision rapprochée qu’il avait d’elle. Oh, ne vous imaginez rien de pervers, la geobuk n’avait même pas de décolleté. C’était juste que dans l’autre salle il n’avait pas osé la regarder franchement, or à présent qu’elle se trouvait juste sous son nez, il ne pouvait s’empêcher de l’admirer non sans une pointe de fierté. Elle n’était pas mignonne, pas jolie non plus, mais juste belle dans ce mariage de noir et de blanc. Et il avait été heureux en entendant So Ah exprimer son contentement quant à sa nouvelle tenue, même qu’il en avait presque rougit et que ça lui avait donné encore plus l’impression d’être ridicule. Voilà, c’était un autre problème auquel il était régulièrement confronté face à la jeune femme : il se sentait souvent ridicule et n’arrivait même pas à ne pas s’en soucier.
Elle releva à nouveau le visage vers lui et, instinctivement, il replaça une de ses longues mèches de cheveux qui lui barrait le visage. Et voilà, encore de quoi se sentir risible. L’ineo se sentait soit trop gentil, soit trop méchant, ce qui l’étonnait sur ce dernier point, car chez lui c’était une habitude de se conduire ainsi. Il fallait qu’il trouve une juste mesure entre ces deux extrémités.

- Merci. Pour tes excuses !

Le jeune homme ferma les yeux une fraction de seconde, les rouvrit, sourit à la demoiselle – même pas narquois le sourire – et haussa les épaules comme si s’excuser n’avait été qu’une simple formalité pour lui et qu’elle n’avait en aucun cas à le remercier. En fait, c’était juste gênant d’entendre quelqu’un lui dire ‘merci’.
Il se détourna d’elle pour lancer les dés sur la surface encombrée de la petite table et, après avoir effectué une course autour de la corbeille de fruits, ils s’arrêtèrent net pour laisser une nouvelle fois la consigne de leur action envahir la pièce. Song Ki avait joué sans aucune appréhension, parce que c’était sa partenaire qui avait accumulé les actions osées, alors le fait qu’il pourrait lui aussi tomber sur ce genre de chose n’avait pas fait son chemin jusqu’à son cerveau, jusqu’à… jusqu’à ce qu’il s’y retrouve brutalement confronté. Il souffla un bon coup en s’imaginant déjà devoir lécher le corps à moitié nu de la geobuk. Non, en fait cette action avait bien un avantage : c’était la jeune femme qui devait choisir elle-même où poser cette fameuse goutte de vanille et Song Ki pouvait donc être sûr qu’elle ne se compliquerait pas la vie et ne viendrait pas l’aguicher à moitié à poil comme d’autres l’auraient certainement fait. Il eut un sourire.
Un silence un peu tendu s’était installé entre eux. So Ah s’était dirigée vers la table de chevet pour chercher le flacon d’extrait de vanille tandis que le jeune homme avait été pris d’une toux incontrôlable en se souvenant des préservatifs qu’il avait caché dans un des tiroirs du petit meuble. Ce n’était pas comme si c’était lui qui avait eu l’idée de prévoir une réserve de capotes, mais déjà que l’ambiance était des plus étranges, il n’avait pas tellement envie que ça se dégrade un peu plus. Elle ne sembla toute fois rien remarquer et, pendant qu’elle partait s’isoler dans la pièce aux vêtements en lui intimant de ne pas bouger, il pu un peu se détendre. Il retira la veste en cuir dont l’avait vêtu sa valentine et s’assit sur un fauteuil. Elle lui plaisait cette veste, mais il suffoquait presque à l’intérieur.
Son regard flotta d’un bout à l’autre des plats présentés sur la petite table. C’est qu’elle en mettait du temps la petite So Ah pour placer sa goutte, si ça se trouve il allait devoir lécher ses doigts de pieds pour la trouver. Il soupira en piochant dans une assiette en argent quelques cubes de couleur jaune orangée – il s’était quand même débrouillé pour dévorer toute la pâte d’amande à lui tout seul – avant de s’étouffer pour la énième fois de la soirée sous la puissance décuplée de l’arôme du gingembre sur son palet. Gingembre, puissant aphrodisiaque, tout à fait à sa place dans un tel contexte de soirée entre ‘amoureux’. Au moins So Ah ne serait pas déçue du voyage. Elle revint d’ailleurs dans la salle et le jeune homme se leva de son siège, la bouche encore un peu en feu et reprenant sa respiration.

- Voilà ! A toi de jouer ! lui dit-elle en se plantant à nouveau devant lui.

Elle lui sortit encore une fois son sourire timide qui semblait avoir définitivement remplacé le sourire narquois. Song Ki la regarda de bas en haut et fut soulagé de constater qu’elle n’avait enlevé aucun vêtement. Ce qui voulait dire… que la goutte de vanille se trouvait soit sur ses jambes, sur ses mains, dans son cou, sa nuque ou sur son visage, et ça allait lui faciliter un peu plus la tâche. Il lui rendit son sourire avant de prendre sa main droite dans la sienne et la pousser doucement à s’asseoir sur la table dont il dégagea un coin en un seul geste. Leur différence de taille à présent entièrement gommée – ou presque – l’action pouvait commencer.

