Sukkie ! ♥
C'est le dernier hibou que je t'envoie. Tu n'auras plus le plaisir de me lire, il faut qu'on arrête ça, ahah. Et tu sais pourquoi ? Parce que j'en ai marre de t'écrire, oui. Je préfère... te voir ! C'est ça, tu ne rêves pas, tes yeux n'ont aucun problème et ma phrase est correcte. Je reviens ! Si tu n'y crois toujours pas, j'essaye avec d'autres mots : je suis de retour. Hyo Rinnie refait son entrée à Akiwa la semaine prochaine, yahahaha. Tu n'imagines même pas à quel point je suis heureuse de revenir ! o(^_^)o
Par contre... Je serai sûrement très occupée les premiers jours, ce pourquoi j'aimerai vraiment que tu m'accordes ton samedi 24, mh. En fait, je ne te laisse pas le choix. Et puis on sait tous ce qu'il y a ce jour-là. (*o*) Buuuh, j'ai tellement hâte de te revoir que j'en pleurerai presque, tu sais. ô.Ô

Allez, ta joue n'attend plus que moi pour se faire bisouiller alors je te dis à samedi, onze heures, devant l'animalerie moldue de la Shellfish Avenue. Aucun refus ne sera toléré ! T^T ♥

Ta Hyohyo~ ♥

P.S : Cette vieille chouette s'est prise le lustre en pleine tête... Prends soin de Chonsa – le hibou de remplacement. L'autre est à l'hiboupital, elle va survivre. (^_^)y

La petite Hyo Rin avait écrit cette lettre avec le plus beau sourire du monde, elle était si contente de lui annoncer son retour à Akiwa. Pour tout dire, elle avait même embrassé le hibou en lui promettant une sublime récompense si seulement Ki Suk lui répondait, signe qu'il aurait reçu la lettre comme convenu. Cinq mois, c'était relativement long, tout de même. Surtout pour la jolie Muneo qui était alors tenue loin de tous ses amis. Tout ça pour quoi ? S'occuper d'un grand malade qu'elle détestait pour ensuite le voir mourir sous ses yeux à l'hôpital. Mh, ce n'était pas très joyeux. C'était son père, un riche avocat, qui avait rendu l'âme. Et, en un sens, elle était soulagée. Il la harcelait presque depuis qu'elle l'ignorait. Ce qu'il avait bien pu faire pour qu'elle le haïsse à ce point ? Oh... Monsieur Kim était un enfoiré qui trompait sa femme sans culpabilité aucune et qui, forcément, s'était entiché d'une blondasse tombée enceinte. Oui, Hyo Rin avait une demi-sœur, plus grande qu'elle mais elle ne l'avait appris que récemment. Enfin, il y avait deux ans de cela, déjà. Bref. Maintenant qu'il était mort et que sa mère avait jugé bon qu'elle était en état de retourner à Akiwa, elle ne se faisait pas prier. Hum. Comme si elle avait été mal de le voir partir. Il avait beau être son père, ses liens familiaux avec lui se résumaient à partager le même sang, point.

Cela faisait trois jours que Hyo Rin avait de nouveau rejoint des rangs des Muneo et qu'elle s'était installée dans sa chambre. Elle avait eu le plaisir de retrouver certains de ses amis, elle avait même pleuré en retrouvant son Na Yung adoré mais la joie ne pouvait être totale si elle ne voyait pas Ki Suk. Peu importait, c'était enfin le jour tant attendu. Elle s'était faite mignonne pour l'occasion. Non pas qu'elle voulait plaire au jeune homme mais c'était son anniversaire tout de même. Et puis, ce n'était pas comme si elle avait sorti la robe de bal, mh, c'était juste une petite robe-sweat bleue [...♥...] qu'elle adorait. Oh, la petite brune aurait pu mettre son cat-sweat pour rappeler des souvenir au Muneo – il disait qu'elle ressemblait à un cosmonaute avec ça – mais il faisait bon, ce jour-là. Alors... elle s'habillait assez léger.
Dix heures et demi. Oh, il était temps de partir, elle arriverait surement en avance mais quelle importance ? N'oubliant pas de mettre un mystérieux paquet dans son sac, elle partit toute guillerette.

