akiwa; school of witchraft&wizardry.
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 i thought you were afraid at night. no ?

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Wa Rei
Wa Rei
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wizard's spellbook : ding dong, ding ding dong, je devrais arrêter de me mentir, je crois. je deviens folle, et j'aime ça. ding dong, ding ding dong, peut-être que c'est la faute de papa et maman ? c'est à cause d'eux que je deviens cinglée ? ding dong, ding ding dong, ils n'ont jamais rien fait pour moi, après tout, ce n'était que règles, et règles. un peu comme avec jeeyie, elle veut m'imposer ses commandements. ding dong, ding ding dong, tu es tellement seule qu'il te faut venir m'emmerder ? tu vas te brûler les ailes, mon coeur. ding dong, ding ding dong, je devrais faire quelque chose pour me débarrasser de toi. ding dong, ding ding dong, il faut que je passe un peu de temps avec minae, aussi. elle est la seule qui me comprend. si quelqu'un peut me comprendre. ding dong, ding ding dong, oh et. nichido, arrête de me dire non. ding dong, ding ding dong, ding dong, ding ding dong, ding dong, ding ding dong, ding dong, ding ding dong, ding dong, ding ding dong.

i thought you were afraid at night. no ? _
MessageSujet: i thought you were afraid at night. no ?   i thought you were afraid at night. no ? Icon_minitimeDim 30 Jan - 0:02

    Rei observa attentivement la salle commune des ineo par dessus son livre de potions, les lèvres pincées dans une moue mécontente. Quelques élèves étaient encore en train de papoter les uns avec les autres au coin du feu, et elle craignait durement qu'ils ne bougent pas de là avant un moment. Il s'agissait de premières années, et elle n'aimait pas les premières années; c'étaient des sacs à ennuis boutonneux sur pattes. Assise à genoux sur un canapé orné de rouge, la jeune femme dévisagea le petit groupe avec méchanceté, mais aucun d'eux ne la remarqua, trop occupés à discuter bruyamment. Elle soupira, puis posa sèchement son bouquin sur ses cuisses, mâchonnant l'intérieur de sa joue tout en fixant l'horloge suspendue au mur. Bientôt minuit. Elle risquait d'être en retard si ces gamins n'allaient pas rapidement se coucher, parfaitement consciente qu'elle n'était pas en mesure de partir tant qu'ils étaient toujours debout. Ces petits merdeux risquaient de parler de son escapade s'ils la voyaient, et elle avait plutôt intérêt de garder ça secret. La rouge en avait déjà parlé à un ami dans les couloirs le matin-même, acte qu'elle regrettait après une bonne réflexion. Rei avait un mal fou à faire confiance aux gens, elle craignait toujours qu'on la trahisse ou qu'on divulgue des informations à son sujet qu'elle préférait garder pour elle. Pas qu'elle eût honte de ses actions de quelle que manière que ce fût, mais mieux valait rester discrète pour pouvoir continuer de mener toutes ses petites affaires personnelles à bien. Bref. Fusillant toujours ces élèves encombrants, elle patienta encore une bonne vingtaine de minutes avant que la chance ne vienne frapper à sa porte; l'un d'eux bâilla, s'étira paresseusement sur son fauteuil et incita ses petits camardes à aller se coucher. Bien. Elle fit mine de continuer à lire, puis, quelques minutes après qu'ils se soient engouffrés dans les escaliers menant à leurs dortoirs, elle sauta sur ses pieds tel un chat, tira sa cape de sous le canapé dans lequel elle s'était installée et la balança sur ses épaules. Après s'être assurée de ne pas avoir de spectateur, la demoiselle sortit de la petite salle commune douillette - aussi douillette que puisse l'être une salle située dans les cachots glacials de l'école, hm - et s'enfonça dans les ténèbres des couloirs.

    Mais pourquoi donc, me direz-vous ? Une histoire idiote de vengeance, une pulsion démoniaque qui l'avait prise, une envie subite d'emmerder le monde une nouvelle fois. En fait, elle avait surtout beaucoup de temps à perdre pour des conneries et à défaut d'être capable de retenir ses ardeurs lorsqu'il s'agissait de faire des mauvais coups aux professeurs, elle avait absolument besoin d'assouvir sa lubie. Autrement dit; elle s'était arrangé un rendez-vous dans un bar d'Atlantis avec un revendeur de drogue qui commerçait avec des moldus comme elle, et elle comptait bien lui acheter quelque chose visant à humilier ce professeur qui s'acharnait tant à la coller en retenue. Elle avait songé à de l'ecstasy, les effets euphorisants collant parfaitement au but recherché. Et si le vieillard qui lui soutirait tant de haine en cet instant présent ne tenait pas la chose et se faisait un bad trip en plein milieu du cours, rien de mieux n'aurait pu la faire jubiler durant plus de deux jours. Rei avait des façons originales de se venger, dont des techniques bien peu employées par les sorciers. Parfois, elle les jugeait idiots de ne pas profiter des sciences moldues plus souvent, consciente qu'ils avaient de très bonnes idées eux aussi. Enfin, elle faisait honneur aux siens et ne tentait aucunement de les dénigrer. Après tout, née d'un père et d'une mère moldus, quoique cinglés à ses yeux - eh bien oui, qui de nos jours s'occupe encore d'un temple bouddhiste n'est-ce pas ? - Rei ne comptait de loin pas les rabaisser en permanence. Mais elle n'avait aucun problème avec les sang-pur. Le monde de la magie avait probablement besoin d'eux pour le bien de son fonctionnement, chose qu'elle n'omettait pas de ses considérations. Chaque petit détail dans ce monde avait une place ainsi qu'une tâche précise à remplir, ce qui l'amenait donc à la réalité suivante; les sorciers avaient besoin des moldus pour vivre autant que les moldus avaient besoin des sorciers. Bien que cette dernière affirmation semblât compromise puisque les humains normaux ne connaissaient théoriquement pas leur existence. Néanmoins, Madame était certaine que chaque être vivant avait une place bien précise dans le système et que ce même système ne devait surtout pas être dérangé. Après, ce n'étaient que ses propres idées philosophiques, peut-être se trompait-elle.