Les mains appuyées de chaque côté de sa taille, le regard planté dans celui de la jeune femme, l’ineo se lécha et se mordilla la lèvre inférieure. Le goût du gingembre lui picota le bout de la langue et il se pencha pour commencer la chasse au trésor, décidant de commencer par son cou. Coïncidence ? Je ne pense pas. Mais ce n’était pas de la vengeance, lorsqu’il se mit à tracer sensuellement des arabesques du bout de sa langue, les yeux mi-clos, sur la peau si douce qui s’offrait à lui. Il remontait lascivement le long de son cou, déposant quelques doux et légers baisers épars de temps à autre, s’attardant aux endroits faisant le plus frissonner So Ah. Bientôt il remonta jusqu’au lobe de son oreille qu’il parcouru avec espièglerie, la chatouillant presque, avant de redescendre pour s’attaquer à l’autre côté de son cou, le goût légèrement sucré de sa peau ne le lassant nullement. Le sorcier se redressa un instant, ses yeux pétillants se plantant à nouveau dans le regard de la sang-mêlée, le temps de repousser délicatement ses longs cheveux ondulés sur le côté, avant de replonger dans la volupté. Ses deux bras remontèrent dans son dos et il la serra ainsi contre lui, tandis qu’il profitait de cette proximité amoindrie pour picorer sa nuque de baisers et la titiller de sa langue avec délice, jouant avec le sautoir du collier aux perles noires. Toujours aucun goût de vanille sur la langue. Pourtant Song Ki pensait que la nuque était un coin idéal et érotique pour y placer la goutte, mais la geobuk ne devait certainement pas avoir choisi son emplacement avec la même optique que le jeune homme. Ce dernier hésita d’ailleurs à descendre goûter ses jambes fines, mais ne pu résister à la tentation de monter plus haut dans ses recherches : alternant mordillages, baisers et petits coups de langue, il remonta contre sa mâchoire qu’il maltraita affectueusement, avant de continuer son chemin vers les deux morceaux de chairs qui l’avaient par deux fois torturé de plaisir. L’ineo se doutait bien que jamais au grand jamais So Ah aurait choisi un emplacement si proche de ses lèvres pour la gouttelette vanillée, c’était surtout pour la taquiner qu’il s’aventurait si loin. Puis il se souvint de ce qu’avait murmuré la jeune sorcière de dépit « J'avais vraiment envie que tu m'embrasses à l'instant même... » et au même moment un petit goût sucré de vanille vint effleurer sa langue et se répandit comme un feu d’artifice dans toute sa bouche.
Song Ki se redressa, dévisageant sa partenaire avec une lueur de surprise au fond des prunelles.

‘envie que tu m’embrasses’ ‘vraiment envie’ ‘tu m’embrasses’ ‘embrasses’

Avec lenteur, il se pencha à nouveau sur elle et continua comme si de rien n’était, comme si c’était normal que le goût de la vanille se trouve aux coins de ses lèvres, comme si ça ne voulait rien dire. Il embrassa et vint chatouiller du bout de sa langue cette partie de peau, comme il l’avait fait avec chaque autre parcelle de l’épiderme de So Ah, jusqu’à ce que l’arôme disparaisse enfin. L’action était finie, n’est-ce pas ? Il n’avait plus qu’à se redresser et aller ouvrir la porte restante, passer à autre chose.
Mais il n’arrivait pas à se détacher de sa peau et comme des aimants, ses deux lèvres charnues semblaient l’attirer inexorablement. Il lutta. Quelques secondes. Abandonna.

Ciel et terre
Se fondent
Première brume

Natsume Sôseki

Premier baiser ?
Une tornade de sensations l’envahit, le goût de la fraise se mêla à celui de la vanille. C’était comme un interdit d’embrasser So Ah. Peut-être parce qu’elle n’était pas sang-pur, peut-être parce qu’il était censé la détester, peut-être parce que son cœur et son cerveau étaient en train de s’affronter dans une terrible bataille entre sentiments et principes familiaux. Mais ce dernier point, Song Ki ne s’en doutait pas le moins du monde. Tout ce qui comptait à cet instant précis, où chaque seconde qui passait l’emportait un peu plus ailleurs, c’était So Ah et ce baiser qui les unissait pour une courte trêve. Le souffle court, il fini cependant par s’écarter légèrement de ces lèvres envoûtantes qui l’avaient séduit, lui, le grand Nahm Song Ki qui n’appartient à personne, mais possède tout le monde.

A peine s’était-il décollé des lèvres de la jeune femme qu’il l’avait regretté. Elles étaient chaudes, douces, moelleuses, il aurait voulu les capturer à nouveau contre les siennes et les embrasser pendant des heures entières, si ce n’est pour l’éternité. Et puis aussi, maintenant qu’il avait quitté ce lieu hors de l’espace et du temps où les avaient transportés leur baiser, il était désormais confronté à la réalité et Kang So Ah n’allait pas tarder à lui demander des explications. C’est vrai, pourquoi l’avait-il embrassée, le cœur battant à toute vitesse, alors qu’il était censé jouer avec elle comme avec des dizaines d’autres ? Il aurait pu se moquer d’elle, du fait ne qu’elle ne l’avait pas repoussé et qu’elle avait même commencé à se détendre. Lui rire au nez en lui signalant, qu’elle aussi, avait pris autant de plaisir que lui lorsqu’elle avait embrassé son cou. Pour ajouter à sa honte, il aurait aussi pu comparer ses gémissements de plaisir à ceux de ses ex – car il ne se doutait que trop bien que la simple impression de ressembler de près ou de loin à une ‘chaudasse’ devait la faire enrager au plus haut point. Mais non, il ne l’avait pas fait. Il se contentait seulement de rester planté devant elle, soutenant son regard plein de questions auxquelles il n’aurait su répondre lui-même. D’ailleurs, pourquoi prenait-elle un air si pensif ? Pourquoi n’avait-elle déjà pas réagit d’une quelconque façon – en lui mettant la plus grosse baffe de sa vie par exemple ? Non, elle le regardait fixement, les doigts posés sur ses lèvres et la tête penchée sur le côté ce qui, au passage, la rendait extrêmement mignonne. Et lui, de quoi avait-il l’air ? Il se sentait aussi fébrile qu’à son premier baiser. Quoique… non, oubliez, il n’avait pas été fébrile pour un sou lors de son premier baiser, pour la bonne et simple raison qu’il n’éprouvait strictement rien envers la fille avec qui il l’avait échangé. Là… ce n’était pourtant pas différent, n’est ce pas ? Parce que bon, il n’éprouvait rien non plus envers la geobuk. C’était sûrement l’ambiance qui faisait ça, oh et puis le gingembre aussi. Oui, le gingembre avec quoi il s’était à moitié étouffé avant de commencer l’action y était forcément pour quelque chose.
Les yeux perdus dans la contemplation du visage de So Ah, il eu un frisson au contact de la main de celle-ci contre sa joue et la caresse de son pouce l’emplit d’une douce chaleur. Il regarda en silence le visage de la sorcière se rapprocher de lui, le sourire qu’elle venait de lui faire lui ayant complètement court-circuité le cerveau. On lui avait déjà fait des sourires forcés, aguicheurs, ironiques, timides, fiers, mais un tel sourire… un sourire doux et sucré comme ça, personne ne lui en avait jamais fait. Il n’avait jamais encore pu goûter de ces fameux loukoums à la pistache, mais il était sûr et certain qu’en manger lui ferait le même effet que de revoir encore une fois le sourire de Kang So Ah.
Un instant plus tard et son cœur s’était à nouveau emballé, la chaleur des lèvres de la demoiselle réchauffant encore une fois les siennes. C’était comme s’il avait embrassé un nuage ou de la crème chantilly : léger, doux, agréable et surtout délicieux. Et puis surtout ridicule. Comment pouvait-il prendre du plaisir et fermer les yeux avec volupté alors que c’était la geobuk qui l’embrassait ? Bon ok, il l’avait déjà embrassé quelques secondes auparavant, mais il ne savait toujours pas pourquoi. Autre petit détail : comment était-il possible d’embrasser un nuage ? Quant à la crème chantilly… la belle blague… Non mais franchement, imaginez le embrasser passionnément une coupe de chantilly avant de se redresser la bouche couverte de crème…
Mais Song Ki n’écoutait pas cette petite voix au fond de lui faire la mauvaise langue. Profiter un maximum de cette sensation étrange qui l’envahissait une nouvelle fois et de cette opportunité qui lui était offerte de retrouver une seconde fois les lèvres de sa partenaire, c’était tout ce qui comptait. Le contact se fit plus intense lorsque la jeune femme passa une de ses mains derrière sa nuque, déclenchant ainsi comme une sorte de mécanique, la mécanique du désir. Ce n’était plus un échange innocent, non, ils étaient en train de, doucement, changer de registre, vers quelque chose de plus sensuel. Le jeune homme glissa une main possessive contre la hanche de So Ah, la faisant glisser sur le rebord de la table pour la coller tout contre lui. Dieu seul sait ce qu’il se serait passé si la serrure de la dernière porte n’avait pas cliqueté à ce moment là… D’ailleurs, pourquoi s’était-elle ouverte si tardivement, alors qu’auparavant les portes s’étaient toujours ouvertes dès la fin de l’action ? Mais le jeune homme n’était pas vraiment en état de se montrer suspicieux envers ce genre de chose, car le bruit de la serrure avait brusquement rassemblé ses esprits qui étaient allés s’égarer haut dans le ciel, sur un petit nuage de bonheur. L’écart de 0,0000001 millimètre entre les deux jeunes sorciers était passé à au moins une vingtaine de centimètres et ils se regardaient à présent comme deux idiots, les joues rouges et l’air profondément choqués par ce qu’ils venaient de faire.