C'était trop mignon, les petits chiots qui léchaient la vitrine. Hyo Rin faisait jouer son doigt contre la vitre en tirant une moue. Pauvres bêtes, vous voulez sortir et avoir des câlins, mh. Oui, c'était cela. La petite octopus était arrivait devant la fameuse animalerie moldue et attendait impatiemment que Yoon Ki Suk daigne pointer le bout de son nez. Effectivement, c'était de sa faute si elle était partie du château trop tôt mais que voulez-vous... Elle était pressée, la petite. Huh, la "petite" âgée de dix-huit ans quand même. On avait tendance à l'oublier quand on la voyait, en fait. Toujours enjouée, énergique, souriante, avec ce côté vraiment très cute qui en énervait certains. Ben oui, il y avait des rabats-joies partout... Dur de se rendre compte de son âge mais les faits était là, dix-huit ans, toutes ses dents et... une bouille de petite fille. Elle avait surpris tout le monde au bal de la rentrée, avec sa jolie robe. Elle était resté mignonne mais bien moins enfantine. Ah... C'était le bon temps, quand tout n'avait pas encore changé. Hyo Rin était quasiment certaine que beaucoup de choses s'était passées durant son absence... C'était toujours comme ça, les meilleures choses se produisaient là où elle n'était pas. Bref. Maintenant, c'était fini tout ça. Elle était là.

Elle tourna innocemment la tête, pour regarder les gens passer. Les chiots s'étaient désintéressés d'elle, apparemment. Huh. Les méchants. Il y avait vraiment beaucoup de monde dans cette rue, à cette heure-ci. En plus, la petite Muneo commençait à avoir faim. Ki Suk, dépêche-toiiii. Ah. Comme s'il répondait à son appel, le voilà qui arrivait. Ni une ni deux, Miss Kim se cacha derrière un énorme pot de fleurs en pierre, juste à côté de l'animalerie. Mission discrétion, les amis. Espérons qu'il ne l'ait pas vu. Elle passa son nez pour voir ce qu'il faisait exactement. La joie qu'elle ressentit en l'apercevant était presque sur-humaine – oui, Hyo Rin adorait exagérer. Elle se fit violence pour rester silencieuse en arrivant derrière lui à pas de loup. Mh. Le ridicule ne tue pas, tout le monde le sait. Elle prit une grande inspiration puis sauta sur son dos. « BON ANNIVERSAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIRE ! » Quoi ? La discrétion s'arrêtait là. Devant tout le monde, comme ça. Oui, elle s'en fichait vraiment comme de sa dernière bièreaubeurre. Elle avait parfaitement le droit de montrer son bonheur au monde entier, quitte à embarrasser Ki Suk. Ahah, vive l'égoïsme. La jeune fille posa sa tête contre son épaule, entourant le cou de son ami avec ses bras, histoire de ne pas tomber. « Tu m'as manqué, méchant. »

