Yoo Sung&Eun Hwa, il n'est plus le temps de reculer...

Vous l’attendiez avec impatience et votre coeur palpite à l’idée d’y être – enfin ! Un bal ! Et pas n’importe lequel, non non non, un bal d’Halloween ! A tous les ans, à Akiwa, c’est gi-gan-tesque et vous savez de quoi vous parlez lorsque vous dites que c’est gigantesque. Évidemment ! Ce cher Monsieur Yu, ce taré de directeur ne vous laisserait jamais bredouille, hors de questions. L’an passé, le bal masqué avait été une réussite ! Bon, certes… certains élèves s’étaient retrouvés avec des partenaires différentes à la fin de la soirée – le pire c’était les Kim, embrasser sa sœur, pauvre enfant… - mais c’était une réussite tout de même. Cette année, cependant – contrairement à toutes les années – il n’a pas passé l’annonce une semaine à l’avance. Et ça, quand on étudie à Akiwa… c’est très, très louche, et vous le savez… oh oui, vous le savez parfaitement.

Tout allait bien, vraiment. Tout allait même très bien, ce jusqu’à ce qu’un des elfes de maison vous traîne très loin de la foule de gens réunis dans le réfectorium. Pour vous traîner dans un coin très, très sombre, tiens… n’est-ce pas le cimetière ? Et le labyrinthe ? Eh… le labyrinthe ? Oui, c’est exactement ça. Une révérence et il s’en va, vous laissant tous deux questionnés face aux haies qui s’étendent tellement loin devant vous que vous n’en voyez même pas la fin… un drôle de brouillard flotte, et l’ambiance n’est pas très accueillante, avouons-le. C’est quand un grand froid vous traverse et qu’un cri de loup-garou résonne à vos oreilles que vous décidez que c’est définitivement une mauvaise idée de s’aventurer dans ces sentiers pile un soir d’halloween – c’est pas la pleine lune que vous voyez-là qui brille très haut dans le ciel ? Ohlala… vous tentez alors tous deux de rebrousser le chemin mais lorsque vous faites volteface, vous vous retrouvez face à un nouveau mur de haies… il ne vous reste plus qu’une option – trouver la sortie. Voilà, vous saviez bien que c’était louche… mince.

Immobile devant l'immense paire d'ailes suspendue dans la chambre, Yoo Sung commençait à douter du bien fondée de son idée de départ. Elles lui donneraient sans aucun doute un côté majestueux, que personne ne pourrait égaler. De toute façon, il y avait peu de chance qu'un de ces ploucs d'Akiwa lui arrive un jour à la cheville, d'une façon ou d'un autre... Mais là n'était pas la question. Le soucis était qu'en plus de le sublimer, ces ailes pourraient également le rendre... passablement ridicule. Et son esprit faisait le va et vient entre le oui et le non, oui j'assume noblesse et ridicule, ou non je refuse toute prise de risque et ne sort même pas de cette chambre. Par chance, il se trouvait que ses camarades de chambre étaient assez ennuyeux, voire inintéressants. D'ailleurs, il ne comprenait même pas ce qu'ils faisaient à Ineo, pour la plupart d'entre eux. L'un avait des airs de Muneo et l'autre de... ouais. N'en parlons pas. Au moins aucun d'eux n'avait exprimé un quelconque amusement devant son déguisement, et quoiqu'il en dise, il en était profondément soulagé. C'est qu'une seule remarque et il serait sans doute resté là, abandonnant la soirée et... sa cavalière. Or, il était certain de ne pouvoir passer qu'une exquise soirée en compagnie de cette dernière. Et par exquise, il entendait surtout... amusante. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres alors qu'il optait finalement pour le côté royal de son déguisement. Il effleura les plumes blanches, certainement aussi douces que celles d'un ange, ce qu'il allait finalement représenter ce soir. N'était-ce d'ailleurs pas le comble de l'ironie qu'un ineo pur et dur joue l'innocence et la pureté même ? Ça tenait presque du blasphème, et il adorait cela. Fixant finalement ses ailes à l'aide d'un simple sort, il se retourna vers son miroir, et admira l'effet produit. Il n'y voyait plus autant de ridicule qu'aux premiers abords, et nul doute qu'il en impressionnerait plus d'un encore cette année. Rien que par le paradoxal de son déguisement, il ne pourrait qu'attirer les regards. Il n'avait maintenant qu'une hâte, découvrir la tenue de sa démone de cavalière...

Il lui avait tout d'abord proposé de l'accompagner de façon anodine, sur le ton de la plaisanterie même, ne sachant pas lui-même s'il était sérieux ou non. Après tout, il l'aimait bien sa petite pieuvre savante, son encyclopédie sur pattes qui savait se montrer ennuyeuse comme personne. Mais ce qu'il aimait par-dessus tout c'était la taquiner, parfois plus ou moins gentiment d'ailleurs. Il appréciait son sens de la répartie, et les piques qu'elle n'hésitait pas à lui retourner. Il en frissonnait même de plaisir contenu parfois : cette petite avait un potentiel énorme, et il était fort dommage qu'elle le gâche en passant sa vie le nez dans ses bouquins. Bref, tout cela pour en arriver au fait qu'elle avait fort peu aimablement ignoré sa première demande, ce qui avait eu le bon côté de le rendre plus assuré. La blague était devenu défi, et il n'y avait nul défi que Yoo Sung ne saurait remporter. « J'espère que tu as trouvé une jolie robe mon chou, car je ne saurais tolérer d'avoir un laideron à mon bras. Ah, et si jamais tu as osé accepter la demande d'un autre jeune homme et bien, je vais devoir te demander d'annuler. De toute façon, je ne vois pas comment il pourrait te faire danser correctement avec une jambe en moins, n'est ce pas ? » lui avait-il murmuré le plus sérieusement du monde, quand il était parvenu à la coincer dans un couloir, quelques jours après. Le fait est que, pour cette fois, elle n'avait eu d'autre choix que de le prendre au sérieux. Et puis quoi... elle aurait pu trouver bien pire partenaire que Choi Yoo Sung, non ?

Il sortit finalement de la chambre bien après ses trois colocataires, et pourtant les couloirs et la salle commune étaient encore bondés. L'excitation se lisait sur tous les visages, et malgré l'heure tardive, la fête ne semblait pas avoir commencé. Tout de blanc vêtu, il parcouru les sous-sols sans se retourner sur quiconque, alors qu'il sentait pourtant nombre de regard converger sur lui-même. Il arborait un rictus fier, alors qu'il montait les étages vers le quatrième, tentant d'échapper à la désagréable impression qu'il avait de se rendre à la bibliothèque. Quoiqu'en ayant choisi Eun Hwa pour cavalière, il passerait en effet la soirée avec un véritable concentré de livres. Il soupira, conscient qu'il devrait bien assumer son choix et que, de toute façon, il n'aurait qu'à la chercher un peu pour qu'elle laisse tomber ses définitions. Il parvint enfin à la porte de la salle commune des muneo, et entra à la suite d'un élève, ignorant délibérément les regards qui convergèrent aussitôt vers lui. La plupart d'entre eux ne devait même pas se rendre au bal de toute façon, tout centré sur leurs études qu'ils étaient. Voilà un peuple bien ennuyeux parmi lesquels il avait été surpris de trouver quelqu'un à apprécier. Et ce quelqu'un d'ailleurs, il avait grand hâte de l'avoir sous ses yeux, curieux comme jamais. Il n'avait aucune idée de ce à quoi elle allait bien pouvoir ressembler, et se serait mentir que d'affirmer qu'il ne s'en inquiétait pas. Il la voyait déjà apparaître avec son uniforme habituel... tout à fait dans le style d'un muneo. Mais lorsqu'elle apparu finalement en haut des escaliers menant aux dortoirs, il en eut quasiment le souffle coupé. D'ailleurs, il ne la reconnu pas tout de suite : son allure, sa coiffure, tout en elle semblait différent. Où était donc sa petite intello adorée ? Son cœur fini néanmoins par repartir, et il tendit son bras à la jeune fille, en lui adressant un sourire amusé. « Qui l'aurait cru... un cygne se dissimulait réellement sous la vilaine petite pieuvre. » dit-il avant de laisser échapper un rire. Et ce serait sans doute là le seul semblant de compliment que récolterait la jeune femme de sa part, mais nul doute que pour Yoo Sung, c'était déjà un énorme présent.