- Je...Euh...Je vais ouvrir...La porte !

Song Ki laissa la geobuk s’éloigner avec un pincement au cœur qu’il ne comprit pas. Il était pris d’une étrange et soudaine envie de … de sourire, tout simplement. Et c’est ce qu’il fit, malgré le fait qu’il se réprimandait intérieurement de ce comportement stupide, portant ses doigts là où So Ah avait posé ses lèvres quelques secondes auparavant. Cependant, il fit une grimace lorsqu’il les retira et remarqua dessus quelque chose qui lui déplut fortement. Il se saisit d’un mouchoir en tissu rouge qui trainait sur la table et se débarbouilla avec précipitation. Foutu rouge-à-lèvres…
Il n’avait même pas remarqué que la jeune femme était entrée dans la pièce, en fait il ne l’aurait probablement pas su avant quelques minutes si la voix de Mr. YSH n’avait pas une nouvelle fois résonné à leurs oreilles, emplissant l’ensemble des pièces qu’ils avaient ouverte de sa puissance. Continuant à frotter sa bouche avec l’énergie du désespoir, il alla s’appuyer dans l’encadrement de la nouvelle porte en se jurant de demander à son père de faire interner ce Directeur complètement taré : dire à So Ah trois trucs sincères ? Et puis quoi encore ?
Il soupira en découvrant la nouvelle salle : non, vraiment, le Directeur ne s’était vraiment pas foulé pour la déco.

- Je te laisse l'honneur de commencer, lui dit alors la geobuk.

Ce à quoi il faillit rétorquer : ‘non non non, honneur aux femmes’, mais il préféra s’abstenir de tout commentaire même si l’envie l’en démangeait. Et puis, quel honneur franchement ? Il s’en serait bien passé. Il haussa les épaules d’un air indifférent avant de grimacer à nouveau derrière son mouchoir : ça le démangeait déjà. Puis il eu une idée et disparu de l’encadrement de la porte sans un mot, se dirigeant tout droit dans la pièce précédente, celle des vêtements. Dans la loge où il avait vêtu le corps de So Ah, il avait pu remarquer le nombre impressionnant de produits de beauté présentés sur la coiffeuse alors, avec un peu de chance… Cette fois-ci ce fut dans côté homme qu’il entra cependant et il se dirigea vers la coiffeuse avant d’ouvrir son tiroir principal et de le fouiller de fond en comble. Il finit par en sortir un tube de crème avec un grand sourire victorieux. C’était qui le plus beau, le plus fort, le plus intelligent ? HAHA ! Rangeant le mouchoir devenu inutile dans la poche arrière du jean que lui avait choisi la geobuk, il refit le chemin en sens inverse vers la cinquième pièce d’un pas presque sautillant. Le tube à la main il s’affala tranquillement sur le lit, avant de se tourner d’un air satisfait vers la jeune femme tout en dévissant le bouchon.

- Bien, première vérité… commença-t-il en s’étalant une noisette de crème sur la bouche et ses contours. Il massa sa peau du bout des doigts jusqu’à ce que l’épiderme ait bien tout absorbé, puis il referma le tube avant de poursuivre : Déjà, au cas où t’irais t’imaginer que j’avais prévu d’avance de te sauter dessus comme ça et bien, sache que si ça avait été vraiment le cas je ne t’aurais pas mis de rouge à lèvres, pour la bonne et simple raison que je suis allergique au maquillage.