    Silencieusement, comme aurait bien pu le faire un voleur, elle remonta dans les étages supérieurs par les escaliers tout en tenant fermement sa baguette dans sa main. Non, elle n'avait pas eu la mauvaise idée de l'allumer au risque qu'un professeur en vadrouille ne la repère, mais elle se situait habilement dans ce dédale de couloirs à force d'y traîner si souvent, de jour comme de nuit. En revanche, elle tenait ce mince bout de bois au cas où un indésirable montrait le bout de son nez crochu non loin d'elle. Plusieurs fois déjà elle avait eu à s'en servir pour se sortir d'une situation désagréable - vous savez, quand vous marchez paisiblement dans un couloir vers une heure du matin et qu'une vieille harpie ridée arrive dans le sens inverse... oui vous connaissez tous ça hein - ce qui, à force, s'était instauré presque comme un réflexe, un instinct de survie primaire qu'elle s'était toujours félicitée d'avoir. Bon, parfois, son attaque n'avait pas fonctionné et elle avait ramassé une splendide retenue de force, mais ça ne la bloquait toujours pas pour continuer à jouer les téméraires. Après tout, que risquait-elle ? Le renvoi ? Et alors ? Rei ne tenait pas particulièrement à devoir quitter cette école bien agréable, mais dans le pire des cas, elle savait très bien qu'elle était capable de se débrouiller dehors sans la magie. Certainement que ça risquerait de lui manquer, elle le reconnaissait sans peine, et pourtant cette idée ne la poussait absolument pas à se comporter de manière plus responsable. Ce qui devait arriver allait arriver et personne n'y pouvait rien, hm.

    Arrivée au rez-de-chaussée, endroit où se trouvait le passage secret qu'elle comptait emprunter pour sortir du château - elle ne pouvait décidément pas se résoudre à passer devant Jimmy - elle marqua une petite pause pour s'assurer que le couloir était désert. Tout en s'appuyant contre le mur afin de mieux parvenir à tendre l'oreille, ainsi que pour se rendre plus discrète dans cette pénombre, Rei patienta quelques minutes sans faire un seul bruit, jetant de temps en temps un coup d'oeil agacé sur sa montre; il allait lui falloir courir bien vite si elle ne voulait pas arriver trop tard. Enfin, le revendeur ne l'attendait pas à une heure bien précise mais elle-même préférait y aller le plus tôt possible pour ensuite revenir dans son lit au plus vite. Puis soudain, un bruit. Des pas, réguliers, secs. Elle osa pencher un peu la tête et aperçu une silhouette visiblement féminine à une vingtaine de mètres d'elle. Voilà qui était bien embêtant, elle avait espéré accomplir sa fuite sans problème ce soir-ci... fort heureusement, elle ne se découragea pas ni ne paniqua, glissant délicatement le long du mur en profitant de l'ombre pour s'assurer qu'on ne la voyait pas. Mais décidément, la chance n'était visiblement pas avec elle aujourd'hui; alors que la personne n'était plus qu'à deux petits, riquiquis mètres d'elle, elle eut la présence d'esprit - ou pas - de se prendre le pied dans le tapis. Elle bascula en avant avec un léger cri de surprise étouffé, tenta de se rattraper sur quelque chose... et ce qui devait arriver arriva; - n'ai-je pas dit ça plus haut ? - son fin corps heurta le second. S'en suivit une chute sourde qui les mena toutes deux à terre, mais même en ayant lâché sa baguette sur le coup de la surprise, rei se repris bien vite et se releva pour la récupérer avant de la pointer, menaçante, sur ce qu'elle croyait encore être un professeur. Un ange passa. Elle cacha difficilement sa surprise en constatant non pas de la présence d'un membre du personnel de l'école, mais de celle d'une jeune femme maladroite aux longs cheveux blonds.

    « Kang Jee Yie » chuchota-t-elle en abaissant son arme; comme si la jeune muneo représentait un danger en elle-même « bon Dieu, mais qu'est-ce que tu fiches ici ? » elle l'aida à se relever, légèrement méfiante, et épousseta ses propres vêtements en grognant. Certes, il était préférable pour elle d'être tombée sur Jee Yie, mais elle n'était pas vraiment enthousiaste à cette idée pour autant. Elle allait se faire passer un savon par sa cadette, ce qui la mettrait encore plus en retard et risquait tout bonnement de l'agacer au plus haut point.
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Kang Jee Yie
Kang Jee Yie
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i thought you were afraid at night. no ? _
MessageSujet: Re: i thought you were afraid at night. no ?   i thought you were afraid at night. no ? Icon_minitimeSam 5 Fév - 21:48