C'est donc fièrement qu'il la guida jusqu'à la grande salle, assuré de l'effet que leur petit couple produirait. Il savait qu'il avait bien fait de venir la chercher à sa salle commune : leur entrée ne pouvait qu'en être plus impressionnante, et ce soir, il le valait bien. Néanmoins, il n'eut pas le temps d'apprécier qu'on les traînait déjà à l'extérieur de l'établissement, et ses paupières se plissèrent tandis qu'il réalisait qu'on les guidait jusqu'au labyrinthe. Il avait déjà eu maintes fois l'occasion de s'y perdre, et il adorait cet endroit, mais Eclipse était en général à ses côtés pour lui en indiquer la sortie. Ce soir, il savait pertinemment que le petit animal était bien au chaud sous ses couvertures, inconscient de la l'agitation qui régnait dans le reste du château. L'elfe qui les avait guidé jusque là s'inclina devant eux et disparu, et un bruit étouffé derrière eux lui donna le pire des pressentiments : derrière eux, la haie s'était refermée, les laissant donc seuls et sans repères au cœur du labyrinthe. Un silence oppressant régnait autour d'eux, et seul la lune les éclairait encore. Il se sentit soudain très bête dans son déguisement, qui n'allait à coup sûr impressionner personne ici. L'ineo soupira, et se tourna finalement vers la jeune fille à ses côtés. « Alors mademoiselle je-sais-tout, tu dois bien avoir une carte de ce foutu labyrinthe quelque part dans ta tête, non ? Pour une fois que ton côté encyclopédie pourrait nous être utile, c'est le moment rêvé pour m'impressionner... »

Elle n’avait pas bien compris ce qu’il lui était arrivée ces derniers jours, à vrai dire. Enfin, tout ce qui pouvait tourner autour de l’halloween, ou de n’importe quels autres évènements qui pouvaient avoir lieu à Akiwa, ça n’était pas vraiment ses affaires au départ. Elle ne s’était jamais sentie impliquée dans ce genre de choses, elle n’était pas réellement intéressée et les rares bals ou elle avait déjà montré le bout de son nez, elle n’y était allée que pour faire plaisir à des amies qui voulaient la voir dans un autre contexte qu’une salle de cours ou une bibliothèque. Oui, on lui reprochait bien souvent de ne pas savoir s’amuser, d’être trop sérieuse, de se contenir trop. Pourtant, elle faisait des efforts pour être un peu plus extravertie – mais rien à y faire, elle finissait toujours par avoir l’impression de perdre son temps, de ne pas être à sa place. Après tout, n’était-elle pas une muneo pour son sérieux et son gout des études avant tout ? Parce que pour être honnête, elle n’avait jamais pu voir un caractère propre à tout les muneo. Ils étaient tous différents, certains étaient bien plus sociables qu’elle, d’autres étaient hautains et prétentieux. Certains n’étaient même pas particulièrement intelligents. La seule chose qu’elle avait pu voir chez eux, c’était cette manie de toujours vouloir savoir plus de choses ; et surtout, de voir là une occupation bien plus amusante et prenante que d’aller à n’importe quel bal qui pouvait être organisé. Parce qu’il est vrai qu’il n’y en avait pas beaucoup ayant prévu de participer à l’halloween. Elle n’avait vu que deux ou trois filles se faire inviter à la salle commune, et aucunes d’entre elles par un garçon de la même maison. Mais les garçons à muneo étaient peut-être encore plus studieux que les filles.. enfin. Elle avait été étonnée quand elle avait été invitée, elle. Au final, elle ne comprenait toujours pas pourquoi il l’avait invitée.. avec quel motif ? Et puis, elle ne savait jamais s’il était sérieux, celui-là. Même si elle l’aimait bien au final, pour un ineo. Car oui, elle allait au bal avec un rouge et or. C’était à peine croyable. D’ailleurs, les quelques filles à qui elle l’avait dit l’avait toute prit d’une façon bien trop exagérée. Ses camarades de chambre l’avait regardée avec perplexité – les autres ? Oh, shin ah avait presque piqué une crise d’hystérie, criant qu’elle allait le tuer s’il osait faire un seul pas de travers. Au final, ça s’était tassé. Après tout, eun hwa n’était pas populaire, c’était normal que personne n’en fasse la nouvelle du siècle.

Il lui avait d’abord proposé de venir au bal sur un ton – elle ne savait pas vraiment, mais ça lui semblait plus une plaisanterie ou une moquerie qu’autre chose. Elle avait beau bien l’aimer, elle se méfiait toujours des rouge et or, sans compter sur son pessimisme naturel. Elle ne l’avait pas prit au sérieux, comme toujours. Pourquoi le ferait-elle ? Pour arriver au réféctorium un soir et se rendre compte qu’il n’était pas là et qu’il lui avait fait une petite blague très désagréable ? Sans façons. Et, lorsqu’il était revenu à la charge, oui, elle avait été surprise. Elle ne s’était pas attendu à ça ; même si elle n’avait pas prévu d’autre cavalier ni quoique ce soit, vu qu’elle avait simplement prévu de ne pas y aller, il aurait bien dû s’en douter. Elle avait été d’autant plus surprise qu’il l’avait juste attrapée dans un coin de couloir pour lui glisser à l’oreille une suite incompréhensible de mots – elle avait uniquement retenu qu’il l’avait appelé mon chou, et lui avait presque menacé de casser la jambe du pauvre malheureux qui oserait l’inviter après lui. Oui, sur le coup, elle avait prit une mine outrée. Que ce soit par son langage (même si à force, elle commençait à s’y habituer), ou que ce soit pour les menaces à peine déguisées du garçon. Sans compter la trouille qu’elle avait eue. Combien d’hommes approcheraient ainsi une jeune femme avec de bonnes intentions pourtant, combien ? Un seul, Choi Yoo Sung. Quelle question, bien entendu, pourquoi faire tout comme tout le monde quand on pouvait le faire autrement ? C’était tout à fait son genre, surtout avec le complexe de supériorité qu’il se tapait. Et elle n’avait pas eu le temps de répliquer cette fois qu’il s’esquivait un peu plus loin, la laissant toute seule, le cœur battant à tout rompre.

Après ça ? Qu’aurait-elle pu faire d’autre que d’y aller ? Alors bien entendu, elle avait fini par prendre le jeune homme au sérieux, et voilà a quel point elle se trouvait ; elle était dans sa chambre, vêtue d’une robe noire à frange, d’époque semblait-il, ou en tout cas c’était une jolie imitation – elle avait chaussée des escarpins, ce qu’elle n’avait, de mémoire, fait que très rarement, et elle avait maintenant les cheveux longs et bruns. Oh, la magie y avait aidée, mais chut. Elle était en ce moment en train de se maquiller, se répétant en tête pour la cinquième fois au moins qu’elle y allait trop fort dans le thème, alors qu’elle appliquait avec précision un rouge à lèvre vif sur sa bouche. Elle n’avait jamais été autant maquillée, elle en était sûre. Et elle ne savait pas si ça lui plaisait, mais il fallait bien faire avec. Une dizaine de minutes plus tard, elle avait enfin fini, le pensait-elle du moins. Mais elle avait eu la surprise en descendant dans la salle commune de voir Yoo Sung l’y attendre – avec une paire d’ailes géantes ? .. – patiemment, alors qu’il récoltait les regards décontenancés de la quasi-totalité de la salle, qui était, bien malheureusement pour lui, bondée. Soir de révision pour la plupart des muneo, bien sûr, quelle question. On lui avait lancé des regards surpris à elle aussi – peut-être ne la reconnaissaient-ils pas, tout simplement. Ce serait probable après tout. « Qui l'aurait cru... un cygne se dissimulait réellement sous la vilaine petite pieuvre. » Elle aurait pu jurer qu’elle avait rosit, même sans avoir de miroir sous les yeux. Parce qu’elle le savait bien que c’était rare d’entendre ce genre de phrase sortir de la bouche du jeune homme, elle n’allait pas répliquer juste pour cette raison d’ailleurs.

