La citation ‘’L’Homme est un loup pour l’Homme’’ pouvait avoir maintes connotations. Les analyses de cette fameuse citation, particulièrement connue pour avoir marqué l’époque, étaient variées & ne se ressemblaient en aucun cas. Les humains avaient des visions différentes & tout à fait réalistes pour la plupart. La réelle signification de cette citation était bien vague & personne ne savait exactement ce que l’auteur avait voulu dire & avait voulu transmettre par le biais de cette simple phrase. Certains considéraient cela comme des mots futiles & sans grandes importances, d’autres disaient que c’était de la philosophie que l’Homme se devait de comprendre. L’humain n’avait-il pas la science infuse ? Il pouvait donc braver ce simple obstacle qui était de saisir le sens premier de la citation. Mais l’Homme était loin d’avoir cette science dont il croyait en être le maître. Il suffisait de lui mettre quelques mots alignés & Il perdait sa placidité. Peut-être que l’être humain avait tout simplement peur de la véritable signification. Il aimait se voiler la face & se cacher derrière un mensonge pur & dur. La vérité était trop blessante, trop frustrante pour être prise en compte. Pour les philosophes, la citation désignait simplement le fait que l’Homme était dangereux pour autrui, pour l’humain en général. L’Homme était le seul agent qui amener à la perte de toute espèce subsistant sur la planète bleue. L’Homme était sa propre destruction, Il était le seul à avoir le pouvoir de faire éliminer sa propre race de la Terre. Les Hommes, entre eux, se battaient & cela finissait fréquemment en bain de sang. L’Homme renversait des Hommes & c’était ainsi qu’Il agissait sur son deuil, sur son extension. L’Homme était la proie des autres Hommes, Il était son propre prédateur. Le pire ennemi de L’Homme était finalement lui-même. Il s’anéantissait peu à peu & de jours en jours. Personne en dehors de lui n’était responsable de tout cela. Il fallait blâmer les Humains & non pas d’autres vecteurs explicatifs.

Sortant de son cours de philosophie, Yong Min resta un moment, à réfléchir. C’était la première fois qu’il était aussi troublé par un sujet, pourtant banal. Débattre sur un tel thème pendant des heures avait engendré en lui la confusion la plus totale. Il était d’un côté formellement en accord avec cette illustre citation, car il savait qu’il était son propre adversaire & que les personnes de son entourage l’étaient aussi. Il était son propre piège, sa propre mort. Néanmoins, d’un côté, il ressentait un goût amer dans sa bouche, comme si quelque chose l’importunait dans tout ce que les élèves, le professeur & autres personnes extérieures mais citées avaient dit vis-à-vis de cette phrase. Certes il se sentait concerner par cette citation mais il y avait des choses complètements antithétiques & qui le tourmentaient. Il ne savait pas exactement quoi, mais il savait que quelque chose n’allait pas. C’était sans doute lié à ses inquiétudes qui persistaient depuis un moment déjà & qui troublaient ses mœurs, ses états d’âmes. Yong Min était arrivé à un stade où d’innombrables questions accaparaient son esprit. Il n’était plus tout jeune, enfin cela dépendait de la tranche d’âge que l’on donnait pour jeune, & par conséquent, il ne savait pas où il allait, il était parfois véritablement perdu. Son esprit était comme pourchassé par des doutes, par des craintes. Cela ne faisait pas longtemps qu’il était dans un tel état. Il ne savait pas ce qui avait déclenché tout cela, mais il savait pertinemment que s’il continuait comme cela, son loup allait l’atteindre & ainsi l’abattre. Il fallait donc, absolument, qu’il trouve les raisons de ce trouble.

Marchant paisiblement dans les couloirs, bondés d’étudiants, Yong Min n’avait pas la tête à faire des farces, comme à ses habitudes & il avança donc dans un silence tétanisant, ce qui ne lui ressemblait guère. Lui qui était quotidiennement farceur & enjoué, il semblait être différent aujourd’hui. Il ne voulait même pas faire l’effort de suivre ses amis à l’extérieur pour s’amuser un peu avec les nouveaux élèves. Peut-être que l’atmosphère de l’école actuellement y était pour quelque chose. En effet, depuis la disparition, stupéfiante & inattendue, du directeur de l’école, tout le monde semblait austère & peu joyeux. Rares étaient ceux qui bravés les nouvelles règles instituées à l’école. Tout le monde semblait craindre les gardes qui les observaient avec leurs yeux malfaisants. Il semblait qu’ils étaient prêts à sauter sur une personne à la moindre désobéissance. Cela devenait frustrant pour la plupart des élèves. Même si certain osait franchir les limites, ils étaient à présent peu nombreux. Même Yong Min avait ralenti ses sornettes. Lui qui au départ avait ris de la situation, ce n’était plus le cas. Il continuait ses sottises mais il en faisait moins & elles étaient moins abjectes. Un Ineo ne pouvait pas non plus changer au bout de quelques jours à peine & même, il avait ça dans le sang, c’était ainsi & pas autrement. Yong Min atteint sa chambre en peu de temps & s’installa confortablement sur son lit soyeux. Il se mit en tailleur & commença à écrire une lettre à sa mère qui réclamait depuis quelques temps, constamment des nouvelles de lui. Sa mère était particulièrement apeurée depuis que le ministre était venu à Akiwa. Elle ne cessait de s’imaginer les pires atrocités & elle l’avait même supplié de revenir à la maison & de rester là- bas pendant une période, jusqu’à ce que cette histoire soit totalement réglée. Yong Min avait eu beau lui dire qu’il allait bien, qu’il n’était pas mort, que rien de bien important n’était encore survenu, que les gardes étaient constamment derrière eux, elle s’était entêtée. Fort heureusement, Yong Min savait manier l’art de parler & était extrêmement persuasif. Sa mère avait donc abandonné l’idée de lui faire quitter l’école & de le protéger par ses propres moyens. Yong Min aimait sa mère, mais parfois, il se lassait d’elle & ne supportait pas ses comportements à l’égard de lui. Elle avait tendance à le protéger abondamment, ce qui était désespérant.

Yong Min chercha donc son Ipod, invention de l’humain singulièrement intéressante. Lorsqu’il écoutait de la musique, il trouvait l’inspiration & les mots adéquats pour écrire sa lettre. Il avait absolument besoin de cet instrument, sinon il prenait plus de temps que prévu pour écrire cette lettre fondamentale. S’il n’envoyait pas dans les heures qui suivaient un hibou, sa mère était capable de venir lui rendre une petite visite & de lui reprocher son manque d’attention & de compassion à son égard. Pourtant, ce n’était qu’un oubli quelquefois, ou alors un manque d’inattention de sa part, mais il suffisait de ce simple détail pour que sa mère surgisse à Akiwa. Cherchant inlassablement dans son sac & dans ses poches, Yong Min commençait à se demander sérieusement où son Ipod se trouvait. C’est alors qu’il se revit le déposer près d’un banc dans les vestiaires. Il se donna une petite tape, comme pour signifier qu’il avait complètement oublié mais qu’à présent, il savait exactement où celui-ci se trouvait. Il sortit rapidement de sa chambre & se rendit précipitamment vers les vestiaires pour hommes.

Arrivé près de la porte, il entra discrètement à l’intérieur. A cette heure-ci, il n’y avait logiquement personne mais Yong Min ne voulait quand même pas qu’on l’aperçoive, entrant dans les vestiaires car c’était formellement interdit. Tant que l’on n’était pas autorisé à entrer, on ne devait en aucun cas pénétrer à l’intérieur. Au vent les consignes de l’école, Yong Min devait récupérer son Ipod & il était prêt à tout. Sur la pointe des pieds, il avança doucement. Mais il sursauta de stupeur quand il entendit un son, un bruit de voix. Il se retourna brusquement, regardant les alentours & c’est alors, que son regard se posa sur une silhouette qui se trouvait dans les douches. & le Loup surgit.

Le froid, l'épuisement et la frustration avaient engourdis ses membres depuis un bon moment. Ses pensées un peu vagabondes erraient ça et là dans sa tête, l'empêchant de se concentrer sur sa tâche, retardant ses mouvements et allongeant le temps qu'il passait à récolter les ingrédients que son professeur de potion lui avait demandé d'aller chercher en guise de châtiment pour être arrivé plus d'une demi-heure en retard à son cours. Pour une fois que ce n'était pas voulu; il avait été retardé par un élève qui lui avait volé son livre de potion pour le jeter par une fenêtre du troisième étage. Il n'avait pas eut d'autre choix que d'aller chercher son livre, puisqu'il n'en avait pas d'autre, mais non seulement il avait prit une dizaine de minutes simplement pour se rendre, mais en plus ses recherches avaient été infructueuses pendant une bonne vingtaine de minute, jusqu'à ce qu'il retrouve le bouquin dans un arbre. Vu l'interdiction formelle d'utiliser la magie en dehors des cours, il n'avait pas eut d'autre choix que de grimper sur le tronc pour attraper le manuel. Et il était arrivé très en retard. Et comme il était naturellement chanceux, son professeur n'avait pas cru à son histoire -qui était pourtant vraie!- et l'avait envoyé à l'extérieur, plutôt renvoyé à l'extérieur, pour aller chercher des ingrédients assez communs et dont il n'avait probablement même pas besoin, mais qui était dispersé un peu partout autour de l'établissement. Bon gré mal gré, Jin Jung n'avait eut d'autre choix que d'obéir et c'était retrouvé à nouveau en dehors des murs de l'école, avec une température un peu trop mauvaise à son goût, un froid humide et poignant, ainsi que la terre glissante et trop mouillée, le faisant patauger dans la boue, ce qui ne fit qu'aggraver son agacement et son désappointement. Il se rassura par contre en se disant que pendant qu'il était à l'extérieur du cours, il n'était pas en train de faire ces ennuyantes potions qu'il connaissait déjà par cœur et qu'il détestait faire. Mais ce n'était pas pour autant qu'il était capable d'apprécier sa situation du moment.

Après près d'une heure, il avait presque finit de trouver les éléments de la liste que son professeur lui avait fournit. Il était fourbu, frigorifié et presque couvert de boue. C'était le concierge qui allait être content. Il aurait de la chance s'il ne se ramassait pas une retenue pour aider à laver les couloirs de l'école avec tout ça. Et c'était suffisamment douloureux pour lui d'être obligé à faire ce genre de corvée sans qu'il ne soit en faute, si cela se produisait une seconde fois, il était certain de faire une crise de nerf. Gamin? Peut-être...il était rarement mature quand il s'agissait de punition, encore plus lorsque celle-ci était injuste. Cela n'arrivait pas souvent, et habituellement le directeur était assez compatissant pour l'écouter, mais maintenant...il ne savait pas comment cela pouvait se passer pour lui face à la nouvelle équipe directoriale. Ramassant le sac à présent remplis de ce dont il avait besoin, il retourna vers les portes de l'école, soupirant de découragement. Ses yeux voyagèrent un peu et se stoppèrent sur les vestiaires généralement utilisés par les équipes de Quidditch. Il n'avait pas le droit d'y aller sans autorisation, mais vu son état -considérablement lamentable-, il pourrait probablement se voir accorder une permission spéciale. Le garde à la porte lui jeta un regard un peu dédaigneux mais Jin Jung n'en fit pas un cas, complètement indifférent à ce que l'homme pouvait bien penser de lui. De toute façon il était là pour surveiller, pas pour juger, alors qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire de le voir? « Je- »« Tu ne crois quand même pas que tu vas rentrer comme ça, petit boueux? Va te laver d'abord. » Bon, okais. Ce n'était pas exactement comment il avait vu ça, mais c'était tout ce dont il avait besoin, n'est-ce pas? Il gonfla légèrement les joues et haussa une épaule blasée, tournant les talons pour gagner ces foutus vestiaires, grimaçant et marmonnant des injures presque muettes envers le garde insultant et visiblement grincheux. Ses pieds trainèrent un peu alors qu'il entrait dans les vestiaires déverrouillés -l'étaient-ils jamais?- et il déposa le sac sur le sol, avec soin, il n'avait pas l'intention de tout casser et de devoir recommencer pour les beaux yeux de son prof sadique. Beaux yeux qu'il ne possédait d'ailleurs pas. Après tout, un prof de potion ne fera jamais mannequin, même si c'était malheureux. Jin était certain que si les profs étaient plus beaux, les élèves écouteraient sans doute beaucoup plus les cours et apprendraient plus vite. Pour les beaux yeux desdits professeurs sexy. Enfin bref.