« bon Dieu, mais qu'est-ce que tu fiches ici ? » ~ Soyons honnête, la jeune blonde l’observait à l’instant avec des yeux exorbiter. Bon sang, elle venait de lui faire la peur de sa vie. Inclinant la tête sur le coté, la jeune femme jeta un regard furtif de chaque coté du corridors, s’assurant qu’elles étaient bel et bien seule. Elle souffla enfin, une main sagement posé sur son cœur tandis que l’autre avait d’ores déjà attraper sa baguette. Il prendrait certainement une bonne dizaine de minutes avant que son pauvre petit cœur ne se remette de cette rencontre surprise. Elle accepta toute fois l’aide de la sirène, n’osant pas poser son regard dans le sien, par simple honte. « Je … j’étais à la bibliothèque et je. J’étais toute seule et Mm. Quand j’ai dut rentrer à ma chambre … j’ai eu peur et donc. Je … il y avait quelqu’un qui me suivait j’en suis persuadée. Je me suis … légèrement perdu dans ma course. Enfin… je ne suis pas perdu mais, je veux dire que… je n’ai pas pris les bons chemins. » souffla t-elle à demi-voix, observant simplement ses deux mains jointes, éraflant délicatement ses ongles de son pouce par nervosité. Les ineo. Elle n’avait jamais été le genre de jeune femme que ceux-ci appréciait réellement. En fait, pour être plus simple, elle était exactement le genre de petite fille qu’ils aimaient bien embêter. Est-ce que rei en faisait réellement partie, elle ne pouvait parler avec certitude. Elle savait par contre que sa présence lui semblait en générale assez agaçante. Après tout, elle n’allait certainement pas changer pour elle, c’était dans sa nature d’être irritante non? Le genre de petite peste angélique. Que l’on hésite à soit, écouter ses sages paroles … ou encore la bâillonner pour qu’elle se taise enfin. Peut importe la façon, Yie semblait être indestructible … à sa façon. Elle leva haut le menton, posant ses mains contre ses hanches comme si elle réalisait enfin. Mm, Rei à cette heure? Ça n’annonçait absolument rien de bon. « Rei. Les règlements sont formels, après le couvre-feu il est interdit de sortir de notre salle commune. Tu ne devrais pas être ici, en plus … » Ses derniers mots se firent plus doux, s’estompant simplement par un chuchotement inquiet et à la fois légèrement boudeur. Elle baissa les yeux. Elle inquiète? C’était fréquent non? Il fallait dire que la bleue pouvait faire au minimum une crise de panique par journée. Les raisons étaient variables, des insectes, des microbes, un exercice incompris, le placotage incessant de ses confrères pendant les cours … cette fois était plus justifié. Du moins elle en était fermement certaine. Les couloirs étaient insécurisé depuis deux jours. La nouvelle avait été bien rapide, certain juraient l’avoir vu, d’autre prétendaient qu’ils avaient entendu quelqu’un dans leurs chambres mais tous étaient d’accords sur le sujet; il y avait un fou meurtrier qui courrait dans les couloirs à la recherche d’une pauvre petite victime à découper. Voilà exactement pourquoi la jeune femme avait été d’une nervosité incroyable depuis sa sortie de la bibliothèque. Elle avait entendu des pas, lent et chancelant suivit d’une ombre. Assez pour lui donner de gros frisson à la simple pensé de cet épisode. « Le château est dangereux … tu n’as pas entendu les nouvelles? Il y a un dingue qui se promène la nuit. Rentre dans ta chambre je t’en pris si non. » - Elle releva le visage, plantant ses prunelles brillante dans celles de la japonaise, fronçant les sourcils avec entêtement. Oh bien entendu qu’elle était à cheval sur les règlements. Elle ne laisserait pas la jeune femme s’en tirer de cette façon sans essayer de toutes les façons possibles de la faire regagner sa chambre. Au final elle savait bien que Rei n’avait pas peur des retenues ou de se faire punir, le but n’était pas là. Tout ce qu’elle voulait à l’instant même était de s’assurer que rien ne pouvait lui arriver, la mettre en sécurité. « Je devrai être dans l’obligation d’aller voir un professeur. Quitte à devoir te stupéfier pour m’assurer que tu ne bouge pas d’ici. Je suis sérieuse Rei, les règlements n’existent pas pour être enfreint, encore moins lorsqu’il y a du dangé en cause, c’est terriblement irresponsable et insouciant de ta part. »

