« bordel. » le juron s'était échappé de ses lèvres dès le moment où ses yeux s'étaient posés sur la cage de Lillie, elle-même posée sur la table de chevet à côté de son lit. Et ça recommence. Vide. Dieu du ciel, pourquoi avait-elle même décidé d'acheter une mygale à la base ? Certes, c'était une jolie bête – du moins, pour elle, même si la plupart des élèves ne seraient pas en accord avec ça – mais le vendeur n'avait jamais cru utile de lui préciser que cette foutue mygale avait comme passe-temps premier de s'enfuir. D'ailleurs, il devait y avoir un truc louche, parce que malgré les huit pattes très épaisses de l'insecte, elle doutait franchement que, cette fois, ce soit elle qui ait ouvert sa cage. Elle plissa les yeux, fronçant les sourcils. Ouais, définitivement. Elle doutait que sa mygale ait laissé une lettre de suicide avant de sortir miraculeusement. Ou alors c'était un idiot qui lui avait lancé un impérium, mais encore : ce sortilège était toujours interdit au sein de l'école et, en plus, fallait être vraiment taré pour lancer un impérium à une idiote petite mygale. … oh lillie. « connasse. » murmura-t-elle en attrapant la dite cage du bout des doigts, la posant sur son lit où elle se laissa retomber, poussant un long soupir tandis que sa main, elle, tentait de se contorsionner pour passer par la minuscule ouverture. Oh, non, cette connasse n'était pas lillie, mais il lui semblait plutôt clair que ce devait être le coup d'une de ses camarades de chambre – ou de maison, peu importe. Peut-être même un vilain garçon qui lui en voulait, ouais, dans ce genre-là. Elle grimaça, attrapant le papier entre deux doigts, secouant la main. Ça, c'était fait. De toute façon, n'importe quel idiot cohabitant assez près de la jeune femme savait déjà qu'elle devait chercher cette foutue mygale au moins trois fois par semaine – si pas quatre. C'était donc une blague qui pouvait paraître évidemment hilarante aux yeux de n'importe qui, non ? La rousse déroula le papier, plissant à nouveau les yeux pour tenter de lire l'écriture. « tu cherches quelque chose ? :) » non, sans blague, murmura-t-elle avant de poursuivre sa – courte – lecture. « suis les étoiles. » et là, elle cligna des yeux. Les étoiles... confuse, elle relu le papier ; une, deux, trois fois. Non, c'était bien « les étoiles » qu'il était écrit, là, sur le papier. Uh ? Bon, allez. Elle n'était pas si stupide. Elle n'avait qu'à aller faire analyser ce bout de - pouf. zut. Le papier était disparu et la fumée qu'émana de la soudaine explosion la fit presque suffoquer – presque. Évidemment. Elle aurait dû s'en douter. Aish, qu'est-ce qu'elle ne ferait pas pour cette fou- oui bon, on a compris.

« Lee, t'as pas vu une étoile quelque part dans le château ? j'les trouve nulle part. » oui, oui, on sait. Les étoiles sont dans le ciel. La plupart de ses camarades lui avaient répondu la même chose, et à toutes les fois, elle s'était contentée de soupirer et de poursuivre sa recherche. Mais, cette fois, le dit lee n'eut pas le temps de répondre ; quelque chose de brillant et de lumineux avait plutôt attiré son regard vers la droite et, là, juste là, il y avait... oh, elle ne savait même pas ce que c'était, et elle ne tenterait même pas de mettre un mot sur la chose en question : c'était scintillant, et ça flottait. Et il y en avait pleins. Un mince sourire s'était affiché au coin des lèvres rosées de la jeune femme qui, de suite, s'était mise à suivre le chemin des 'étoiles' ; étoiles qui la firent monter un étage, la menant jusqu'à la tour d'observation où elle trouva une petite boite. Rouge. Complètement scellée. Pas de trous, rien. Elle couina, attrapant la boîte pour l'ouvrir, prête à accueillir sa petite Lillie quand – « ha ha ha ha... » frustration. Un autre papier. Elle l'attrapa au vol pour lire les inscriptions. Dieu, ce qu'elle détestait les élèves de cette académie. Et elle avait beau chercher de toutes ses forces, elle n'arrivait pas à voir qui, Diable, pouvait être derrière ce coup. Qui d'autre qu'un idiot de yongwang, de toute façon ? Ouais, ça devait être ça. Peut-être même que c'était Minguk ; après tout, il n'aimait pas