Se défaisant de ses vêtements crasseux un par un, il les déposa sur un banc, soupirant à leur vue. Comment allait-il faire pour les nettoyer? À la main? Si seulement il avait droit à sa baguette, ça serait tellement plus simple! Jetant un regard vers les douches, il soupira de découragement et en alluma une, couinant quand l'eau glacée frappa son bras, le faisant grimacer. Il détestait ça. L'eau se réchauffa graduellement et il saisit ses vêtements en fronçant le nez, un peu dégoûté d'avoir porté ces chiffons sales aussi longtemps, et les jeta un peu n'importe comment dans la douche, laissant l'eau chaude enlever le plus gros de la saleté les recouvrant. Il n'avait vraiment pas envie de faire ça à la manière moldu, mais c'était si sévère depuis quelques temps avec les règlements qu'il n'osait pas utiliser la magie, même de manière très limitée. Heureusement qu'il avait toujours des trucs dans sa manche pour éviter d'avoir recours à sa baguette. Mais là, c'était juste. Complètement pénible et inutile. Cela lui faisait perdre son temps, même si c'était la fin des cours et qu'il n'avait guère de chose à faire, il aurait préféré s'avancer dans ses travaux pour avoir du temps libre pendant le week-end plutôt que de devoir traîner dans les vestiaires pour laver ses vêtements. Il jeta un regard vers la pile de linges trempés, réfléchissant un moment. C'était bien beau de les avoir grossièrement nettoyer mais. Et maintenant? Il allait attendre des heures pour les sécher? C'était quoi cette blague? Il aurait dû y songer plus tôt! Quel imbécile il faisait... Il aurait dû y penser deux fois avant d'agir, qu'allait-il faire maintenant? Découragé, il étendit ses vêtements sur les bancs, marmonnant des malédictions envers sa propre stupidité, s'asseyant ensuite, ne sachant trop que faire pour passer le temps qui, il le sentait, serait particulièrement long. Et en plus, il faisait froid. Légèrement hésitant, il observa ses mains encore un peu sale puis se leva en fronçant les sourcils, se dirigeant vers le fond des vestiaires où se trouvaient les éviers et le large miroir les surplombants. Il eut un drôle de rire, pouffant face à lui-même, en constatant que son visage n'était pas en meilleur état que ses pauvres vêtements. Il se savait pas trop comment il en était arrivé là, mais comprit un peu mieux pourquoi le garde avait l'air aussi dégoûté. Enfin, cela devait être son air habituel, mais là encore plus, vu le niveau de boue qu'il avait au visage et même dans ses cheveux. Il ne s'en était pas rendu compte, mais maintenant qu'il regardait mieux, il se demandait si, sans s'en rendre compte à un moment, il ne s'était pas tout simplement enfouit la tête sous la terre, pour être aussi maculé. Mais au moins, cela lui rapportait quelque chose; il savait maintenant comment passer un minimum le temps...en prenant une bonne douche! Cela le réchaufferait en même temps, en plus.. optimisation de l'utilisation de son temps; il connaissait bien. Il se prélassait rarement sous la douche, préférant se laver efficacement et rapidement pour ne pas perdre son temps, mais là, il en avait du temps à perdre.

Hésitant, il regagna les douches et en ouvrit une de nouveau, sifflant d'irritation quand l'eau, de nouveau froide, martela sa peau. Il s'écarta le temps de voir la condensation se former, ses yeux se baissant lentement sur le seul vêtement qui lui restait. Il hésitait fortement à l'enlever; si quelqu'un arrivait et le voyait? Il avait beau être un mec et être dans un vestiaire réservé aux hommes, il ne s'en sentait pas moins pudique pour autant. Mais...il ne craignait rien, non? Il n'y avait aucune pratique de prévue, les cours étaient terminés, la température était mauvaise et le dîner allait bientôt être servit. Personne ne songerait à venir dans les vestiaires à un tel moment. Du moins il l'espérait fortement, priant presque -même s'il ne croyait pas à Dieu- alors qu'il retirait son dernier morceau de tissu, le posant précieusement sur le banc le plus près des douches, pour pouvoir le saisir rapidement en cas d'urgence. Quelle genre d'urgence? Non, il ne pensait pas à un feu ou une tornade soudaine. Mais plutôt à l'arrivée de quelqu'un en ces lieux supposés être inoccupé. Se glissant sous la douche après avoir tester une dernière fois sa température, il se détendit enfin sous l'eau chaude, frottant son visage et ses cheveux avec vigueur pour se laver au maximum sans savon. Il aurait besoin de prendre une autre douche le soir venu pour éliminer les saletés en profondeur, mais au moins il se décrassait un minimum. Le garde accepterait probablement de le faire rentrer même s'il n'était pas certaines que son apparence soit vraiment présentable, mais vu l'heure à laquelle il allait devoir rentrer pour laisser le temps à ses vêtements de sécher, il allait avoir la permission d'entrer assez facilement. Probablement près de l'heure du couvre-feu, maintenant qu'il y pensait.

Il se tendit brutalement en entendant la porte s'ouvrir mais n'osa pas bouger, pour une raison qu'il ignorait. Il se tourna à demi, trop nerveux pour se mettre face au nouvel arrivant, ses yeux se fixant sur l'ombre qui venait de ses glisser dans les vestiaires, son cœur battant à tout rompre dans ses oreilles, le stress s'infiltrant dans ses veines. Il fallait qu'il se calme. Il était celui qui avait l'autorisation d'être là après tout, c'était l'autre qui devrait plutôt être stressé de se faire voir. Il fit savoir sa présence en marmonnant vaguement une phrase incompréhensible et se sut repérer quand l'autre se stoppa et regarda en sa direction, le faisant légèrement sursauter. Puis ses épaules se détendirent légèrement en reconnaissant finalement le visage de l'élève. Il laissa un sourire fleurir sur ses lèvres et lâcha un soupir de soulagement discret. Il n'allait quand même pas faire savoir au nouveau venu qu'il avait un peu paniquer en l'entendant arriver. « Yong Min... qu'est-ce que tu fais ici? Je suis pas sûr que tu aies l'autorisation... » Sans plus demander, il retourna à sa tâche, se sentant beaucoup moins gêné maintenant qu'il savait connaître la personne se trouvant avec lui. Ce n'était pas qu'il était impudique, mais il ne voyait pas l'intérêt d'être timide avec ses amis. Il y aurait probablement penser à deux fois s'il avait perçu le regard de l'aîné sur lui, s'il avait saisit ses intentions, et s'il avait su dans quoi il s'embarquait à ce moment-là...

Le désir. Ce seul mot définissait les principales pulsions de l’Homme en général. Le désir était quelque chose de présent chez tous les êtres vivants présents sur Terre. Le désir, c’était d’abord le fait de désirer quelque chose ou quelqu’un. C’était possédé cette chose ou cet humain. C’était une jouissance ardente qui ne pouvait être assouvie. Le désir ne pouvait être interrompu. Même si l’on souhaitait arrêter le désir qui nous broyait chaque partie de notre corps, même si l’on voulait l’oublier à jamais, même si l’on voulait le faire taire pendant un siècle entier, même si l’on voulait qu’il ne soit qu’un bref souvenir, le désir était toujours là, quoique l’on puisse faire. Le désir faisait partie des sensations que l’Homme, plus particulièrement, avait. Par conséquent, & malheureusement, le désir était dans la vie de chaque être humain. Celui qui disait n’avoir jamais désiré était un félon. Toute personne, qu’elle soit pauvre ou non, qu’elle soit coréenne ou non, qu’elle soit de sang pur ou de sang mêlé, ressentait le désir. On ne pouvait y échapper. On ne vivait pas le désir, on le subissait. L’Homme était contraint de le supporter toute sa vie, qu’il le veuille ou non. C’était une obligation. On ne lui donnait pas le choix, on imposait cette fatalité. Le désir pouvait être, certes caché pendant un lapse de temps, mais au bout de quelques années, il devenait plus vif & plus embrasé. Le désir était si fort que l’on ne pouvait plus le contrôler, il était trop tard pour ça. Le désir, c’était comme une rose. On la voit, on la sent, mais on n’ose la toucher de peur de se faire mal. Le désir, c’était exactement ça. On savait pertinemment qu’il était là & pourtant on n’entreprenait aucune action qui lançait ce fameux désir. On craignait les représailles. En effet, le désir n’avait pas qu’un aspect positif, bien au contraire, le désir était tout de même considéré comme un pêché impardonnable. Auparavant, lorsqu’un Homme cédait aux doux appels de la tentation, il était immédiatement mal vu par la société ou pire encore il était exilé. Fort heureusement, de nos jours, la tentation du désir n’était plus aussi sévèrement punie. La société était devenue plus clémente & à présent, les personnes devenaient rapidement des corrompues, assoiffées de désir. Le désir entraînait de plus en plus la débauche chez les humains. Le temps avançait & les mentalités se modifiaient. Le désir était peut-être quelque chose qui n’était pas forcément bien vu, mais garder trop longtemps le désir en nous, cela nous annihilait & au lieu de rendre le désir moins fort, l’inverse se produisait. C’était pour cela que plus personnes n’étaient pudiques & ces personnes montraient ouvertement leurs désirs. Toutefois, il y avait des humains, qui préféraient garder cela secret pour la simple & bonne raison que leurs désirs à eux, n’étaient pas anodins. Ce n’était pas seulement le désir de manger une glace, ou encore le désir de blesser une personne. C’était quelque chose qui devait rester secret, enfoui en nous-mêmes. On ne pouvait le montrer à autrui. C’était juste infaisable car les conséquences allaient être bien trop graves.

Yong Min s’était toujours proclamé entièrement hétérosexuel. Pour lui, aimer les femmes, c’était une fierté que tous les hommes devaient sûrement avoir. Un homme était de toute manière fait pour aimer une femme. Même si Yong Min n’était pas très compatissant vis-à-vis des femmes & qu’il les faisait plus souffrir qu’autre chose, il appréciait la compagnie. Il aimait leur faire perdre leur fruit défendu. Il aimait cette sensation de plaire aux femmes. Il se sentait fort, il se sentait Grand. La modestie ne le touchait guère & il se vantait même d’avoir eu plusieurs conquêtes. Yong Min ne comptait plus les femmes dont il avait abusé. Il leur faisait des discours tout à fait touchants pour finalement mieux les manipuler & dès qu’il avait fini de se distraire & qu’il se lassait de la femme, il devenait distant, voir même blessant & finalement, il quittait cette fameuse femme sans aucune émotion, sans aucun reproche. Lui, tout ce qu’il voulait, c’était profité de leur faiblesse, rien de plus, rien de moins. Il n’était pas un homme qui restait stable & ses relations ne duraient qu’un mois, au grand maximum. Il n’aimait pas se fixer car s’il le faisait, cela signifierait alors que son indépendance en tant qu’homme disparaîtrait & il voulait rester encore libre de ses actes. Il prônait l’infidélité & dénigrait ceux qui restaient fidèles. Le problème était que Yong Min n’était pas un homme si fort que cela. Malgré les apparences, c’était quelqu’un de faible qui se voilait la face depuis quelques années déjà. Il se disait hétérosexuel mais à vrai dire, il était incontestablement bisexuel. Son attirance pour les hommes, il faisait comme s’il n’en avait pas. Son désir de pouvoir toucher leurs torses, de sentir leurs peaux contre la sienne, de goûter à leurs lèvres, il isolait tous ses désirs & faisait parfaitement celui qui n’avait pas ses pulsions. Yong Min jouait parfaitement ce rôle. Personne ne constatait à quel point il désirait les hommes. Ils étaient tous aveugles car au final ils avaient peur que Yong Min n’aime pas que les femmes. Après tout le mythe Yong Min en Don Juan allait perdre de son ampleur. Ils avaient tous une vision de lui complètement erronée. Ils étaient loin de la vérité même Yong Min était loin de la vérité, il était plus proche du mensonge qu’autre chose. Lui-même ne se rendait pas compte des regards pesants qu’il portait sur les hommes chaque fois qu’il en voyait un étant légèrement dévêtu. Il ne savait pas à quel point il avait soif de découvrir le corps masculin d’un autre homme que lui, de le parcourir. Ce désir le rongeait de l’intérieur, sans qu’il n’en ait conscience. Il était comme une bête affamée cherchant inlassablement une proie. Il avait toujours eu la force de tout confiner en lui, mais un jour, il le savait, il n’allait plus pouvoir tenir & ce jour était malheureusement arrivé.

Si Yong Min avait su qu’en venant dans les vestiaires, il s’amenait à sa perte, il aurait tranquillement attendu dans son lit, il ne se serait pas précipité à l’intérieur des vestiaires & il n’aurait pas retrouvé Jin Jung, nu, au milieu de la salle. Sa première réaction fut d’écarter les yeux devant le corps de Jin Jung. Sa seconde réaction fut de pousser un grognement intérieur & inaudible. & sa troisième réaction fut de rester figer devant une telle silhouette. Son cœur semblait paralyser & ne cessait de battre contre sa poitrine. Ses mains devenaient peu à peu moites & son corps semblait être pris par des soubresauts incontrôlables. Il ne savait pas ce qui lui arrivait, il ne comprenait pas son propre comportement si soudain, mais il savait juste que la vision de Jin Jung lui plaisait bien trop pour qu’il puisse en supporter plus. Depuis qu’il avait rencontré le jeune homme, il ne cessait d’être protecteur, de l’éloigner de tous les autres hommes. Il n’aimait pas Jin Jung, ou alors il n’en avait pas vraiment conscience, mais il ne supportait pas l’idée de le voir avec un autre homme que lui. C’était étrange comme réaction, surtout que c’était le premier homme pour qui il agissait ainsi. Yong Min aurait pu se poser des questions, il aurait dû se poser des questions, mais jamais il ne l’avait fait, craignant peut être les réponses à ses propres questions. Il devait tout de même se l’avouer, Jin Jung l’obsédait, jour & nuit. Il ne savait pas si c’était de l’amour qu’il ressentait ou alors une simple pulsion vis-à-vis du jeune homme. Il était comme perdu à chaque fois qu’il pensait & qu’il voyait Jin Jung. Lui qui arrivait tant à se contrôler, il perdait rapidement la notion en compagnie de Jin Jung. Il ne lui avait encore jamais dit & il ne s’apprêtait certainement pas à le faire. Il n’aimait que les femmes, point final. Alors pourquoi devant Jin Jung, il devenait si fébrile ?