Au font comment pouvait-il en être autrement, c’était bien connu que les ineo étaient pratiquement tous semblable sur le sujet. On pouvait bien dire que les yongwang étaient de stupide être sans aucune logique qui ne réfléchissaient jamais avant de faire quelque chose … les ineo étaient bien pire. Puisque justement ils savaient parfaitement dans quel merdier ils s’engendraient. Les sirènes agissaient bien trop souvent par pure provocation. Ah juste ciel, pourquoi tous les élèves de cette école n’étaient-ils pas aussi model et réfléchis comme elle!? Beaucoup de problème seraient évité chaque jours. Malheureusement l’humain était doté d’une particularité pratiquement stupide; à savoir avoir des personnalités distinctes. Elle soupira, haussant simplement les épaules à la plus vieille, comme si elle savait parfaitement qu’intérieurement, la rouge se demandait pourquoi diable elle avait dut tomber sur elle, ou encore pourquoi était-elle aussi chiante. Aucune réponse, au final elle était simplement ainsi même si beaucoup n’étaient pas aussi enchanté que ses parents. Après tout, personne ne pouvait contredire qu’elle travaillait dur pour être là où elle en était. La vie était souvent très injustes envers la demi-vélanne, mais elle ne se laissait jamais abattre pour si peu. Les moqueries, les mauvaises langues ou les regards noirs ne l’atteignait jamais réellement. Son cœur était aussi froid que sa peau, et les personnes – aussi peu nombreuse étaient-elles – qui n’était pas à l’intérieur de se cœur ne réussissait pas à faire les dégâts désirer. Du moins … pas plus d’une journée et encore, elle n’avouerait jamais à qui que ce soit que parfois, elle les trouvait d’une cruauté sans pareille. Elle pinça les lèvres, attrapant finalement sa main pour tirer contre celle-ci avec fermeté. Si avec les hommes la jeune femme se sentait obligée d’agir sous la soumission, avec les femmes il n’en était pas du même ressort. Elle devenait simplement la femme hautaine qu’elle était, leurs imposant directement ses volontés sans chercher leurs approbations. Elle haussa un sourcil par défis, lui indiquant par l’entremis d’un regard que si elle ne suivait pas, elle serait de mauvaise compagnie. Après, les interprétations pouvaient être différente. Sois elle cherchait vraiment à l’emmerder, sois elle s’inquiétait pour elle … ou cherchait-elle simplement que quelqu’un lui tienne compagnie alors qu’elle mourait de peur intérieurement. Un gros mélange des trois. Après tout, pendant qu’elle prenait le temps de s’inquiéter et de mettre la rouge en sécurité, elle était assurer d’une chose; ne pas être toute seule un certain temps dans les couloirs lugubres et sinistre. Elle engendra le pas de façon assuré, le dos droit ainsi que les lèvres pincé. Sa main ne se trouvait pas bien loin de sa baguette, à l’affut d’un danger imminent. Ce qui l’inquiétait d’avantage en réalité était le fait que, bien qu’elle fut une jeune femme possédant énormément de connaissance, elle n’était en aucun cas une femme d’action. Sur le coup, avec la nervosité fragile de sa personnalité, elle était exactement le type de personne qui savait quoi faire quand et comment … mais qui restait complètement figé sous la peur et la pression de ne pas assurer. « Rei … est-ce que tu crois que je peux. Mmh … dormir avec toi ce soir? Je … me ferai toute petite je te jure mais c’est juste que je … Je veux à tout pris m’assurer que tu resteras dans ta chambre oui voilà. »









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Wa Rei
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i thought you were afraid at night. no ? _
MessageSujet: Re: i thought you were afraid at night. no ?   i thought you were afraid at night. no ? Icon_minitimeMar 8 Fév - 9:52

    Jee Yie avait au moins le mérite de lui avoir flanqué une des pires frousses de sa vie. Pas qu’elle ait jamais eu peur des représailles venant des professeurs, mais l’espace d’un instant, elle avait véritablement crû qu’elle allait se recevoir un maléfice en pleine face. Sauf que la blonde n’était pas du genre à balancer des sorts comme ça, à l’aveuglette et sans y réfléchir mûrement un peu avant, n’est-ce pas ? Finalement, en tombant sur une muneo aussi. Aussi. Simplette et peu réactive - du moins, c’était comme ça que la jolie rouge l’avait toujours perçue, depuis son premier jour d’arrivée à Akiwa - elle savait qu’elle ne courrait pas grand-chose comme risques. Jee Yie n’était effectivement pas une femme d’action, quand bien même était-elle une des élèves les des plus intelligentes de son année, Rei ne la percevait absolument pas comme le genre de fille à riposter sans réfléchir lors d’une agression. Parce que ce qu’elle venait de faire, soit de s’écrouler littéralement sur elle à cause d’un mauvais pli de tapis, aurait tout aussi bien pu passer pour une tentative de meurtre à ses yeux… et au vu de son visage décomposé par la terreur, on voyait bien qu’elle était purement choquée de ce qui venait de se produire. Rei avait certes, eu la frousse, mais elle savait bien qu’elle s’en remettrait plus vite que sa compagne. Et, pleine de bon sens pour une fois, elle décida également de ne pas se moquer d’elle ni même d’émettre un seul commentaire à son sujet; elle n’avait pour ainsi dire pas vraiment le temps de s’attarder pour s’occuper de sa pauvre petite personne qui s’était visiblement égarée sans vouloir se l’accepter. Elle avait cru être poursuivie par une âme mal intentionnée, n’est-ce pas ? Hm. Bien sûr, comme si quelqu’un allait s’en prendre à elle dans cette école, à part peut-être un violeur fantasmant un peu trop sur les prudes de son genre. Rei ne souhaitait de loin pas le malheur de sa cadette, mais il fallait bien avouer qu’elle ne comptait pas non plus s’occuper d’elle ou la ramener jusqu’à sa chambre simplement parce qu’elle avait peur. Bon Dieu, elle n’était ni secouriste ni réputée pour sa gentillesse, alors la blonde allait malheureusement devoir se débrouiller et lui foutre un peu la paix. Mais visiblement, elle ne comptait pas la laisser filer aussi facilement qu’elle l’aurait souhaité et décida de se mettre entre elle et la sortie de l’école, lui déclarant solennellement qu’elle n’avait pas le droit de se balader dans les couloirs à cette heure-ci de la nuit. Bien qu’elle s’y soit attendue, Rei soupira de mécontentement en la fusillant du regard. Quelle idiote, cette fille, comme si elle croyait vraiment qu’elle avait ne serait-ce qu’une toute petite chance de l’arrêter, de la couper de son objectif. Y’en a qui on de l’espoir, comme on dit.