vraiment la pauvre Lillie. Quoi qu'il serait étonnant qu'il n'arrive à organiser tout ce plan, encore plus étonnant qu'il n'arrive à poser ne serait-ce qu'un doigt sur sa jolie mygale... ouais, non. Peu importe. Cette fois, le papier lui posait une énigme, dans laquelle il citait trois choses : livres, silence et 'muneo'. Le stéréotype la fit grimacer, mais elle ne tarda pas à comprendre qu'il s’agissait là de la bibliothèque. Mon Dieu, elle allait tuer le créateur de ce marathon à énigmes. De plus, le soleil se couchait à l'extérieur – et vu les règles resserrées depuis un moment, elle ne devait pas avoir plus d'une heure au minimum, deux heures au maximum. Alors si l'idiot-au-prénom-inconnu avait prévu de la faire tourner en rond pendant cinq heures, il la verrait abandonner bien rapidement. Elle avait mieux à faire, et même si sa petite Lillie comptait beaucoup pour elle : pas assez pour qu'elle gâche ses précieuses heures de sommeil, soit fatiguée à son premier cours du lendemain ou, encore, risque de faire perdre des points à sa maison. Un animal de compagnie, ça se rachetait toujours. Des notes de cours : pas. Après la bibliothèque, il y avait eu la salle de bains contaminée, la troisième chaise après le tableau de la grosse dame à la table des ineo, et même... le lac. En clair : elle avait passé une bonne heure et demi à chercher ces foutus papiers, résoudre ces foutues énigmes avant de finalement tomber sur le dernier papier. « allez, c'est bon. rejoint moi dans les cachots. – taemin. » et ce fut en voyant le prénom du garçon qu'une soudaine colère monta réellement au fond d'elle : oh, ce mec. Elle allait tellement lui botter le derrière lorsqu'elle le trouverait. Pourquoi n'y avait-elle pas pensé avant ? Bête, bête. Elle était bête.

Elle s'était d'abord ruée vers les cachots, consciente de l'heure qui avançait rapidement ; ce fut seulement lorsqu'elle arriva devant les longues marches qui menaient au sous-sol que la jeune femme réalisa l'endroit vers lequel elle se dirigeait. Ah, les cachots. Humides, puants et glauques. Ce qu'elle pouvait détester cet endroit. … du moins, en ce genre de circonstances, elle le détestait. Elle attrapa sa baguette, murmurant un faible : « lumos. » alors qu'elle s'aventurait dans les cachots. Elle ne faisait pas trop confiance aux torches. Tous des vampires, ces sirènes. La lumière était si faible qu'elle aurait pu s'y perdre. Aurait pu, si elle était en première année, bien sûr. Et ce con n'avait pas eu envie de la diriger un peu mieux ? Non, bien sûr que non ; alors elle dû faire un bon bout de chemin et chercher un moment avant de le retrouver, fonçant presque dans le jeune homme au détour d'un couloir. Elle dressa sa baguette pour l'appuyer sur son torse après avoir murmuré le 'nox', l'enfonçant sans hésitation sur son buste. « toi ! rend-moi lillie, putain, t'es lourd !  » grogna-t-elle, fronçant les sourcils.


[pardonne-moi la nullité. jemerattraperai... e.e XD]

Je jubile. Vrai que je suis un grand enfoiré. Mais eh, attendez. Il faut bien que je lui donne une petite leçon, à c’te nana. Elle s’fout de ma gueule, elle m’rejette, dès fois même elle arrive à m’énerver vraiment, alors faut bien que j’lui rende l’appareil. Non ? Ben SI. J’pourrai jouer le mec mature, mais j’le suis pas. Et puis, lui pourrir un peu la vie, la pimenter, laisser ma marque, voyez ? C’est c’qui m’botte. C’est c’qui me plait. Ouais, ma marque. Et puis, elle est à moi. Ae Mi. Elle m’résiste, mais ça durera pas longtemps, vous pouvez m’croire. On s’amuse. On joue un p’tit peu. Mais j’suis pas le genre de mec hyper patient. J’suis pas du genre à tourner autour du pot pendant trois plombes. On y va et puis on en parle plus, quoi. Bref. On s’en fout. J’y arriverai bien un jour. Et j’sais qu’elle en a envie aussi. Enfin, que j’lui plais. Ca lui plait de se faire considérer un peu comme une petite poupée avec laquelle on fait joujou. Et c’est vrai que c’est pas le genre de truc qui me laisse de marbre non plus. En fait, cette nana-là a le don de me mettre en rogne et de bonne humeur en même temps. Elle m’agace, elle m’énerve, mais j’peux pas m’empêcher de la