« This isn't love, it's just your obsession. »
Les nouveaux règles d'Akiwa. Une connerie monumentale. C'est ce que pensait Ji Suk, il est vrai que ce n'est pas très pratique, rentrer avant 20h au château, à 21h dans les salles communes... Non, c'était beaucoup trop pour ce pauvre Ji Suk qui détestait réellement qu'on lui donne des ordres. Mais il n'y pouvait rien après tout. C'était devenu ainsi et personne ne savait vraiment ce qu'il s'était passé. Le directeur avait sûrement dû désobéir au ministère, quoi qu'il en soit, tous les étudiants d'Akiwa devaient obéir au nouveau règlement. Même si ça emmerdait bien la plupart d'entre eux. Il est vrai qu'il y avait déjà des règles, mais les élèves étaient quand même plus libre qu'à l'heure actuelle, avec les gardes qui les surveillaient, c'était plutôt dur de faire le mur ou de s'échapper du château. Bae Ji Suk était sûrement un des gars qui n'avait aucune hypothèse, après tout, les évènements que faisait le directeur étaient souvent louches et donc, il n'a pas vraiment trouvé ça étrange. De toute façon, lui qui n'aimait pas forcément être entouré, ça ne changeait pas grand-chose, il a toujours préféré rester dans sa chambre à jouer - et picoler, avec Dylan. C'était beaucoup plus agréable que de devoir se taper la présence de personnes indésirables. Mais ce soir semblait être différent. Ji Suk n'arrivait pas à dormir et il cherchait vraiment une présence pour l'apaiser. Il avait du mal à dormir seul ces derniers temps et en plus So Yung ne semblait pas avoir besoin de dormir avec lui en ce moment, il n'avait que d'autre choix que de se balader dans le château, en faisant attention aux gardes, pour passer le temps et essayer de trouver le sommeil. Il avait donc enfilé un jogging gris, dans lequel il était parfaitement à l'aise et un débardeur blanc. C'était sûrement le mieux qu'il pouvait trouver. Et surtout le plus léger, parce qu'il commençait à faire chaud ici. Ji Suk était sorti sans prévenir ses colocataires, Joshua semblait ne pas être là et Dylan... il était encore une fois trop shooté pour se rendre compte de quelque chose. Il les verrait demain.
Essayant de trouver le sommeil, Ji Suk se promenait dans les couloirs d'Akiwa, éviter les gardes, avait rendu cela intéressant. Enfin, plus intéressant que de chercher le sommeil dans son lit, en vain. Il faut aussi ajouter que, ce soir, il n'avait pas pu compter sur Dylan pour jouer avec, rien de pervers, hm. Ji Suk et Dylan passait la plupart de leurs temps à jouer à n'importe quel jeu vidéo et à picoler comme de vrais alcooliques. Mais pour le coup, il était seul ce soir. Il devait être à peu près dix heures quand, sans savoir réellement pourquoi, Ji Suk s'était dirigé vers l'ascenseur. Sans réel but au final. Que pouvait-il bien faire, c'est ce qu'il se demandait, au final, il ne savait vraiment pas pourquoi il était dans cet ascenseur, le couvre-feu passé depuis... plus de deux heures déjà. Ji Suk pensait à diverses choses. Comme... « comment pourrir Hye Ri » ou encore « comment tuer Kessy »... Il pensait également au petit Chun. Petit ? Oui, c'était le mot, vu leur différence de taille, le mètre soixante du blondinet contre le mètre quatre-vingts du plus vieux. C'était une histoire de vingt petits centimètres qui les séparaient, mais, c'était mignon d'un côté. Il ressemblait à une petite fille. Ou bien à une petite princesse anglaise. Oui, le cliché « les anglais sont tous blonds » en évidence. Pourquoi pensait-il à lui ? L'ineo l'ignorait lui-même. Le blond était venu s'incruster dans ses pensées de lui-même. Le rouge et noir était accoudé contre le mur, regardant le sol, les yeux vides, perdu dans ses pensées lorsque la porte de l'ascenseur s'ouvrit. Ji Suk mit un certain temps à relever la tête et aperçu le blond qui occupait ses pensées l'instant d'avant. Qu'est-ce qu'il foutait là ce nain ? Ji Suk balada ses yeux sur les bras de Chun, qui semblait vouloir les cacher. Qu'est-ce qu'il avait fait pour avoir autant de bandages ? En y réfléchissant, cela devait faire des semaines, peut-être même des mois qu'ils ne s'étaient pas vu. Mais jamais le rouge aurait été trouvé l'autre, c'était contre-nature pour lui. Ji Suk n'était vraiment pas du genre à sauter sur les gens, il attendait qu'on vienne à lui. Et si Chun ne venait pas à lui, Ji Suk ne ferait aucun effort, même si ce dernier semblait lui manquer présentement...