Yong Min tenta de détourner son regard du corps de son ami. Il essaya à plusieurs reprises, mais il ne pouvait s’empêcher de revenir sur ce corps si parfait. Jin Jung avait de magnifiques courbes qui pouvaient plaire à plus d’un. Yong Min se pinça la lèvre inférieure. Il ne devait pas céder. Jin Jung était son ami, il était un homme innocent qui n’avait pas besoin de ça. & puis, depuis quand était-il si obnubilé par les hommes, dont lui en particulier. Il allait devenir fou avec tout ça, sauf si c’était déjà le cas. Il prit une profonde inspiration & tenta de se raisonner. Il pressentait qu’il allait faire une bêtise s’il restait une minute de plus ici. En plus, Jin Jung se contrefichait royalement que Yong Min le voit ainsi. Il n’avait pas conscience de ce qu’il faisait endurer à Yong Min. Le coréen aurait pu fuir, immédiatement. Il aurait pu partir & il aurait pu laisser Jin Jung se lavait tranquillement. Mais il n’y arrivait pas. Il n’y parvenait pas pour la simple & bonne raison qu’il désirait bien trop Jin Jung en cet instant précis pour faire taire ses pulsions. Il était irresponsable, il avait perdu l’esprit. Il ne devait pas rester plus longtemps dans les vestiaires. & pourtant, malgré tout ce qu’il se disait, malgré tout ce qu’il essayait de se faire comprendre, il ne parvenait pas à faire le moindre mouvement vers la sortie. Il aurait tant aimé avoir la force de partir, de rentrer dans l’enceinte de l’école & abandonner Jin Jung ici. Mais à vrai dire il ne voulait pas vraiment partir. Il voulait profiter du spectacle & surtout il voulait Jin Jung, pour lui seul. Il ne pouvait plus attendre. Il le désirait, aujourd’hui, dans les vestiaires. Le loup s’était levé & il était déjà trop tard pour reculer.

Soudainement Yong Min se mit en colère. Comme si son côté placide & surpris de tout à l’heure avait laissé place à l’irascibilité. Il avança calmement mais d’un pas lourd vers Jin Jung. Celui-ci semblait bien trop occuper à se laver pour voir le regard que Yong Min avait. Il poussa un soupir.

- Jin Jung. . . .Pars immédiatement t’habiller, s’il te plaît.

Il avait dit ses mots avec une certaine douceur, alors que finalement, il bouillonnait. Brusquement & ne se contrôlant plus, il donna un léger coup de poing près de l’endroit où se trouvait Jin Jung. Un gémissement sortit de sa bouche & il regarda intensément Jin Jung, se rapprochant, sans le savoir, peu à peu de lui. Il l’attrapa par le bras & le plaqua au mur. L’eau l’éclaboussa, mais il ne semblait pas en prendre conscience. Lasse de toute cette agitation en lui, il posa délicatement sa tête sur l’épaule de Jin Jung.

- Vas-t’en. Fuis le plus vite possible. Ou encore une fois, le corbeau va se faire avoir par le renard. Dit-il en un souffle.

Comme le disait si bien Buytendijk, auteur de La Douleur, « Seul notre corps peut nous torturer. »

Il y avait de ces moments où plus rien ne fonctionnait. Ni le corps ni l'esprit ne tendait à s'actionner, et si l'un le faisait, c'était au désaccord de l'autre, menant vers une anarchie totale du mental et du physique, ce qui entrainait généralement un stress chez la personne concernée. C'était purement psychologique, évidemment. Il n'y avait pas choc émotionnel assez fort pour littéralement paralyser une personne, mais le degré de surprise et d'inquiétude qui tordait l'estomac de Jin Jung n'en était certes pas loin. Il faut dire que l'intrusion plutôt brutale de son espace vital était peut-être une raison valable aussi. Difficile de se décider à bouger quand quelqu'un vous plaque contre un mur avant même que vous n'ayez pu articuler un mot pour vous défendre. Et que son corps soit désormais si près, presque collé au vôtre, presque collé au sien, et sa tête sur son épaule, et son souffle contre sa peau humide...c'était troublant. C'était révoltant. C'était...stressant. Ses nerfs lui picotaient dangereusement, tous les muscles de son corps tendu près du point de rupture, prêts à repousser l'intrus si l'envie lui en prenait, prêts à frapper pour résister, n'importe quoi. Mais malgré tout ces signes de tension, Yong Min ne semblait pas avoir l'intention de s'en aller. Et ses mots résonnaient dans sa tête comme la détonation d'un vilain coup de canon, comme le tonnerre d'un orage violent. Sa tête essayait tant bien que mal de faire les liens, un peu trop occupée à songer au corps trop près du sien.

Ce n'était pas très dur à comprendre pourtant. Même s'il ne voulait pas l'avouer, même s'il se refusait à comprendre, il n'y avait pas beaucoup de choix. Y en avait-il seulement plus qu'un? Car si oui, il voulait bien connaître les autres plutôt que de se résigner à choisir le seul qu'il voyait...si son corps lui avait répondu correctement, il aurait immédiatement obéit. Il se serait habillé et aurait fichu le camps à toute jambe. Il n'était pas stupide, les intentions de Yong Min était beaucoup trop évidentes pour être ignorées mais...mais il était curieux. Et inquiet. Et...pourquoi son ami avait-il soudainement décidé, comme ça tout bonnement, de l'attaqué alors qu'il prenait sa douche? Depuis quand le désirait-il ainsi...de cette manière-ci? Des centaines de questions lui passaient par la tête, mais aucune ne valait réellement la peine d'être posée. Voulait-il réellement savoir les réponses, de toute façon? Non. Cela ne ferait qu'augmenter le stress qu'il ressentait déjà à une puissance qu'il aurait préféré ne jamais avoir à subir. Bon stress, mauvais stress, il ne savait pas. Pas plus qu'il ne savait que faire. Le repousser? Le questionner? Lui parler? Obéir? Obéir...ça serait plus facile si l'alternative offerte était possible. Ses vêtements étaient trempés, et peu importe à quel point cette situation dangereuse le troublait, il n'était pas du tout d'accord à remettre ses vêtements froids et humides. Au moins attraper son boxer serait une bonne solution, mais là encore, il lui faudrait repousser l'Ineo qui ne semblait pas décidé à se déplacer de lui-même, pour quelque raison que ce soit. Pourquoi venir s'appuyer ainsi sur lui s'il lui disait -ordonnait plutôt- de partir? Et son corps qui le lâchait totalement, ses bras refusant de se soulever pour éloigner son vis-à-vis, ses jambes ne bougeant pas malgré ses ordres mentaux, comme si son corps avait décidé de faire la grève pour le laisser se débrouiller seul avec son simple cerveau comme outil. Mais d'un autre côté...qui pouvait affirmer que Yong Min le laisserait bien partir s'il tentait de quitter? C'était évident que le rouge ne souhaitait pas son départ. Et que s'il avait été sincère dans ses propos, non seulement il lui aurait laissé le champs libre pour foutre le camps, mais il l'aurait plutôt fait de lui-même avant de se jeter sous la douche pour le coincer contre le mur.

Et puis...s'il partait, il ne pourrait jamais avoir cette fameuse conversation qu'il voulait tant avoir avec son ami. Comprendre son comportement. Le désir n'éclaircissait pas tout, même s'il pouvait en expliquer une bonne partie. Mais...était-il déjà trop tard pour essayer d'arranger les choses? Il avait peut-être donner sa propre tête sur un plateau d'argent sans le savoir en se rendant dans les vestiaires pour se doucher... Mais d'un autre côté...

En était-il vraiment malheureux?

« Y-Yong Min...»Il s'interrompit en se mordant la lèvre inférieure nerveusement, cherchant ses paroles en soupirant légèrement « Tu. Hum. Si tu veux que je puisse m'habiller...il faudrait que tu. Que tu t'éloignes. Non? »

Très brillant...mais il était incapable d'être sec avec son ami. Il n'osait pas lui refuser quelque chose, mais se refusait aussi de le toucher. Qu'est-ce qui arriverait s'il le touchait? L'Ineo était dans un tel état qu'il avait du mal à imaginer ses prochains gestes, ses prochaines paroles, ses pensées. Il avait déjà du mal à le cerner, au niveau comportemental et psychologique, alors dans cette situation, c'était plus que pire. Et, tout pour aider, l'eau qui continuait de couler du pommeau de douche trempait totalement Yong Min. Et Jin Jung, malgré toute sa bonne volonté et les efforts qu'il faisait pour ne pas regarder son interlocuteur, ne pouvait s'empêcher d'observer avec curiosité et intérêt les gouttes d'eau qui coulaient sur son visage, les vêtements humides qui se collaient à ses formes, ses cheveux sombres qui se plaquaient contre sa peau... Il devait se l'avouer, même si cela lui faisait mal; l'Ineo était très beau et, sans aucun doute possible, assez sexy aussi. Mais ce n'était certainement pas le temps de penser à ce genre de truc, c'était beaucoup trop dangereux pour lui de songer à ces choses alors qu'il se retrouvait avec un ami visiblement un peu trop attiré par lui entre les bras. Mais il ne pouvait empêcher son regard de suivre presque avec douceur les contours de l'aîné, l'observant comme pour la première fois, le doute s'insinuant dans son esprit comme une terrible maladie. Et si...et si c'était lui qui avait inconsciemment séduit l'autre? Non...non, il était beaucoup trop jeune pour attirer quelqu'un de cette manière, et encore plus pour jouer à un jeu de séduction involontaire. Et puis il n'était pas très doué dans ce genre d'approche, et surtout trop peu sûr de ses propres charmes pour pouvoir les utiliser. Alors peut-être que... peut-être que Yong Min était tout simplement en. Uh. Il n'osait même pas le penser, tellement c'était stupide. En manque? Et puis quoi encore? Avec le charisme qu'il avait, Yong Min pouvait probablement avoir n'importe quelle fille pour lui, alors pourquoi serait-il en manque? Et encore pire...il croyait bien le rouge hétéro. Ne l'était-il pas? Aux dernières nouvelles, il le proclamait encore, mais c'était...nettement moins certain maintenant. Et il ne pouvait pas dire que Jin ressemblait à une fille. Avec des vêtements, passe encore, parce que la carrure un peu frêle du bleu pouvait, avec beaucoup d'imagination, le faire passer pour une fille -beaucoup, beaucoup d'imagination- mais là, il était sous la douche. Donc nu. Donc...enfin, bref. Il ne restait pas vraiment d'explication logique aux gestes de Yong Min, au final...et le demander lui-même lui paraissait un peu indiscret, voir...déplacé. Même s'il était complètement concerné par la situation, pour une fois...

« Eh...pourquoi tu fais ça? » dit-il, son murmure se perdant presque sous le bruit constant de l'eau éclaboussant le carrelage.

Yong Min n’avait jamais perdu le contrôle de son corps ou de lui-même tout court. Il avait toujours fait preuve d’une parfaite méprise. Il savait se gérer & c’était ce qui était souvent le plus remarquable chez lui, Cette flegmatique constante quoiqu’il arrivait. Maintes fois Yong Min aurait pu perdre son contrôle, céder aux vices de l’impulsion & devenir une personne en proie à des pulsions intenses & ne pouvant y résister. Toutefois, à chaque fois, il arrivait à être le maître de lui-même. Il n’était pas un homme impulsif qui agissait brusquement sans réfléchir. Il avait assisté à de nombreuses bagarres, il avait même été jusqu’à y participer mais jamais, dans ce genre de situation il n’avait perdu totalement le contrôle de son corps. Quant aux scènes où il couchait avec des femmes, c’était toujours lui qui dominé & il avait même tendance à les faire languir profitant pleinement de leurs allégresses. Les femmes ne savaient malheureusement pas contenir leurs envies alors que Yong Min, c’était l’inverse. Personne, jusqu’à maintenant, n’avait réussi à faire de Yong Min une personne incontrôlable. Lui si placide dans toutes situations, il venait de découvrir qu’il pouvait céder subitement aux pulsions que son corps lui dictait. Tout cela, c’était de la faute de Jin Jung, en tout cas, il était en quelque sorte le fautif sans l’être implicitement. Le voir dénudé ainsi, sans rien sur lui pour le protéger des bactéries, sous une douche, en plus, là où les gouttes ne cessaient de parcourir son corps, c’était tout bonnement impossible. Yong Min était fort, mais il avait aussi des limites. Forcément ses envies enfouies en lui-même ressortaient soudainement devant un tel contexte. Il ne fallait pas le blâmer, il était un homme, tout simplement. Il ne comprenait lui-même pas ses gestes, il avait perdu toute notion du temps. Ses oreilles semblaient bourdonner sous le poids de ses propres pulsions. A l’intérieur, il criait à l’aide mais il n’y avait malheureusement aucune échappatoire. Il était face à celui qu’il ne voulait pas devenir. Cet homme attirait par les autres personnes de son genre & qui n’arrivait pas à se contenir devant un tel corps tel que celui de Jin Jung. Il aurait aimé arrêter, il aurait aimé partir, mais c’était comme si faire le moindre mouvement était une chose bien trop physique pour lui. Pourtant, Yong Min n’était pas un freluquet, il avait un physique tel qu’Hercule dans une époque plus moderne. Ce n’était pas comme s’il manquait de muscles ou autres. Il ne pouvait l’expliquer mais il n’arrivait pas à quitter cette proximité qui avait été installée entre son ami & lui. Il semblait même prendre un malin plaisir à rapprocher peu à peu leurs corps qui s’attiraient comme des aimants. Il n’en avait pas conscience & pourtant il ne cessait de restreinte leur éloignement. Pour la première fois de sa vie, Yong Min expérimentait le fait de perdre le contrôle total de son corps & malheureusement, cela était loin de lui déplaire. Il jubilait même au fond de lui-même car il allait enfin savoir ce que les autres subissaient en sa présence.