Bon, c’était déjà une de dite et il venait déjà de se trahir sur le fait qu'il l'avait embrassée à cause d'une pulsion, d'un désir pur. Mais il en restait encore deux autres et si ce qu’il venait de dire avait été lourdement inspiré d’un événement de l’instant – c'est-à-dire sa réaction allergique – et qu'il en avait donc parlé avec spontanéité, il allait devoir à présent réfléchir intensément pour trouver d’autres révélations palpitantesoupas à faire. Surtout que faire des compliments n’était pas vraiment sa tasse de thé. Attendez, ‘faire des compliments’ ? Il était juste censé dire des choses sincères, mais pas forcément agréables à entendre et lui il pensait immédiatement à des louanges. Il soupira et se tourna sur le dos, position de laquelle il pu apercevoir la multitude de ballons roses et rouges gonflés à l’hélium. Bien bien bien. Il se retourna vers So Ah, la fixa avec intérêt durant quelques secondes, eu une moue amusée et se leva finalement du lit avant de se planter face à elle et de se pencher pour se retrouver à sa hauteur. Avec un petit sourire en coin, il sortit son mouchoir de sa poche et, avec précision et douceur, le passa sur les contours des lèvres de la demoiselle où le rouge à lèvres avait légèrement débordé. Quelle aventure d’être une femme décidément !

- Deuxièmement, tu as le plus beau sourire que j’ai jamais vu… et je n’exagère pas, ajouta-t-il en se remémorant le sourire tendre que lui avait fait la geobuk, alors qu’elle lui caressait la joue. Et enfin…

Il finit d’arranger son maquillage et rangea à nouveau le mouchoir de tissu, avant d’aller se caler dans un fauteuil tout moelleux près de la cheminé, sans toute fois quitter So Ah du regard. Il poursuivit :

- Notre baiser… J’ai aimé ça. J’ai apprécié que tu m’embrasses... Bon à ton tour maintenant ! conclu-t-il comme si ça ne lui avait demandé aucun effort particulier de dire toutes ces choses là, comme s’il n’avait pas le cœur qui battait à cent à l’heure et les joues légèrement rosées, comme si ça avait été normal, alors qu’il se choquait lui-même d’agir avec tant de douceur, surtout avec Kang So Ah.

Kang So Ah a effectué 1 lancé(s) d'un VALENTINEDAY :

A la base, Song Ki était plutôt du genre à se buter quand il ne voulait pas faire quelque chose et, dans ces moments là, on pouvait le menacer de tout et de n’importe quoi sans qu’il ne cède. Tellement buté ce garçon… Il n’y avait que face à son cher et tendre cousin que toute sa résignation fondait comme neige au soleil, il ne pouvait vraiment rien lui refuser.
Au début de la soirée, lorsque Kang So Ah avait lancé les dés, entamant par la même occasion et sans le savoir, ce jeu aux actions plus que douteuses, le jeune homme aurait tout aussi bien pu refuser de se laisser approcher par la sorcière et ils auraient dû attendre jusqu’au levé du soleil que quelqu’un vienne leur ouvrir la porte – s’ils n’avaient pas fini par crever entre ces murs.
Mais voilà, l’ineo avait accepté de jour le jeu, d’abord avec amusement – c’était tellement drôle de voir So Ah venir accomplir sa mission de bizouillage sur son dos avec tant de rage mal dissimulée – puis résignation : puisqu’ils avaient commencés, autant aller jusqu’au bout, n’est-ce-pas ? Quand il avait dû à son tour lancer les dés, il avait tout de site trouvé ça moins marrant, enfin, juste un tout petit peu moins. Puis l’érotisme des actions avait gagné en intensité et, au lieu d’en ressentir un quelconque effroi, voilà qu’il semblait s’y accommoder, voire y prendre goût. Mais ce dernier point, il s’efforçait de l’emmurer dans un recoin sombre de son cerveau, ne voulant en aucun cas penser qu’il pouvait ressentir du plaisir à faire ce genre de choses avec la geobuk. Il y avait pourtant une preuve indélébile et qu’il ne pouvait pas contester : le ‘spectre’ des lèvres de So Ah contre les siennes. Il l’avait embrassée, c’était irréfutable.
Il en avait eu envie, avait cédé à cette tentation et avait aimé. Tout simplement. Après ça, c’est dans l’état d’esprit ‘de toute façon, au point où on en est…’ qu’il s’était donc plié à la nouvelle condition fixée pour pouvoir récupérer les dés qui avaient encore disparus de leur vue.
Ça aurait été parfaitement débile et inutile de faire demi-tour, à présent qu’ils avaient fait tant d’actions, ils devaient être proches de la fin. Song Ki s’était donc lancé, il avait plongé la tête la première, jetant son cœur en pâture à de terribles secousses, les vagues de sang affluant dans tout son corps à une vitesse affolante pour monter jusqu’à ses joues.
Oui, l’envie d’embrasser sa jolie bouche vermeille lui avait pris aussi subitement qu’un éclair venant frapper un arbre. Oui, son sourire avait le pouvoir d’annihiler toute trace d’hostilité en lui. Oui, il s’était sentit pousser des ailes quand elle l’avait embrassé à son tour.
Il avait dit tout ça, toutes ces choses affreusement ridicules avaient jaillis de sa propre bouche. Il n’avait jamais imaginé que ceci pourrait lui arriver un jour, faire des compliments à quelqu’un d’autre que lui-même, des compliments sincères de surcroît.
Assis dans son fauteuil, près des flammes crépitantes, l’ineo avait juste envie que son coussin moelleux devienne subitement affamé et l’avale jusqu’au plus profond de ses entrailles. En un mot, tout ce qu’il désirait était ‘disparaitre’.
Et le fait que la sorcière décide de venir s’asseoir dans le fauteuil juste en face de lui, posant son bol de fraise entre ses cuisses n’avait pas arrangé les choses.
Bah oui, quitte à ce qu’elle lui ressorte ses quatre vérités comme lors de leur première rencontre dans l’atrium de l’école, il aurait largement préféré qu’elle reste où elle était, pour qu’il puisse plus aisément éviter son regard.
Le jeune homme ne savait pas pourquoi il redoutait tant d’entendre à nouveau de la bouche de So Ah qu’il était le pire des hommes, un crétin narcissique, alors que quelques jours auparavant il n’avait ressenti qu’un léger agacement en encaissant tout ça. De toute façon, juste pour avoir réussi à l’agacer un tant soit peu, So Ah pouvait se sentir fière, car habituellement il était plus amusé qu’autre chose, lorsque certains s’aventuraient à lui reprocher sa ‘façon d’être’, mais quand c’était elle…

C’est avec un mélange d’appréhension et d’admiration qu’il l’observa croquer d’un air pensif dans une fraise. Ses longs cheveux sombres encadrant un visage doux et à la peau pâle, ondulaient joliment sur la robe d’un blanc éclatant, d’où dépassaient ses fines jambes pliées en tailleur sur le fauteuil rouge. Le bol de fraises complétait le tableau ainsi formé. Tableau que le jeune ineo aurait bien voulu accrocher dans sa chambre, au manoir, pour pouvoir l’admirer chaque matin en ouvrant les yeux. YAH ! C’était quoi cette idée stupide ?! C’était comme désirer se réveiller tous les matins avec Kang So Ah à ses côtés, après une longue et chaude nuit d’amour.
Une dispute violente faisait rage entre son ‘autre-moi’ qui avait décidément des pensées bien impies et lui qui ne pouvait le supporter. Et c’est naturellement au moment où Song Ki s’y attendait le moins que la jeune femme ouvrit la bouche pour énoncer sa première vérité :

- Tout d'abord... Je pense que tu es une bonne personne ! Tu es quelqu'un de bien Nahm Song Ki ! Même si tu essayes de le cacher. Je l'ai vu !