Elle l’avait suivit docilement, pour une fois, jusqu'au réféctorium, là ou tout les couples s’étaient rejoint, pensant qu’un grand bal allait avoir lieu certainement. Pourtant, très vite, on les entraina vers l’extérieur, et Eun Hwa ouvrit bien entendu des grands yeux étonnés en remarquant où exactement on les menait. Le.. Labyrinthe ? Bon sang. Elle n’aimait pas qu’on change le programme, elle était ordonnée, elle était précise, elle aimait qu’on en fasse de même avec elle.. Oui, elle n’aimait pas être prise au dépourvu et ne pas maitriser une situation, bien entendu. Et pourtant elle ne pouvait rien dire, elle était bien obligée d’y aller, maintenant qu’elle était au bras du garçon, elle ne pouvait plus faire marche arrière, même si elle aurait bien voulu. Une fois devant, un elfe de maison s’était approché d’eux et les avaient priés de le suivre, ils étaient arrivés à une entrée du labyrinthe – tout les deux aussi surpris et perplexes l’un que l’autre, bien entendu. Il les avaient poussés à entrer, et, naïfs (ou presque, Eun Hwa se doutait bien qu’il se tramait un truc pas net de toute façon..), ils avaient simplement fait ce qu’il voulait. Mais quand le mur végétal se referma derrière eux, après qu’elle ait sursauté et paniqué.. après, elle fut presque en colère. Oui, et ce n’est pas peu de le dire. Elle n’aurait jamais dû l’accompagner. Elle aurait dû lui poser un lapin, et rester dans sa chambre. Quel coup de folie avait-elle eu, hein, je vous le demande.

« Alors mademoiselle je-sais-tout, tu dois bien avoir une carte de ce foutu labyrinthe quelque part dans ta tête, non ? Pour une fois que ton côté encyclopédie pourrait nous être utile, c'est le moment rêvé pour m'impressionner... » Elle retourna finalement un regard sévère vers lui, alors qu’elle avait froncée les sourcils, lui donnant véritablement l’apparence de la reine des enfers en personne. Enfin, juste pour une seconde, elle avait peur plus qu’autre chose. Elle était agacée, aussi. Et.. cette phrase là l’agaçait un peu plus, parce qu’elle aurait bien aimé avoir une carte du dit labyrinthe dans la tête, comme il le disait. Mais elle n’avait rien. Aucune idée de la sortie, aucune solution, et maintenant en plus d’être agacée, elle était frustrée. Il allait se moquer d’elle, elle le savait ou au moins elle s'en doutait.

▬ Je… n’ai jamais mis les pieds dans ce labyrinthe, en fait.

Oui, c’était difficile à admettre pour elle. Parce que ça lui semblait maintenant être une faiblesse – mais aurait-elle pu un jour se douter qu’ils auraient à y faire un petit jeu tordu inventé par leur cher directeur ? Non ! bien sûr que non. Elle n’était pas une mauvaise graine, qu’aurait-elle pu trouver d’exaltant à se perdre dans le labyrinthe avant ? Rien. L’adrénaline ? Elle n’en avait pas besoin, c’était un truc de yongwang, ça, ces êtres à la logique plus que déconcertante qu’elle n’avait jamais réussi à cerner ni même à comprendre. – Au final, après avoir boudée quelques secondes, elle avait finalement fait le premier pas, avant lui, qui semblait de toute façon attendre qu’elle le guide. Il avait trop confiance en elle peut-être. Enfin, en son cerveau. Mais elle n’était qu’un humain, malheureusement. Très proche, il y avait un embranchement. Gauche, droite.. gauche ? Gauche. Elle suivait son intuition bien plus que sa logique, pour une fois. C’était rare, c’était bien pour ça qu’elle n’osait pas afficher quoique ce soit sur son visage qui pourrait laisser penser qu’elle ne savait pas ce qu’elle faisait. Eun Hwa et sa petite fierté mal placée.

▬ Plus vite on ira, plus vite on sortira, pour l’instant c’est tout ce que je sais – alors, dépêche toi.

Eh bien, oui. Pourquoi devait-elle prendre la tête d’ailleurs ? Le guider ? Non, non, c’est l’homme qui est censé guider et rassurer la femme. Et même si cette pensée allait à l’encontre du côté relativement féministe de la petite pieuvre, en ce moment même, c’était bien là le cadet de ses soucis, elle attendait juste qu’il agisse comme un homme, pour une fois.

Il avait presque oublié combien il était agréable de la taquiner celle-là : à peine avait-il fermé la bouche qu'elle lui jetait un regard noir, qui lui fit d'autant plus d'effet que son apparence collait, pour une fois, à merveille avec son expression. C'est qu'en général, ses petites joues rondes et ses allures de petites filles trop sérieuses n'avaient rien de très impressionnant. Il lui répondit par une grimace de son cru, suivit d'un irrésistible sourire en coin. La pauvre petite semblait préoccupée : sans doute parce-que, comme il l'avait prévu, elle n'avait en effet aucune carte imprimée dans la tête. Et dire qu'on vantait leur sagesse... les trois quart des élèves perdus en ce moment même dans ce labyrinthe auraient sans doute donner leur main à couper -ou presque – pour avoir un muneo en tant que partenaire. Après tout, n'étaient-ils pas censé tout savoir ? Sa propre déception l'étonna quelque peu. « Je.. n'ai jamais mis les pieds dans ce labyrinthe, en fait. » Ah ! Il ne manquait plus que ça. Il devait être tombé sur la seul personne de tout l'établissement à n'avoir jamais tenté de percer les mystères de cet endroit. Si c'était réellement une pieuvre, alors il devait lui manquer quelques tentacules, parce-que pour un élève censé être plein à ras bords de questionnements, elle semblait soudain manquer cruellement de curiosité. De toute façon... il se retourna vers l'endroit où se trouvait encore l'entrée il y a quelques secondes. Mh, oui. De toute façon, même en connaissant cet amas de branchages par cœur, trouver la sortie ne serait sans doute pas plus simple si toutes ces saletés de buissons continuaient à boucher les trous à leur guise. Le jeune homme croisa les bras, profondément contrarié. Tellement d'ailleurs, qu'il en oubliait d'avoir peur. -Un oubli qui lui semblerait sans doute particulièrement idiot par la suite, mais nous n'y étions pas encore. - La démone quant à elle, semblait également bouder dans son coin, schéma de toute façon habituel dès qu'ils se trouvaient à moins de dix mètres l'un de l'autre. Ils semblaient d'ailleurs adorer cela, puisqu'ils n'en continuaient pas moins à se chercher dès qu'ils en avaient l'occasion. Et puis, soyons honnête, l'ineo avait eu le choix entre une myriades de filles, mais il avait fallu qu'il la préfère elle, à toutes les autres. Pourquoi ? Il n'en savait rien lui-même. Ah, ne s'était-il pas dit, un peu plus tôt, qu'il était ainsi certain de passer une bonne soirée ? Au vu des circonstances, leur assurance de plaisir à tous les deux semblaient plus que compromise, de toute façon.

Eun Hwa se mit soudain en mouvement, et il la suivit des yeux jusqu'au premier embranchement, à quelques pas de là où il se trouvait. Elle sembla hésiter un moment, tandis qu'il se contentait de faire la moue. « Plus vite on ira, plus vite on sortira, pour l'instant c'est tout ce que je sais – alors, dépêchetoi. » Un rictus se forma sur ses lèvres, alors qu'il esquissait une courbette à l'intention de la jeune femme. « Je reste ébahie devant l'étendue de vos connaissances, majesté. » Et sur ce, il la rejoignit en quelques pas, ses larges ailes flottant derrière lui. Il se dit, durant un instant, qu'il ferait tout aussi bien de les laisser là mais... ah, tant pis. Il n'y avait, de toute façon, aucune raison qu'elles ne le gênent davantage ici que dans une salle de bal, non ? Non ?... Une fois à sa hauteur, il s'immobilisa, se contentant d'attendre les ordres suivant qui ne tarderaient sans doute pas. Non pas qu'il tenait à se décharger de toute responsabilité... mais en fait, c'était exactement cela. Après tout, il avait fait le premier pas, l'avait invité, était passée la prendre au pied de son escalier, elle pouvait bien à présent se charger de quelques décisions, non ? Et puis, si ce n'était pas elle qui les prenait, il n'aurait plus d'occasions de la contredire, et cela l'ennuyait beaucoup, à vrai dire.