    En entendant sa justification - soit, la rumeur à propos du tueur dans l’école - la japonaise faillit s’étouffer de rire mais se retint tout juste, esquissant uniquement un petit sursaut des épaules et laissant échapper un sourire mauvais sur ses lèvres. Oh oui, elle avait entendu parler de cette histoire, bien terrible qui plus est. Un serial killer se déplacerait ces derniers jours dans tout Akiwa dans le but d’égorger les élèves afin de les découper par la suite, membre par membre, et de les enterrer dans les jardins. Ça ne la surprenait même pas que la plus jeune crût à cette légende de pacotille, surtout qu’il n’y avait que du bouche à oreille alors qu’aucune victime n’avait été signalée pour le moment. En fait… ça n’étonnera personne d’apprendre que Rei avait elle-même lancé cette stupide rumeur dans toute l’école juste pour effrayer les plus jeunes; jamais elle n’aurait sincèrement cru qu’une jeune femme de l’âge de Yie aurait pris tout ça au sérieux. Enfin, dans le fond, justement parce qu’il s’agissait d’elle qu’on parlait, plus grand-chose ne l’étonnait véritablement. Pourtant, elle décida de ne rien lui dire, l’écoutant terminer sa tirade de menaces - parler aux professeurs ? Comme si elle allait la laisser faire - tout en profitant ennuyeusement de lui faire la morale. Du Kang Jee Yie, quoi, normal. Rei ne l’écoutait pas vraiment, mais elle la laissa tout de même terminer ses phrases, agacée, aux aguets, juste au cas où un professeur pointerait effectivement le bout de son nez. Il était encore préférable de se faire repérer seule plutôt qu’accompagnée de la plus jeune, qui allait forcément faire une connerie ou dire quelque chose qui pourrait la trahir; Rei ne pouvait définitivement pas dire à un adulte qu’elle projetait d’acheter de la drogue à Atlantis.

    « Comme si tout le monde respectait les règlements. On est pas tous toi » lâcha-t-elle en soupirant, se passant une main dans les cheveux. Jee Yie n’avait certes pas fait exprès de se perdre dans les couloirs, mais il se trouvait quand même qu’elle était en dehors de son lit à une heure inacceptable; ne se rendait-elle pas compte qu’elle risquait aussi la punition si elle allait la dénoncer auprès des professeurs ? Ils n’allaient pas faire exception, même pour une maladroite pareille, n’est-ce pas ? « de plus, je te déconseille d’avertir quelqu’un, je te signale que tu te balades également dans les couloirs. Tu penses sincèrement que ton statut d’élève modèle te sauvera pour ça ? Ne rêve pas, ma cocotte. » et elle avait raison, elle le savait bien. Ça gênerait bien moins la rouquine d’avoir une retenue que ça ne risquait d’embêter Jee Yie, elle était confiante dans ses paroles. La jeune essayait de se faire menaçante, mais ça n’allait certainement pas marcher sur elle. Rei la laissa attraper sa main pour les faire avancer dans ce dédale sombre et lugubre, décidant de réfléchir à une technique parfaite qui la ferait déguerpir aussi rapidement qu’elle était venue. Elle allait ouvrir la bouche lorsque Jee Yie lui demanda innocemment si elle pouvait passer le reste de la nuit dans son lit. SON lit. Pour la peine, Rei s’arrêta sur place et dégagea rapidement sa main de la sienne, outrée. Mais pour qui donc se prenait-elle, cette gamine ? C’était pas Noël tous les jours, tout de même, et elle n’allait certainement pas l’accueillir à bras ouverts sous ses draps de cette manière. Elle avait beau affirmer qu’elle voulait seulement s’assurer qu’elle ne partirai pas à nouveau durant la soirée, Rei avait bien compris qu’elle avait tout simplement peur de regagner sa propre chambre toute seule, dans ce noir et dans ce qu’elle croyait sans doute être un danger mortel. « Tu te fiches de moi ? J’ai des choses à faire ce soir, tu n’as qu’à rentrer à ta salle commune toute seule comme une grande et aller dormir dans ta chambre plutôt que de squatter le mienne. Je doute fort que le meurtrier s’intéresse à toi, tu sais, je parie qu’il préfère les jolie brunes pulpeuses au lieu des blondinette maigrichonnes. Il aurait d’ailleurs bien raison. » elle inventait, évidemment, mais comme c’était elle qui l’avait inventé, ce curieux personnage… elle pouvait bien se permettre de lui donner les goûts qu’elle souhaitait. Elle songea même quelques secondes à lui faire croire qu’elle était elle-même ce fou furieux, mais se ravisa, se concentrant plutôt pour se débarrasser enfin d’elle.

    Rei n’aimait pas qu’on lui mette des bâtons dans les roues, déjà que ce n’était pas la chose la plus simple du monde que de sortir de cet établissement sans se faire choper, si en plus elle devait rencontrer la bleue, elle n’était définitivement pas en position favorable à une évasion. Parce qu’elle savait bien qu’elle ne risquait pas de la lâcher, quoi qu’il arrive; à la fois à cause de la trouille qui la tannait à l’idée de rester toute seule, mais également parce qu’elle voulait que les règlements soient respectés. Fichus muneos, il n’avaient vraiment que ça a faire, emmerder les pauvres yongwang et ineo qui souhaitaient faire leurs méfaits en toute tranquillités. Rei n’aimait pas trop les muneos parce qu’ils étaient. Tellement. Calmes. Qu’ils en devenaient tout simplement des plus ennuyeux; c’était la même chose que les geobuk, trop tranquilles pour qu’elle parvienne à les juger d’agréables. Pourtant, elle n’était pas du tout du genre à discriminer les autres, restant très large d’esprit en toutes circonstances… mais eux, pour une raison qui lui avait toujours échappée, elle ne savait pas comment les blairer. Ces airs d’intellos insupportables et ce comportement de premier de la classe, ça l’horrifiait. Elle-même était très douée en cours, pourtant, elle ne se pavanait pas devant tout le monde avec cet air supérieur qu’ils arboraient parfois. Ils n’étaient que de sales mouches, elle détestait ça. Bref, tout ça pour dire que quoi que tenterai de faire la blonde, elle savait d’avance qu’elle n’allait pas apprécier.