vouloir quand même. Alors j’la fais chier. J’lui pourris la vie comme je peux. Oh, pas des trucs hyper méchants non plus. Juste des p’tites choses hyper agaçantes. J’voudrai bien qu’elle pète un câble. J’peux être tellement chiant. J’soupire tandis que sa mygale, Lillie, se balade joyeusement sur ma main. Oh, Ratz lui a fait un peu mal à une patte, mais rien de bien méchant. J’observe avec intérêt la bestiole en me demandant c’qui a bien pu passer par la tête d’Ae Mi pour acheter une saloperie pareille. Mais j’aime bien, c’est vrai. Plus parce qu’elle est ignoble pour la grande majorité des gens qu’autre chose. Ca sort un peu de l’ordinaire. Plutôt cool. Et puis, on s’attend pas vraiment à voir une mygale accompagner une petite poupée comme Ae Mi. Ouais. Enfin, petite poupée, façon de parler hein. Pourquoi elle est là celle-là ? Oh. Ben simplement parce que j’ai demandé à Ratz d’aller la chercher. Faut pas croire, ce rat est hyper intelligent et parfaitement bien dressé. Aussi teigneux que moi. Et pas touche, le premier qui lui fait du mal est mort. Ouais. Et il me l’a ramenée. Puis j’ai lancé le jeu de piste. J’me suis démerdé. Ah ouais, franchement, j’me suis donné du mal pour trouver des trucs marrants sérieux. J’ai tout fait bien comme il faut. De sorte à la soûler le plus possible. Les gens ont pas tort quand ils disent que j’suis insupportable. J’suis pire que l’choléra ou la peste. Y en a qu’ont pas supporté. Ae Mi supportera pas non plus. Et juste histoire de mettre fin au jeu, ben, on baisera. Et puis si ça me plaît, on continuera.

Ca m’fait sourire. Ca m’fait presque marrer. Mais putain, qu’est-ce qu’elle est lente la muneo ! J’attends depuis trois plombes, toujours rien. La mygale continue de se balader sur ma main pour remonter le long de mon bras. Je lui tends un doigt pour qu’elle monte dessus. Ratz a l’air jaloux. Il grimpe à son tour. Je l’attrape par la queue, devinant c’qu’il va faire. A croire que j’suis pas mieux qu’un rat moi aussi. Aha. « Pssht, tu vas l’abimer abruti ! » J’en parle comme s’il s’agissait d’un objet. Ratz se débrouille pour retourner à sa place attitrée : mon épaule gauche. Là, j’entends des bruits de pas résonner dans le couloir humide et sombre. J’vois une lumière arriver. J’me relève. C’est elle. Forcément. La mygale continue de s’amuser avec mes doigts, apparemment contente d’y être lotie. Ma vieille, s’tu savais ce qu’ils ont pu voir. Bref ? J’avance vers elle. Et puis au détour du couloir, j’m’arrête. Eh beh. C’est qu’elle a failli se jeter dans mes bras. Ou me rentrer dedans, mais laissez-moi mon interprétation. Quelques secondes plus tard, j’me retrouve avec une baguette appuyée sur mon torse alors qu’Ae Mi me balance, apparemment pas très contente : « Toi ! Rends-moi Lillie, putain, t’es lourd ! » Rageuse va. Et moi j’suis rapide. On parie que j’me dégage avant que t’aies pu me balancer un sort. Mais j’ai mieux encore miss. Sans délicatesse, j’lui prends son poignet. Et en une fraction de seconde, j’l’ai déjà forcée à pointer sa baguette vers le plafond. Pas sûr que t’aies envie de lancer un sort à ce dernier miss, à moins de vouloir te prendre un truc sur le coin de la tronche en même temps que moi. Je souris, plutôt content. Lillie continue de se balader joyeusement pour grimper sur mon bras une nouvelle fois. J’la laisse faire. J’ai une autre mygale à dresser actuellement. Si vous voyez c’que j’veux dire. « S’tu veux toucher, suffit de demander hein. Mais bon, évite les baguettes, c’pas très agréable au contact. » J’suis pas vraiment la classe ou la délicatesse incarnée. En fait, j’suis plutôt un peu grossier. ‘Fin, j’suis moi. C’est tout. Pas besoin de s’éterniser là-dessus. Je penche légèrement la tête sur le côté. Je la domine. Et puis, on est dans mon élément ici. « Et puis, tu peux pas dire que j’sois lourd, tu m’as pas pesé. Enfin, y a des façons plus subtiles pour dire que tu veux que j’te grimpe dessus. » Second degré ? Connais pas. Ou plutôt, j’fais semblant, juste pour la soûler. Pour l’écœurer un peu. La classe ? Non plus. Mais bon, j’continue de faire exprès juste pour le plaisir de voir la tête qu’elle tirera.