Voyant qu'elle ne bougeait toujours pas, il baissa le regard sur elle, sourcils froncés. « Quoi ? Tu t'attends peut-être à ce que je te prenne sur mon dos et qu'on s'envole vers d'autres cieux ? Désolée ma p'tite, mais faudra que tu perdes encore quelques kilos avant que je ne tente quelque chose d'aussi insensé. » Sur ce, il croisa de nouveau les bras, droit comme un « i », pesant néanmoins le pour et le contre. Lui laisser prendre la tête des opérations signifiaient aussi supporter ses fanfaronnades et sa fierté mal placée. C'est que ces grosse tête pouvaient être vraiment pénibles quand elles voulaient.. D'un autre côté, il n'avait toujours pas envie de s'ennuyer avec de quelconques décisions qui, si elles s'avéraient peu judicieuses, le forceraient à se prendre en pleine poire les conséquences de ses actes. Et il n'était vraiment pas d'humeur à supporter les remarques acerbes d'Eun Hwa, quand cet imbécile de directeur avait encore usé de son cerveau tordu. Et visiblement, son cas allait en s'aggravant. Yoo Sung prit, pour la première fois, le temps d'inspecter les environs. Il n'y avait pas grand chose à voir mis à part des branches, des feuilles et des haies qui bougeaient toute seules... -il devait bien admettre que ce fait l'inquiétait de plus en plus, d'ailleurs. - En revanche, il y avait bien plus à entendre... des cris surtout. De filles majoritairement, mais aussi des sons provenant de gorges bien plus viriles parfois. Et puis... attendez... n'était-ce pas le hurlement d'un loup qu'on percevait au loin ? Son regard dériva vers la lune, affichant fièrement son cercle parfait. Mh, les choses s'annonçaient mal visiblement... se pouvait-il que le directeur, noble et respecté, responsable de milliers d'enfants depuis des siècles, oserait laisse gambader de monstrueuses créatures parmi ses précieux élèves ? Le jeune homme commençait malheureusement à croire que oui, et sans réfléchir davantage, il s'empara du bras de la jeune fille à ses côtés, l'entraînant vers la... droite. « On va pas prendre racine, non plus... » Oui et puis, il n'était pas certaine que ces haies mouvantes soient totalement inoffensives, d'ailleurs. Après, c'était Halloween, n'est ce pas ?

Elle se doutait bien qu’il devait se moquer d’elle intérieurement. Pour l’instant, en tout cas, parce qu’elle se doutait également qu’il n’allait pas le garder pour lui très longtemps, ce n’était pas du tout dans ses habitudes. Pourtant, ça n’était pas si étonnant, non, qu’elle n’ai jamais eu la curiosité d’inspecter le labyrinthe ? Elle n’aimait pas avoir peur. Elle n’aimait pas non plus se retrouver dans une situation qui ne dépendait pas d’elle et de ses capacités uniquement, mais également d’une part non négligeable de hasard. Et le hasard, ça n’avait jamais été le meilleur ami des muneo, peu importe lesquels.. Ils aimaient avoir les choses en mains, ils aimaient briller par leurs connaissances. Mais, ici, que pouvait-elle faire ? Elle avait presque honte, à présent, de n’avoir jamais pensée qu’un jour on puisse leur organiser quoique ce soit ici. Le labyrinthe était le terrain de jeu rêvé de la plupart des élèves, c’était normal que le directeur y ait pensé en premier lieu pour une animation quelconque. Qu’elle pouvait se sentir bête. Et être avec yoo sung ne l’aidait pas à se sentir moins honteuse, malheureusement. Au contraire. Elle se mordit la lèvre un instant, regardant au loin devant elle plus qu’autre chose. Elle ne savait pas quoi faire – et c’est la raison pour laquelle elle s’était mise à marcher un peu, à essayer de justement faire confiance à ce hasard qu’elle ne connaissait pas, qu’elle se devait maintenant d’apprivoiser. Ce que c’était difficile de s’y fier sans paniquer..

Finalement elle avait abandonner l’idée qu’il puisse se conduire de façon plus décente, ce n’était pas dans son tempérament de toute façon, elle allait être obligée de le guider un minimum entre les haies, même si elle ne les connaissait pas. Parce qu’il semblait avoir prit la fâcheuse habitude de toujours compter sur elle, après avoir pu voir qu’elle ne manquait ni d’instruction, ni de ressources. Mais ici, ils étaient à égalité. Ce qu’il n’avait pas assimilé, ce qu’il n’assimilerait jamais semblait-il. Elle n’avait pas relevé sa raillerie, elle s’y était attendue. Et quand elle savait prévoir les choses elle faisait preuve d’un self-control relativement impressionnant, surtout pour une adolescente de son âge. Tant qu’il la suivait, elle n’avait aucune raison de lui répondre, ils se chamaillaient assez souvent comme ça. Elle allait se déconcentrer si elle lui répondait et perdait son sang-froid. Et elle voulait sortir le plus vite possible, elle n’était pas à l’aise ici. Elle était préoccupée. Parce que, elle réfléchissait et, plus elle y pensait, plus elle trouvait ça stupide de juste les lâcher là, sans rien de plus. Elle commençait à penser que peut-être, ils allaient faire une mauvaise rencontre au milieu du labyrinthe. Peut-être qu’une créature leur bloquerait la sortie, sinon. Ou même.. peut-être pire. Leur directeur était assez imaginatif. Sans compter les horribles rumeurs à propos de certains actes de magie noire avancée qu’il aurait commis pour garder sa jeunesse pendant les 500 et quelques dernières années.. Oui, elle craignait beaucoup les idées de leur directeur, comment pourrait-elle ne pas le craindre ? Elle n’était pas stupide, elle était bien consciente qu’il y avait quelque chose de pas naturel chez lui.

« Quoi ? Tu t'attends peut-être à ce que je te prenne sur mon dos et qu'on s'envole vers d'autres cieux ? Désolée ma p'tite, mais faudra que tu perdes encore quelques kilos avant que je ne tente quelque chose d'aussi insensé. » Elle fronça les sourcils. C’était moins aisé de ne pas répondre à ça. De quel droit se permettait-il de faire la moindre remarque sur son poids ? Comme si elle avait ne serait-ce qu’un seul kilos en trop ! Elle était très bien comme ça. Et puis c’était inutile comme remarque, parce qu’il ne pourrait jamais voler avec ses ridicules ailes, là. C’était un déguisement. Et pourtant, elle aurait donné n’importe quoi pour avoir son balais, à cet instant. La tâche aurait été tellement plus simple si elle l’avait eu sous la main, elle aurait survolé le labyrinthe, aurait repérée la sortie, et se serait posée juste devant, évitant ainsi tout les éventuels pièges qui se cachaient ici. Elle aurait été bien plus à l’aise sur son balais à pouvoir tout voir, plutôt qu’a marcher ainsi vers elle ne savait où. Surtout vu la compagnie qu’elle avait. Parfois elle se demandait même pourquoi elle était amie avec lui. Parce qu’il était intriguant ? Différent des autres ? Tu parles. Beaucoup d’ineos étaient comme ça, dans le fond.. La différence, c’était que lui, il était accessible. Et il n’avait pas l’air d'haïr les muneos comme le faisaient certains. Elle se retourna à moitié vers lui, le regard moins sévère qu’un peu plus tôt, non, presque.. dénué d’expression. Elle faisait un dur travail de contrôle sur elle-même là, aussi, comprenez-le.

▬ S’il fallait voler, ce serait avec un balai, et c’est moi qui te soulèverait, pas l’inverse. Ne soit pas si prétentieux, voyons..