L’eau ne cessait de couler sur lui, le trempant tellement que finalement ses yeux étaient parsemés de petites gouttes. La tête sur l’épaule de Jin Jung, il ne voulait pas quitter cette position. Le moindre mouvement allait le faire vaciller. Il n’était pas encore prêt à subir ses pulsions. Il tentait de les garder aux plus profonds de son âme, les enfermant dans un coffre, loin de lui, loin de ses yeux. Mais son désir était bien trop fort & il était bien trop tard pour qu’il puisse encore les contenir. Il ne pouvait plus partir, il le sentait. Il n’avait plus assez de courage pour quitter Jin Jung en cet instant précis. Il voulait que cela soit lui qui décide de partir, le laissant ainsi, sous la douche, pour peut-être lui rafraîchir. Quoiqu’au lieu de le rendre plus lucide, l’eau ne faisait qu’accentuer son désir de loup affamé. Ce qui était étrange était que Yong Min n’était pas en quelque sorte en manque. Au contraire, il avait tellement de proie dans son palmarès qu’il ne pouvait l’être. S’il l’avait réellement désiré, il aurait pu passer une nouvelle fois, une nuit torride avec une charmante jeune fille, lui donnant un plaisir tel qu’elle ne l’aurait jamais connu. Sauf que hier soir, il s’était contenté de dormir paisiblement sur son lit au lieu de manigancer son plan de séduction sur une nouvelle victime. Il se doutait bien que son envie d’avoir Jin Jung n’était pas due à un potentiel manque. C’était quelque chose de plus profond, de plus intense. C’était indescriptible mais Yong Min savait que sous cette envie ce n’était pas l’état de manque qui en était la raison principale. Les vraies questions n’étaient pas de savoir d’où cela lui venait, mais plutôt pourquoi maintenant & surtout pourquoi Jin Jung ? Les réponses, Yong Min ne les avait pas, ou en tout cas par maintenant. Il n’arrivait plus à réfléchir correctement. Ses pensées étaient comme bloquées par cette pulsion qu’il avait pour Jin Jung.

Restant dans la même position, Jin Jung l’appela alors, puis il soupira & enfin il parla. Il n’avait pas tort, s’il voulait le laisser libre il devait tout de même s’éloigner. Mais il n’y arrivait pas & c’était particulièrement frustrant pour le jeune homme. Il aurait aimé s’éloigner, de déporter sur le côté pour ainsi laisser Jin Jung partir, pour lui donner le choix. Un choix qui était visiblement déjà pris. Il suffisait tout de même que Jin Jung le repousse, doucement & il pouvait ainsi partir, loin de son loup qui semblait de plus en plus attirer par ce sang chaud. Mais il n’en fit rien. Yong Min ne savait pas s’il devait considérer cela comme une crainte de la part de son ami. Il ne voulait pas lui faire peur, ce n’était pas son intention première. Effrayé son ami était la dernière chose qu’il souhaitait. Il tenta alors de s’esquiver, de partir un peu sur le côté, mais cela accentua encore plus sa pression sur le corps de son ami, qu’autre chose. Son désir ne cessait d’augmenter, atteignant presque le sommet du supportable. Sa chaleur corporelle était de plus en plus intense & son cœur n’arrêtait de tambouriner contre sa poitrine. Il sentait le loup affamé devenir de plus en plus présent, il sentait que tout en lui durcissait, de son pied jusqu’à sa tête, passant par un endroit plus particulièrement propice pour ce genre de raffermissement. C’est alors que Jin Jung profita de ce moment pour lui poser la fameuse question fatidique. Celle qu’il appréhendait déjà & qu’on n’arrêtait pas de le lui demander.

Toujours & encore des pourquoi, comme s’il fallait toujours des explications aux gestes que l’on faisait. Toutes les femmes ne cessaient de lui rabâcher ses mêmes questions « Pourquoi moi ? », « pourquoi es-tu si horrible », « pourquoi avoir abusé de moi pour mieux me jeter », « pourquoi tu agis de la sorte », « pourquoi profiter de ma faiblesse ? ». Elles n’avaient que ça dans la bouche. Perpétuellement des questions où il fallait absolument donner une réponse. A chaque fois, Yong Min trouvait une excuse, minable soit-elle, & elles croyaient toutes en ses saintes paroles. C’était si simple de manipuler les femmes que cela devenait lassant de leur faire croire ce qu’elles voulaient tant entendre. Elles étaient des êtres faibles. Néanmoins, là, il s’agissait d’un homme & surtout, c’était Jin Jung. Que pouvait-il donc bien répondre sans pour autant lui mentir ? Car lui-même, il ne savait pas. Il aurait préféré qu’on réponde à sa place, mais ils n’étaient que deux & par conséquent, personne, autre que lui, ne pouvait donner une réponse à cette question pourtant si anodine. Mais il n’en avait pas la moindre idée, alors il préféra se taire, laissant l’eau refroidir son corps en ébullition. Il releva alors son visage, approchant le sien de celui de Jin Jung.

- Je ne sais pas ; dit-il en un seul souffle. Mais tout ce que je sais, là maintenant, c’est que je te désire d’une façon qui m’est totalement interdite.

Il s’éloigna légèrement de Jin Jung, observant chacun de ses traits. Il eut brusquement un rire nerveux. Il fit descendre l’un de ses doigts tout le long du bras du jeune homme, puis soudainement, il prit sa main dans la sienne. La serrant fermement, il la déposa délicatement sur son jean, là où la bête rugissait.

- N’entends-tu donc pas à quel point ce loup hurle. Il est fourbe & il ne veut qu’une chose à présent, toi.

Il lâcha prise, laissant tomber mollement la main de Jin Jung. Le regard de Yong Min exprimait parfaitement ce désir qu’il essayait tant bien que mal de cacher. Il mit une légère pression entre leurs deux corps, les collants encore & encore. Il n’y avait plus d’espace à présent. Yong Min approcha dangereusement son visage du sien, il fit frôler leurs lèvres, touchant seulement aux extrémités celles de Jin Jung. Puis ses lèvres vinrent délicatement se poser sur les oreilles de son ami & il lui murmura :

- Supplies moi de t’épargner.

Je ne sais pas. Oh, comme il détestait cette réponse. Pour agir, pourquoi le faire, pourquoi céder alors que les raisons nous sont inconnues? Agir sans conscience, se laisser porter par une pulsion, sans idée précise de ce qui nous pousse à se comporter ainsi. C'était digne des idiots, des impulsifs, de ceux ne sachant pas se contrôler. Il n'était pas comme ça. Et il ne savait pas que l'Ineo l'était. Lui qui lui avait pourtant toujours parut en plein contrôle de ses moyens, lui qui lui avait parut toujours si sûr de tout ce qu'il faisait, sans hésitation, sans regret. Il s'était plutôt attendu à une raison douloureuse et sans cœur, comme les raisons qu'il devait avoir pour coucher avec ces filles. «J'en ai envie», «j'ai envie de baiser», «tu es là et j'veux coucher»... limite «pourquoi pas». Mais un «je ne sais pas»... Ce n'était pas tant décevant que troublant. Si Yong Min ne savait pas, qui pouvait donc savoir? Il agissait simplement sur un coup de tête? Sur une impulsion? Sans réfléchir, sans penser aux conséquences, sans craindre le refus ou l'accord? Malgré toutes les questions lui trottant en tête, Jin resta presque désespérément silencieux, sursautant par contre quand les doigts de l'aîné entrèrent en contact avec son épiderme, le faisant frissonner alors que la caresse délicate descendant le long de son bras, puis sa main saisit la sienne avec fermeté. Jin ne comprit pas immédiatement le but de cette action jusqu'à ce qu'il sente le tissu rugueux et humide sous sa paume. Son cerveau bloqua légèrement alors que ses doigts étaient pressés avec douceur contre le jeans, déglutissant légèrement en sentant la chaleur et la dureté à travers le pantalon. Ses joues se colorèrent alors que ses yeux remontaient rapidement jusqu'à ceux de son vis-à-vis, cherchant les réponses dans les iris sombres et dangereuses. « N’entends-tu donc pas à quel point ce loup hurle. Il est fourbe et il ne veut qu’une chose à présent, toi. » Il avait comprit. Il avait comprit! Il ne voulait pas en entendre plus, il ne savait déjà plus que faire, il avait du mal à respirer, il avait du mal à tout saisir, sa concentration se perdant dans les méandres de ces questions qu'il n'osaient pas poser par peur des réponses. Le désir de son ami était presque envahissant, presque consistant. Il pouvait presque sentir son parfum émaner de lui, l'odeur de l'envie et de la luxure, l'odeur de la bête qui cherche à s'assouvir. C'était perceptible, c'était clair, mais comment réagir? Le repousser, s'enfuir? Il ne s'y résolvait pas. Pour une raison qu'il ignorait, juste l'idée de lever les bras pour le pousser le dérangeait. Ses doigts se crispaient sur le mur, la simple pensée de poser ses mains sur ce torse, même dans le but aussi innocent que de l'éloigner de lui, l'effrayait. Il avait peur de céder, peur de faire une bêtise, peur de perdre le contrôle lui aussi. Il n'était pas faible, il savait se maîtriser, il savait gérer ses envies mais...comment se battre face à son propre corps qui lui ne semblait pas disposé à garder le contrôle?

Sa respiration se coupa à nouveau et son corps se tendit contre son gré quand une pression, légère mais bien présente, se fit sentir sur lui. Yong Min, non content de ne pas s'éloigner malgré sa demande, se rapprochait plutôt, leurs corps se rencontrant finalement. Un choc le fit presque sursauter, un certain stress le parcourant des pieds à la tête en l'espace d'une seconde, alors qu'il comprenait qu'il serait bientôt trop tard pour reculer, trop tard pour essuyer cette histoire d'un revers de main en riant nerveusement. Il était désormais le seul à pouvoir tout arrêter, mais trouverait-il la force de le faire? Il y avait déjà peu de chances, mais celles-ci s'amoindrirent d'autant plus en voyant le visage au regard quasi-bestial se rapprocher de plus en plus jusqu'à faire frôler leurs lèvres. Pendant le court instant où cela se fit, pendant les quelques secondes à peine qui furent utilisées pour ce simple effleurement, Jin se surpris à penser vouloir plus. Sa tête se perdait dans le chaos de ses envies contradictoires, mais il en était bien certain; pendant un moment, il avait eut l'envie incongrue que Yong Min, son ami, son protecteur, presque son frère pour lui, que cet homme en particulier pose ses lèvres sur les siennes pour lui voler, pour lui offrir, pour lui prendre, peu importe le mot utiliser, un baiser. Pour l'embrasser véritablement, pas un simple frôlement, ou un souffle fugace, pas un jeu ou une erreur, mais un vrai baiser. Il savait que ce n'était pas le genre d'envie qui l'aiderait à se sauver de cette situation, il savait que ce n'était pas brillant de penser ainsi, qu'il aurait mieux valut que ce touché furtif le dégoûte ou du moins l'embarrasse. Qu'il puisse y trouver une raison pour s'échapper plutôt qu'une raison de céder.

Malgré sa bonne conscience et ses efforts pour maîtriser ses propres pulsions -il avait déjà à gérer celle de Yong Min et il n'était visiblement pas sortit de l'auberge de ce côté- il ne put s'empêcher de devenir légèrement fébrile quand le souffle frais de son interlocuteur vint balayer sa peau humide, tout près de son oreille, avant qu'il ne sente les lèvres se poser directement dessus, ses paroles s'infiltrant dans sa tête comme un véritable coup de tonnerre, leur sens l'électrisant et le terrifiant en même temps.

« Supplies moi de t'épargner. »

Si déjà supplier n'était pas dans ses habitudes, il fallait déjà que l'envie de se faire épargner ne lui vienne au cœur, ce qui n'était actuellement pas vraiment le cas. Il avait beau réfléchir et retourner les mots dans tous les sens pour en trouver un sens négatif, même si la connotation était là, il n'arrivait pas, ou plutôt n'arrivait plus, à trouver le mal dans ce qui se passait. Les conséquences? Il avait beau y penser, que pourrait-il arriver? Les causes? Si Yong Min ne savait pas lui-même, pourquoi aurait-il à y songer, lui? Et puis il les avait ses raisons. L'envie. La tentation. La curiosité, peut-être. Le faiblesse, même s'il ne l'avouerait jamais. Le désir. Le désir, oui... Car si Jin ne voyait rarement ses amis comme des gens désirables, apportant un intérêt plus important à leur amitié qu'à leur corps, ce n'était pas pour autant qu'il était incapable de reconnaître quand quelqu'un lui plaisait, tout du moins physiquement. Et puis même s'il n'y songeait pas vraiment, même s'il se refusait à penser ainsi...il n'était qu'un adolescent. Remettre la faute sur les hormones? Sur son corps en changement? Sur ses désirs inassouvis? Sur son inconscient? Oui, pourquoi pas. Il ne pouvait se juger coupable de grand chose. C'était Yong Min qui l'attisait, qui volait son attention, qui attirait son regard, qui provoquait son envie, qui le forçait à jeter un œil totalement nouveau sur lui, sur son corps, sur ses gestes. Et même s'il n'était pas certain de ce qu'il faisait, même s'il ne savait pas où ça le mènerait, et même s'il songeait au danger que provoquerait la situation, il ne put empêcher ses mains d'agripper le tissu trempé de son haut, même s'il résista à l'envie de l'attirer plus près encore, et il ne put empêcher les mots de quitter ses lèvres, même s'il les garda presque silencieux.