Ji Suk était sorti de ses pensées quand le plus jeune posa un pied à l'intérieur de cet ascenseur et avait gémit de douleur. « Crétin. ». C'était à peu près la seule chose qui arrivait à passer au travers des lèvres de Ji. Soudainement, la rencontre du blond lui revint en tête. Dans les toilettes, le petit lui avait sauté dessus en criant « oppa »... d'ailleurs, à ce moment, Ji Suk s'était demandé si ce n'était pas une fille... Mais non, c'était bien un garçon. Cette pensée le fit légèrement sourire, c'était drôle en y repensant. Ji Suk examina le plus jeune du regard, il semblait blessé de partout et malgré tout, ce cœur, qu'il disait ne pas posséder, se serra dans sa poitrine. Le voir dans cet état n'était pas des plus agréables pour lui, mais il restait silencieux. À quoi bon dire quelque chose ? De toute façon, qu'est-ce qu'il pouvait dire ? Il avait décidé de ne rien dire. Que Chun ne croit pas qu'il ait un coeur, ce serait peine perdue. Ji Suk ne changea pas d'air quand le plus jeune affirmait qu'il lui manquait. C'était bien la première fois qu'on lui disait une telle chose. Bae Ji Suk, manquer à quelqu'un ? Lui-même pensait que c'était impossible, du coup, autant vous dire qu'il ne savait vraiment pas quoi répondre, comment réagir... il ne savait pas. « tu n'es pas content de me voir? Pourquoi tu ne parles pas? A croire que tout ce qui arrive est de ma faute. T'es chiant comme type. ». Un sourire sur le visage du plus vieux apparu de nouveau. Chun ne l'appelait jamais par son prénom et c'était une habitude pour Ji Suk. De toute façon, Ji Suk ne voulait qu'une chose, qu'on fasse attention à lui, peut importe comment on l'appelait. Ji Suk entendit la question du plus jeune. Est-ce qu'il lui manquait ? À vrai dire, il ne pouvait le nier, effectivement, il lui manquait. Mais Ji Suk ne pouvait pas être aussi franc que le blond et clamer qu'il lui manquait. Ji ne bougeait pas, même après avoir reçu ce baiser sur la joue. Il attendait, patiemment, de voir ce que ferait le blond. Et puis parler, ce n'était pas son truc après tout.
Les bras du plus petit étaient passés autour de sa taille, laissant tomber sa peluche au sol. Étrangement, Ji fixait cette peluche. Chun était un gamin. Un stupide gamin, incroyablement adorable. « Qu'est-ce que tu as fait à tes bras ? ». Ji restait complètement stoïque, laissant le plus jeune le câliner. Cette affection, qu'est-ce qu'elle avait pu lui manquer, mais ce n'était pas pour autant que Ji Suk serait affectif avec le plus jeune. Il avait volontairement évité sa question d'ailleurs, pour lui, ça ne servait pas de répondre. Et de toute façon, s'il avait répondu à cette question, il aurait mentit en disant qu'il ne lui manquait pas. Ji Suk était ainsi, il ne pouvait pas dire des mots comme ceux-là. « Et regarde ce que tu fais... ». Ji Suk fixait le pied de Chun qui avait viré du rouge au bleu, un rictus apparu sur le visage de Ji. Bon dieu, il ne pouvait pas faire attention ce nain ? Ji Suk déposa son regard dans celui de Chun. Comprendrait-il de lui-même qu'il lui avait énormément manqué ? Sinon... Chun restera dans l'ignorance totale. Ji Suk refusait intérieurement de lui dire clairement qu'il l'aimait beaucoup. De l'amour ? Non, c'était autre chose, d'après lui. Cela ne ressemblait pas du tout aux sentiments qu'il éprouvait pour Hye Ri autrefois. C'était différent. Chun et Ji Suk passaient leur temps à s'engueuler pour un rien, à prouver devant tout le monde Ô combien ils ne s'aimaient pas. Alors, qu'en réalité, c'était loin d'être de la haine. Leurs sentiments respectifs étaient à l'opposé total, ils s'aiment énormément tous les deux, même si Ji semblait ignorer jusqu'où les sentiments du plus jeune pouvaient aller... « T'es décidément trop maladroit, Elle. ». Encore une fois, l'ineo lâcha un petit rire insonore. Il avait bien remarqué que le blond détestait qu'on l'appelle par son nom complet et ça le faisait rire de le voir pester à chaque fois qu'il utilisait "Elle".