< Tenue >

Sagement installé sur les couvertures de son lit, en cette matinée du 24 février, le jeune muneo observait au milieu des quelques lettes qu’il avait reçu, de ses parents et de ses petits frères, une lettre qu’il n’avait jamais cru recevoir de la part de l’une de ses amies muneos, Kim Hyo Rin. Il y avait maintenant cinq mois qu’il n’avait pas eu la chance de la voir dans l’enceinte de cette école. Celle-ci avait dû s’occuper pendant ses longs mois de son père malade, qui au bout de nombreux mois de souffrances avait succombé à sa maladie et laissait sa famille seule. Sans aucun doute qu’il faisait partie des rares personnes à être si proche de la demoiselle et tout particulièrement à être mis au courant ces histoires de familles ô complexe. Qui pourrait seulement penser seulement que la noble famille des Kim cachait tant de secrets ? Personne. Et encore moins lui, qui venait d’une famille moldue soudée et qui n’avait connu jusqu’à ce jour aucune histoire de familles. L’histoire de la famille n’avait rien d’original, elle se trouvait être des plus banales, si ce n’était peut-être que ses parents avaient eu 4 enfants : deux moldus, et deux sorciers nés moldus. Leur mode de vie se trouvait bien typique, une villa dans un quartier populaire de la ville de Busan, ils ne vivaient ni dans la pauvreté, ni dans le luxe. Une vie bien banale dans le monde d’aujourd’hui si l’on omettait de signaler que leurs professions étaient artistiques : son père était photographe et sa mère, une célèbre musicienne qui donnait des cours à de nombreux étudiants à l’école nationale de musique classique de Séoul. Ki Suk bien conscient de la dure réalité, n’avait pu tout simplement imaginer que la jeune fille ô mignonne et joyeuse qu’il avait connu chez les muneos avait eu une vie si difficile. Apprendre subitement que votre père menait une double vie avec une autre femme était sans aucun doute difficile à comprendre et à supporter pendant son adolescence, plus particulièrement alors que vous essayez vous-même de vous construire une identité vis-à-vis de vos origines. Alors, depuis le jour où Hyo Rin l’avait informé de sa situation familiale, au fur et à mesure des discussions et de leurs rapprochements, il s’était tout simplement dit qu’il serait toujours là pour elle, pour la soutenir si elle avait besoin de lui. Ainsi, il était tout simplement devenu son confident. Ces cinq derniers mois avaient sans aucun doute aidé au fait qu’ils se rapprochent encore plus. Même s’il ne s’était pas vu une seule fois, il n’avait jamais cessé de s’envoyer des lettres pour se donner des lettres, mais aussi donner du courage à la muneo qui devait affronter les difficultés de la vie. Les mots qui lui avaient écrit pendant ces cinq mois, il avait espéré et espérait encore aujourd’hui, qu’ils lui avaient permis d’avancer tout simplement en ces moments ô difficile. C’est l’une des raisons principales du fait qu’en cet instant, il ne pouvait s’empêcher de lire encore et toujours les quelques lignes qu’elle lui avait écrit pour annoncer son retour à l’école.

Le 24 février n’était nullement une date ordinaire, une date banale pour le muneo. Cela faisait exactement vingt ans que le jeune homme était apparu dans le monde moldu. Personne n’aurait pu prévoir et encore moins sa famille, qu’il serait destiné à un futur hors norme, un futur dans lequel il découvrirait le monde magique et la joie d’être un sorcier. Dans ses veines, à l’époque bien fines, circulait de la magie, cette substance encore inconnue dans sa famille depuis de nombreuses générations. Il n’était qu’un enfant moldu qui avait eu la chance de pouvoir franchir les portes de cette école. S’il n’avait pas eu cette magie en lui, sa vie aurait été bien étrangère à la sienne et il ne regrettait nullement la chose, surement pas en ce jour, pas après avoir vécu tant d’évènements d’heureux entre les murs de cette école. Il avait rencontré tant de personnes merveilleuses, aussi unique les unes que les autres. Hyo Rin faisait incontestablement de celles-ci. Derrière cette joie de vivre et cet air un peu gamin, se cachait une demoiselle ô grand cœur qui méritait à ses yeux de vivre avec bonheur, qui méritait véritablement d’être heureuse dans tout ce qu’elle entreprenait. Sa vie ne l’avait pas laissé en paix, aucunement. S’il se trouvait en cet instant si heureux, c’était qu’il était content de la revoir après ses longs mois loin d’elle. Sa compagnie lui avait réellement manqué et particulièrement après les moments difficiles qu’il avait eu à surmonter ces derniers mois. Les mots qu’il avait échangé avec elle l’avait aidé, sans vraiment qu’elle s’en rende compte, à surmonter ces difficultés. Heureusement pour lui, celles-ci avait tout simplement disparu il y avait exactement dix jours lors de la disparition de ces animaux à Akiwa, la nuit du 14 février, lorsqu’il avait enfin avoué, dans un état fiévreux, à l’être aimé ses véritables sentiments après tant de semaines de froideurs à chacune de leur rencontre. Ses sentiments s’étaient trouvés alors réciproque et c’était avec un plaisir certain qu’il vivait à l’heure actuelle une vraie relation d’amour avec cette même personne. Cette même personne qui avait occupé pendant de longues années la place de son meilleur ami. Seulement, leur histoire ne ressemblait aucunement à ces histoires des séries moldues, qu’il avait pour habitude de regarder chez ses parents, oh non. Ils vivaient, Yano et lui, tous les deux une histoire d’amour en secret. Ils étaient pour l’instant obligé de la cacher du regard de ces camarades, même de sa meilleure amie ou de sa confidente, Hyo Rin. Si jamais, par mégarde, une personne devait entendre la discussion, il mettrait son aimé dans une situation ô complexe et difficile. Il se devait alors de se taire et cacher leur relation, même si à chaque fois qu’il le voyait, il ne pouvait cesser de vouloir l’embrasser et de toucher sa douce peau, cette peau ô tentatrice. Mais pour l’instant il ne sentait pas encore capable de pouvoir véritablement assumer ses véritables envies, tous cela tant inconnus à ses yeux, si nouveaux. Il n’avait jamais connu un amour si fort, Yano, était véritablement la première personne avec laquelle il vivait une véritable histoire d’amour. Soo Rin à côté n’avait été vraiment qu’une simple amie avec laquelle il avait échangé quelques baisers. Rien de plus. Le muneo se rendait bien compte qu’en cet instant il ne devait certainement pas à Yano, mais son esprit était bien trop amoureux, pour qu’il ne cesse jamais de songer à lui. Sans aucun doute que Hyo Rin allait remarquer qu’il se trouvait sur une sortie de petit nuage rose lors de leur rencontre, et bien plus heureux qu’à l’habituelle, mais il allait tout simplement lui faire croire qu’il était seulement heureux par le fait de la voir- ce qui n’était certainement pas un mensonge -.