Elle releva les yeux au ciel, avant de détourner les yeux vers le ciel, très justement. Noir. Tellement noir qu’elle ne voyait aucune étoile, juste la lune, pleine, ronde, blanche. L’ambiance était presque mystique, presque. Le brouillard accentuait les choses. Elle se demandait également si tout cela n’était que magie, si tout avait été organisé dans leur ciel artificiel pour être à l’ambiance d’halloween, ou si il évoluait par lui-même, et si c’était le hasard qui faisait bien les choses. Pourquoi se posait-elle toutes ces questions inutiles, de toute façon ? Elle n’avait aucun intérêt à perdre son temps ainsi, fichu réflexe. Elle eut un sursaut alors qu’il l’entraina finalement, en ayant eu assez de la regarder se perdre dans ses pensées, très certainement. « On va pas prendre racine, non plus... » Elle fronça à nouveau les sourcils – elle allait finir par en prendre une vilaine habitude.. – retrouvant une expression assez significative, tout à fait en adéquation avec son maquillage. Elle avait entendu le hurlement un peu plus tôt, et elle avait la désagréable impression qu’il s’en rapprochait. Pourquoi devait-il prendre une décision et qu’elle soit mauvaise ? Ne lui avait-on jamais dit que les femmes avaient une meilleure intuition ? Quelle idée, au final elle se maudissait elle-même d’avoir espérer qu’il puisse prendre le contrôle. Elle n’aimait pas ça. Qu’est-ce qu’elle pouvait être bipolaire parfois. Elle se dégagea soudainement de lui, alors qu’elle sentait le brouillard se faire plus présent sur ce chemin là. Et lorsqu’elle se retourna, elle pu voir que la haie s’était refermée, cette fois encore. Elle poussa un soupir, comprenant qu’elle était piégée, et que s’il avait fait une erreur, ils ne pouvaient pas revenir en arrière. Horreur.

▬ Je suis sûre que tu as pris un mauvais chemin, yoo..

Elle n’avait pas un ton de reproche, ou angoissé. Elle était blasée. Elle avait froid, en plus. Elle se pencha légèrement, récupérant sa baguette qu’elle avait eu la bonne idée de coincer dans le ruban autour de sa taille. Elle allait en avoir besoin. Elle savait qu’elle avait eu une bonne idée en la prenant. Elle pouvait enfin remercier sa petite paranoïa et son besoin de précaution. Pour une fois que ça pouvait l’aider. Et alors qu’elle pinçait les lèvres, elle reprit en main leur petite exploration, reprenant la marche, vers l’avant puisqu’ils y étaient obligés.. Mais dans quel pétrin venait-il de les fourrer, dieu.

Il n'allait pas se mentir : il n'avait absolument aucune idée de l'endroit où il se trouvait, et où ils finiraient par atterrir en continuant ainsi. Mais à part marcher à l'aveuglette, il ne voyait pas bien quoi faire d'autre : comme l'avait si aimablement souligné la jeune femme, il n'avait aucune prétention à avoir concernant ses compétences en matière de balais. Pour lui, ces objets servaient à nettoyer les poussières, point. Il trouvait ridicule qu'on puisse se prendre d'une telle passion pour un sport qui exigeait qu'on se mette à cheval sur un morceau de bois avec un nom douteux. Et puis d'ailleurs, puisqu'elle semblait si à l'aise sur ces machins, elle n'avait qu'à s'en servir... ah, mais non bien sûr, puisqu'elle ne l'avait pas. Il leva les yeux au ciel, consterné. Eun Hwa était, il devait bien l'admettre, douée dans nombre de domaines et n'était pas à muneo pour rien : mais en l'occurrence, en cet instant, elle ne servait strictement à rien, pas plus que lui-même. Alors elle pouvait bien prendre ses petits airs supérieurs et faire semblant de réfléchir devant un carrefour, ce n'était pas ça qui allait les sortir de là. Finalement, il n'avait peut-être pas eu tord de prendre la tête des opérations : au moins passeraient-ils ainsi plus de temps à chercher concrètement la sortie plutôt qu'à bavasser une heure devant deux allées. Cependant, la jeune fille échappa à sa poigne et il s'arrêta, poussant un long et profond n'avaient pas leur pareil pour vous irriter. Et elle aimait ça, pour ne rien arranger... Quoiqu'il en soit, il se retourna lentement, pour la voir se faire brusquement barrer le chemin par une haie. -ce qui fut d'ailleurs assez impressionnant. Comment un amas aussi impressionnant de végétation pouvait-il se déplacer si rapidement ? Il ferait peut-être de poser la question à sa cavalière tiens, voilà qui devrait être suffisant pour détourner son attention, et la forcer à le suivre.- « Je suis sûre que tu as pris un mauvais chemin, Yoo... » Il écarquilla un instant les yeux, avant de les lever au ciel. Quelle mauvaise foi ! Au moins lui n'était pas restée planter là pendant une heure à attendre que la sortie vienne d'elle-même à eux. Quoiqu'à force de bouger, les haies la leur auraient peut-être bien apportées... d'ailleurs, c'était peut-être un truc à tester ça... non ? « Ben tiens. Au moins je ne fais pas semblant de réfléchir pour dissimuler ma peur, et j'avance ! Et puis... la gauche, la droite... si le directeur est assez cinglé pour nous enfermer là-dedans un soir d'halloween, j'imagine qu'il l'est aussi assez pour nous réserver des surprises des deux côtés, après tout. Et puis, avec toutes ces haies qui bougent... » Il lança un regard dégoûté aux feuillages en question, avant de faire volte face et de reprendre sa route.

Imitant sa partenaire, il sorti à son tour sa baguette, rangée dans une poche de son pantalon d'un blanc immaculé. Il se félicitait de ne pas avoir de vêtements plus gênants, comme le stupide collant vert de Kyung Jee. -à la vu duquel il avait manqué faire une crise cardiaque en le voyant accompagné d'un homme en... robe.- mais passons. Si surprise il y avait en effet, il ne doutait pas instant qu'il lui fallait déjà s'y préparer. A vrai dire, il s'attendait déjà au pire, sans vraiment le craindre. Ce serait sans doute bien plus amusant comme cela non ? Il ne regrettait pas que le bal ait été remplacé par une activité si stimulante, une chasse au trésor qui promettait, bien qu'il fut quelques peu contrarié par le fait qu'ils n'aient pas été prévenu. Non parce-que même en aimant les surprises, se retrouver enfermés là avait tout de la mauvaise blague et à moins d'être aussi siphonné que le directeur lui même (ce qui lui paraissait peu probable vu que lui avait eu des siècles pour aggraver son état), on ne pouvait décemment pas apprécier le cadeau. Malheureusement, marmonner dans sa barbe plus longtemps ne les avancerait pas tellement, et il s'arrêta, vérifiant que la jeune femme l'avait bien suivit. Elle était bien là, à quelques pas, l'air blasé. Les poings sur les hanches, il l'observa quelques instants, sans un mot, puis se rapprocha d'elle et reprit son bras, sans lui laisser le choix. Il le coinça sous le sien, tout en lui dédiant un sourire charmeur. « Bon, puisque je suis visiblement un incapable, je te laisse choisir notre prochaine destination. N'est ce pas très attentionné de ma part ? Un oui serait fort apprécié. » Et son sourire prit encore plus d'ampleur, alors qu'il imaginait déjà les yeux de la demoiselles se diriger vers le ciel. Ce n'était tout de même pas sa faute s'il aimait tant la déconcerter ! Et on ne pouvait pas dire qu'il n'excellait pas d'ailleurs, à ce jeu là... ce devait être une caractéristique typique des ineo tiens, puisque nombre d'entre parvenait à l'agacer lui-même, qui partageait leur maison. La réputation de vilains méchants qu'ils se traînaient étaient principalement du à tous ces fanfarons qui faisaient décidément bien trop parler d'eux, et en de bien mauvais aspects. Yoo Sung était excessivement fier de porter l'uniforme rouge et or, et si son comportement frisait parfois l'intolérable, il n'en restait pas moins un être sensé, avec un cerveau sensiblement mieux développé que nombre de ses camarades. Mh, il fallait dire que les sirènes, à l'origine, n'étaient pas des créatures bien difficiles à comprendre et pas très ambitieuses... du moment qu'elle avait du bel homme pour le désert, elles semblaient ravies. Et beaucoup des représentants d'ineo semblaient également se complaire dans leurs petites positions, ne réalisant visiblement pas que la vie au-dehors d'akiwa n'avait rien à voir. Ah, mais tout cela était fichtrement désolé, et il aurait bien le temps de ressasser tout cela une fois qu'ils seraient tous les deux loin de ce labyrinthe. Oui parce-que, même si la petite avait tendance à très souvent lui porter sur les nerfs, il n'imaginait pas la laisser là, en proie à l'obscurité et aux vilains cauchemars.

