Ki Suk&Tsuki, il n'est plus le temps de reculer...

Vous l’attendiez avec impatience et votre coeur palpite à l’idée d’y être – enfin ! Un bal ! Et pas n’importe lequel, non non non, un bal d’Halloween ! A tous les ans, à Akiwa, c’est gi-gan-tesque et vous savez de quoi vous parlez lorsque vous dites que c’est gigantesque. Évidemment ! Ce cher Monsieur Yu, ce taré de directeur ne vous laisserait jamais bredouille, hors de questions. L’an passé, le bal masqué avait été une réussite ! Bon, certes… certains élèves s’étaient retrouvés avec des partenaires différentes à la fin de la soirée – le pire c’était les Kim, embrasser sa sœur, pauvre enfant… - mais c’était une réussite tout de même. Cette année, cependant – contrairement à toutes les années – il n’a pas passé l’annonce une semaine à l’avance. Et ça, quand on étudie à Akiwa… c’est très, très louche, et vous le savez… oh oui, vous le savez parfaitement.

Tout allait bien, vraiment. Tout allait même très bien, ce jusqu’à ce qu’un des elfes de maison vous traîne très loin de la foule de gens réunis dans le réfectorium. Pour vous traîner dans un coin très, très sombre, tiens… n’est-ce pas le cimetière ? Et le labyrinthe ? Eh… le labyrinthe ? Oui, c’est exactement ça. Une révérence et il s’en va, vous laissant tous deux questionnés face aux haies qui s’étendent tellement loin devant vous que vous n’en voyez même pas la fin… un drôle de brouillard flotte, et l’ambiance n’est pas très accueillante, avouons-le. C’est quand un grand froid vous traverse et qu’un cri de loup-garou résonne à vos oreilles que vous décidez que c’est définitivement une mauvaise idée de s’aventurer dans ces sentiers pile un soir d’halloween – c’est pas la pleine lune que vous voyez-là qui brille très haut dans le ciel ? Ohlala… vous tentez alors tous deux de rebrousser le chemin mais lorsque vous faites volteface, vous vous retrouvez face à un nouveau mur de haies… il ne vous reste plus qu’une option – trouver la sortie. Voilà, vous saviez bien que c’était louche… mince.

Installé dans la salle de bain depuis maintenant plusieurs minutes, le jeune muneo comme la plupart des élèves de cette école se préparait à assister au second évènement de l’année : Halloween. S’il y avait bien une chose à noter c’était que Ki Suk n’était que peu préoccupé par l’image qu’il donnerait de lui, comme des évènements qui pourraient se dérouler dans cette soirée. Son esprit était bien plus préoccupé par d’autres problèmes sentimentaux qui le hantaient, un seul nom l’obsédait, celui de son meilleur ami, Yano. Le jeune muneo se rappelait sans doute trop bien, des regards froids et distants qu’il lui lançait depuis ce fameux accident. Que donc lui reprochait-il ? Pourquoi avait-il changé de comportement si soudainement ? Plusieurs fois il avait tenté de s’approcher de lui pour avoir des explications même minimes mais chaque fois Yano s’enfuyait, trouvant une raison pour s’éloigner de lui. Alors il ne pouvait cesser de penser à lui, lui qui souffrait inévitablement de ce rejet inexpliqué qui le hantait, qui le perturbait dans ses pensées, comme dans ses actions. Et tout ceci avait résulté du fait que le jeune muneo se retrouvait désormais avec des cheveux roux et non rouge, ce qu’il avait initialement voulu lorsqu’il avait préparé sa potion. Lui qui d’habitude était studieux et attentif, s’était retrouvé dans une bien étrange position en raison de ces égarements et ces doutes. Ce fut donc avec un certain agacement qu’il essaya pendant plusieurs minutes à trouver une solution à son problème, il tenta plusieurs fois de se jeter des sorts pour faire en sorte que sa chevelure devienne rouge mais rien ne semblait vraiment fonctionner. A croire que quelqu’un lui en voulait vraiment… Il laissa échapper un soupir d’agacement avant de céder et d’abandonner tout simplement. Tant pis, il deviendrait un marquis roux le temps d’un soir. Si Ki Suk ne s’était pas complètement trompé au niveau de la préparation de la potion, celle-ci devait seulement faire effet quelques jours et disparaitre jusqu’à que ses cheveux retrouvent leur couleur initiale, le noir. Et si malgré le temps cette teinture perdurait, il trouverait l’un de ces enseignants pour qu’on lui vienne en aide, l’idée d’être roux jusqu’à la fin de sa vie ne l’intéressait aucunement, il ne le souhaitait vraiment pas. Il s’en voulait quelque peu de ne pas avoir pensé directement à utiliser une teinture moldue, au moins il n’aurait rien risqué et aurait pu arranger son problème en seulement quelques minutes. Vraiment, ces temps-ci le jeune muneo avait vraiment besoin de repos et il espérait qu’en cette soirée il pourrait réellement en profiter en compagnie de Tsuki, la demoiselle qui l’avait invité et avec laquelle il passait d’agréables moments. Comment aurait-il pu refuser sa demande alors qu’il avait besoin de se relâcher et d’oublier tous ces problèmes, Tsuki était sans aucun doute la personne la plus adéquate dans ce rôle, comme Ki Suk l’était pour la demoiselle.

