« Petite, j'ai toujours été la plus pressée, la plus impatiente, celle qui voulait en terminer au plus vite. Mais je crois que l'adolescence a bien changé mes visions de la vie, et par la même occasion, elle a décidé de changer tout cela pour me faire devenir bien le contraire et... beaucoup plus cruelle. Aimer voir les gens souffrir ou non, chacun son désir, chacun sa vision des choses. Mais la mienne a vite été tirée par le mauvais côté, celui où l'on aime torturer les autres pendant de longues heures, sans jamais les relâcher. Peut-être les pousser au suicide ? Et pourquoi pas ? Sans doute ne serais-je pas la seule. Il me semble que tout cela a changé vers ma treizième année, lorsque j'ai compris que j'étais prise pour cible par mes aînés. Avant, peut-être aurais-je pu être dévouée aux autres, être altruiste. Malheureusement, depuis cette révélation et cette rébellion, tous pourrons vous affirmer que tout cela est du passé. Certains vous diront que je suis contestataire et indisciplinée, tandis que d'autres vous affirmeront que j'en suis bien le contraire. Comme à chaque chose, il y a une très bonne raison à cela; tout est suivant la personne. Mais chez moi, comme chez bien d'autres individus, il y a des choses flagrantes, des choses immanquables lorsque l'on passe par cette personnalité enflammée; dominante et non dominée, les docile ne font que passer par-là pour me servir de cobaye lorsque certaines questions se posent. Etant une personne butée, entêtée, intraitable sur bien des sujets, jamais je n'abandonnerai mes visions à celles des autres, jamais je ne changerai mes raisonnements fracassants pour ceux de quiconque osera se croire plus acharné que moi, plus résolu sur tous les domaines, logiques ou non. Que ce soit dans une spécialité ou dans une autre, du quidditch aux potions, je resterai plus que jamais à la tête de l'affiche, une personne douée, excellant dans toutes les compétences imaginables.
Ma famille n’est pas particulière, ni remarquable à une autre. Etant la cadette et l’unique fille, j’ai souvent été chérie par ma mère. Je suppose qu’après avoir abrité deux mâles dans son ventre, ses espoirs d’avoir une fille un jour aurait pu s’en aller, mais pourtant, elle a gardé espoir, la tête haute, et elle en a bien eu raison, car me voila arrivée un jour, comme par magie. Sans doute n’avais-je pas été aussi désirée par mon père que par ma mère, en premier lieu, mais au fil des années, cet homme occupé s’était enfin intéressé à moi, laissant ses deux fils sur le banc de touche. Chacun peu s’en douter, cette réaction a rapidement éveillé un excès de jalousie chez mes deux aînés. Mais les voila remerciés, ils n’en sont pas plus déçus. Joo Tae Woong malgré tous nos vulgaires disputes, au fond de moi, sache que je t’aime, mon frère !
Un brin de folie a toujours envahi mon esprit, le rendant farouche, digne d’un déséquilibré mental. Mais dites-vous bien que cela cache bien des choses ; une cuillérée de perversion, accompagnée ainsi d’un assortiment de malveillance et de sadisme, le tout mélangé à une attitude malsaine et démoniaque. La capacité d’écoute, ce n’est sans doute pas une qualité que j’ai acquise, sachant qu’avant tout et tout le monde, il n’y a que ma personne qui m’intéresse. Pourquoi me rabaisserai-je à vouloir ressembler aux autres ou bien même à leur prêter de mon temps ? Il n’y a qu’eux qui devraient me prendre pour idole, pour une fois, aucun d’eux n’aurait tord. Pourtant, avec tout cela, il y a encore de nombreuses choses à ajouter, mais malheureusement, ce serait bien trop, le tout deviendrait peut-être même encombrant et ne servirait sans doute plus à rien. Alors, pour mettre un point final à ces choses – qui pourraient d’ailleurs partir dans le morbide -, il vaudrait mieux pour chacun qu’il n’y ait plus que de la civilité à présent. En premier plan, sorcière posée, calme, souriante et respirant la joie de vivre… mais méfiez-vous bien, c’est ici que les apparences sont bien souvent trompeuses ! Le courage, c’est sans doute l’un des choses qui me caractérise le mieux… dans mes côtés positifs, bien évidemment. Imaginative, intuitive… Tout est bien simple par-ci, par-là, seulement, méfiez-vous un peu de tout, la maturité ne doit pas être existante chez un être comme moi, cela doit en être bien éloigné, d’ailleurs. Pour poursuivre là-dedans, je ne doute que très rarement, voir même jamais, autant dire que j’ai confiance en moi, que je suis sûre de moi ! Et sans doute que personne n’en doutera, que ce soit à présent ou bien même d’ici de nombreuses années. Ne jamais rêver, c’est sans aucun doute ce que je me dis le plus souvent, depuis bien longtemps par ailleurs… et je ne l’ai jamais fait. Et jamais je ne le ferai. Mon monde me convient amplement pour ne pas m’abandonner à celui d’une autre personne, à une autre planète. Si j’avais été une simple mortelle, sans doute me serais-je dis « Jamais je n’oserai croire en ces êtres absurdes que sont les elfes et les sorcières ». Mais, ces « êtres absurdes », nous les sommes, et nous existons bel et bien.
Le monde magique, celui des sorciers, des elfes et autres créatures de mêmes espèces, m’appartient, en un sens. Mais notre histoire, nos vies sont salies par ces mortelles. Leurs idées, celles de simples animaux égarés qui, un jour, se feront torturer par des êtres comme nous sommes – tout du moins, c’est ce que souhaite leurs esprits macabres – pour leurs absurdités. De simples ignorants ne peuvent pas rayer la fierté d’aussi beaux êtres que nous sommes. Mon sang est pur, et jamais un sang aussi pur que le mien ne baissera la tête face à tout cela. Halte là, animaux.
Les potions, la magie, tout cela sera libre à présent, à chacun d’entre nous, à nous autres, les sorciers. Nous, êtres magiques, extraordinaires. Akiwa, ouvres-moi tes portes. A moi et moi seule.