Pourquoi fallait-il que le brouillard soit si épais. L’air était glacial, en plus. Presque irrespirable, et la pauvre jeune fille était gelée, et pourtant, elle n’oserait sûrement pas le dire ou le laisser trop paraître, parce qu’elle savait qu’elle n’avait pas un cavalier comme les autres. Qu’est-ce qu’il lui avait prit à celui-là de l’inviter elle ? En ne lui laissant pas le choix, en plus.. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi il n’avait pas invité une fille de sa propre maison. Les filles d’ineo étaient plutôt belles, en plus. Certes, des beautés froides. Et elles avaient pour la plupart un caractère execrable, mais ça ne le changerait pas, lui. Ou bien, pourquoi pas une yongwang ? C’était des fortes têtes ! de véritables amazones, prête à se jeter dans la gueule du loup pour rien mise à part l’excitation malsaine que ça pouvait peut-être leur procurer. Mais pourquoi elle, une modeste muneo, sage et patiente, en plus uniquement en troisième année ? Elle n’avait aucune expérience des idées stupides du directeur ! ou alors très peu, c’est normal qu’elle soit un peu plus appeurée que les autres dans le labyrinthe, ou qu’elle ne soit pas vraiment sûre d’elle. Mais il ne lui laissait aucune deuxième chance aussi, elle n’avait pas le choix que de trouver la sortie, parce qu’il semblait penser que c’était normal ; il la prenait pour qui, einstein ? Elle n’était qu’une fille comme les autres, et porter un écusson bleu, ça ne voulait pas forcément dire ‘je suis un génie, fais un vœu’ bon sang. « Ben tiens. Au moins je ne fais pas semblant de réfléchir pour dissimuler ma peur, et j'avance ! Et puis... la gauche, la droite... si le directeur est assez cinglé pour nous enfermer là-dedans un soir d'halloween, j'imagine qu'il l'est aussi assez pour nous réserver des surprises des deux côtés, après tout. Et puis, avec toutes ces haies qui bougent... » Pourquoi était-il si.. fataliste ? Elle pouvait presque sentir dans sa voix qu’il pensait qu’ils allaient tout les deux mourir cette nuit. Ha, mon dieu, non. Le directeur était peut-être cinglé, mais pas à ce point, bien entendu, pourquoi en avait-elle douté ne serait-ce qu’une seconde ? Il ne pouvait pas risquer leur vie ici ! il allait avoir de sales ennuis si un seul élève disparaissait cette nuit. Elle se rassurait comme elle le pouvait, vu qu’elle n’avait pas un cavalier apte à le faire pour elle. Et puis quitte à aller d’un côté ou d’un autre, elle aurait préféré celui sans le brouillard bizarre et épais. Oui, voilà. Parce que ça, c’était vraiment.. vraiment très angoissant. Et elle était facilement angoissée. Oh, bien sûr, elle paraissait être une fille forte et peu atteignable la plupart du temps – mais, ce n’était qu’une carapace. Au final elle restait une adolescente de dix-sept ans, certes désireuse de s’affirmer comme une femme forte, mais encore loin du compte.

▬ J’aurais quand même préféré le côté le plus lumineux, tu vois..

Une minute plus tard, alors qu’un nuage avait eu la bonne idée de passer devant la lune, rendant les choses plus compliquée encore, elle pointa sa baguette un peu plus loin devant son nez, murmurant un lumos avec une petite voix, toujours appeurée, mais néanmoins certaine que ça pourrait les aider. Elle préférait aussi ce genre d’activité à un bal, même si ça ne se voyait pas vraiment. Parce que les bals, eun hwa en avait toute sa vie eu horreur. Elle n’avait fait acte de présence qu’a celui de rentrée de cette année, et encore, elle y était allé avec un ami, qui l’avait très vite délaissé, tout ça pour faire plaisir à shin ah. Elle était bien trop influençable, voilà. Malgré son intelligence, elle se laissait toujours embarquer par ses amie, parce qu’elle était aussi très loyale. Elle aurait pu finir à yunikon, si elle avait été de sang pur. Malheureusement dieu avait été facétieux avec elle, elle était née dans un foyer moldu, où il n’y avait eu que des moldus à toutes les générations, et dont elle était la première sorcière. Autant dire que l’adaptation avait été rude. Et elle était fière, malgré tout, avec ce que la plupart des sorciers pourraient considérer comme un handicap, d’être une élève de muneo. Et une des meilleures – toutes années confondues. Bien vite, il l’avait dépassé, encore une fois. Elle ne savait vraiment pas ce qu’il avait en tête, il était tellement imprévisible. Elle ne savait jamais ce qu’il allait faire, et en conséquence, elle ne savait jamais comment elle allait y réagir. C’est une horreur. Et en même temps c’était intriguant, parce qu’elle avait envie d’apprendre à le comprendre un peu mieux, à chaque fois qu’elle remarquait qu’elle n’avait aucune réelle idée de la personne qu’il était au fond. Elle le suivait, en trottinant, parce qu’il ne sembla pas vraiment faire attention à elle, jusqu'à ce qu’il se retourne pour constater qu’elle suivait bien, et qu’il l’attrappe une nouvelle fois par le bras. « Bon, puisque je suis visiblement un incapable, je te laisse choisir notre prochaine destination. N'est ce pas très attentionné de ma part ? Un oui serait fort apprécié. » Et il recommençait. La prochaine destination ? Oh, pour l’instant, ce n’était pas bien dur. Il fallait continuer tout droit, parce qu’ils n’avaient pas le choix. Et elle n’allait pas lui répondre, encore. Parce qu’elle était sage et qu’elle savait se contrôler, elle. Voilà, elle était toujours de bonne humeur. Elle savait tout à fait faire face à ce genre de situation, et à ce genre d’énergumène. Et elle se complaisait dans son petit mensonge. Elle avait tellement besoin d’être rassurée, dans le fond, s’il savait quelle personnalité angoissée et complexe il pouvait y avoir derrière ce petit masque de fierté. Un peu plus loin, ils arrivaient à nouveau à un croisement. Et comme promis, elle avait choisi. Elle avait encore choisie la gauche. De toute façon, elle l’entrainerait surement à gauche la majeur partie du temps, à chaque fois que la voie semblerait dégagée. Pourquoi ? Elle était gauchère, et avait une disposition naturelle à préférer ce côté. Et puis, elle avait entendu un jour que dans un labyrinthe, c’était toujours une meilleure idée de tourner à gauche. Un truc de moldu. C’était peut-être sortie de la bouche d’un ami à son père, elle ne savait plus. Elle s’en fichait à vrai dire, en plus, ici. Elle s’en souvenait point, alors ils allaient a gauche, et voilà tout. Et les choses semblaient un peu plus claires ici, dieu merci. Elle se retourna légèrement vers lui, affichant un sourire léger pour la première fois de la soirée.

▬ hm, ça a l’air un peu mieux par ici. Non ?

Mais non, elle n’essayait pas du tout de lui faire dire qu’elle était plus douée que lui, ou quoique ce soit dans le genre. Non, elle essayait réellement d’être simplement aimable. Parce qu’elle n’aimait pas se disputer avec lui et perdre le contrôle d’elle-même, simplement. Il n’y croyait peut-être pas, mais elle était vraiment et profondément gentille, derrière tout son côté petite fille sérieuse et son petit air parfois supérieur. Elle ne cherchait jamais à être supérieure à qui que ce soit, mais on la confinait à ce rôle, parce que les gens s’étaient habitués à ce qu’elle le soit. Et pourtant, elle manquait de confiance, au fond. Elle pensait réellement que s’il y avait bien une personne tout à fait égale à toute les autres, voir même peut-être inférieure.. c’était elle.

bien ! vous voilà à la première épreuve...