« Et si je n'ai pas envie que tu m'épargnes..? »

Le corps était quelque chose qui agissait régulièrement seul, sans que l’on ne puisse avoir la maîtrise. Le corps était certainement la seule partie que l’Homme avait du mal à contrôler. Ses émotions, ses sentiments étaient des choses qui semblaient bien simples face au corps de l’être humain. Le corps était malheureusement la faiblesse de tout humain. Jusqu’à maintenant, le corps de Yong Min avait été considéré plus comme un atout qu’un inconvénient. Sa musculature lui avait permis d’amener d’innombrables femmes dans son lit & de rendre leurs nuits, l’une des plus merveilleuses. Un homme musclé pouvait donner un plaisir intense à celle qui le désirait, c’était indéniable. Personne ne pouvait contredire de tels propos. Forcément, Yong Min savait s’y faire, mais seulement dans un lit. Il fallait avouer qu’il n’avait pas encore expérimenté d’autres lieux adéquats pour aller au plaisir interdit, mais il comptait y remédier car pour lui seule l’expérience comptait vraiment. Il avait déjà touché des femmes venants de plusieurs pays, il ne lui manquait plus que de constater quel endroit était préférable pour ce genre de distraction hormonale. Un détail tout de même important dans ce contexte ci, Il n’avait pas non plus encore touché au corps masculin & pour maintes raisons. Mais il semblait qu’aujourd’hui était un jour particulier & il allait peut être avoir la chance de parcourir le corps d’un homme, autre que le sien bien sûr. Jin Jung allait sûrement être sa proie pour cette expérience bien particulière. Etrangement, Yong Min ne voulait pas que Jin Jung soit celui qui allait subir ses envies, il aurait certainement préféré un autre homme. Il ne fallait pas se méprendre, Jin Jung était totalement attirant & peut être que le problème se posait justement là. Depuis un certain temps, Yong Min avait ressenti ce sentiment envahissant qui était le désir profond ne pouvant encore intégralement s’assouvir à chaque fois qu’il était en compagnie du jeune homme. Le regard de Yong Min se posait sur d’autres hommes, mais c’était sur son protégé qu’il avait jeté son dévolu. Au départ, il avait littéralement ignoré les menaces de son corps, ne se doutant pas qu’un jour il allait provoquer un bouleversement & à présent, il ne pouvait plus les nier, c’était trop douloureux. Tout son corps semblait crisper sous le poids de la tentation. Il savait qu’il ne pouvait plus se contenir & pourtant, il tentait de se raisonner, en se disant que Jin Jung était un être tout à fait innocent, qu’il ne méritait pas une telle action & puis il avait comme le pressentiment que s’il le faisait en ce lieu avec Jin Jung, leur relation allait peu à peu se transformer. Yong Min n’était pas devin, il ne savait pas ce que l’avenir lui réservait, mais au fond de lui-même, il savait que s’il prenait Jin Jung par le corps, il y allait avoir quelque chose de tragique, que les représailles allaient être conséquentes. Il se trompait peut être, après tout, il ne voyait pas ce que la vie lui réservait mais il savait qu’un mur allait se former. Pour la première fois, Yong Min avait peur de l’avenir. C’était assez inexplicable car lui-même n’arrivait pas à comprendre totalement pourquoi il avait ce genre d’angoisse. Les mots semblaient fuir sa bouche, son cerveau, son esprit. C’était à la fois inquiétant & poignant. Aller vers l’interdit, vers quelque chose que l’on sentait intrépide était pour Yong Min tout sauf une raison d’arrêter brusquement.

Les mots ne suffisaient plus pour exprimer tout ce que Yong Min ressentait près du corps de Jin Jung. Il avait donc décidé de faire quelques petits frôlements pour rendre la chose encore plus saisissante. Yong Min voulait que Jin Jung lui demande de le laisser, de partir. Il savait que même s’il lui demandait, il n’allait pas se déporter sur le côté, il était bien trop tard, néanmoins, c’était comme s’il pouvait être soulagé si Jin Jung lui implorait une telle requête. Il attendit donc patiemment que celui-ci lui fasse un signe, qu’il prononce les mots qu’il voulait entendre. Il savait que ce que Yong Min allait faire était mal, en tout cas s’il le faisait, alors forcément, il préférait avoir le consentement de Jin Jung ou alors sa désapprobation. Yong Min n’était pas un violeur, certes il aimait le goût de la luxure, mais il n’allait certainement pas jusqu’à violer une personne sans que celle-ci ne soit d’accord. Il était peut-être un Ineo mais il n’était pas totalement fou & puis il savait que s’il violait Jin Jung en cet instant précis, il allait le regretter amèrement. Par conséquent, il ne pouvait agir de la sorte. Il était totalement lucide. Il perdait peut-être le contrôle de lui-même mais jusqu’à un certain point. De toute façon, si une personne l’apprenait, il allait avoir de sérieux problèmes avec l’école. Yong Min réfléchissait toujours aux conséquences, même si pour le moment il avait un peu de mal à se concentrer sérieusement. Il appréciait d’être à Akiwa & il ne voulait probablement pas rentrer chez lui. Il était hors de question qu’il retourne dans sa maison, chaleureuse soit-elle. Il n’avait pas envie de se faire réprimander par ses parents, surtout son père. Il fallait savoir que dans sa famille la bisexualité était totalement punie, la sanction était le plus souvent abominable. Yong Min en savait quelque chose car son cousin était malheureusement homosexuel & quand sa famille avait appris la nouvelle, elle avait durement sévi & pour cause, Yong Min n’avait plus revu son cousin depuis le jour où il était rentré chez lui pour s’expliquer. Il ne voulait sûrement pas subir les mêmes atrocités. C’était la raison pour laquelle, même si Yong Min désirait Jin Jung, il n’allait pas lui forcer la main. Pour lui, Jin Jung allait lui demander de l’épargner, il allait tenter de fuir, de partir loin de l’Ineo, ce qui était tout à fait compréhensible. Yong Min n’allait guère lui reprocher sa fuite précipitée s’il en faisait une. Il ne pouvait en tenir rigueur surtout que Yong Min était le seul fautif & Jin Jung la seule victime.

Yong Min fut surpris quand Jin Jung plaça ses mains sur son tee-shirt, s’accrochant presque à lui. Il ne s’était pas attendu à un tel geste, à une telle situation. Il avait pensé que Jin Jung allait fuir & non pas rester près de lui, de cette manière. Il avait du mal à comprendre pourquoi Jin Jung réagissait de la sorte. Peut-être que lui aussi avait ce désir d’unir leurs corps. Peut-être que finalement il ne voulait pas s’éloigner de Yong Min. Le coréen ne comprenait pas grand-chose mais cela lui fait plaisir de voir que Jin Jung était tout aussi attiré par son corps. C’était comme s’il avait gagné quelque chose de précieux. Il eut un léger sourire sadique quand Jin Jung lui dit qu’il n’avait pas envie d’être épargné par lui peut être. Il était vraiment trop tard à présent pour reculer, & Jin Jung venait de les amener tous les deux vers une descente aux enfers. Finalement le Muneo était loin d’être celui que Yong Min aurait cru, en tout cas, son côté innocent venait de totalement disparaître. Jin Jung était un petit malicieux, un petit escroc. Tout le monde, à première vue, pensait que Jin Jung était comme une sorte d’enfant, qui ne savait strictement rien de la vie alors qu’en fin de compte, il était loin d’être le petit garçon que tout le monde voyait en lui. Dans ces vestiaires, Yong Min avait découvert un Jin Jung beaucoup moins sain qu’il aurait pu l’imaginer. Son protégé avait pris son envol vers le monde des adultes & ce n’était pas pour déplaire. Jin Jung était encore plus désirable ainsi. C’était assez étrange de penser cela, mais c’était le cas. Yong Min se sentait de plus en plus fébrile & sa bête ne cessait de crier famine. Après les paroles de Jin Jung donc, il eut un petit rire sournois, presque machiavélique. Il posa ses deux mains aux extrémités de la tête de Jin Jung & l’observa longuement, dans les yeux.

- Je ne suis pas certain que la meilleure solution ait été de prononcer de tels mots. Désolé, mais tu as perdu ta seule chance de te libérer de mon emprise. A présent, plus rien de m’arrêtera !

Yong Min ne disait pas cela d’un ton menaçant, quoique ça l’était légèrement. Mais à vrai dire, il lui annonçait juste que sa fin était proche & que plus rien n’allait pouvoir empêcher Yong Min de faire ce qu’il voulait à tout prix exécuter. Délicatement & rapidement, il enleva son tee-shirt, se retrouvant pour le moment juste torse nu. Il pouvait à présent arborer sa magnifique musculature qui en époustouflait plus d’une ou plus d’un, tout dépendait. Il se mordilla la lèvre inférieure, à cause de l’eau froide qui perlait sur son corps. Il revint coller son torse mouillé contre celui de Jin Jung & s’approcha doucement du visage de Jin Jung. Il fit le contour des lèvres de Jin Jung avec un de ses doigts, allant de droite à gauche, puis de gauche à droite. Il regarda en même temps Jin Jung & lui fit un bref sourire.

- Tu sais que tu as toujours animé mon corps. Mais aujourd’hui mon corps tout entier est bien plus vif que les autres fois. Nous serons damnés à vie pour avoir goûté à la débauche.

N’attendant pas autre chose, Yong Min attrapa violemment les lèvres de Jin Jung & l’embrassa de manière bien plus fougueuse qu’à l’ordinaire.

Il aurait dû s'y attendre, il aurait dû pouvoir prévoir ce qui allait se produire. Mais malgré tout, son cerveau beaucoup trop perturbé ne pu l'empêcher d'être surpris par les actions un peu soudaines du rouge. Non pas qu'en soit elles étaient dérangeantes, du moins jusqu'à présent, mais il n'arrivait plus à suivre le fil plutôt simple pourtant de la situation. La logique voulait que ce soit ce qui allait arriver, et Jin était une personne très logique. Normalement, il aurait donc pu prédire avec facilité les prochaines actions de son interlocuteur, mais cette fois, c'était comme si toute pensée avait été balayée efficacement de sa tête, ne laissant qu'un vide, un véritable néant ne servant qu'à emmagasiner des informations sensorielles et les augmenter de façon exponentielle afin que chaque son, chaque image, chaque toucher, chaque goût et chaque odeur ne paraisse plus utopique que réel. C'était à la fois irritant et grisant, cette façon de tout percevoir de manière exacerbée. C'était un peu perturbant, cet état de relâchement mental presque effrayant pour quelqu'un d'aussi réfléchi que lui, cela le déstabilisait grandement mais il l'appréciait en même temps. Appréciait beaucoup, en fait, alors que ses yeux traînaient avec intérêt sur le torse nouvellement mis à nu par son propriétaire. Et il sembla que lorsque ledit torse toucha le sien, la chaleur en émanant était décuplée. Ou bien sinon l'Ineo devait être fiévreux, car de ce qu'il ressentait, Jin aurait bien pu juger la température du rouge se situant nettement au-dessus de la limite santé. Mais il se doutait bien que ce n'étaient que ses sens un peu trop accru qui lui jouaient des tours. Ses doigts se serrèrent légèrement alors que son visage se rapprochait du sien, un doigt se posant sur ses lèvres, les caressant avec une douceur qu'il n'aurait pas soupçonné de la part du rouge. Il n'osa pas protester ni articuler un mot, le fixant sans répondre à ses paroles. Le sourire qui étira les lèvres de son vis-à-vis ne lui inspirait pas vraiment confiance, mais ne provoquait pas non plus de peur en lui.

Un petit halètement surpris passa les lèvres de Jin quand les mots de Yong Min se heurtèrent à ses tympans, lui faisant comprendre que les actions du rouge cesseraient d'être innocentes. Il n'eut même pas le temps de répondre ou de commenter, une pression brutale, passionnée et ardente, coupant tout son pouvant s'échapper de ses lèvres à la source. Il ne put empêcher ses yeux de s'agrandir un peu sous le choc, peu habitué de sentir autant de fougue dans un simple baiser, autant de désir dans de simples contacts, autant d'envie dans de simples paroles. Bon, il n'était pas spécialement expérimenté dans ce genre de situation il fallait dire. Donc peu de comparaison à faire, c'était un fait. Alors dans un sens, peut-être était-ce seulement normal, et peut-être cherchait-il un peu trop loin le sens de tout ce qui se passait. Après tout, malgré son absence d'activité cérébrale pratiquement complète, son inconscient tentait toujours de comprendre et d'analyser. Par habitude ou par réflexe, il ne savait pas, mais il sentait très bien les informations se caser dans le fond de son esprit. Il les évaluerait probablement plus tard, quand sa cervelle accepterait de se remettre en marche. Après que beaucoup trop de choses ne se soit passée, sûrement. Quand il commencerait à songer aux conséquences, quand il penserait avec plus de lucidité à ce qu'il venait de faire. À ce qu'il allait faire. Parce que même si cela ne passait pas vraiment par son esprit au moment même, il était certain qu'à la tournure que prenait la situation, il était pratiquement impossible de croire que leur relation resterait la même. Autant cela l'importait peu à l'instant, autant cela l'effraierait plus tard. Car il ne s'agissait pas de n'importe quelle personne à qui il offrait simplement une chance de toucher son corps, il ne s'agissait pas d'un inconnu qui profiterait d'un état second dû à l'alcool ou à une quelconque autre substance pour l'approcher. Il agissait en parfaite connaissance de cause, et avec un de ses proches amis. Avec son protecteur. Avec quelqu'un à qui il avait offert sa confiance.