Sous ces quelques pensées, le jeune homme se dirigea vers son dortoir dans l’intention d’enfiler son costume et d’enfin partir rejoindre Tsuki qui allait bientôt l’attendre dans les escaliers des muneos. Il ignora les quelques regards surpris et amusés qu’on s’amusait à lui lancer alors qu’il rejoignait le 4ème étage de l’école, bien évidement que sa couleur de cheveux pouvait facilement le faire tourner au risible mais qu’est-ce qu’il y pouvait maintenant ? Sa maladresse l’avait tout simplement conduit à se ridiculiser et actuellement rien n’y pouvait être changé. Il suffisait de s’y accommoder le temps de quelques jours, il avait sans aucun doute affronté des évènements bien plus dramatiques que celui-ci dans sa courte vie. Une fois arrivé dans la chambre, il partit en direction de son armoire à la recherche de son costume qu’il trouva emballé dans un des tiroirs. Ce ne fut qu’au bout de quelques minutes qu’il réussit enfin à enfiler convenablement son costume de marquis sans déchirer un seul morceau du tissu, ce qui selon lui se trouvait être un miracle ! Il plaignait vraiment Tsuki en cet instant, son costume devait être encore plus encombrant, enfin cette soirée devait sans doute se dérouler comme toutes les autres, un rassemblement, un bal et un rafraichissement. Rien de plus. Rien de moins. Une soirée tout à fait normale en soit. Une soirée où chacun des étudiants se retrouverait tout simplement comme chaque année. Il profita d’ailleurs d’un des miroirs de la pièce pour pouvoir se mettre un peu de crayon sous les yeux, pour les faire un peu ressortir, peut-être qu’ainsi il aurait plus de charmes en étant un marquis ?

Une fois après avoir inspecté chaque détail de son costume, et après vérification de la perfection du costume, le jeune muneo se dirigea vers la sortie de la pièce jetant quelques coups d’oeils aux personnes encore présentes dans la salle commune. La plupart d’entre elles se trouvaient encore en train de se préparer pour les festivités, ces festivités qui étaient censées célébrer la fête des morts directement importée d’Amérique du nord : Halloween. Une fête que le jeune homme n’avait jamais vraiment appréciée encore aujourd’hui. Il fallait dire avant tout, que le muneo comme la plupart de ses confrères n’étaient nullement un adepte de tout ce qui sortait vraiment de l’ordinaire et qui pouvait attirer quelques changements dans sa vie. Il aimait la tranquillité de son monde alors bien évidement l’idée de se mêler à ses camarades, qui arboraient des costumes plus effrayants les uns que les autres, ne lui plaisaient aucunement. Oui, notre jeune homme était froussard et n’avait jamais cherché à le cacher, après tout il ne s’était que rarement mis dans une situation risquée ou périlleuse. La bibliothèque était bien plus attrayante que la foret interdite, ne croyez-vous pas ?

Ce fut donc sous quelques pensées bien inoffensives qu’il rejoignit Tsuki quelques minutes plus tard à leur point de rendez-vous : les escaliers du deuxième étage où siégeait la maison des Yunikon, la maison des dignes sangs-purs d’Akiwa. Ce fut sans grand étonnement qu’il put admirer en arrivant la tenue de la demoiselle qui se trouvait être bien plus que ravissante, il lui sourit simplement ne pouvant s’empêcher de la complimenter sur son costume de marquise et ce fut ainsi qu’ils partirent rejoindre la masse d’élève et suivirent l’attroupement jusqu’à se retrouver face à l’entrée du labyrinthe sans qu’il n’y puisse faire quoi que ce soit et sans aucun moyen de s’en sortir si ce n’était de traverser la labyrinthe et de le finir.