    « Jee Yie, mêle-toi de ce qui te regarde, je suis déjà en retard. Si tu as envie d’aller te coucher, vas-y, j’te retiens pas, mais ne m’embarque pas avec toi. T’es assez grande pour retrouver ton chemin, non ? » soupira-t-elle en s’avançant jusqu’à elle, légèrement méfiante; au cas où elle se révèlerait imprévisible…
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Kang Jee Yie
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MessageSujet: Re: i thought you were afraid at night. no ?   i thought you were afraid at night. no ? Icon_minitimeSam 9 Avr - 6:48

« la jeune blonde fronça les sourcils, posant ses mains contre ses hanches avec sévérité. Il n’y avait aucun doute sur le sujet, la sirène n’allait en aucun cas écouter ce qu’elle lui avait dit mais d’autant plus, elle se moquait bel et bien d’elle. En fait lorsqu’elle y songeait réellement, nombreuse étaient les filles qui faisaient de même. En fait, avait-elle seulement une réelle amie dans cette école? Si elle omettait ses cousines qui – d’ailleurs – n’avaient pas été d’une gentillesse suprême depuis sa naissance. Elle soupira doucement, baissant les yeux un instant. Non, elle n’était pas spécialement entourée de gens qui l’appréciaient. Ce n’était donc pas réellement surprenant que l’ineo essaie sans aucune subtilité de la renvoyée dans sa chambre. Bien entendu qu’elle n’était pas elle non plus conforme aux règlements à l’heure actuelle et sans doute qu’elle serait punit d’avoir trainée. Par contre, ce n’était pas un seul manquement – bien fondé – qui anéantirait des années de bonne conduite, de notes impeccables. Il ne fallait pas non plus mettre de coté les dons incroyablement élevé que sa famille faisait chaque année à cette école. Non, Kang Jee Yie ne craignait pas les réprimandes du personnel. Par contre … si sa famille avait ouïe qu’elle avait désobéie, là, elle aurait de sérieux problème. On ne rigolait pas avec les règlements dans cette famille. Si certain avaient peur de passer quelques heures à copier une centaine de fois la même ligne, c’était parce qu’ils n’avaient jamais connu la famille Lee-Kang. La jeune femme cligna plusieurs fois des paupières, ouvrant légèrement les lèvres pour laisser un hoquet de frayeur s’échapper. Pour l’amour de dieu, non elle ne laisserait pas une sirène ruiner son été complète seulement parce qu’elle ne voulait pas l’écouter. « Je t’avais prévenu Rei. Tu ne me laisse pas le choix. » avait-elle dit sans prendre une seule seconde pour respirer. Elle glissa doucement ses doigts contre sa baguette, la pointant directement contre la jeune femme. Le regard noir, elle attrapa la main de celle-ci, puis abaissa sa baguette en direction de leurs mains jointe, murmurant quelque parole à répétition. Une lueur s’échappa finalement du bout de bois, venant s’enrouler autours de leurs mains, se matérialisant finalement en une chaine solide et enchantée. La jeune femme leva bien haut le menton, haussant un sourcil. Ce qu’il y avait de bien au moins avec cette famille à la con, était sans doute que l’éducation n’était jamais faites à moitié. Tant et aussi longtemps qu’elle ne changerait pas d’avis, ce sort resterait d’actualité. La rouge avait beau essayer tout ce qu’elle voulait, ces chaines étaient utilisé en l’occurrence dans les prisons sorcières et seulement l’auteur avait la possibilité de les détruire. « Écoutez-moi bien mademoiselle Wa. Je suis peut-être chiante et les règlements sont peut-être un peu trop de mon ressort pour votre plus grand malheur. Mais présentement j’ai la peur de ma vie, et si je te demande poliment d’une façon subtile de rester avec moi, alors tu ne m’envois pas balader comme une vulgaire chaussette. Dans le pire des cas tu me ramène à ma chambre en prétextant que tu va retourner à la tienne. Maintenant, que tu sois en retard n’est pas mon problème. Soit tu m’emporte avec moi ou alors tu reste planté ici jusqu’à ce que quelqu’un nous trouve et nous punisse. Mais dans les deux cas, si je passe l’été complète enfermée dans ma chambre sans nourriture alors ne t’attends pas à passé une agréable année l’an prochain, je peux te le jurer. » avait-elle ajouter d’une voix ferme.

