Jun&Mee Kyung, il n'est plus le temps de reculer...

Vous l’attendiez avec impatience et votre coeur palpite à l’idée d’y être – enfin ! Un bal ! Et pas n’importe lequel, non non non, un bal d’Halloween ! A tous les ans, à Akiwa, c’est gi-gan-tesque et vous savez de quoi vous parlez lorsque vous dites que c’est gigantesque. Évidemment ! Ce cher Monsieur Yu, ce taré de directeur ne vous laisserait jamais bredouille, hors de questions. L’an passé, le bal masqué avait été une réussite ! Bon, certes… certains élèves s’étaient retrouvés avec des partenaires différentes à la fin de la soirée – le pire c’était les Kim, embrasser sa sœur, pauvre enfant… - mais c’était une réussite tout de même. Cette année, cependant – contrairement à toutes les années – il n’a pas passé l’annonce une semaine à l’avance. Et ça, quand on étudie à Akiwa… c’est très, très louche, et vous le savez… oh oui, vous le savez parfaitement.

Tout allait bien, vraiment. Tout allait même très bien, ce jusqu’à ce qu’un des elfes de maison vous traîne très loin de la foule de gens réunis dans le réfectorium. Pour vous traîner dans un coin très, très sombre, tiens… n’est-ce pas le cimetière ? Et le labyrinthe ? Eh… le labyrinthe ? Oui, c’est exactement ça. Une révérence et il s’en va, vous laissant tous deux questionnés face aux haies qui s’étendent tellement loin devant vous que vous n’en voyez même pas la fin… un drôle de brouillard flotte, et l’ambiance n’est pas très accueillante, avouons-le. C’est quand un grand froid vous traverse et qu’un cri de loup-garou résonne à vos oreilles que vous décidez que c’est définitivement une mauvaise idée de s’aventurer dans ces sentiers pile un soir d’halloween – c’est pas la pleine lune que vous voyez-là qui brille très haut dans le ciel ? Ohlala… vous tentez alors tous deux de rebrousser le chemin mais lorsque vous faites volteface, vous vous retrouvez face à un nouveau mur de haies… il ne vous reste plus qu’une option – trouver la sortie. Voilà, vous saviez bien que c’était louche… mince.

Halloween. Ses citrouilles oranges transformées en lanternes effrayantes, ses déguisements, ses bonbons noir et orange… Halloween et toutes ses décorations bicolores donnaient un visage différent à l’école de magie. Cela faisait maintenant plusieurs jours que tous les élèves n’attendaient qu’une seule et même chose à de quelques rares exceptions : le bal d’Halloween. Et pour une fois, je ne faisais pas partie des exceptions qui préféraient rester lire un bon livre en regardant ses camarades de chambres se préparer pour cet évènement.

Vous m’auriez demandé il y a quelques semaines, je vous aurais répondu que je ne comptais pas aller à un quelconque bal. Je ne n’avais ni petit ami pour me servir de cavalier, ni même de prétendant pour espérer pouvoir occuper cette place et j’avais surtout une montagne de travail à faire – comme toujours me diriez vous mais bref. Je m’étais déjà trouver des centaines de raison de ne pas y aller et de ne pas être déçu du fait de ne pas y aller. Me préparant à écouter oppa parler de son futur costume et de mes camarades de chambre de leur merveilleux cavalier sur lesquels – je savais – j’aurais un avis bien tranché mais que je tairais.

Puis, il y eut ce jour, où je me rendais dans une salle située au fond d’un des nombreux couloirs d’Akiwa. Une salle très peu utilisée – sans que je comprenne pourquoi d’ailleurs – dans laquelle j’aimais danser des heures entières. Dans cette salle j’avais retrouvé Baek Jun. Nous n’y avions pas rendez-vous mais je n’étais pas pour autant surprise de l’y trouver. Sans qu’on ne s’en donne jamais la peine de se le dire, on se retrouvait souvent ici même à cette même heure pour danser ensemble. Après l’avoir saluer poliment et lui avoir demandé s’il allait bien, j’étais allé simplement poser mon sac dans un coin avant de commencer mes étirements.