Sa phrase eut pour effet de faire rentrer l’ineo dans sa coquille. Mais bon, comme on dit ‘il n’y a que la vérité qui fâche’. Son regard était devenu glacial et il se détourna avec un rictus dédaigneux. Il n’avait cependant rien à répliquer pour la contredire. Parce qu’il était vrai qu’il s’était comporté d’une manière attentionnée – chose qu’il ne faisait habituellement qu’avec Su Hee – et que, si être attentionné était être quelqu’un de bien… Alors So Ah n’avait peut-être pas tord, mais ça le fâchait encore plus. Oui, il avait honte d’avoir ce qu’il pensait n’être qu’un seul petit grain de gentillesse en lui. Alors que quelqu’un – la geobuk en particulier – le lui fasse remarquer…
Il boudait. Il boudait comme un gros gamin et fit même la moue lorsque la jeune femme alla chercher le nouveau plat de pâtes d’amande et le posa sur la table qui se tenait tel un rempart entre leurs deux fauteuils : Elle ne croyait quand même pas réussir à l’amadouer avec de la pâte d’amande, si ? Il se mordilla la lèvre inférieure, les yeux brillant de gourmandise, luttant contre son instinct d’amateur de sucreries… puis il céda et attrapa une des friandises roses et la grignota un peu comme l’aurait fait Litchee avec une noisette.
Bon, un bon point pour la geobuk. Mais il n’avait pas dit son dernier mot et s’évertuait à la regarder d’un air qui se voulait renfrogné, ses deux joues encore une fois gonflées, sous l’effet d’une colère feinte cette fois-ci. YAH ! Ne remarquait-elle donc pas qu’il faisait la gueule ? GRRR, GRRR, Regarde So Ah comment que je suis énervé èé
Il s’apprêtait à mordre ‘rageusement’ dans sa pâte d’amande chérie, lorsque la voix douce de So Ah l’arrêta net :

- Ensuite... Je ... J'aime particulièrement l'odeur que tu dégages. Je me sens... rassurée.

Vous savez, pour rendre heureux un mâle il suffit de le flatter et Nahm Song Ki n’était pas en reste. Alors vous pensez-bien qu’entendre la jeune femme lui dire qu’il sentait bon et qu’elle se sentait rassurée par son odeur… Autant dire qu’il était de nouveau de bonne humeur et qu’il aurait été un paon il aurait immédiatement déployée ses plumes colorées, il aurait été un chien il aurait secoué sa queue. Enfin, il pouvait toujours secouer la sienne mais ce n'était pas sûr que sa valentine apprécie. Déjà qu’elle avait l’air de s’en vouloir d’avoir avoué son petit penchant pour son odeur (si on se fiait à sa façon un peu brusque de croquer dans sa fraise et ses joues aussi rouges que les fruits dans leur bol)… Ce que ne pouvait d’ailleurs pas comprendre l’ineo étant donné qu’il ne supportait plus le parfum de son gel douche… ni celui de son shampoing d’ailleurs. C’est certain que lorsqu’on passe plus de dix ans à se laver avec la même chose on fini par n’en plus pouvoir, mais il n’avait pas le choix : étant aussi allergique au savon, il devait se contenter des quelques rares gels-douche n’en contenant pas. C’était dur. Très dur. Dans un magasin il avait buggué une fois plus d’une heure devant le rayon des savons, hypnotisé et envieux de toutes ces senteurs plus alléchantes les unes que les autres. Il pouvait se souvenir distinctement de la couleur, de l’odeur et de la forme du dernier savon qu’il avait pu utiliser dans sa vie : un savon ovale, senteur et couleur chocolat. Et il s’en souviendrait probablement toute sa vie. Enfin, si So Ah aimait cette odeur, grand bien lui fasse.

- Notre baiser... Je l'ai aimé. Surtout celui que tu m'as donné en premier !

Cette fois-ci, la geobuk ne fut pas la seule dont le visage s’embrasa à cette déclaration. Ah, elle aussi elle avait aimé ? Bon, en même temps c’était un peu stupide de douter de ça alors qu’elle lui avait rendu son baiser avec tout autant de tendresse. Mais il fallait tout de même avouer que ça faisait plaisir à entendre et il ne pu s’empêcher de sortir un « On devrait s’embrasser plus souvent alors », au même moment où la jeune femme lançait les dés pour la troisième fois de la soirée. Les bisous, tout le monde aime ça, non ? Alors embrassez chastement votre partenaire pendant dix secondes.

- Apparemment les dés sont d’accord avec moi, fini-t-il par ajouter lentement, ne croyant pas vraiment à ce qu’il venait d’entendre.

Il soupira, soupesant mentalement le pour et le contre. Il craignait un nouveau baiser avec So Ah, ne sachant pas s’il allait pouvoir contenir ses drôles de pulsions – et puis aussi parce qu’il ne comprenait déjà pas ce tourbillon de sentiments contradictoires qui l’avait envahi lorsqu’ils s’étaient embrassés quelques minutes plus tôt – mais en même temps il n’avait pas particulièrement envie d’être attaché et privé de nourriture alors que le plat de pâtes d’amande le narguait juste en face de lui. Et toujours le même argument revenait : ils n’allaient pas abandonner si prêt du but, si ? Il leva les yeux vers So Ah :

- C’est ok de mon côté... Mais démaquille toi d'abord !

- C’est ok de mon côté... Mais démaquille-toi d'abord !