Je resserre un peu l’emprise que j’ai sur son poignet. J’en profite pour lui prendre sa baguette finalement. Pas que j’ai pas envie de pas la tenir pendant un moment, mais c’est pas très pratique. Alors j’la relâche une fois que j’ai son bout de bois en main. Qu’elle essaie juste de me le prendre, ça risque d’être marrant. Je lâche un soupir : « T’es quand même sacrément longue à la détente pour un calamar. J’pensais que t’aurais été plus rapide. Mais dans l’ensemble, il était plutôt cool mon jeu de piste. Hein ? » Tu parles. On m’aurait fait c’coup-là, le responsable aurait sûrement quelques dents en moins. Mais c’est ça la différence entre moi et les autres. Moi, j’fais tout c’que j’aimerai pas qu’on me fasse. Moi, j’fais ce que je veux. Et si ça m’amuse de pourrir les autres, j’le fais, c’est tout. Je vois quelque chose qui me plaît, ben je prends. Rien de plus normal. Ae Mi devrait se considérer comme étant chanceuse. Ben ouais, j’lui ai rien grave, vous voyez c’que j’veux dire ? Oh, c’est pas une exception. Juste que voilà. Ca m’amuse. Je veux qu’elle cède. Si elle pouvait être complètement dingue de moi, ça m’ferait triper. Mais vraiment. Puis c’est un peu un challenge ou une connerie comme ça. Donc j’m’amuse. Pour le moment. Jusqu’à ce que ça me lasse et que j’sois un peu plus brutal.

« s'tu veux toucher, suffit de demander hein. » soupir. Mais quel personnage imbu et absurde. Elle n'avait opposé aucune résistance lorsqu'il avait attrapé son poignet, pointant sa baguette vers le plafond – de toute façon, que pouvait-elle réellement faire contre le garçon ? Il n'y avait qu'à voir la carrure de ce dernier comparée à la sienne et on se faisait rapidement une idée. Autant ne pas tenter le diable, qui sait, il était peut-être violent, au fond. Même si, à la base, elle n'avait pas vraiment eu l'intention d'utiliser quelconque sort contre le jeune homme – ça avait été un simple réflexe que de lui enfoncer sa baguette au creux du torse, peut-être dans un espoir un peu sadique de lui causer une minime douleur. Ouais, non, en tous cas, la réaction voulue n'était pas venue, et ce dernier n'avait même pas bronché. Elle, par contre, avait grimacé, visiblement agacée par le comportement du plus jeune. « enfin, y a des façons plus subtiles pour dire que tu veux que j’te grimpe dessus. » si elle avait levé les yeux il y avait de cela à peine quelques secondes, elle tourna à nouveau la tête vers lui, les sourcils froncés. Évidemment qu'elle se devait de réagir comme ça face aux 'attaques' de son vis-à-vis, même si, profondément, c'était bien ce genre d'attitude chez la sirène qui devait lui causer un petit faible. Petit, oh. Elle n'allait tout de même pas se mettre à ramper à genoux devant lui pour obtenir quoique ce soit de sa part, surtout pas parce que c'était exactement ce qu'il voulait. C'était les hommes, les faibles, après tout. C'était son rôle à lui de ramper à genoux devant elle. Aucun homme, pas même une vile sirène comme Taemin, ne pourrait jamais clamer la posséder. Pas question. La rousse posa sa main libre sur sa hanche, attendant patiemment qu'il lâche son poignet. Ne savait-il donc pas qu'elle n'userait jamais de la magie envers un élève pour en arriver à ses fins ? C'était un signe de faiblesse, ça, clairement. Un coup bas, puisqu'ils savaient tous deux qu'elle était meilleure sorcière que lui. Du moins, avec la baguette, et ce sans jeu de mot, mh. Son visage s'adoucit lorsqu'elle aperçu finalement sa Lillie qui se baladait librement sur l'épaule du jeune homme, remarquant à peine qu'il avait resserré son emprise sur son poignet. Elle fut soulagée de voir la bestiole, mais à peine eut elle le temps d'oublier la présence du jeune homme et de s'apprêter à tendre la main vers sa petite Lillie que ce dernier lui arrachait sa baguette des mains. Oh, non. Ça, ça n'allait vraiment pas. Avait-elle réellement osé penser qu'utiliser la magie envers ce ridicule personnage était un coup bas ? Fallait croire qu'elle n'avait toujours pas appris ; aucun coup n'était réellement bas, avec une sirène, au fond. Surtout pas lorsque ce dernier s’appelait Han Tae Min et n'hésitait pas à utiliser la force pour en arriver à ses fins. Certes, ce dernier ne l'avait jamais frappée ou quoi que ce soit : mais qui sait, comme on disait. Et elle avait totalement ignoré ses derniers mots lorsqu'il l'avait relâchée, massant son poignet légèrement rougi par la pression qu'il venait d'y employer, redressant la tête pour plonger son regard dans le siens. Et il s'était attendu à quoi en fait, l'autre ? Qu'elle arrive sur un cheval blanc au bout de trente secondes ?