Il y avait certaine limite à ce que la politesse pouvait avoir. Si il y avait bien une chose que sa famille lui avait apprise était que même lorsque l’on détestait quelqu’un, il fallait toujours faire preuve d’intelligence et de délicatesse. Chose que Rei n’avait semble t-il pas. Pour le moment, tout ce qu’elle voulait, était un peu de réconfort et une certaine sécurité. Pas que quelqu’un s’amuse à lui faire perdre son sang froid alors que quelque minutes avant, elle était à la limite de pleurer dans les corridors sombre de l’établissement. Elle tourna finalement le visage, les lèvres pincées et morte de fatigue. Se disputer n’était pas son fort et lui demandait beaucoup d’énergie, d’autant plus qu’elle avait passé une très longue journée à étudier. Elle était agaçante certes à toujours vouloir respecter les lois, mais lorsque l’on portait une certaine bonté ou gentillesse envers elle, il se trouvait que la jeune muneo pouvait être d’une agréable compagnie et l’on comprenait bien rapidement que sa manière d’agir hautaine n’était qu’une façade. Elle était douce et incroyablement bienveillante. « Je ne suis pas si horrible que ça. Ni un robot, ni une fillette de riche sans âme incapable de s’amuser. » disait-elle en soupirant, se laissant finalement glisser le long du mur de pierre, observant nerveusement si les environs étaient calme. Aucun professeur en vue, ni tueur démoniaque dans les environs, autant prendre le temps de respirer un peu avant de devoir tirer cette ineo incroyablement têtue. Au fond, elle avait pourtant toujours resté sympathique avec cette dernière, bien entendu, le respect de règlement était un réflexe chez elle et non une tentative de se rendre chiante aux yeux du peuple. Si Rei avait prit le temps de remarquer toute les petites déviations qu’elle avait fait en sa direction … ou peut-être avait-elle remarqué et la détestait tout simplement comme ça. Elle était ridicule, ainsi attachée à une personne qui la détestait profondément et ce sans le caché le moindrement. Jee Yie leva finalement les yeux, tirant délicatement contre la main de la jeune femme. « Tu pourrais m’expliquer pourquoi tu me déteste autant? » avait-elle murmurée d’une voix triste. Ce n’était pas une demande à la pitié ou connerie du genre. Non, la vélane restait quelqu’un de fier et préférait partir la tête haute que de quémandé la pitié. Seulement, elle voulait tout de même savoir pourquoi autant de gens la détestaient alors qu’elle ne leurs avait rien fait de spécifiquement méchant. Elle était bien loin d’être le genre de petite peste qui se mêlait des problèmes des autres pour aller le raconter à qui veux veux. Encore moins d’être hypocrite ou encore la garce de service qui se la joue agace et voleuse de petit copain. Quel était donc son défaut alors ?

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Wa Rei
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MessageSujet: Re: i thought you were afraid at night. no ?   i thought you were afraid at night. no ? Icon_minitimeLun 18 Avr - 21:01

    Jee Yie était une jeune femme intelligente. Ce fait était purement incontestable, et Rei n’aurait certainement pas été jusqu’à le démonter par pur plaisir. Parce que si Jee Yie était intelligente, Rei ne l’était de toute évidence pas moins, ce qui rééquilibrait largement les forces entre elles. Mais là, l’espace de deux secondes, la japonaise se demanda très sérieusement si sa compère coréenne n’avait pas reçu un coup sur la tête ou avalé une pilule de stupidité. Elle venait de les attacher l’une à l’autre par un sort qu’elle devinait être indestructible par sa propre personne, et elle semblait sincèrement espérer l’aide de Rei pour revenir à son dortoir, forcée ou non. Cette enfant se mettait le doigt dans l’œil, et bien profond, mais elle devait sans doute le savoir. Après tout, qui ne tente rien n’a rien, ce n’était pas un si gros tort que d’insister comme elle le faisait. Sauf qu’aux yeux impitoyables de Wa Rei, les choses ne se passaient pas du tout comme elle les aurait voulues, ce qui eut don de l’agacer encore un peu plus tandis qu’elle tirait inutilement sur ses liens. Elle en aurait eut la pulsion, elle aurait plaqué Jee Yie contre un mur, les mains sur sa gorge et les yeux sortant de leurs orbites. Cette vision des plus violentes s’imposa dans son esprit, malsaine. Jamais elle n’avait songé à tuer Jee Yie, évidemment. Parfois, elle se demandait bêtement ce que ça faisait, de tuer un autre être humain. De sentir la vie s’enfuir entre ses doigts, jusqu’à ce qu’elle réalise qu’un corps mou et froid pendait au bout de ses bras. Mais ce soir n’était pas le bon soir pour essayer. Ce soir, elle savait que Jee Yie serait plus tenace que n’importe lequel autre, qu’elle allait la coller comme une tache de peinture sur la peau d’un enfant. Dépitée, Rei regarda une dernière fois la chaîne les unissant avant de pousser un soupir lassé et leva les yeux au ciel - au plafond, en l’occurrence - sous le discours de sa cadette, visiblement déterminée à faire la loi. Elle la menaçait. Elle la menaçait elle, bon Dieu. Pensait-elle sérieusement qu’elle allait avoir une quelconque influence sur Rei, même de cette piètre manière ? La petite avait visiblement une ressource inépuisable d’espoir. Mais la ressource inépuisable de Rei était sa violence, sa folie, et elle ne comptait pas céder une seule seconde devant une muneo stupidement naïve.