Je n’aurais jamais envisagé qu’il allait me demander de l’accompagner au bal d’Halloween. Pour moi, Jun était un ami certes – et c’est donc en tant que tel nous irions à ce bal – mais c’était aussi un garçon populaire qui devait avoir d’autres centaines de filles qui seraient prêtes à aller avec lui. J’étais donc tout ce qu’il y a de plus surprise lorsqu’il me le demanda, mais ce fut avec plaisir que j’acceptais.

Voilà donc le pourquoi du comment qui fit qu’alors que j’avais déjà élaboré toute la liste de livre effrayant que je pourrais lire pour rester dans le thème Halloween, j’allais finalement passer cette soirée en compagnie du reste de l’école.

Trouver une robe avait été plus « facile » que prévu. Enfin. Trouver une robe ressemblant à celle du personnage de mon déguisement avait été facile, en trouver une qui me plaise complètement avait été tout une autre histoire. D’ailleurs je n’en avais pas trouvée… Mais j’avais réussis à en dénicher une qui s’y rapprochait presque, je l’avais ensuite améliorée moi-même parvenant au résultat actuel qui me satisfaisait plutôt bien, je devais l’admettre. Une longue robe descendant jusqu’au pied –certes qui ne serait pas pratique s’ils nous venaient à devoir courir, mais ça n’allez pas être le cas n’est-ce pas ? – d’une couleur parme/violette, une seule bretelle à l’épaule droite rajoutée par mes soins avec du voile fin de couleur parme également. J’avais aussi rajoutée une ceinture avec cette même matière pour cintrer d’avantage la robe. J’avais également agrémentée la robe d’un coquillage dorée en fin de bretelle pour rappeler le côté grec de mon déguisement. Assortie au tout, un petit sac dans lequel j’avais glissé ma baguette. A Halloween, on était censé faire peur ? … Non, sur le coup j’espérais ne pas faire peur ou j’aurais complètement tout raté.

Arrivé à notre point de rendez-vous, j’étais un peu plus anxieuse que je ne l’aurais cru. Heureusement, lorsque j’aperçu Jun ce poids dans ma poitrine s’envola aussi vite qu’il était apparu. En me frayant un chemin jusqu’à lui, je ne pouvais m’empêcher de remarquer le monde qui était présent. Première année comme dernière année, tous mélangé avec tout de même un certain respect des âges dans les couples.

Je sentis une légère pression sur ma main gauche, tournant la tête vers l’origine de cette sensation, j’aperçue un elfe de maison qui nous intimait de la suivre – Jun et moi – je lançais un regard interrogateur à mon cavalier mais sans plus de question nous suivirent le petit être.

L’endroit où il nous amena était assez… surprenant. Oui c’était bien le mot. Il me fallut d’ailleurs un moment avant de pouvoir habituer mes yeux à l’obscurité. J’aperçue le cimetière puis le labyrinthe.

« Qu’est ce que ç… »

Je n’eus pas le temps de finir ma phrase que l’elfe avait déjà disparu après une révérence assez théâtrale… Je me tournais alors vers Jun, cherchant dans son regard à savoir s’il était moins perdu que je ne l’étais. Mais avec cette lumière je n’apercevais guère plus les traits principaux de son visage. Je fis donc ce qui me semblait le plus logique. Je sortis ma baguette de mon sac lançant un sors de luminosité dans un murmure. La bout de ma baguette s’éclaira, illuminant discrètement les quelques mètres autours de nous. Je lançais un furtif regard à l’entré du labyrinthe, là où nous devient entrer sans aucun doute. Ca ne m’inspirait rien de bon… Halloween n’est ce pas ? Nous sommes censés avoir peur… Alors si ce ne sont pas nos déguisements qui le font, peut-être se seront tout simplement des invités exceptionnels… Bizarrement, je n’avais aucune curiosité à se sujet.

« Je suppose qu’on a pas d’autre choix que celui d’y entrer… ? »