« j'vais finir par croire que tu peux pas te passer de moi. » lui avait-elle finalement répondu, son regard se posant vers sa baguette. Non, elle n'essaierait pas de la récupérer : c'était perdu d'avance. Peut-être qu'elle méritait ce traitement, après tout ce qu'elle lui avait fait subir. Mais l'idée qu'il soit maître de la situation avait quelque chose de dérangeant. Il n'allait quand même pas la faire poireauter trois siècles dans les cachots, si ? Il finirait par se lasser, lui aussi. Ou alors, il attendait quelque chose de sa part, et il était donc réellement capable de la faire poireauter très, très longtemps. Cette idée la fit grimacer. Calme, elle devait se calmer et prendre une grande inspiration, parce qu'il ne devait pas voir que ça l'atteignait. Enfin, ça, c'était déjà un peu aussi perdu d'avance mais peu importe. Elle passa une main au travers de ses propres cheveux, inspirant lentement, fermant les yeux l'espace de quelques secondes. Voilà. Tout allait bien, et cet idiot n'allait pas gagner. Il ne méritait même pas une once de frustration de sa part, aucun intérêt. Un autre idiot, comme Dieu les faisait si bien dans ce château. Immature, qui plus est. Voilà, ça allait déjà mieux. Elle humecta ses lèvres et fit un pas vers l'avant, se rapprochant du brun. « mais à t'entendre parler, on dirait que tu n'attends que ça, que je te demande de me grimper dessus. » son index s'était posé sur son buste, traçant un chemin abstrait le long de son torse, son regard se posant vers le même endroit. Vrai qu'il était bien sculpté, vrai qu'il était plutôt beau jeune homme, vrai qu'il était attirant. Mais certainement pas irrésistible, comme il semblait le croire. Enfin... personne n'était irrésistible, avec un peu de volonté. Elle humecta discrètement ses lèvres, se dressant sur la pointe des pieds pour l'observer de très près, l'embêtant comme elle l'avait déjà fait de si nombreuses fois. « pourquoi tu ne demandes pas tout simplement, mh ? tu sais, toute cette mascarade, là. ça ne fait que réellement prouver que tu souhaites – non, pardon. que tu désires ma présence. » elle mordilla sa propre lèvre inférieure, observant celles de son vis-à-vis, comme pour lui démontrer une certaine gourmandise tandis que, sa main, elle, s'était glissée sous la nuque du rouge. De toute façon, ce n'était pas un secret. Elle savait tout autant que lui qu'il en avait envie. Mais lui donner ce qu'il voulait ? Bien trop facile, et il pouvait certainement se mordre les doigts pour les cinq prochaines années après le coup qu'il venait de lui faire. Cela dit... « c'est ton fantasme, ça ? me traîner dans les cachots pour une violente partie de jambe en l'air contre un mur ? » elle avait murmuré les derniers mots tout près de son oreille, son sourire s'étirant tout près de sa joue. Ah, elle n'obtiendrait probablement pas grand chose de cette façon, mais elle pouvait bien au moins l'embêter un tout petit peu en retour. Puis, un jeu, ça se jouait à deux ; sinon, ce n'était pas amusant.