    « Toi. Tu. » elle chercha ses mots, abasourdie. En réalité, elle ne savait même plus ce qu’il était bon de dire ou faire. Cette situation était tellement étrange, Jee Yie se révélait tellement… tellement plus chiante que d’habitude qu’elle en perdait sa contenance. « Tu te fous de ma gueule. J’en ai rien à foutre, moi, si tu passe tes vacances enfermée sans manger. Tes parents peuvent bien te cloîtrer dans la cave et ton elfe de maison te bouffer, Jee Yie. J’m’en fiche. Et mes vacances à moi, elles vont se passer dans le monde des moldus, et crois-moi, quoi que tu puisses tenter de me faire, ce ne sera pas pire que ce dont je suis capable. Ce ne sera pas pire que de devoir supporter ce qui m’attend là-bas. » Sa voix avait flanché sur la fin de la phrase. Rei n’était pas totalement émue, mais la chose n’en était pas très éloignée. Elle voyait déjà l’enfer chez ses parents. On pouvait facilement penser que le retour de Rei chez sa famille était plus mal vécu par ses parents que par elle-même à cause de ses multiples excès de rage et sa haine non-contenue contre eux… mais pourtant, la jeune femme passait son été tout aussi mal qu’eux. Elle ne supportait pas ce temps dans lequel ils vivaient, ces rythmes et coutumes à respecter, et cette perpétuelle impression d’être observée par les moines, la sensation d’être jugée à chaque acte. Rei avait une conscience, aussi étrange que cela puisse paraître. Et cette conscience prenait plaisir à se faire sentir lorsqu’elle était chez elle. En vérité, mademoiselle était une personne assez torturée. Sa mythomanie n’amenait pas que du bien à sa propre personne, en plus d’embêter son entourage. Rei ne comprenait plus sa vie, pour ainsi dire. Le serpent se mordait la queue; à force, elle peinait gravement à discerner le vrai du faux, elle s’enlisait dans une vérité floue, peuplée d’ombres menaçantes qui l’enveloppaient dans une couverture humide et froide. Elle connaissait son nom, son prénom, certes. Elle savait quand elle était née, où. En revanche, il lui arrivait parfois de se demander si Akiwa n’était pas tout simplement une illusion sempiternelle qu’avait inventée son cerveau. Après tout, elle avait toujours vécu chez de simples moldus religieux, peut-être qu’en vrai, elle se trouvait actuellement enfermée dans une pièce d’hôpital, clouée à un lit blanc, persuadée de vivre dans un château sous-marin, une baguette magique à la main. Cataloguée parmi les fous. Sincèrement. La préfète ne savait plus, elle ne savait pas. Peut-être n’avait-elle jamais su. La majorité du temps, elle se sentait bien ici, elle avait conscience, parfaitement conscience, de son appartenance à cette réalité qu’était définitivement Atlantis. Cette réalité à laquelle appartenait Jee Yie et qui, bien entendu, était sa vraie vie. Mais à certains moments, elle était prise de crises de panique, de paranoïa. Rei se demandait où elle était, ce qu’elle faisait, qui elle était réellement. Et cet univers de mensonges dévoilait son insanité; elle n’avait aucune attache, elle était perdue dans un monde qu’elle avait créé elle-même mais dont elle ne saisissait pas les subtilités. Alors oui. Oui, son retour à la maison pour les vacances, agrémenté d’une quelconque intervention de la blonde ou non, lui paraîtrait de toutes façons comme une descente aux enfers. Vivre près de ces gens qu’elle se savait incapable de comprendre, vivre dans un corps et un esprit qu’elle ne maîtrisait pas ne lui convenait de toute évidence pas se passerait mal. Alors merde. Les menaces de Jee Yie étaient pitoyables.

    Rei fut forcée de faire quelques pas dans la direction de Jee Yie lorsque celle-ci se laissa glisser le long du mur, jusqu’au sol. Elle, préféra rester debout, droite comme un i, une main sur la hanche et l’autre machinalement reposée dans le vide, liée à celle de la blonde. Cette fille la rendait folle, la revoilà qui revenait avec ses questions à la con, des questions auxquelles elle n’avait jamais pris le temps de réfléchir et qui la surprirent un peu. Pourquoi la détestait-elle ? Mais. Rei n’avait jamais pensé à proprement parler qu’elle détestait Jee Yie. Ça allait plus loin que ça, c’était plus compliqué. « Je ne te déteste pas. Je dirais plutôt que je ne t’aime pas, honnêtement, mais je n’ai pas de haine envers toi. Du moins, je crois. Tu n’es pas sans savoir que tu m’agaces, avec tes règlements, avec cette attachement que tu montres parfois pour moi et que je ne comprends pas. Ta personnalité n’est tout bonnement pas compatible avec la mienne. » Rei finit par s’assoir au sol à son tour, en tailleur, juste à côté de la jeune muneo. Elle perdait son temps, un temps précieux, mais il fallait bien se rendre à l’évidence; elle ne pouvait pas se débarrasser de l’autre demoiselle aussi facilement qu’elle l’aurait souhaité. Oh, elle ne perdait pas de vue son objectif du soir, naturellement. Mais elle était bien obligée de faire avec ce petit contretemps. Après tout, si elle courait un peu une fois Jee Yie repartie de son propre côté, peut-être avait-elle une chance d’arriver à temps à son rendez-vous. Pour le moment, elles étaient très mal barrées; il leur fallait un compromis, et même si ça n’enchantait guère la japonaise, il fallait bien avouer que ni l’une, ni l’autre n’avaient d’autre possibilité que d’agir ainsi.

    « Écoute… à la limite, tu peux venir avec moi, ouais. » Rei savait bien que Jee Yie n’allait pas délier leurs chaînes à moins d’en arriver à une conclusion de ce genre, alors tant qu’à faire… « Et après, je te ramènerai à ta chambre. » C’était un véritable cadeau qu’elle lui faisait là, la sang-pur avait intérêt à ne pas faire n’importe quoi. Rei n’allait rien promettre, bien entendu, mais elle n’avait pas l’intention d’abandonner la gamine dans un coin sombre pour risquer d’avoir sa mort sur la conscience. Vous imaginez, Kang Jee Yie, morte assommée par une armure du couloir du troisième étage, la cervelle sur le carrelage, vous ?
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