De son côté car… So Ah ne serait peut-être pas d’accord, elle ! Et aussi parce qu’elle se serait fait la même réflexion que lui. Non non non, l’ineo n’était pas en train de se la raconter, en pensant sans raison que la jeune femme pourrait elle aussi craindre un nouveau baiser. C’était bien elle, qui avait dit un peu plus tôt qu’elle avait apprécié qu’il l’embrasse et puisqu’elle avait fait de même par la suite, c’était plutôt logique qu’elle ait les mêmes hésitations que lui, n’est-ce-pas ?
Par contre, la décision finale de la demoiselle, il ne pouvait pas la prédire. Il était clair que si elle venait à refuser de faire l’action ordonnée par les dés, Song Ki s’en donnerait à cœur joie de devoir l’attacher à l’aide de la paire de menottes, qu’il avait repéré pendues sur un des murs de la salle aux vêtements – la troisième pièce qu’ils avaient découvert – avant de dévorer une à une toutes les fraises que le bol entre les cuisses de la jeune femme contenait. Oh, ce n’était pas vraiment le fruit qu’il préférait, mais si ça pouvait la faire râler c’était juste parfait. Comment ça, ça le vexerait si So Ah refusait de l’embrasser à nouveau ? Même pas vrai d’abord.
Pour son plus grand bonh… A sa grande surprise – car voyons ! Song Ki n’était pas du genre à se réjouir pour ça – la geobuk fini par acquiescer en lui faisant son fameux sourire qui fit rater un battement à son cœur. Une dernière fraise pour la route et elle se leva de son fauteuil, déposant le bol de fraises sur la table basse, sortant de la pièce pour – le jeune homme n’en doutait pas – aller se démaquiller. Il souffla un bon coup. Si les baisers qu’ils avaient échangés quelques minutes auparavant l’avaient été de manière tout à fait inopinée, sous le coup d’une pulsion, le fait de savoir à l’avance que So Ah allait l’embrasser semblait le mettre dans tous ses états. Finir la pâte d’amande qu’il avait entamée était subitement devenu une mission impossible, ainsi il la reposa sur le bord du plat avant de plonger un regard plutôt anxieux dans le foyer. La vision des flammes dansant devant ses yeux l’apaisa instantanément et il ne su déterminer combien de temps il resta à les regarder avant que la jeune femme ne revienne dans la pièce. Lorsqu’il se retourna vers elle, elle était tout simplement là, à deux mètres de lui avec un air préoccupé. Un peu comme quand le capitaine d’un navire est en train de se demander comment il va aborder l’autre. L’ineo, quant à lui, s’efforçait de ne pas trop avoir l’air subjugué devant elle. Il fallait bien admettre que la sorcière faisait parti de celles pour qui le maquillage ne faisait aucune différence : avec ou sans elle restait su… su… sublime.

- Viens ! lui dit-elle finalement en le prenant par la main.

Il déglutit difficilement. Tout à l’heure, lorsqu’il était sorti complètement trempe de la piscine et qu’elle l’avait entrainé vers la cheminée de la pièce principale, il avait bien noté qu’elle avait saisi son poignée, comme si elle cherchait à éviter le moindre contact un peu trop ‘intime’ – si on pouvait appeler ça comme ça. Mais à présent que sa douce petite main s’était refermée sur celle du jeune homme, elle n’avait plus l’air de s’en soucier pour le moins du monde. De plus, la seule solution qu’elle avait trouvée pour palier à leur différence de taille, avait été de s’asseoir sur le lit, ce que le jeune homme fit avec un air quelque peu suspicieux. Il se tourna vers elle et l’observa s’agiter avec hésitation, sa main ébouriffant ses cheveux qu’elle avait pourtant bien recoiffés et son regard fuyant délibérément le sien, ce qui la rendait terriblement mignonne. Il l’aurait bien aidée, en prenant lui-même l’initiative de capturer ses lèvres dans sa propre définition d’un ‘baiser chaste’, mais il se doutait bien que l’action ne serait pas validée s’il l’accomplissait à la place de So Ah. Il attendit donc avec le peu de patience qu’il avait, le cœur battant, qu’elle se décide de passer à l’action. C’était sûr qu’à cet instant présent il mourrait d’envie de sentir contre ses lèvres celles de la jeune femme, mais il devait tout de même avouer que le fait qu’elle prenne un peu son temps l’arrangeait plutôt pas mal. Les baisers de So Ah étaient comme la seule friandise restante d’une boite de chocolat. On a envie de la dévorer mais on hésite parce qu’après on sait qu’il ne nous en restera plus. Dans ces cas là, on finit juste par la déguster jusqu’au dernier morceau et c’est bien ce que Song Ki comptait faire, profiter de ce nouveau baiser et de cette main toute douce qui s’était posée sur sa joue, signe que les lèvres de la geobuk n’allaient pas tarder à se coller aux siennes. Il les sentit d’ailleurs bientôt, précédées par son souffle léger contre sa peau qui le frissonner de tout son être. Il ferma doucement les yeux, mais les dix secondes qui suivirent ne furent que pure torture, car il ne savait que trop bien que le temps leur était compté et il ne pu profiter du contact pourtant incroyablement doux et agréable des lèvres de So Ah. C’est avec un pincement au cœur qu’il la senti rompre le baiser. Il rouvrit les yeux, les plongea dans ceux de la jeune femme, se mordillant la lèvre inférieure, rongé par le regret. Ça avait été trop court et il n’avait pas envie que cela se termine ainsi, sur ce sentiment de frustration qu’il ressentait alors.

- Encore un instant, s’il te plait, murmura-t-il avant de sceller encore une fois leurs lèvres.