Ce qu’il y a de bien avec Ae Mi, c’est qu’il s’agit bien d’un jeu. Et qu’elle le sait très bien. Malgré tout, je suis un adversaire qu’elle devrait éviter de sous-estimer. Je penche légèrement la tête sur le côté tandis qu’elle me lance sa première réplique. Je ne note même pas. Ben quoi ? Qu’elle pense c’qu’elle veut, rien à carrer. Si ça peut flatter son petit ego, tant pis. D’un autre côté, si elle croit vraiment que j’ai besoin d’elle, elle se fout le bras d’elle. Vrai qu’elle me fait envie. Vrai qu’elle me sort par les yeux en même temps. Mais ma belle, j’suis pas vraiment la classe incarnée, et j’suis à des années lumières du stéréotype du gentleman. Avoue qu’en fait, t’essaies de me chercher un peu pour que j’m’énerve. Genre, c’est le truc qui t’excite. T’aimes bien voir le mâle s’énerver, ça te donne ta petite dose d’excitation pour la journée ou une connerie comme ça. Je souris pendant que son index parcoure mon torse. Sa Lillie, elle, se ballade tranquillement sur mon épaule, aussi à l’aise qu’un poisson dans l’eau. Et moi ? Moi, j’observe la bleue en face de moi en attendant la suite. Vrai qu’elle a un vrai talent pour la séduction et qu’elle a le don de me faire tourner la tête. Ae Mi, c’est le genre de nanas sur lequel j’me retourne quand j’en croise dans les couloirs. C’est le genre que je veux pour moi. Pas pour des sentiments débiles ou quoi, mais simplement pour ma petite fierté et l’entretien de mon palmarès. Ca fait un peu connard dit comme ça. D’un autre côté, j’en suis un. La muneo est un défi que je veux remporter comme un nouveau trophée. Elle cèdera ou je ne m’appelle pas Han Tae Min. « Mais à t'entendre parler, on dirait que tu n'attends que ça, que je te demande de me grimper dessus. » Je hausse les sourcils pendant que son index parcoure mon torse. J’suis plutôt confiant dans ce genre d’examen. J’veux dire, c’est pas comme si j’étais mal foutu, voyez ? Mais sa réplique me laisse un peu perplexe. Allez pas croire qu’elle m’a déstabilisée ou quoi. Sauf que… Ben, j’suis pas vraiment du genre à cacher ce genre de choses. J’le lui ai même jamais dissimulé. Elle le sait très bien, que j’attends que ça, la garde. Et que j’suis pas hyper patient non plus. Mais bon, si elle veut me pousser à bout, soit. Ca m’dérange pas. Qu’elle se fasse plaisir, qu’elle pense obtenir une petite victoire. « T’sais que dès fois, j’me dis même que j’attendrai pas que tu m’le demandes ? Parce que bon. A la longue, ça commence à être chiant. » La délicatesse et moi, ça fait bel et bien deux. Inutile de me le dire, j’en suis totalement conscient moi-même. Je lâche un sourire mesquin tout en continuant d’observer l’allumeuse. Sérieusement, elle veut jouer à ce jeu-là ? OK. Mais c’est à ses risques et périls.

La proximité qu’elle impose me dérange un peu. Mais tu sais quoi ma belle ? Aujourd’hui, moi aussi j’suis d’humeur à remporter une petite victoire sur toi. J’ai bien commencé en te prenant ta Lillie, qui redescend le long de mon bras gauche pour éviter Ratz. Alors je soutiens ton regard. J’observe ta bouche humide avec envie en me mordant la lèvre inférieure, un sourire joueur sur le visage. T’es pas prête de gagner. Tu sais quoi ? J’vais même tenter de te faire vraiment péter un câble cette fois-ci. Après tout, j’étais bien lancé, alors autant continuer. « Pourquoi tu ne demandes pas tout simplement, mh ? Tu sais, toute cette mascarade, là. Ca ne fait que réellement prouver que tu souhaites – non, pardon. Que tu désires ma présence. » Putain. Vrai que son petit jeu de séduction me fait de l’effet. J’ai qu’une seule envie, c’est de la faire taire en gouttant à ses lèvres, en introduisant ma langue dans sa bouche pour la faire danser avec sa jumelle. C’est chiant. Je conserve le même air malin. Faut pas qu’elle le voie. La garce pourrait en jouer. Elle est déjà suffisamment douée. Mais ça aussi, c’est un jeu dangereux pour elle. Allez savoir pourquoi je me suis pas encore vraiment occupé de son cas. « C’est ton fantasme, ça ? Me traîner dans les cachots pour une violente partie de jambe en l’air contre un mur ? » Des mots murmurés à l’oreille. Ce genre de truc, je supporte pas. Elle m’allume. Mais vraiment. Je ne réagis pourtant pas, maître de moi-même. Et puis, j’suis pas l’un de ces petits puceaux prêt à s’exciter pour tout et n’importe quoi. Je laisse échapper un léger rire. Je recule légèrement le visage en tournant la tête de quelques centimètres, de sorte à pouvoir la regarder dans les yeux à nouveau. Une nouvelle lueur, particulièrement chieuse, illumine mes mirettes. J’ai envie de me lécher les babines comme le loup devant le petit chaperon rouge. Mes lèvres sont à quelques millimètres des siennes. Je les détaille. Mon souffle se mêle au sien sans retenue, sans qu’aucune barrière ne vienne s’y opposer. Je sens presque le goût de sa bouche. Je me passe la langue sur les lèvres. Ben ouais ma jolie. Moi aussi j’peux jouer à ce jeu-là. Sauf que moi, j’peux même aller plus loin. « Avoue que ça s’rait ton trip aussi. J’suis sûr que dans le fond t’es une meuf de ce style. Qui rêve de s’faire prendre comme ça. »