Observant l’heure sur son réveil, il remarqua soudainement qu’il s’il continuait de divaguer ainsi, il risquait d’être en retard à son rendez-vous, ce qu’il ne souhaitait nullement. Il avait tellement envie d’enfin rejoindre Hyo Rin et le prendre dans ses bras comme jamais il ne l’avait fait, sa présence lui avait tant manqué durant ces derniers mois. Se dirigeant vers son armoire, il se saisit d’un pantalon noir et l’enfila rapidement, se débarrassant de son jogging. Attrapant au passage, une chemise noire bien repassée et un simple débardeur noir mis en dessous. Il n’eut pu laisser qu’échapper un doux sourire alors qu’il fixait de nouveau la bague que lui avait offerte Yano pour son anniversaire quelques heures auparavant et qu’il ne souhaitait désormais ne plus quitter. Cette bague était si magnifique, si éblouissante qu’il ne pouvait qu’en être heureux. Même si Yano tenait à garder leurs relations secrètes, il lui offrait tout du moins un présent qui à ces yeux l’excusait pleinement. Même caché, celui-ci ne pouvait pas s’empêcher de lui montrer à quel point il l’aimait, ce qui le rendait encore plus heureux. Et pour rien au monde, il enlèverait cette bague de son annuaire.

Se recoiffant rapidement et estimant qu’il était présentable, il se dirigea enfin vers la sortie de la salle commune pour partir en direction d’Atlantis. Ce fut donc au bout d’un certain temps qu’il arriva enfin dans les rues de la ville sorcière, ses cheveux quelque peu désordonnés suite aux quelques courants d’airs qu’il avait eu à affronter avant d’arriver en ces lieux. Il eut cependant un certain mal avant de retrouver le lieu de rendez-vous. En digne muneo il ne sortait que peu rarement, et particulièrement ces temps-ci, et se dirigeait difficilement dans ces rues, et particulièrement alors que celles-ci se trouvaient pleines de familles, et d’étudiants comme eux. Il ne réussit qu’à la trouver au bout de nombreuses minutes, la fameuse animalerie se trouvait dès à présent devant lui. Seulement cherchant du regard la jeune femme, il ne reconnut nulle part sa silhouette. Peut-être n’était-elle pas encore arrivée ? Il suffisait qu’elle se perde comme lui dans les rues d’Atlantis pour se retrouver en retard.