Il fait froid et c’est lugubre comme endroit, je sais. Mais ne vous inquiétez pas, nous avons pensé à tout pour que cette promenade ne soit pas trop glaciale. Et non, ce ne sont pas des chocolats chauds ou des bière-au-beurres qui vous attendent au tournant de ce coin. Mais n’ayez crainte, vous aurez rapidement de quoi vous réchauffer le sang. Vous tournez donc avec sourire ce dit coin, tenant doucement la main de votre cavalier(e) dans la vôtre, riant aux éclats malgré cette ambiance sinistre qui flotte dans l’air. Ah oui ? Votre sourire à soudainement disparu ? Pourquoi donc ? Est-ce parce que vous venez de vous prendre une immense branche d’arbre en pleine tête ? Ah ces satanées goules. Il n’y a pas trente-six réponses, vous savez parfaitement que ce sont des goules, elles vous terrorisaient lorsque vous aviez 5 ans et que votre mère vous envoyait coucher une soirée chez mamie. Quoi qu’il en soit, dans un grenier ou dans un labyrinthe… vous les détestez tout simplement. Et c’est alors qu’elles s’attaquent même à votre cavalier(e), lui lançant à son tour tout ce qui leur tombe sous la main; cette fois c’est une – Une table ? Par la barbe de merlin ! Mais qui est l’idiot qui a laissé toutes ces choses aux cotés de ces affreuse créature ? Il n’y a pas photo, vous savez parfaitement que c’est fait exprès. Elles sont si laides, tellement, tellement laides, pas besoin en plus de leur donner une arme de destruction massive !! Non décidément, vous ne pouvez tout simplement pas continuer paisiblement votre chemin – et ce même si vos sens vous crient de courir tel le poltron que vous êtes, ne mentez pas. Évidement, vous devrez agir avec ingéniosité et efficacité, ici les larmes n’affectent en rien les goules. Ne soyez pas bêtes non plus à tenter de communiquer avec elles, ce ne sont pas des goules ordinaires; elles semblent voraces et meurtrières qui plus est. Comment allez-vous passer ces affreuses choses !? N’oubliez pas de regarder par moments si votre ami(e) n’a pas perdu conscience devant telle laideur !

Sans même prendre la tête de lui répondre, elle continua à ses côtés. Yoo Sung leva les yeux au ciel, comme il en avait pris la mauvaise habitude dès qu'il se trouvait près d'elle. On pouvait même se demander pourquoi il persistait, tant ils semblaient parfois à des années lumière l'un de l'autre. Pourtant, se dit-il en l'observant discrètement du coin de l'œil, sa simple présence avait quelque chose d'apaisant. Mais ça, c'était peut-être un truc de pieuvre... c'est qu'ils étaient toujours si concentrés, si studieux, qu'on ne pouvait qu'être sûr d'être au calme au leur compagnie. Certes, ils portaient parfois sur les nerfs lorsqu'ils se mettaient à étaler leurs connaissances ou à sans cesse vous rappeler la date du prochain contrôle de botanique, mais lorsque vous étiez en quête de calme et de silence, inutile d'aller chercher plus loin que la salle commune des muneo. Lorsqu'on voulait rire, celle des yongwang était l'idéal : cette maison était un véritable ramassis de crétins, et il y en avait toujours un pour sauter de la mezzanine donnant sur les dortoirs. L'infirmerie était peuplée de dragons écervelés, quoique les mots « cerveau » et « yongwang » étaient clairement opposés. Disons que c'était ce qui faisait leur charme et que sans eux, l'école se serait révélée bien ennuyeuse. Quant aux geobuks et aux yunikons, ils n'avaient pour lui aucune réelle façon de se distinguer du lot. La seconde était certes uniquement composées de sang-purs, mais à part cela... de l'intello au jaune manqué, on trouvait de tout dans ces deux maisons. Et pour les ineos... sa façon de les voir était bien évidemment biaisée par le fait qu'il en était un lui-même. Mais le fait d'appartenir aux sirènes ne l'aidait pas à moins en mépriser plus des trois quarts : des petits durs en manque d'attention, tout simplement, sans réelle indépendance, et surtout sans caractère aucun. Peut-être se donnait-il trop d'importance, peut-être se voyait-il supérieur à tous ces imbéciles par son statut d'animagus et d'élève brillant... mais il était clair que malgré ses prétentions, il en valait bien réunis.

Mais il n'eut pas l'occasion de s'enfoncer plus loin dans ses pensées, qu'elles étaient interrompues par la voix de la jeune femme. « Hm, ça a l'air un peu mieux par ici. Non ? » Mieux ? Il leva les yeux, observant un instant les alentours, avant de revenir sur la petite pieuvre qui souriait timidement. Le fait est qu'il ne voyait pas grand différence : sa vue perçante lui permettait d'être aussi à l'aise de nuit comme de jour, même s'il n'était pas aussi efficace qu'un félin dans la pénombre. Il hocha néanmoins la tête. Elle n'avait évidemment pas les mêmes facultés que lui, et si un poil plus de lumière pouvait la rassurer, alors oui, disons que c'était mieux, bien qu'ils soient toujours enfermés dans ce fichu labyrinthe. S'il n'avait pas eu peur de révéler ses pouvoirs à Eun Hwa, sans doute se serait-il déjà transformé... seulement il tenait à garder ses capacités secrètes, puisque c'était l'une des rares choses à laquelle il tenait réellement, et invariablement. Seuls les quelques autres animagus de l'école avait connaissance de ce qu'il était, comme eux savait les reconnaître. Le jeune homme ne les connaissait pourtant pas bien, excepté le félin de la bande, bien entendu. Bref, en attendant, il semblait même avoir perdu le goût de papoter, et il s'enfonçait lentement mais sûrement dans une humeur aussi sombre que le ciel au-dessus d'eux. C'est que tous ici avaient sans doute beaucoup mieux à faire que de tourner en rond dans un labyrinthe, mh... Et ils continuaient à avancer, aussi silencieux l'un que l'autre, alors qu'il la laissait vagabonder là où elle le souhaitait -elle semblait d'ailleurs posséder une certaine obsession pour la gauche- et il la suivait sans discuter. Ils finiraient bien par arriver quelque part, n'est ce pas ? Il soupira, un nouveau carrefour apparu devant et pour la millième fois AU MOINS, ils prirent à gauche... et il eut à peine le temps de voir l'énorme branche d'arbre qui arrivait sur lui qu'elle le percutait déjà de plein fouet.

« NOM DE D... AH! » Les deux mains sur le visage, il laissa échapper un chapelet de jurons, et ne cessa pas même après que la douleur fut moins vive. Récupérant sa baguette qu'il avait laissé tomber au sol, il eut à peine le temps de se relever qu'une table -UNE TABLE ?!- volait à présent dans leur direction. Non... dans la direction de SA cavalière plus précisément. Dans réellement réfléchir, il se jeta devant elle, sa baguette pointée devant lui, il cria protego, juste à temps pour voir le meuble s'écraser contre le mur invisible qui s'était dressé devant les deux jeunes gens. La fureur de Yoo Sung, qui était déjà presque à son comble depuis qu'il s'était ramassé la branche, redoubla lorsqu'il put enfin voir l'origine de cette mauvaise blague. Des goules, évidemment. Il DETESTAIT ces bestioles, qui avaient envahie pendant des années le grenier du manoir familiale. Et de toute façon, comment aimer ne serait-ce qu'un peu ces... ces trucs ? Laids comme on ne pouvait l'imaginer être, elles le devenaient encore davantage lorsqu'elles avaient ce rictus mauvais sur le visage, celui-là même qu'elles étaient en train de leur dédier, visiblement très fières de leur première victoire. Mais déjà, l'une d'elle ramassait un nouvel objet sur l'immense tas posés près d'elles. Mais qui QUI avait bien pu avoir la bêtise de mettre tant de projectiles potentiels à leur disposition ? S'il s'agissait de leur directeur, alors il était encore bien plus atteint que le rouge et le or le pensait. D'un mouvement de baguette, il expulsa l'armoire que venait d'envoyer l'une des créatures -mais d'où pouvaient-elles bien tirer une telle force, comme si elles n'étaient pas déjà assez... chiantes oui, c'était le mot- et alors qu'il tentait de viser l'une des goules, il se retourna un instant vers Eun Hwa. « Je prends celle-ci, toi qui a l'air de tant aimer la gauche, occupe toi de celle qui est de ce côté ! ET ON Y PASSE PAS LA NUIT OKAY ! » A peine eut-il fini sa phrase qu'un nouvel objet heurta sa tempe, et il rugit presque de colère alors qu'il se retournait vers la bête. Paraît qu'en général, les sorciers ne leur faisaient pas de mal... et bien, il y avait de bons côtés à ne jamais faire comme tout le monde, visiblement...