Je lui parle comme à un chien. Et parce qu’elle n’est rien d’autre qu’une poupée entre mes mains – du moins voudrais-je pouvoir la voir ainsi – je passe ma main sur sa nuque, faisant pression sur cette dernière pour unir mes lèvres aux siennes. Brutalement. Sans la moindre affection, sans le moindre sentiment. C’est violent. Animal. Puis je la relâche, conservant cependant la proximité pour la dominer de toute ma taille. J’ai pas peur de la gifle. C’est pas ça qui va me faire flipper comme une fillette. D’autant plus que ça s’rait pas la première. Un sourire insupportable, atrocement énervant, orne mon visage. Tu ne t’y attendais pas, hein ? Tu ne t’attendais peut-être pas non plus à ce que je te relâche aussi tôt. A ce que je n’essaie pas d’aller plus loin. Ben, tout simplement parce que j’veux que t’évites de te sentir juste irremplaçable, indispensable. J’peux me taper la première nana que j’croise. Vrai que j’te veux, Ae Mi. Mais faut pas croire que j’puisse pas me passer de toi. « Vrai que j’ai envie de toi. Pas comme si j’m’en cachais. Mais pousse pas trop ma belle, tu seras plus perdante que moi dans l’histoire. » Des menaces ? Parfaitement. Et tout ça dit sur un ton jovial s’il vous plaît. Je me fous de sa gueule. Et j’la préviens. Oh, elle sait bien dans quoi elle s’est retrouvée quand j’ai décidé que j’la voulais. J’me rappelle même plus de quand ça a commencé. Mais sûr qu’elle incarne mon record de patience. C’qui est, en soi, assez impressionnant quand on sait la durée moyenne d’attente que j’m’accorde. « T’y tiens vraiment beaucoup, à ta mygale ? » Un nouveau sourire, mauvais, se dessine sur mon visage. Pas dur de deviner : si elle veut la récupérer, il va falloir… Qu’elle fasse quelque chose pour moi.

Il y avait deux côtés à la médaille. Celui où Aemi trouvait le jeune homme plutôt attirant et où l'idée qu'il la maltraite un tout petit peu ne lui déplaisait pas totalement. Puis, il y avait l'autre : celui où elle était une jeune femme, forte, fière et puissante, intelligente et – surtout – se respectant. S'abaisser à son niveau, ou résister et lui montrer qu'elle n'était pas aussi faible que ses mots semblaient le clamer. « J’suis sûr que dans le fond t’es une meuf de ce style. Qui rêve de s’faire prendre comme ça. » pourtant, un long frisson avait parcouru son échine à ses mots. Elle n'allait pas non plus dire qu'il savait parler aux femmes – non, c'était tout le contraire, en fait – mais dire qu'il savait utiliser les mots avec elle, peut-être, si. Ils n'avaient rien de spécial, ces mots, certes. Ça devait être ça, au fond. Elle n'aimait pas spécialement être traitée comme les autres, mais cela ne voulait pas non plus dire qu'elle aimait être placée sur un podium et être traitée en reine. Au contraire. Il n'y avait rien de plus lassant qu'un pot de colle amoureux. Le fait qu'il lui résiste, lui aussi, avait du positif. De toute évidence, ça ne serait que meilleur lorsque l'un des deux ne succomberait à la tentation, n'est-ce pas ? mh. Elle eut à peine le temps de fermer les yeux – réflexe – lorsqu'il pressa sa main sous sa nuque, la forçant à poser ses lèvres aux siennes. Et ce geste là n'avait rien de tendre, rien de doux, rien de particulièrement plaisant. C'était violent, soudain, et il n'y avait même pas une once de passion. Passion, quelle foutaise. Sentiments, encore pire. Elle n'avait pas très bien compris le but de ce geste et aussi rapidement ses lèvres s'étaient-elles collées aux siennes, aussi rapidement s'étaient-elles détachées, et elle cligna des yeux, confuse. Elle ne put empêcher le regard dédaigneux qu'elle lui lança par la suite, sa seconde main venant essuyer le coin de ses lèvres, comme si elle tenait à lui faire comprendre qu'il n'y avait rien de plus comme conséquence que le dégoût profond. Oh, il n'avait pas la peste, il n'était pas sale, il n'avait rien de particulièrement répugnant : mais elle n'allait pas, tout de même, le manipuler avec des petites pinces seulement pour lui donner l'impression que ça avait été un minimum plaisant. Non, ça ne l'avait pas été. Mais ce n'était pas le contact de ses lèvres aux siennes qu'elle n'avait pas apprécié ; c'était la rapidité du geste et le manque de volonté incontestable. S'il la voulait, il allait devoir faire preuve d'un peu plus de passion à son égard. Si, secrètement, le rôle de la petite poupée lui plaisait, ce n'était pas pour autant qu'elle n'aimait pas les attentions toutes particulières. Ça, elle ne l'obtiendrait certainement pas de sa part – elle en était presque sûre – mais il pouvait tout de même faire quelques efforts... mh. « Mais pousse pas trop ma belle, tu seras plus perdante que moi dans l’histoire. » elle n'avait qu'à peine enregistré les derniers mots, clignant des yeux, ses pieds se posant doucement sur terre. D'accord. La rage qui bouillait doucement au creux de son estomac lui faisait un peu perdre le nord, et bientôt, sa langue claqua contre son palais, visiblement agacée. Bien, il voulait jouer à ce jeu. Un jeu, ça se joue à deux, de toute façon. Et après ça, il ne pouvait plus dire qu'il y avait des règles. Alors, soit, il n'y aurait plus de règles. Elle humecta ses lèvres et croisa les bras, reculant d'un pas pour mettre un peu de distance entre eux.