A cet instant, le jeune homme se moquait complètement de ce que pourrait bien penser So Ah. Il se disait que, de toutes manières, la main que la sorcière avait fini par glisser sur son torse devait avoir ressenti les battements désordonnés et rapides de son cœur et que cela était amplement suffisant pour le justifier de son comportement. Et puis au fond, y avait-il vraiment besoin d’une raison, pour avoir subitement envie d’embrasser quelqu’un comme ça ?
Au diable le petit bisou chaste, il avait envie de dévorer ses lèvres et il ne s’en priva pas, les suçotant et les mordillant à la fois avec douceur et sensualité. Le bruit de la nouvelle porte s’ouvrant dans son dos ne le fit cette fois-ci pas revenir à la réalité, celle de deux jeunes gens ne pouvant se supporter et agissant l’un envers l’autre comme tel, parce que celle-ci n’existait plus et qu’il n’y avait désormais plus qu’une seule réalité : So Ah. Il passa une main caressante dans le cou de cette dernière, repoussant avec douceur ses cheveux longs cheveux bruns en arrière. Qu’ils étaient doux ces cheveux, qu’elle était agréable cette odeur printanière qui émanait d’eux, qu’ils étaient tendres, ces baisers qu’il fini par venir déposer au creux de son cou, délaissant ses lèvres, s’écartant d’elles au fur et à mesure que le désir le gagnait. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il s’était retrouvé au dessus de la geobuk allongée sur le dessus rouge du lit, son corps collé au sien avec volupté, tandis que, toujours guidé par ce même instinct, cette même pulsion qui l’avait déjà poussé à embrasser So Ah la première fois, il glissait son autre main sous la robe de la jeune sorcière. Ce n’était pas quelque chose de libidineux, car il se contenta de frôler sa cuisse avec délice, puis son ventre, avant de s’arrêter sur sa hanche. Entre temps, l’ineo en était déjà revenu aux lèvres de sa valentine, les faisant à nouveau siennes, les picotant inlassablement de baisers mutins jusqu’à ce qu’elles deviennent rouges comme des cerises mûrissant sous le soleil brûlant de l’été.
Il n’y avait plus cette petite voix au fond de lui pour s’insurger sur les drôles de sentiments qui le poussaient à agir ainsi, contre ses principes, à en venir à vouloir embrasser plus que tout une sang mêlée et en plus la seule qui ait jamais osé lui mettre une gifle. Il n’y avait plus rien pour le retenir contre ça. La petite voix s’était fait une raison : Song Ki ne l’écoutant pas, elle avait mis la clé sous la porte et avait pris le premier avion en direction de la Nouvelle-Calédonie, avec la ferme intention de passer sa retraite en cet endroit paradisiaque. Oui, le jeune sang pur était tellement borné que même sa propre raison en venait à démissionner prématurément, si ce n’était pas désastreux ça !

Le jeune ineo avait l’impression qu’un venin se propageait dans tout son organisme, affluant dans ses veines, échauffant sa peau. Pourquoi So Ah ne le repoussait-elle pas ? Pourquoi ne faisait-elle rien pour le sauver de ce feu qui le dévorait et qui éveillait, peu à peu, le désir sexuel en lui ? N’était-elle donc pas consciente du danger qui la guettait ? Qui les guettait tous deux ?
Mais contre toute attente, elle répondait avec tout autant d’intensité à ses baisers, cherchant même ses lèvres lorsqu’il les écartait un millième de seconde pour savourer d’avance leur prochaine étreinte et, accessoirement, reprendre son souffle. Ses doux gémissements, son odeur, la texture de sa peau et de ses lèvres, ses mains aux doigts longs et fins qui s’étaient glissées sur son dos, tout, absolument tout le rendait ivre de cette jeune femme qu’il tenait contre lui. Et ce n’était pas n’importe qu’elle jeune femme, c’était Kang So Ah et, aussi étonnant que cela puisse paraitre (notamment à ses propres yeux), ce simple petit détail faisait toute la différence. Il était bien loin du mécanisme ‘lubrificateur’ qu’il appliquait sur ses coups d’un soir dans le but de… devinez quoi. Il découvrait à présent qu’il pouvait aussi y avoir du plaisir dans ces tendres étreintes, ces baisers et ces caresses qu’il se complaisait à donner et à recevoir de la part de la geobuk. Le jeune homme ne pensait même pas à ce qui se passerait par la suite, il ne vivait que pour l’instant présent et pour rien d’autre. Peu lui importait de se demander s’ils allaient devoir supporter une ambiance plus que gênée le restant de la soirée, lorsqu’ils redescendraient enfin sur Terre, ou si au contraire ils iraient plus loin que de simple caresses, se qui rendrait probablement l’ambiance encore pire. Non, il se contentait juste de faire ce que lui dictait de faire son instinct : embrasser So Ah, ses lèvres, sa peau.