Confiance, justement. Devait-il se sentir trahi? Devait-il percevoir un motif caché derrière les actions passées de Yong Min? Depuis quand ce désir le rongeait-il? Peut-être que tout ça n'était qu'une grosse comédie...mais il était trop tard pour y penser. Il ne pouvait même plus y penser. Tous ses sens et ses pensées ne voguaient qu'en une direction unique; le corps de pressant contre le sien, le collant un peu plus contre le carrelage froid du mur, et les lèvres qui embrassait les siennes. Il ne pensait qu'au désir qui envahissait son esprit et il ne pouvait en faire autrement. Il ne pensait qu'à ses propres mains qui, sans son consentement, s'étaient glissées avec prudence et hésitation sur les épaules de Yong Min. Il ne pensait qu'à la peau chaude sous la pulpe de ses doigts. Au contact entre leurs torses. Aux lèvres exigeantes qui pressaient les siennes, demandant une réponse qu'il donna sans résister. Lui était-il encore possible de refuser quelque chose à l'Ineo?

Évidemment, la bouffée de chaleur qui lui était montée à la tête et avait tout balayé finit par se calmer et redescendre, redonnant un minimum de lucidité à l'octopus qui ne demandait que ça. Son cerveau se remit en marche, bien que de manière extrêmement lente, et il put enfin songer à autre chose que ses perceptions physiques. Dans sa tête, une centaine de scénario des plus diversifiés -et divertissants- se jouèrent pour tenter de prévoir ce qui allait suivre. Évidemment, il était probablement loin de la vérité, ou du moins pas exactement dessus, mais cela lui éviterait les plus mauvaises surprises. Un peu plus conscient de ses actes, il ne repoussa pas pour autant son ami, pensant plutôt à profiter de la situation plutôt que de tout transformer en un véritable cauchemar. Plutôt que d'essayer de raisonner le rouge, il tenta de se déraisonner lui-même. Faire glisser ses mains sur sa peau en descendant ses doigts dans son dos pour rapprocher son corps du sien. Répondre au baiser avec plus de passion, mais sans trop en mettre. Il n'était tout de même pas celui qui allait poussé cette situation plus loin, ça serait s'offrir sur un plateau d'argent alors qu'initialement, ce n'était pas lui qui avait déclenché ce qui allait se produire, ou plutôt ce qui se produisait au moment même. Il ne pouvait ignorer que malgré son refus de se mettre la faute dessus, il n'avait pas résisté suffisamment, voir pas du tout, ce qui lui donnait quand même une part de culpabilité. Mais devait-il réellement se plaindre? Il n'était certainement pas dans une situation désagréable, ni forcée, ni violente, ni douloureuse -du moins pour le moment-. Alors autant bien se concentrer sur le bon de ce qui arrivait plutôt que d'être négatif...surtout que la débauche lui paraissait très intéressante depuis quelques temps.

Yong Min avait perdu la tête ou alors il n’était pas vraiment lucide. Il n’y avait que cela comme explication pour justifier son geste vis-à-vis de Jin Jung. Yong Min ne pouvait pas réagir de la sorte, par simple envie, car de un il aimait seulement les femmes & de deux, il n’était pas attiré par les hommes. Les hommes ce n’était que pour les faibles, ceux qui se faisaient jeter par les femmes & qui se reconvertissaient dans la voie. Hors même si Yong Min pensait cela, il était bel & bien intéressé par le même sexe que lui. Il pouvait rassurer toutes les femmes du monde, il n’était qu’un charlatan qui faisait croire aux femmes qu’il n’aimait qu’elles, alors que les hommes occupaient une place toute aussi importante. Yong Min n’avait sûrement pas prévu de se retrouver dans une telle situation, en plus, avec celui qu’il tentait de protéger. Etait-il un si mauvais protecteur pour faire subir à Jin Jung ce que les autres hommes lui faisaient éprouver & qu’il n’appréciait pas forcément ? Ou était-ce le simple fait qu’il avait toujours pensé à être à la place de ces autres hommes & que cela le frustrait fortement à l’idée d’être le seul à être privé de Jin Jung, le seul à ne pas pouvoir le toucher comme il le désirait ? C’était probablement un mélange des deux & ça, Yong Min en avait pleinement conscience. Il s’en voulait déjà d’être un si pitoyable gardien qui n’arrivait même pas à protéger une simple personne. De toute manière, le rôle d’ange-gardien n’allait vraiment pas avec Yong Min car il n’avait pas le tempérament, ni la tête à avoir un tel statut. Il devait laisser la place à une autre personne qui saurait mieux défendre Jin Jung, que lui-même, mais d’un côté, il voulait être le seul à avoir cette fonction & il savait pertinemment qu’il n’allait laisser personne la chance d’être aussi proche de Jin Jung. Ce n’était pas de la jalousie, en tout cas pas encore, c’était juste de la possessivité, ce qui revenait, certes, à de la jalousie excessive. Yong Min était finalement un ange gardien déchu qui gardait tout de même son poste.

Quand les lèvres de l’Ineo atteignirent celles du Muneo, une sorte de frisson parcourue son échine & ses lèvres se firent de plus en plus insistantes, voir brûlantes d’envie. Son souffle devint de plus en plus saccadé & sa chaleur corporelle augmenta encore plus. Même la fraicheur de l’eau qui coulait sur son torse n’arrivait pas à assainir son corps entier. Ses pensées ne cessaient d’avoir des pensées particulièrement saugrenues & son cœur ne cessait de battre à une allure affolante contre sa poitrine. Tout cela, c’était dû aux sensations que son corps transmettait à son propre cerveau qui n’avait aucune trêve depuis un moment & qui avait même du mal à fonctionner correctement. C’était la première fois que Yong Min embrassait un homme de cette manière, à vrai dire, c’était la première tout court que son baiser était aussi bestial. Il fallait avouer que les pulsions du jeune homme étaient anormalement élevées par rapport aux fois où il se trouvait avec d’autres personnes, principalement des femmes. Son baiser n’avait rien de romantique, ni d’amoureux, c’était quelque chose de plus fort, quelque chose que l’Homme lui-même ne pouvait pas comprendre ou alors, il avait énormément de mal à saisir le sens de toute cette mascarade. Ce n’était pas simple pour Yong Min qui n’était pas habitué à ce genre de scène particulièrement torride, avec un homme surtout. Yong Min savait que ses actes allaient les mener à une perte considérable. Il savait & il pressentait qu’une rumeur allait circuler sur lui & Jin Jung, même s’il espérait fortement que personne ne soit au courant de cette histoire, car cela allait nuire à sa réputation & marquer un tournent dans sa vie privée. Mais à ce stade, il ne pouvait pas tout arrêter, il n’avait plus la force de laisser Jin Jung s’en allait, il ne voulait pas fuir, il ne voulait qu’une chose, que Jin Jung soit sien, physiquement parlant, pendant ce lapse de temps. Le prédateur, sympathique soit-il, ne pouvait en aucun cas laisser l’une de ses proies s’en fuir dans la nature, ou encore, n’en prendre qu’une seule partie & abandonner le reste sur le sol. Il devait absolument tout déguster, apprécier chaque partie & finalement ne plus rien renoncer. C’était exactement le cas pour Yong Min. A présent, les choses avaient bien trop évolué, & tel un prédateur, il ne devait & ne pouvait pas laisser sa proie partir aussi rapidement. Il était un prédateur redoutable & par conséquent, sa proie ne pouvait se libérer de son emprise en un simple claquement des doigts, c’était tout bonnement inconcevable.

La langue de Yong Min rejoint celle de Jin Jung. La caressant doucement mais de manière passionnée, Yong Min fit glisser ses mains jusqu’aux fesses de Jin Jung. Il s’attarda légèrement sur celles-ci, tout en offrant à Jin Jung un baiser emporté. Ses lèvres ne cessèrent pas de faire leur danse incessante, quant à ses mains, elles attrapèrent fermement les fesses de Jin Jung, tout en continuant à les peloter. Le désir de Yong Min devenait de plus en plus fort au fil des secondes & cela devenait même incontrôlable, quoique ça l’avait été depuis un moment. Il sentit les bras de son ami sur sa peau & il se rapprocha subitement de Jin Jung, sans avoir fait le moindre mouvement lui-même. Yong Min fut surpris de voir que Jin Jung ne le repoussait guère, même pire, il répondait à son baiser de façon encore plus ardente que lui. Ce n’était pas bon signe tout ça, en tout cas pour Jin Jung. Cela était presque une demande pour Yong Min ou encore une approbation. Ce n’était franchement pas pour le déplaire. Il ne pouvait nier le fait que cela l’excitait encore plus & qu’il sentait le loup se tendre de plus en plus, jusqu’à atteindre sa taille presque habituelle dans ce genre de contexte. Le souffle vint à manquer à Yong Min & il dût arrêter leur baiser. En s’éloignant des lèvres de Jin Jung, il les mordilla délicatement & un peu de sang coula sur ses lèvres, rendant le baiser un peu plus amer. Il lécha du bout de ses lèvres le léger filet de sang qui coulait & s’empressa de passer sa propre langue sur ses propres lèvres. En un court instant, il réussit à enlever le reste de ses vêtements qu’il portait, c’était à dire son jean & son caleçon. Rapidement, il se retrouva aussi dénuder que Jin Jung. Il n’y avait plus de barrière entre eux, c’était terminé & le « jeu » pouvait enfin commencer, réellement. Il plaqua les deux bras de Jin Jung contre le mur & lui dit d’un ton presque sarcastique.

-Tu ne peux plus reculer. Je t’ai laissé ta chance, tu ne l’as pas prise, à présent, tu es à moi, que tu le veuilles ou non.

Il prit avec force l’un des bras de Jin Jung & le plaça juste au niveau de son sexe. Il saisit l’oreille du bleu entre ses lèvres & lui susurra.

-Fais-le !

Il n’était pas bien compliqué de savoir ce que le rouge désirait, il fallait vraiment être débile pour ne pas comprendre. Un idiot pouvait comprendre & il n’y avait pas pire qu’un idiot. En même temps qu’il prononçait ses mots, Il pencha son visage vers le cou de son ami & y laissa sa marque en lui faisant un suçon. Un léger grognement sortit de ses lèvres comme si le loup, affamé, se trouvait devant un succulent repas.

Son corps commençait à s'échauffer. Bien que cela soit considéré comme normal dans ce genre de situation, Jin ne pouvait s'empêcher de trouver cela gênant. Il n'avait jamais réellement éprouver de désir au subit pour quelqu'un. Désir de longue durée, il connaissait. Vouloir quelqu'un pendant un certain moment, mais finir par perdre son intérêt, il connaissait aussi. Mais il n'avait jamais cru que son corps se mettrait dans un tel état face à quelqu'un à qui il n'avait jamais pensé de cette manière, qu'il n'avait jamais envisagé de toucher ainsi, et même s'il pouvait avouer sans problème à voix haute que l'Ineo était très beau, il pouvait aussi dire tout aussi sincèrement qu'il n'avait jamais eut de pensées ludiques à son égard. Et pourtant, il se retrouvait là, coincé contre le mur des douches du vestiaire, complaisant sous les mains de son protecteur, à l'embrasser comme s'il n'avait voulu que de ça toute sa vie. Évidemment, ce n'était pas le cas, car il n'avait jamais voulu de ce genre de chose avec lui avant, mais dans sa tête, cela paraissait tellement bien, tellement... normal qu'il ne pouvait penser autrement. Mais bien évidemment, il y avait une limite a ce qu'il pouvait considérer de normal. Et s'il avait encore quelque chose à dire dans toute cette histoire, c'était bien qu'il ne trouvait définitivement pas ça normal qu'un ami touche les fesses de l'autre. Bon ok, il n'était pas stupide au point de ne pas savoir comment ça se passait lors de rapports sexuels, et puis ce n'était pas comme si. Bon. Mais il devait avouer qu'il ne s'y attendait pas vraiment de la part de Yong Min, même si ses intentions étaient pourtant plus que claire concernant ce qui allait se passer. En fait, il tentait de s'attendre à tout, mais chaque nouveau geste, chaque mot, chaque pensée semblait tout à faire surprenante et il était dans le noir total concernant ce qui allait pouvoir se passer dans la minute qui suivait. Il ne pouvait que recevoir et profiter, et surtout essayer d'arrêter de trop réfléchir et de juste se laisser aller. Évidemment, ce n'était pas bien facile pour lui qui avait été toute sa vie habitué à analyser chaque situation, mais les doigts fermes et sans-gênes semblaient bien décidés à lui faire oublier tout ce qui ne concernait pas l'Ineo se trouvant face à lui. Et ce n'était pas spécialement pour lui déplaire, malgré ses quelques résistances mentales un peu faiblardes.