Eun Hwa avait déjà vaguement rêvé posséder des pouvoirs incroyables. Tient, oui, les sorciers avec des particularités la fascinait. Comme, les métamorphomages, bien sûr. Mais également les animagus, qui forçaient le respect encore un peu plus, puisqu’ils avaient entièrement appris à l’être, et n’étaient pas nés avec. Si ça ne tenait qu’à elle, peut-être essayerait-elle un jour de maitriser ce genre de choses. Mais est-ce qu’une simple descendante moldue pouvait ne serait-ce qu’espérer y arriver un jour ? Elle n’en savait rien, elle n’était qu’en troisième année. Et même si elle s’était avancée dans les années supérieures, elle n’avait rien vu n’intéressant à ce sujet. Comme si les professeurs voulaient éviter plus qu’autre choses que certains de leurs élèves tentent d’apprendre à en être. Ou peut-être n’avaient-ils jamais même pensés qu’un élève puisse y arriver. Ils se trompaient, certainement. Mais dans un sens, elle s’estimait déjà heureuse, et vraiment chanceuse. Elle n’avait jamais été destinée à ne posséder ne serait-ce qu’un seul don pour la magie. Mais le hasard le lui avait donné. Et elle était ici à présent, en plus, elle était une élève considérée brillante. Alors, pour l’instant, elle s’en satisfaisait, et n’irait pas chercher à en obtenir d’avantage. Bien sûr, elle ignorait bien qu’elle était en compagnie d’une de ces ‘curiosités’, elle aurait certainement trouvé tout de suite un intérêt beaucoup plus gros à Yoo Sung d’ailleurs, si elle l’avait su. Elle se doutait bien qu’il y en avait dans l’école, mais quant à savoir qui, c’était une toute autre affaire.

En attendant, elle n’avait pas une vue plus perçante que la moyenne, mais elle avait sa fidèle baguette pour l’éclairer un peu mieux. Pour l’aider à avancer, même si au final, c’est vrai qu’ils auraient pu y aller a tâton, étant donné qu’elle tournait systématiquement du même côté. Mais c’est une question de logique. En allant toujours du même côté, elle se rapprochait forcément de quelque chose, non ? Oui, ça lui paraissait logique. Sans compter sa petite croyance moldue. Au final, ils avaient marchés un bon moment, sans qu’il ne se passe rien, mise à part parfois une petite éclaricit.. et ça s’assombrissait à nouveau un peu plus loin, et Eun Hwa ne prenait même plus la peine d’éteindre sa baguette entre chaque, encore heureux que ça ne marche pas à pile.. ha, revoilà son esprit moldu. Peut-être qu’un jour ça pourrait lui servir contre une affreuse créature qui sait. Un nouveau carrefour, encore une fois à gauche.. mais cette fois, Eun Hwa eut à peine le temps de voir la créature qu’elle lançait déjà toute sorte de choses sur Yoo Sung. Elle fronça les sourcils, après avoir sursauté, et reculé d’un pas. Les créatures qui torturait maintenant le jeune homme étaient hideuses, et malgré leur forme relativement humanoïde elles n’avaient rien, mais alors rien de comparable à quoique ce soit d’humain. Eun Hwa savait parfaitement ce que c’était – et elle remarqua bien vite qu’elle n’était pas seule, mais qu’elles étaient deux ; oh, oui, deux goules immondes qui s’amusaient à leurs balancer des meubles au visage. Mais les goules, ça n’était pas dangereux. En tout cas, c’est ce que son guide des animaux magiques disait. N’étant pas d’une famille de sorciers, elle n’avait jamais eu l’occasion de voir une goule de ses propres yeux. En dehors des livres, comprenez par là. Mais, elle savait comment en reconnaître une ; c’était tellement reconnaissable, il n’y avait pas plus horrible que ce genre de bestioles, vraiment.

Alors qu’elles étaient occupées avec Yoo Sung, elle en profitait pour chercher dans sa mémoire une façon de contrer les goules. Elle n’étaient pas dangereuses, alors techniquement, ils pourraient les contourner. Mais avec tout ces objets, c’était impossible, elles aimaient jeter les objets et faire beaucoup de bruit, ça s’apparentait à un jeu pour elles. Elle se nourrissaient de papillons, elle s’en souvenait. Mais allez trouver des papillons ici.. Une fée aurait fait l’affaire, mais là, seule la chance pouvait les aider, il n’existait aucun sort pour faire apparaître ce genre de choses. « Je prends celle-ci, toi qui a l'air de tant aimer la gauche, occupe toi de celle qui est de ce côté ! ET ON Y PASSE PAS LA NUIT OKAY ! » Dans le feu de l’action, elle ne l’avait pas réellement écouté ni regardé, mais elle avait compris. Elle s’était aussitôt désintéressé de Yoo Sung et de la goule – la plus excitée – qui s’amusait sur lui, se retournant vers ‘celle de gauche’ comme il le disait. Soudain, celle-ci lui lança ce qui semblait être une bûche de bois ; et Eun Hwa pouvait dire merci au quidditch de lui avoir apporté de bons réflexes, puisqu’elle s’était baissé juste au bon moment. Elle s’était avancé vers la bête, évitant les projectiles qu’elle lui lançait avec une relative habilité, tandis que son cerveau en était encore à chercher un moyen bien spécifique d’immobilisé la bête. Il existait beaucoup de sort d’immobilisation. Elle avait l’embarras du choix, mais très justement ; lequel ? Lequel pouvait les aider sur le long-terme ? A savoir, garder la bête immobile de façon indéfinie, sans lui laisser la moindre possibilité de se libérer et de les poursuivre. Et en même temps ; elle ne voulait pas lui faire de mal non plus. Les goules n’étaient pas méchantes, certains sorciers les prenaient même pour animaux de compagnie et finissaient par s’attacher à leur présence. Elle ne voulait pas blesser (ou pire) un animal sans aucune raison de le faire ; même si Yoo Sung, lui, trouverait le concept stupide, très certainement. Elle prit son souffle, et pointa d’un geste sec et assuré sa baguette sur la créature. Le temps d’hésitation ne dura que quelques secondes, avant qu’elle s’écrit finalement Incarcerem ! – et alors qu’elle finit de prononcer la formule, des cordes sorties de nulle part vinrent ligoter la créature, qui s’étala au sol dans un bruit sourd, complètement ficelée. Assez pour qu’elle ne puisse plus vraiment bouger ; même si elle geignait encore. Mais ce n’était pas de douleur. Ce n’était qu’un sort d’immobilisation ; qu’elle avait préféré à pretrificus totalus parce que celui-ci aurait fini par se dissiper, et au célèbre stupefix pour son côté ‘interdit dans l’école’ sans compter qu’il n’était que rarement utiliser à des fins louables, celui-là.. – Elle s’approcha légèrement, pinçant les lèvres, un air presque compatissant au visage, alors qu’elle pointa à nouveau sa baguette sur la créature pour lancer un silencio cette fois-ci à voix basse, de sorte que la goule se taise. Maintenant, elle n’entendait plus que la deuxième, et maintenant qu’elle avait terminé, elle n’avait plus qu’une chose à faire – s’intéresser un peu plus à ce qui se passait du coté de Yoo Sung, et l’aider si besoin.