Guettant son apparition, il ne put que supporter alors qu’il sentit soudainement le poids d’une personne sur son dos. Il n’eut pas à entendre longtemps avant de reconnaitre la personne à ces côtés. Cette voix aiguë ne pouvait qu’à appartenir à elle. Il n’y avait qu’elle qui l’attendait. Personne à part la demoiselle ne se comporterait ainsi avec lui. Laissant afficher un sourire sur son visage il ne put qu’apprécier le doux contact de celle-ci contre son dos. Elle lui avait terriblement manqué pendant ses nombreux mois. Détachant doucement les bras de Hyo Rin de son cou et la posant délicatement sur le sol, il se retourna pour la voir, lui adressant un splendide sourire avant de la soulever de quelques centimètres pour la prendre véritablement dans ses bras.

« Moi aussi… tu m’as manqué ma Hyohyo. Merci d’être revenu. Merci pour le bon anniversaire. Tu ne peux tout simplement pas me donner un meilleur cadeau en ce jour » Dit-il en lui souriant doucement. Ki Suk était incontestablement heureux. Après ces mois de désespoir, le monde semblait lui souriait. Personne ne pouvait être aussi heureux que lui, d’une quelconque manière. Il était enfin avec son âme sœur et maintenant il retrouvait Hyo Rin. Non, personne ne pouvait être aussi heureux que lui.

« Tu ne me dis même pas merci pour toutes les lettres qu’on s’est envoyé ? ♥ »

Et hop ! Ses pieds ne touchaient plus terre. Ça faisait tellement de bien de le revoir. Le cœur de Hyo Rin s'affolait sans qu'elle ne puisse en contrôler le rythme et, pauvre d'elle, il était très élevé. Un peu trop, d'ailleurs... Était-elle si contente de le retrouver ? A croire que oui car elle ne pouvait poser ses yeux ailleurs que sur son visage d'ange. Oui, il avait une tête de Saint, Ki Suk, la jeune fille l'avait toujours dit. On parie combien qu'il n'était pas si sage, en fait ? Cela n'avait rien d'amoureux mais c'était cruellement bon de le sentir si proche d'elle. Ses longs cheveux ondulés ruisselaient sur ses épaules alors qu'elle passait ses bras autour de son cou avec un sourire qui traduisait tout son bonheur. Ki Suk avait surement été celui qui lui avait le plus manqué pendant ces cinq mois et le retrouver lui procurait des sensations qui ne pouvaient porter aucun nom digne de cela. Le Muneo était comme un grand frère pour elle. Un grand frère à qui elle pouvait tout dire sans avoir honte, devant qui elle pouvait montrer sa part de sérieux, avec qui elle pouvait pleurer quand elle en avait besoin et avec qui ses sourires n'étaient aucunement faussés. En fait, Hyo Rin aimait tellement le jeune homme qu'elle ne pouvait poser aucun mot sur ce qu'elle ressentait... Ses yeux bleus transpercèrent ceux de Ki Suk, pétillants et pleins d'étoiles. Bleus ? Mh. Sa nouvelle folie était de changer la couleur de ses yeux après avoir éclairci celle de ses cheveux. Elle était si mignonne... qu'on ne pouvait décidément pas se résoudre à penser qu'elle avait dix-huit ans.