Le baiser lui faisait tourner la tête et le fait que son apport en oxygène avait diminué de beaucoup y était peut-être pour quelque chose. Mais évidemment bien trop emporté par les sensations, il ne prit pas la peine de couper lui-même l'embrassade, plutôt occupé à découvrir le dos de son ami du bout des doigts, chose qui lui semblait beaucoup plus intéressante qu'une simple bouffée d'air. Heureusement pour lui -et son cerveau, qui même si inutile sur le moment lui servait beaucoup dans d'autres situations-, Yong Min eut la brillante idée de se reculer pour leur laisser un temps de répit. Jin ne réagit pas vraiment quand les dents du rouge s'attaquèrent à ses lèvres, un peu trop fort pour la peau fragile qui s'écorcha sans mal. La douleur était si minime par rapport à ce qu'il ressentait autre part qu'elle passa sans même un sursaut, et le goût un peu métallique, qui atteignit sa langue lorsqu'il s'humecta les lèvres à la suite du passage de la sirène sur celles-ci, lui importa bien peu. De toute façon, il avait autre chose à penser à ce moment-là, comme le spectacle de son ami qui se dénudait plutôt rapidement pour quelqu'un qui portait des vêtements collés au corps par des litres d'eau. La pratique, peut-être? Ou bien le désir donnait des ailes. Et de l'habileté. Allez savoir, ce n'était pas comme si Jin avait déjà tenté de se dénuder lui-même lorsqu'il était excité. Soit il l'était déjà, soit...enfin. Dans ce cas-ci, il pouvait remercier la douche de ne pas avoir à le faire. Quoi que si ça n'avait pas été de ladite douche, il n'aurait pas eut besoin de se dénuder en aucun cas; Yong Min ne lui aurait certainement pas sauter dessus ainsi s'il avait été couvert jusqu'au cou et surtout couvert de boue comme il l'était. Quoique...il ne pouvait pas en être sûr, hein. Il eut à peine le temps de remonter ses yeux sur le visage de son ami que celui-ci c'était rapproché de lui de nouveau et avait saisit ses bras pour les plaquer au mur, le faisant sursauter légèrement. Il ne s'attendait pas à ça; certes, il ne s'attendait plus à rien, tellement son cerveau refusait de coopérer, mais chaque geste un peu plus brutal, un peu plus contrôlant, le stupéfiait un peu plus, mais, il devait se l'avouer, l'excitait un peu plus aussi. Son souffle se fit un peu plus chaotique, pas totalement, mais certainement plus rapide, quand les mots pleins de possessivité aux intonations presque cyniques frappèrent ses tympans, les imprégnant de leur signification. «Tu ne peux plus reculer. Je t’ai laissé ta chance, tu ne l’as pas prise, à présent, tu es à moi, que tu le veuilles ou non.» Ne pas le vouloir? C'était désormais presque impensable. Il ne savait pas si sa tête avait eut un quelconque choix dans toute cette histoire, si son esprit avait véritablement céder ou s'il n'y avait jamais eut que son corps pour décider de ce qui allait se passer. Il sentait bien que ses faibles barrières de résistance futile étaient tombées, mais avaient-elles seulement servie à quelque chose? Ou bien tout refus possible s'était-il effacé au moment même où le corps de l'Ineo avait effleuré le sien? Il pouvait bien maudire sa faiblesse, parce que c'était probablement ce qu'il était, face à son propre corps. Lui qui croyait avoir un certain pouvoir sur ses envies, il se prenait une porte au visage clairement avec cette histoire. Mais ce n'était certes pas pour lui déplaire, malgré tout. Au moins, il y avait un certain réconfort à se dire qu'il ne cédait pas face à n'importe quel individu, mais bien face à quelqu'un envers qui il éprouvait au moins de l'amitié, et à qui il faisait suffisamment confiance. C'était rassurant... un minimum du moins.

Un autre sursaut, un peu moins apparent celui-là, le secoua quand un de ses bras fut tiré du mur et ses yeux s'ouvrirent un peu sous la surprise quand il sentit l'endroit exact où le rouge avait décidé de guider sa main. Il l'avait fait quelques minutes plus tôt, mais il avait alors encore ses vêtements, et Jin se disait que la légère gêne qu'il avait éprouvé à ce moment là n'était rien comparé à celle qui lui faisait chauffer les joues maintenant, les teintant d'un rouge soutenu, alors que ses doigts effleuraient le membre tendu de Yong Min. L'ordre de ce dernier était clair et le muneo ne pouvait certes pas jouer les imbéciles en l'ignorant ou en faisant mine de ne pas comprendre. Ses dernières pensées embarrassées s'effacèrent par contre rapidement lorsqu'il sentit le léger tiraillement au niveau de son cou, comprenant très bien ce que signifiait cette légère sensation. Le grognement animal qui accompagna le suçon le fit frémir et il ferma les yeux, le vide se faisant de lui-même dans son esprit alors que ses doigts le touchaient enfin concrètement, glissant autour de son membre sans plus d'hésitation, explorant avec une sorte de curiosité malsaine la texture de la peau brûlante.

Les Hommes n’avaient pas conscience que le désir sexuel était une chose particulièrement douloureuse & éprouvante. L’envie était une chose qui prenait depuis le ventre & qui arrivait jusqu’au cerveau. Elle se faufilait discrètement dans le corps & ne laissait aucune chance à celui qui subissait. Elle était fourbe & machiavélique. Elle se contrefichait bien des conséquences qu’elle pouvait avoir, elle n’avait que faire de savoir qui était la personne pour qui l’Homme allait avoir des pulsions. Elle ne pensait qu’à elle & à assouvir ses propres désirs. L’envie avait des envies en contradictions avec les principes de l’Homme. C’était affreux de se dire que malgré le fait que la personne ne souhaitait pas y céder, elle était comme manipulée par l’envie qui lui susurrait des mots sournois & immoraux & qui la poussait ainsi à agir de manière à bafouer ses propres résolutions. L’homme était un appât qui n’avait pas assez d’intelligence pour se sortir du piège tendu par l’envie. Il était faible & même la personne la plus forte physiquement ou encore la plus savante, ne parvenait pas à se sortir des griffes de l’envie. C’était le sort de chaque homme, ils étaient tous piégés & jamais ils n’allaient pouvoir s’en sortir. Certains pensaient avoir fui cette envie si attrayante, mais ce n’était qu’un mirage, une pure utopie. Personne ne pouvait échapper à l’envie. Elle était bien trop présente, bien trop perfide pour parvenir à s’échapper de son emprise. Il fallait vivre avec & l’accepter car elle était beaucoup moins douloureuses quand on ne la résistait pas ou alors légèrement. Il était donc préférable pour tout être d’accepter volontairement cette envie si ardente. Si une personne ne voulait pas se brûler les ailes, elle avait tout intérêt à suivre cette procédure & ne pas se battre pour quelque chose qui allait être certainement fatale.

Yong Min avait beau contenir toute son envie pour Jin Jung, il avait énormément de mal. Il suffisait de le voir agir avec celui-ci & il était simple de comprendre que le coréen ne s’y prenait pas de la même manière qu’avec ses autres conquêtes. Il était plus délicat, plus patient, plus soucieux, plus réticent mais il était aussi beaucoup plus exacerbé & son corps le tiraillait beaucoup plus avec le Muneo. Yong Min n’aurait jamais cru possible qu’un jour il allait être autant attiré par un homme tel que Jin Jung, surtout que là, il allait contre les règles judiciaires. C’était à dire qu’il faisait presque du détournement de mineur & si cela arrivait jusqu’à aux oreilles des juges ou autres personnes influentes, il était certain de se retrouver devant une cour, à plaidoyer. En agissant de la sorte avec Jin Jung, il s’enterrait dans les abîmes de l’enfer & il n’allait jamais retrouver la voie de la raison. Il ne savait pas ce qui allait se passer s’il allait jusqu’au bout avec Jin Jung, comment leur relation allait finir, il ne savait rien du tout mais au fond il jubilait à l’idée de ne pas savoir & surtout d’enfreindre des règles importantes. Il savait que son lien avec Jin Jung allait radicalement changer avec cette scène particulièrement dense & il craignait fortement les conséquences, mais d’un côté, son envie primait sur sa conscience. Il ne pouvait pas mentir en disant que son baiser avec Jin Jung juste avant ne l’avait pas touché, dans le sens où il avait été encore plus tendu. De plus, en plaçant ses lèvres sur le cou du jeune homme & en lui aspirant sa peau, son odeur, son envie ne faisait qu’augmenter jusqu’à arriver à un sommet où il ne pouvait plus reculer. Un frisson de plaisir venait de parcourir le corps tout entier de Yong Min & il continua donc à lui suçoter le cou, sans aucune gêne, sans aucune pudeur. De toute manière, ils savaient tous les deux que cette situation allait les amener vers une scène fatale. Il ne pouvait plus y avoir de doute à présent. Leur chaleur corporelle était à un niveau élevé & par conséquent, il ne pouvait pas y avoir d’échappatoire, c’était tout bonnement impossible. En plus Yong Min prenait un malin plaisir à embrasser le cou de Jin Jung, comme si ce simple acte l’amusait mais de façon positive & téméraire.

Quand Yong Min avait posé la main de Jin Jung sur son objet fétiche, il n’aurait jamais pensé que son protégé allait faire quoique ce soit. Certes il lui avait dit de le faire d’une manière plutôt mielleuse mais il ne s’était pas douté une seconde que le Coréen allait réellement le faire. Les femmes étaient plus audacieuses mais les Hommes avaient certainement une petite crainte de toucher l’animal d’un autre. Le sexe masculin était un habitué des mains de l’homme mais ce n’était que pour le plaisir personnel de l’homme, cela n’était en rien pour celui d’un autre. Hors là, ce que faisait Jin Jung était loin d’être le cas, il procurait du plaisir à Yong Min. Quand celui-ci sentit les doigts de Jin Jung sur sa peau, ses lèvres prononcèrent un hoquet bestial. Yong Min se retint pour ne pas gémir car il aimait ce que Jin Jung lui faisait en l’instant même. Il essaya de se concentrer sur le cou de Jin Jung mais il était bien difficile pour lui de ne pas littéralement se raidir. Son souffle devint de plus en plus saccadé & son corps ne restait sûrement pas indifférent aux caresses de Jin Jung. Il fallait avouer quand plus & pour envenimer la situation, Jin Jung était vachement doué. C’était encore plus terrible car Yong Min avait la tête qui bourdonnait & ses pensées n’étaient en aucun cas saines. Il se perdait lui-même dans cet intense désir. Il mordilla sa lèvre inférieure & instinctivement, il prit une nouvelle fois les lèvres de Jin Jung, lui donnant encore un baiser passionné & embrasé. Il ne pouvait plus se contenir, & son souffle se mêla au sien. Il finit par arrêter toute action venant de la main de Jin Jung. Il en avait assez pour le moment & il sentait que si Jin Jung continuait il n’allait plus pouvoir le garder encore au chaud pendant quelques secondes. Délicatement il passa sa langue sur les lèvres de Jin Jung & prit ensuite sa lèvre inférieure. Il fixa pendant ce moment Jin Jung, & son regard signifiait tout. Il pouvait pour certains, faire peur & pour d’autres, cela était un appel encore plus fort à la dérision. Yong Min finit par arrêter ses baisers charnels & descendit peu à peu vers le torse de Jin Jung. Tout le long du trajet il lui fit des baisers, lui mordant un peu ses tétons. Plus il descendait, plus la zone était fragile & plus il allait faire un endroit interdit. Yong Min aurait pu s’arrêter là, il aurait pu remonter vers le visage du jeune homme mais l’Ineo savait que sa proie avait le droit à certaines luxures & que pour prendre son pied, il devait tester toutes les sensations possibles & inimaginables. Alors forcément, Yong Min savait ce qu’il allait faire, il avait déjà la situation en scène & c’est avec un sourire malsain qu’il arriva à destination. Il se passa sa langue sur ses lèvres comme si un gâteau délicieux l’attendait & qu’il devait absolument le manger, sinon il n’y allait plus rien rester. Il ouvrit donc un peu sa bouche & prit la fameuse sucette, face à lui, dans sa bouche.

Le plaisir était généralement quelque chose d'assez vague, qui pouvait arriver de différentes manières, sous différents niveaux et à différents moments. Il pouvait être simple ou complexe, et amenait habituellement un certain bonheur, ou du moins une satisfaction de courte ou de plus longue durée. Le plaisir rejoignait bien souvent les sens. Les plaisirs culinaires, pour le goût, un bon repas par exemple. Les plaisirs olfactifs, pour l'odorat, un parfum suave et agréable.. Les plaisirs auditifs, pour l'ouïe, de la musique. Les plaisirs visuels, pour la vue, des paysages. Et évidemment, les plaisirs charnels, pour le toucher, comme...ce que Jin était présentement en train de recevoir et de donner. Et pour parfaire le tout, ses sens décuplés captaient chaque petits plaisirs avec une sensibilité accrue. Le goût de ses lèvres, le parfum masculin, le hoquet excité, le regard dangereux, la peau brûlante sous ses doigts. Son corps captait tout ce qu'il pouvait capter, sans rien laisser, avide de tout avoir et de ne rien laisser, enregistrant avec minutie chaque respiration haletante, chaque mouvements de lèvre sur sa peau, chaque frisson le parcourant. En gardant ainsi les informations, il se rassurait lui-même, comprenant que malgré son manque d'expérience, il n'agissait pas de la mauvaise manière, et que la douce pression qu'il exerçait sur cet endroit si sensible de son vis-à-vis n'était clairement pas pour lui déplaire. Et il devait s'avouer satisfait, parce que Yong Min n'avait certainement pas l'air d'un novice dans ce genre de domaine mais il appréciait tout de même ce qu'il faisait. Évidemment, il y avait peut-être une dose d'un désir trop longtemps retenu qui le rendait un peu plus sensible, mais cela n'empêchait pas une quelconque forme de...talent, non? Même si talent n'était pas un mot qu'il aimait utiliser en parlant de ce genre d'action, il ne pouvait trouver autre chose pour décrire cela. Et pourquoi trouver autre chose de toute façon? Un talent était un talent, peu importait dans quel domaine il se trouvait. Et puis s'il voulait une preuve de ce qu'il pensait à propos de ses supposées habiletés, le baiser qu'il reçu fut bien suffisant. Demandeur et passionné, l'Ineo semblait laisser la tension qu'il éprouvait s'évacuer dans le baiser. Et peut-être était-ce trop pour lui, parce que très peu -trop peu, selon lui- de temps après, il sentit son partenaire tirer sur sa main, la délogeant de là où elle se trouvait, désirant visiblement passer à une autre étape. Sa lèvre inférieure fut torturée de nouveau, pas très longtemps ni très brutalement cette fois. Puis ses yeux croisèrent ceux de son vis-à-vis.