- Attends…

Elle venait de rompre leur énième baiser et s’était légèrement redressée sur ses coudes. A cheval sur elle, Song Ki se mordit la lèvre inférieure, non, pas déjà, elle ne pouvait pas déjà mettre fin à cet instant de pure délicatesse entre eux, si ? Il fut cependant surpris de la voir tirer sur son T-shirt. Aah, c’était donc ça qu’elle voulait ? Si ses mains caressantes dans son dos avaient fait naître des frissons incontrôlables le long de sa colonne vertébrale, il n’avait franchement pas percuté que sa valentine avait progressivement remonté son T-shirt jusqu’au haut de son dos. Docilement, il leva les bras pour la laisser le lui retirer complètement. Ses cheveux lui retombèrent devant les yeux et il souffla dessus, ce qui n’arrangea pas énormément les choses. So Ah avait posé ses deux mains sur son torse, le dévorant du regard. Ah il lui plaisait hein ? Il avait bien remarqué son regard avide, lorsqu’il s’était trimballé le torse nu après sa première action, même qu’elle lui avait lancé, avec une mauvaise foi sans égal, d’aller se rhabiller. Mais cette fois-ci elle ne se retenait pas et ce n’était certainement pas lui qui allait le faire à sa place. Ils se regardèrent un instant, le silence uniquement perturbé par leur respiration bruyante, erratique. Le désir avait transposé la jeune femme, la rendant encore plus belle que de coutume, son regard était différent, son sourire encore plus doux mais le faisant toujours autant fondre, ses petites pommettes devenues roses étaient comme un appel à céder à la gourmandise de les dévorer, ses lèvres – ah, ses lèvres – étaient légèrement enflées des baisers qu’ils avaient échangé précédemment.
Le jeune homme la laissa tenter un ‘recoiffage’ perdu d’avance, tout en répondant à son sourire. Elle était tellement douce et il se sentait avare de chaque expression de cette même douceur qu’elle pouvait avoir envers lui alors que, un peu plus tôt dans la soirée il aurait probablement mal pris toutes ces attentions, cette… gentillesse ? Il se serait vexé en pensant qu’elle se montrait ainsi par pure pitié, pitié d’un jeune homme se cachant sous un masque de cruauté, en réalité aussi faible et fragile que n’importe qui.
Il se repencha en avant, les deux mains placées de chaque côté de ses épaules, pour lui permettre d’enrouler ses doigts derrière sa nuque, croisant son sourire, un nouveau sourire, encore un, un différent qui lui réchauffa étrangement le cœur et le poussa même à le lui rendre, semblable et étonnamment spontané. L’appétit de So Ah semblait s’être à son tour bel et bien éveillé, car elle s’était mis à son tour à vouloir goûter ses lèvres ‘en profondeur’, les suçotant, les mordillant tout comme l’ineo l’avait fait auparavant. A la seule différence qu’elle semblait en attendre beaucoup plus, comme toutes les autres jeunes femmes qu’il n’avait pas daigné satisfaire de ce côté-là. Oui, Song Ki avait le french kiss en horreur et ce n’était pas demain la veille qu’il comptait s’y essayer. La geobuk avait beau se démarquer très nettement et largement des autres, autant par son naturel que par l’effet qu’elle lui faisait, elle allait être déçue, parce que c’était réellement mission impossible pour lui. ‘Chacun sa langue, chacun sa bave, on mélange pas et puis c’est tout’ était sa devise et il ne comptait pas y déroger.
Elle abandonna finalement – du moins ce fut ce qu’il cru – lorsqu’elle partit à la charge de son cou, le faisant vite oublier sa précédente aversion, le faisant remonter sur un petit nuage de volupté. Les lèvres de la jeune femme torturaient à nouveau son cou de succions et de mordillements, ce qui ne lui permit bientôt plus de retenir ses gémissements et soupirs de contentement. Il s’était à nouveau collé contre son corps, le visage blottit dans le creux de son cou pour étouffer ses petits cris, se redressant légèrement pour tenter de fuir aux lèvres charnues de la sorcière, lorsque le plaisir se faisait trop fort. Ce fut justement à un de ces moments là que So Ah saisit l’opportunité, de le rendre si désarmé, pour revenir tenter sa chance auprès de ses lèvres, cette fois-ci entrouvertes. Ce ne fut pas un viol buccal, mais plutôt quelque chose de tendre et de doux, ce qui fit que le jeune homme n’eut pas le réflexe violant de se dégager de son emprise ni quoique ce soit. Avant même qu’il ne se soit rendu compte de ce qu’il se passait, la langue de la geobuk avait déjà apprivoisé la sienne, prudente et timide, et la première exploration de la bouche de Song Ki était désormais attribuée à son nom. Ce qui l’étonna tout d’abord, c’était que ce n’était pas baveux et aussi dégueulasse qu’il l’avait imaginé. Bon d’accord, pas dégueulasse du tout même. Mais plutôt chaud, doux, fondant et surtout agréablement surprenant. Il se laissa prendre au jeu et, très vite, s’y adapta. On ne s’appelle pas Nahm Song Ki pour rien, me diriez-vous.
Tout d’un coup il avait l’impression que tout était devenu plus sensuel, passionnel, la main de la jeune femme fourrageant dans ses cheveux, l’autre emplissant le vide entre ses doigts, avait le don de lui donner encore plus chaud, pour ne pas dire ‘avait le don de l’exciter’. Non, vraiment, il ne l’aurait jamais cru capable de tant de passion, avec elle il avait l’impression de redécouvrir tout des choses… de l’amour ? Ou lui faisait-elle découvrir tout court ? Non, il ne pouvait pas l’aimer, c’était mathématiquement pas possible et même la prof de divination lui avait prédit un amour passionnel avec une femme plus âgée que lui, sang-pur et vêtue d’une robe de sorcier à froufrous. Mais alors, quelle était cette flopée de sentiments pourtant si contradictoire à son ‘lui habituel’ ? Pourquoi sentait-il un élan de tendresse réchauffer son cœur, à chaque fois que son regard croisait celui de So Ah ? Pourquoi se sentait-il mourir de bonheur à chaque fois que ses lèvres venaient caresser les siennes ? Pourquoi ne l’avait-il pas empêchée de souiller sa royale petite bouche ? S’il avait été un champ de verdure, des fleurs auraient sûrement poussées partout où la jeune femme aurait posé ses petits pieds, comme si tout ce qu’elle touchait était béni par sa grâce.
Il glissa ses genoux entre les jambes de la sorcière et, la maintenant de ses bras forts dans son dos, sans rompre leur baiser, il la redressa contre lui avec douceur ainsi qu’une infime pointe de possessivité dans son geste. Une de ses mains vint caresser sa joue quelques secondes, tandis que leur baiser gagnait en intensité, avant de se partir dans son dos, faisant délibérément glisser la fermeture éclair de la robe blanche à son passage. Finalement l’ineo se détacha légèrement d’elle, ouvrant les yeux qu’il avait clos avec volupté, pour plonger son regard dans celui de la jeune femme, cherchant son accord pour aller plus loin. Plus loin, ça veut dire jusqu’à où ? Lui-même ne le savait pas, il voulait juste caresser de plus près ce corps, suivre ce que lui disait son instinct de faire. Il guetta au fond de ses prunelles une lueur d’invitation au voyage, ou bien d’invitation à déguerpir avant qu’elle ne lui mette la seconde gifle depuis leur rencontre, plutôt mouvementée. Son regard à lui, il la suppliait de l’arrêter tant qu’il était encore temps, mais le message était largement brouillé par la tendresse qui émanait de tout son être. La respiration haletante, une main à nouveau glissée dans celle de So Ah, il posa son front contre le sien, fermant les yeux pour tenter de se calmer, mais l’appel puissant des lèvres de sa valentine fut plus fort que tout et quelques secondes plus tard leur langue se caressaient à encore une fois, tandis que sous ses mains la peau de So Ah se dénudait lentement. Il fit tout d’abord tomber le haut de sa robe au niveau de son bassin, avant de s’attaquer au vêtement noir à manches longues qu’il lui avait choisi par crainte qu’elle ait froid. Il se trouvait que, manque de pot, ils avaient finalement plutôt très chaud à cet instant même et que ce haut n’allait pas tarder à rejoindre son propre T-shirt sur le sol. Quittant les lèvres tentatrices de la geobuk, il fit passer le vêtement au dessus de sa tête avant de déposer un énième petit baiser sur ses deux morceaux de chair roses et de s’attaquer avec délectation à la peau nue qui s’offrait désormais à lui.