« Tu ne peux tout simplement pas me donner un meilleur cadeau en ce jour. » Il croyait vraiment cela... ? Évidemment que Hyo Rin avait pensé à lui acheter un petit cadeau pour son anniversaire mais il ne devait pas s'attendre à le recevoir avant qu'ils n'aient rattrapé le temps perdu. Elle resta silencieuse pour n'éveiller aucun soupçon mais ne manquait pas de rire telle une diablesse au fond d'elle-même. C'était un peu exagéré, évidemment. Déposant un léger baiser sur sa joue avant de descendre pour le laisser respirer, elle étira encore un peu plus son sourire qui laissa apparaître ses belles dents blanches. Lui dire merci ? Est-ce que ça suffirait, au moins ? Lire ses lettres avait été d'un soutien sans pareil et il avait souvent réussi à la rassurer en n'usant que de simples mots. Mais... "merci", n'était-ce pas trop peu ? Elle retroussa ses lèvres en une mine boudeuse, rabattant quelques mèches de ses cheveux derrière son oreille, son sourire réapparaissant ensuite discrètement, comme s'il était la preuve de sa reconnaissance. « Merci infiniment d'avoir été là pour moi, Sukkie. J'ai gardé le courage, comme tu me l'as si souvent dit. ♥ » Elle fronça les sourcils comme une guerrière pour montrer sa détermination au combat puis laissa échapper un rire enfantin avant d'attraper la main de son ami pour aller explorer les lieux. Hyo Rin était pleine de vie. Comment ne pas l'être, après tout ? La seule chose qui pouvait être négative à cet instant n'était autre que son ventre qui criait famine. Elle avait tout le temps faim et mangeait tout le temps mais là, elle n'en pouvait vraiment plus. Marchant doucement parmi tous ces gens apparemment pressés et tirant Ki Suk pour qu'il la suive, elle tourna la tête vers lui avec toujours ce même sourire chaleureux. « Dis, tu n'as pas faim, toi ? Allons manger quelque chose de... » La petite octopus ne put finir sa phrase comme elle le souhaitait. Pourquoi ? Elle s'était visiblement cogné contre quelqu'un, ayant légèrement perdu son attention quant aux nombreux passants qui l'entouraient. Lâchant la main de Ki Suk pour masser son front par simple réflexe, elle releva la tête. « Ayaaah... » Lorsqu'elle se libéra la vue en dégageant sa main, elle aperçut une silhouette imposante qui la regardait méchamment. Il était grand, il était gros, il était d'Akiwa et il était Ineo - merci les uniformes. La jeune fille se pinça les lèvres puis lui adressa un rire gêné, espérant de tout cœur qu'il ne soit pas aussi idiot et violent que certaines des Sirènes du château. Mais... ça, c'était trop beau pour que ça puisse arriver. Non pas qu'elle avait une poisse incroyable, mais il fallait reconnaître qu'elle avait très rarement de la chance. Et effectivement. Le rouge afficha soudain un sourire narquois puis remonta un peu plus le menton de Hyo Rin à l'aide de son index, pour qu'il n'ait pas à se baisser pour planter son regard dans le sien – le flemmard. « Ben alors, ma jolie, on regarde pas où on marche ? Tu veux que je m'occupe de toi ? » Ah ces Ineo, je vous jure. Impolis, imbus d'eux-même, à toujours se croire supérieurs et en plus, incroyablement fourbes et profiteurs. "Ma jolie" ? Pour qui se prenait-il donc ? Elle fronça les sourcils, très sérieuse, adressa un regard à Ki Suk en tordant sa bouche comme pour faire diversion puis reposa ses yeux sur le fou furieux. Juste parce qu'elle s'était butée contre lui... ça n'avait vraiment aucun cerveau, les Ineo. Se jouait alors un jeu de regards puisqu'elle baissa les yeux, pour enfin en finir. Devait-elle oser ? Le devait-elle ? Oh et puis zut... Avec un grand sourire, elle asséna un coup de pied violent dans le tibia de son persécuteur qui reporta son attention sur sa douleur puis attrapa de nouveau la main de son ami pour courir à travers la foule en rigolant. Elle était sérieuse... ? J'hésite entre dire "bien joué" ou "pauvre Ki Suk qui subit tout ça." Elle était forte en slalom, la miss. Les gens râlaient, étaient choqués ou s'en fichaient royalement mais peu lui importait. Ce n'était pas un gros dur qui allait lui pourrir sa journée. S'il faisait peur, en plus ? Non, du tout. Il lui avait juste paru ridicule...
Quand elle jugea que la distance parcourue les éloignait suffisamment du grand méchant – hum – elle s'arrêta à bout de souffle en portant la main à son cœur. Ça avait fait un peu d'action, au moins... Quelques rires s'échappaient encore de sa bouche, légèrement coupés par la respiration difficile. Et comme ça, l'air de rien, toute heureuse, elle s'adressa à Ki Suk. « C'est ma sœur qui m'a appris à visé ! »

Et comme le hasard faisait bien les choses, ils s'étaient arrêté à quelques pas d'un petit restaurant qui proposait des plats typiques de tous les pays du monde pour pas très cher. Hyo Rin épousseta sa robe – geste totalement inutile et porta son index à son menton, faisant mine de réfléchir. « J'ai bien envie de manger italien... »

On va donc dire "pauvre Ki Suk qui subit tout ça."