Il ne savait pas si c'était la lueur animale qui y brillait ou la forte envie, voir le fort besoin, qui les faisait luire qui donnait autant d'intensité à cette œillade pourtant bien simple. Pas de menace ou de noirceur, juste une incroyable luxure qui éclairait presque ses yeux de l'intérieur, leur donnant un aspect à la fois effrayant et terriblement attirant. Pendant une seconde, il se perdit dans les iris assombries par le désir de son ami, y lisant l'ampleur de ce qui le torturait depuis plus longtemps qu'aucun des deux ne semblait vouloir le croire. Et sur le moment, il se sentit presque mal de ne jamais avoir remarqué ce qui tiraillait inlassablement un de ses plus proches amis depuis autant de temps. De ne jamais avoir été capable d'analyser ces regards et de déchiffrer ces gestes, qui maintenant vu sous un nouveau jour lui semblaient tellement plus évidents, tellement démonstratifs. Il n'allait pas s'auto-flageller pour cela mais il ne pouvait pas nier le fait qu'avoir pu réagir plus tôt, il aurait pu empêcher quelque chose d'aussi drastique se produire. Mais...aurait-il vraiment préféré une autre conclusion que celle qui se produisait au moment même? Terminer ailleurs que dans les bras puissants de celui qu'il considérait comme son protecteur? Avoir empêcher tout ceci aurait-il été vraiment mieux? Avoir manqué ces caresses possessives, ces baisers passionnés, ces sensations enivrantes? Évidemment, cela signifiait aussi éviter les problèmes qui viendrait très certainement par la suite, mais pour le moment, il avait l'impression que les conséquences allaient en valoir la peine pour ce qui allait se passer. Il préférait alors guérir que prévenir, parce que c'est tellement plus facile et plus libérateur de faire ce qu'on veut sans penser au lendemain. Sans penser que tout cela pouvait s'effondrer dans la seconde, sans penser que leur relation allait prendre un tournant radical, sans penser que laisser son corps à un ami pouvait lui retirer l'amitié de cette personne. Qu'il y avait possibilité que Yong Min ne soit seulement sous l'influence d'un désir temporaire qui disparaîtrait aussitôt son envie satisfaite. Possibilité, probabilité, théorie...ce n'était plus le temps de penser à ça. Son partenaire lui-même l'avait dit... il était désormais trop tard pour reculer, et même s'il commençait à réfléchir un peu plus, même s'il commençait à craindre les répercussions, l'Ineo ne le laisserait pas fuir. Il n'avait plus la chance de commencer à penser. C'était plutôt le moment où il devait s'empêcher de penser pour éviter de commencer à regretter avant même d'avoir commis une quelconque faute. Il ne devait pas affaiblir sa propre volonté, surtout au moment où il arrivait enfin à profiter pleinement de la situation, et en retirer tout le plaisir qu'il pouvait avoir.

Oh, et puis finalement, il n'aurait même pas à s'empêcher de réfléchir. La bouche glissant sur son torse le faisait à sa place avec une efficacité qu'il n'aurait pas pu obtenir de lui-même. Les lèvres chaudes sur sa peau, les dents s'attaquant à ces deux morceaux de chaire un peu trop sensibles à son goût, sa bouche descendant de plus en plus. Son ventre se contracta sous son passage, et resta crispé sous l'appréhension quand le Muneo réussit à rassembler assez de cellules cérébrales pour comprendre les intentions de la sirène. Il n'allait pas vraiment- «aaah....» Oui, oui il le faisait. Il le faisait et cela avait effacé absolument tout se qui pouvait se trouver dans son esprit. Ses yeux se fermèrent sous le choc et il lui sembla voir des éclats blancs tellement ses paupières s'étaient pressées fermement l'une contre l'autre. Sa respiration elle-même semblait vouloir rester bloquée quelque part entre ses poumons et sa gorge, et son cœur battait à un rythme incontrôlé et incontrôlable. Une drôle de sensation, comme des petites étincelles, remontait le long de sa colonne vertébrale puis suivait un tracé qu'il n'arrivait pas à comprendre avant de s'amasser dans son ventre, créant une boule de chaleur qu'il commençait à bien connaître. De l'excitation. Du plaisir charnel à l'état pur. Et cette nouvelle sensation était terriblement efficace pour lui procurer ce sentiment extatique très attrayant. Oui, c'était du nouveau pour lui, et l'effet que cette bouche chaude sur cet endroit particulier de son corps avait sur lui était aussi visible que dévastateur.

Sa respiration repris après un certain moment, complètement erratique, et il tenta presque désespérément de récupérer son souffle, sans succès. Dans un geste plus instinctif qu'habituel, une de ses mains se glissa dans les cheveux de l'Ineo, hésitant entre le tirer pour éviter que les sensations de cette gâterie plutôt singulière ne lui fasse complètement perdre la tête, ou de simplement laisser ses doigts caresser les cheveux encore alourdis par l'eau qui avait coulé sur sa tête lors de son approche impulsive, un peu plus tôt. Il pencha pourtant pour le second, caressant les mèches humides en tentant de se concentrer sur cette action pour garder les pieds sur terre, un peu tendu et prêt à agripper la tignasse de son ami pour le relever s'il sentait que ce qu'il ressentait devenait trop intense à supporter pour qu'il puisse se contenir.

Lorsque l’on commençait à goûter à une saveur spécifique, il était difficile de s’en passer le lendemain. Le mécanisme de notre corps faisait en sorte que l’on en désirait toujours un peu plus chaque jour. Les messages nerveux transmettaient au cerveau des ondes néfastes, obligeant ainsi le corps à demander quelque chose dont il s’en serait bien passé habituellement. Le corps de l’Homme avait quelques défaillances, intérieur comme extérieur parfois. Tout était présent pour faire comprendre à l’humain que le corps commandait une partie de son esprit, qu’il était une sorte de stimulant qui manipulait. Si un toxicomane devenait toxicomane, c’était pour la simple & bonne raison que son corps l’avait poussé à consommer plus de drogue. A force d’en prendre, le corps s’habituait & au fil des jours, il devenait tout bonnement impossible d’arrêter définitivement. Le toxicomane devenait de plus en plus accro à la drogue, ce qui nuisait rapidement à sa vie sociale & privée. Puis après cela, il commençait à prendre de façon plus régulière la drogue & chaque seconde il avait besoin d’une dose supérieure à celle prise auparavant. Ensuite, l’état de manque survenait soudainement, mettant la personne dans une situation critique. N’ayant pas sa drogue habituelle, elle commençait à perdre les esprits & peu à peu sombrer dans un coma idyllique. C’était le cercle vicieux de la drogue. Au début, elle était une sorte d’euphorie, elle apaisait les douleurs & permettait d’oublier les obstacles de la vie & puis finalement, elle était capable de tuer une personne sans aucune compassion. Par conséquent, le corps avait tendance à faire aimer les choses néfastes & à faire détester les choses qui étaient favorables à une bonne santé. Il suffisait de constater les enfants qui n’aimaient pas manger des épinards & pourtant qui raffolaient de la nourriture comme McDonald. Le problème, il était là. Quand on expérimentait quelque chose, quand on goûtait une nouvelle saveur, il était difficile de s’en passer. Cette sensation de ne pas pouvoir s’en passer était actuellement le ressenti du coréen. En effet, il savait qu’en allant vers un homme, une personne du même sexe que lui, il s’amenait à sa propre perte, car il connaissait pertinemment qu’il allait apprécier ce genre de compagnie profonde & plus poussée. Pourtant, il n’était pas une personne qui était rapidement influencée dans ce domaine, mais là, c’était un tout autre contexte. Les hommes l’attiraient, physiquement comme autrement, & donc, s’il parvenait à avoir un homme, juste pour un moment, il n’allait plus pouvoir crier haut & fort qu’il était entièrement hétérosexuel. Néanmoins, le chemin vers cette route des plus périlleuses était déjà entamé.

Se penchant vers la principale attraction de Jin Jung, Yong Min resta un moment à observer la bête. C’était la première fois qu’il allait le faire, en tout cas pour un homme. D’ordinaire, cette action était réservée aux femmes, car il se retrouvait toujours avec des hommes, mais là il s’agissait d’un homme. Il s’imagina un moment à la place de Jin Jung, si quelqu’un osait prendre sa fameuse chose comme une sucette. Un sourire mesquin s’afficha alors sur son visage. Il ne savait pas s’il allait être un jour à la place du Muneo, mais dans tous les cas, penser à une telle chose lui faisait bien rire. Se concentrant au maximum, il lança un regard à Jin Jung qui semblait lui demander s’il allait réellement le faire. Yong Min n’avait peur de rien & il savait que pour qu’un être passe un excellent instant, il fallait lui faire plaisir par maints moyens & le procédé le plus adéquat dans une situation pareille, c’était justement d’agir comme Yong Min allait le faire. Ne réfléchissant plus & surtout ne se posant plus aucune question, il prit la bête entre ses lèvres, l’enfonça un peu plus dans sa bouche, chaque seconde passant. Il se remémora alors les moments où, jeune, il essayait de rattraper la glace, tombant de son cornet, avec une certaine délicatesse & adresse. C’était comme prendre quelque chose de fragile & de l’entourer de sa langue pendant un lapse de temps. Sa langue parcourut chaque parcelle de la fameuse sucette qu’il avait actuellement dans sa bouche & quant à ses lèvres, elles firent le tour, doucement. La dite-sucette avait un gout sucré, mielleux, voir amer de temps en temps. Finalement, ce n’était pas si terrible que cela & au contraire c’était même distrayant & amusant. Yong Min ne savait pas ce que Jin Jung pouvait ressentir à ce moment-là, mais il faisait en sorte de lui procurer le plus de plaisir possible. Il ne devait en aucun cas le décevoir car c’était montré qu’il n’était pas doué, hors Mr Jang était pourvu de capacité, surtout dans ce domaine. Tout ce qui était préliminaire, même s’il n’avait jamais fait, il savait comment s’y prendre en peu de temps. C’était un excellent élève dans cette matière, on ne pouvait pas dire le contraire.

Pendant qu’il agissait de la sorte, il sentit les mains de Jin Jung venir dans ses cheveux. Ne cessant donc pas ses perpétuels mouvements, il prit encore plus plaisir à donner à Jin Jung ce qu’il attendait certainement de lui. Le fait que Jin Jung lui caressait les cheveux lui donna plus de légèreté & surtout, cela calma légèrement ses pulsions, même si elles étaient toujours aussi présentes & aussi ardentes. Yong Min arrêta brusquement ses mouvements quand il sentit que le moment de se détacher était arrivé. Il s’éloigna peu à peu du jeune homme mordilla un peu au bout la bête. Il se lécha les lèvres, comme s’il avait mangé quelque chose d’excellent, ou comme si des particules de sucre lui étaient restées sur le visage & surtout, autour de la bouche. Il se releva peu à peu, faisant le chemin inverse, c’était à dire qu’il embrassa le bas du ventre de Jin Jung puis monta peu à peu jusqu’à atteindre son visage. Là, dans un souffle de plaisir, il l’embrassa fougueusement, le tenant la nuque avec ferveur. Son baiser était plus violent & surtout plus entreprenant. Yong Min savait qu’à ce moment-là, ils étaient arrivés au moment fatidique, celui que Yong Min appréhendait avec une certaine perversité. Il caressa doucement le cou de Jin Jung, comme si c’était sa manière de dire, qu’il n’y avait plus possibilité de fuir & que là, ils allaient vraiment être unis physiquement. Yong Min immobilisa son baiser après lui avoir susurré des mots salaces. Ses mains se perdirent près des fesses de Jin Jung. Il appuya doucement qui permettait d’allumer l’eau pour la rendre plus forte qu’elle ne l’était. Dans un seul mouvement, il retourna Jin Jung. Il le fit sans trop de bestialité mais sans trop de patience non plus. Il poussa un léger grognement de bête sauvage qui allait enfin avoir son repas, celui qu’il souhaitait tant avoir depuis un moment. Il plaqua son torse contre le dos du jeune homme, ses mains vinrent prendre les siennes & les colla au mur. Yong Min déposa d’innombrables baisers sur son cou juste pour le faire patienter un peu, juste pour le faire languir de la scène suivante. Brusquement, il plaqua le corps de Jin Jung contre le mur &, sans trop de brutalité, ni trop de précipitation, le loup entra enfin dans sa proie.