« pourquoi tu m'as traînée ici, dans ce cas ? » demanda-t-elle, bêtement, figeant son regard vers le siens. Elle insistait. Elle n'était pas indispensable, d'accord. Mais si elle était la plus perdante, si elle était la plus désireuse de poursuivre cette histoire dans un lit – ou contre un mur, peu importait, finalement – dans ce cas, pourquoi était-ce lui, qui la cherchait ? C'est vrai, elle avait d'autres chats à aller fouetter, et si vraiment elle avait envie d'une bonne partie de jambes en l'air, eh bien, elle n'avait qu'à piger dans le lot. Pas que tous les jeune hommes de l'académie étaient à ses pieds, mais elle avait déjà quelques jouets personnels, et ils n'étaient pas aussi 'inaccessibles' que le rouge. Ce n'était pas spécialement l'envie de le compter dans ses 'conquêtes' qui la retenait face à lui, non. C'était plutôt l'envie de pouvoir lui dire, fièrement ; 'j'ai gagné', le voir ramper devant elle et demander son dû. Ensuite, là, il pourrait la traiter comme il le voulait. Mais seulement lorsque lui aurait perdu, et qu'il s'y tienne, Aemi était un personnage fort en caractère et tout particulièrement têtue. Elle soupira, hochant la tête d'un air désolé. « et dis-moi pourquoi je perds mon temps avec toi ? » parce que, c'était vrai, après tout, elle perdait son temps. Ses derniers mots l'avaient quelque peu agressée. Certes, elle pouvait toujours en racheter une autre. Elle pouvait toujours acheter un animal bien moins minable et bien moins fouteur de merde qu'une mygale – et ses colocataires de chambre n'en seraient que plus heureuses, finalement. Mais c'était sa mygale, lillie, et elle n'avait pas particulièrement envie de la perdre. Elle tendit la main devant elle, lassée, son autre bras se resserrant contre sa poitrine. Ne pouvait-il pas arrêter de faire l'emmerdeur quelques secondes et se comporter comme un humain ? « laisse lillie en dehors de tout ça, tu veux ? oui, j'y tiens. » il s'attendait à quoi ? Qu'elle le supplie ? Ou bien qu'elle se mette à genoux, faveurs en échange de ses biens. Eh bien, pas question. Elle serait bien partie, juste là, mais il possédait également sa baguette. Quel connard, quand même. Tout ce qu'elle voulait, là, c'était partir. L'envie de répondre à ses attaques n'était même plus là. Ou, finalement, peut-être qu'elle était dans la meilleure position pour flancher. L'idée l'agaçait. Tellement qu'elle fit à nouveau un pas pour refermer la distance, attrapant le collet du garçon pour le tirer vers elle. Elle ne savait même pas exactement pourquoi elle faisait ce geste – après, il n'était pas le seul à pouvoir la provoquer. Ses lèvres se posèrent sur les siennes, beaucoup moins brutalement que lui l'avait fait il y avait de cela quelques secondes et, cette fois, elle prit elle même le temps de les goûter convenablement, mordillant sa lèvre inférieure avant d'y glisser sa langue. Cette fois, par contre, c'était un mélange d'envie et de frustration. Elle n'allait pas le nier, non plus : si, elle en avait envie, et ce dernier baiser très peu suffisant l'avait frustrée. Un peu comme un premier baiser gâché, pour romaniser la chose. Elle fit durer le baiser un peu encore avant de briser le contact, posant son front au siens, les yeux fermés. Pinça les lèvres. Flancher ? Non, pas flancher. « rend-moi mes choses. » murmura-t-elle, contre ses lèvres.