Aujourd’hui n’était nullement un jour ordinaire aux yeux du muneo, tant l’évènement se trouvait important pour sa propre personne. En ce jour du 24 février 2011 le muneo obtenait désormais l’âge de 20 ans, une date ô importante pour le muneo qui devait retrouver en cette l’une de ses meilleurs amies, la jolie Kim Hyo Rim qui venait tout simplement de revenir après tant de mois d’absences dans cette école. Sans aucun doute que sa semaine avait été difficile pour la demoiselle qui avait dû affronter tant de souffrances avant d’arriver ici, peut-être même qu’elle avait la cible de certaines rumeurs suite à son retour dans l’école, le muneo était bien au courant de toutes les brimades que pouvaient recevoir les élèves, il en avait été l’une des premières cibles lors de son entrée à Akiwa et aujourd’hui encore cela était d’actualité. Il y avait à peine quelques jours, des sangs-purs s’étaient amusés à se moquer de ses origines moldus, ceux-ci ne jugeant que le muneo n’était pas digne d’être un élève et encore moins le parfait représentant des muneos en tant que préfet. Il n’était qu’un pâle figurant parmi tous les sorciers qui méritaient sans doute sa place. Toutes ses brimades étaient sans aucun doute la raison de son manque cruel de confiance en soi malgré les nombreuses reconnaissances qu’on lui avait adressé et son rôle de préfet en était même la preuve même. Mais Ki Suk ne faisait parti nullement de ses personnes qui pourraient trouver en ce poste, un intérêt ou avantage particulier. Grâce à ce poste, peut-être aurait-il pu acquérir de nouvelles responsabilités. Un digne préfet devait aider les nouvelles recrues à s’intégrer, faire respecter les règles de l’académie, être toujours à l’écoute de chacun des membres de sa maison. Le rôle de préfet englobait un certain nombre de compétences qui ne pouvait qu’enchanter le jeune homme qui se faisait un plaisir particulier de venir en aides aux autres, lui qui ne vivait que pour aider les siens. Sans aucun doute que la demoiselle faisait partie de ses personnes que le muneo chérissait particulièrement depuis leur première rencontre. Comment pouvait-on seulement songer à que cet ange ne soit pas aimé ? Hyo Rin était bien trop mignonne pour songer à vouloir à lui faire du mal. Si pendant ses longs mois le muneo avait décidé de garder contact avec la demoiselle, d’échanger de nombreuses lettres ensemble c’était bien parce que la muneo était devenue quelqu’un de très important à ses yeux. Pendant ces longs mois d’absence, il l’avait considéré et la considérait encore aujourd’hui comme l’une de ses amies les plus proches, une de celles qui devait connaitre chaque trait de son caractère, chaque faiblesse du muneo. C’est donc avec un grand plaisir qu’il était venu la rejoindre en ce jour pour fêter son vingtième anniversaire et son plus cadeau en ce jour serait sans aucun doute la rencontre de la demoiselle à Atlantis. Ainsi dans ce geste tendre de la prendre dans ses bras, pouvait se lire la nature de ses sentiments envers la demoiselle.

Heureux d’entendre les paroles de Hyo Rin, il laissa échapper un doux rire. La muneo le remerciait de lui avoir permis de garder le courage lors de ces derniers mois grâce à ces lettres échangées. Le jeune préfet allait alors lui répondre que cela avait été un plaisir à partager qu’il serait prêt à continuer mais Hyo Rin ne lui laissa pas ce temps, prenant sa main dans la sienne avant de l’entrainer dans la foule d’Atlantis. Ecoutant attentivement ses mots au milieu du brouhaha général, il ne put s’empêcher de garder le sourire aux paroles de la muneo. Hyo Rin n’avait définitivement pas changé, oh non… l’une des préoccupations principales restaient la nourriture et son estomac, à se demander même où elle pouvait stocker toutes les masses graisseuses qu’elle mangeait dans ce corps si fin et admirable. Cependant sa phrase s’arrêta brutalement alors qu’elle venait de percuter un passant et plus précisément un de leurs camarades en vue de son uniforme, la personne qui se trouvait devant eux n’était qu’un simple ineo, un ineo qui se prenait peut-être un peu trop aux sérieux au vu de son comportement. Le muneo n’eut cependant pas le temps de réagir et d’échanger quelques mots à la demoiselle avant de la voir réagir, adressant un admirable coup de pied au tibia du jeune homme qui s’effondra aussitôt. Qui avait osé dire que les muneos ne savaient pas se battre ? La petite muneo détenait donc des ressources cachées et exploitables ! Hyo Rin était donc pleine de surprises.

Se laissant entrainer alors encore dans les ruelles, ils se mirent à courir ensemble jusqu’à que ne plus voir l’affreuse silhouette de l’ineo dans leur champs de vison. Même s’il venait de s’enfuir à l’heure actuelle de l’ineo, il était sans contexte que celui-ci allait les retrouver sans aucun problème à Akiwa pour régler le conflit. Ki Suk était le préfet des muneos, il n’était nullement un inconnu à la plupart des élèves et tout particulièrement depuis l’article qui étaient paru sur le MAN à son propos. Si l’on croyait en ses paroles, on pourrait croire que le muneo n’était rien n‘autre qu’une simple poupée gonflable, rien de plus. Alors oui, sans aucun doute que l’Ineo allait peut-être un jour se venger d’une quelconque du presque affront qu’ils avaient pu lui faire mais là n’était nullement d’y penser. Ce jour était synonyme de joie, de bonheur en la compagnie de la muneo alors il n’avait nullement le temps de songer à une quelconque pensée soucieuse, pas après tous les événements heureux qu’il vivait depuis une dizaine de jours, depuis ce fameux 14 février, certainement pas.

Souriant simplement aux mots de Hyo Rin, il passé délicatement sa main dans les cheveux de celle-ci tandis qu’elle lui disait que c’était sa sœur qui lui avait appris à se défendre et tout particulièrement à viser. La folie de Hyo Rin lui avait définitivement manqué pendant ces longs mois, à se demander presque pourquoi elle n’avait pas été répartir chez les yongwangs lors de sa première année ! S’il y avait bien une chose qui plaisait au muneo à propos de la demoiselle c’était bien sa folie et son incroyable tendresse : « Tu pourras remercier ta chère sœur alors de nous avoir aidé indirectement dans ce traquenard ! Heureusement qu’à muneo nous ne sommes pas ainsi… ! »

Laissant échapper un doux sourire à la muneo à l’entente de la suite de ses propos, le muneo prit donc sa main dans la sienne afin de la faire entrer dans ce fameux restaurant qui lui donnait tant envie. Même si le jeune préfet n’avait jusqu’à ce jour mis que rarement pied dans un restaurant sorcier, il sut se débrouiller pour ne pas paraitre trop étrange aux yeux des serveurs. Se plaçant alors dans un coin un peu replié, loin des regards curieux, il s’installa avec la demoiselle dans une table prévu pour deux personnes. A peine eurent-ils le temps de s’asseoir que déjà le serveur leur tendait le menu pour qu’ils puissent prendre leur temps pour choisir leurs plats. Souriant doucement à Hyo Rin il ne put s’empêcher de lancer un regard vers le serveur qui les fixait amusé. « Je crois que le serveur pense que je te drague vu les regards qu’il nous lance…» Dit-il avant de se reconcentrer sur la carte devant eux… qui ne l’attirait pas tant que ça en fait. Les recettes sorcières italiennes lui paraissait vraiment étranges… « Des tagliatelles… à la citrouille ? Tu crois vraiment que ça existe vraiment ou c’est une blague ? Les plats moldus commencent à me manquer je crois… » dit-il en faisant une légère grimace.