Le jeune muneo ne put que rester pantois pendant plusieurs dizaines de secondes devant cette situation ô rocambolesque pour nous deux étudiants. La seule voie possible se trouvait devant eux et Ki Suk ne pouvait qu’être inquiet à ce propos. Et si ce labyrinthe se retrouvait être regorgé de bêtes dangereuses ? D’animaux qui risquaient à tout moment de mettre en péril leur vie ? Non, le directeur n’aurait jamais permis de telles choses, jamais. C’était en tout cas ce que le jeune homme cherchait à se convaincre. Il jeta un coup d’œil à Tsuki qui se trouvait non loin de lui, elle semblait pour sa part bien moins inquiète que lui, ce qui inconscient le réconfortait. Après tout, la demoiselle était loin d’être bête, elle serait capable de lui venir en aide s’il se trouvait incapable d’agir, n’est-ce pas ?

« Bon, je tiens à te prévenir d’avance. Je ne suis et je ne serais jamais un aventurier alors ne t’attends pas à de grandes aides de ma part… s’il y a bien une chose que j’évite c’est le danger, alors vraiment, je crois que tu n’aurais pas pu tomber sur un pire cavalier que moi sur ce coup-là. »

Pessimiste ? Ki Suk l’était certainement mais à sa place comment ne pourrait-on ne pas l’être, même s’il avait des notes bien plus respectables en cours, il avait bien souvent du mal à les mettre en pratique et en ce jours, ce petit détail lui ferait certainement défaut. Il suffisait juste d’espérer que Tsuki se débrouille mieux que lui en cas de danger. Avec de la chance, n’est-ce pas ?

Les bals, un attroupement de monde que Tsuki n’était pas franchement fan. Les raisons pour lesquelles elle avait une aversion pour ce genre de soirées étaient multiples et variées. En fait comme le voulait sa réputation, elle trouvait toujours quelque chose à trouver pour dire que ce n’était pas sensationnel. Il ne faut surtout pas penser qu’elle était hautaine ou autre…quoique c’était souvent l’image qu’elle se plaisait à donner aux autres. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle gardait au fond de son cœur des blessures qui ne cicatrisaient jamais contrairement à celles qu’elle s’infligeait au bras lorsque la partie noire de son âme faisait des siennes. Depuis la dernière lettre de sa mère, la tristesse, la douleur et la rage qu’elle retenait en elle, s’était quintuplée et elle devait faire des énormes efforts pour ne pas envoyer tout le monde bouler ou en enfer avec un sort bien choisit et qui pourrait causer du tord à sa personne. Oui, au cours des deux dernières semaines, elle avait envie de tuer tous ceux qui se mettaient sur son chemin. L’envie de tout casser, de tout bruler comme le fait de tuer, ne la quittait pas. Alors ça faisait des semaines qu’elle se mutilait tous les soirs sans exception lorsque ses colocataires de sa chambre s’étaient profondément endormies. Avec le temps, elle ne criait plus, elle ressentait la douleur ainsi que le plaisir de faire du mal et ça suffisait à la calmer. Cela faisait bien des années qu’elle avait décidé de ne plus faire mal à autrui bien qu’il lui arrivait de déraper quelques fois…Elle ne voulait surtout pas lui ressembler. Lui, cet être abject qui avait fait de sa vie un véritable cauchemar, mais qui avait eu le culot d’envoyer une lettre à sa mère. Il voulait rencontrer sa fille, elle à l’occurrence. Comment connaissait-il son existence alors que ça faisait des années qu’il était enfermé à Azkaban ? Elle était née après son enfermement. Comment avait-il pu envoyer une lettre d’ailleurs ? Tout cela la préoccupait et la rendait encore plus nerveuse qu’en temps normal. Elle avait même foiré son examen de sortilèges, alors qu’elle était sa matière forte, celle où elle s’en sortait haut la main. Tant de choses qui commençaient sérieusement à lui taper sur les nerfs, sans parler de tous les sentiments d’attirance qu’elle avait pour Seung Lim ou ce Don juan de Jong Hae. Si elle continuait comme ça, elle pouvait signer son testament car elle allait soit finir par tuer quelqu’un, soit se tuer pour tout oublier.

Puis il y a eu l’annonce de ce bal et le jour même, elle avait rencontré son calmant naturel : Ki Suk. C’était vraiment incroyable à quel point, le jeune homme parvenait à la calmer juste en se tenant à ses côtés. D’ailleurs lorsqu’elle était allée le saluer, elle s’était d’un seul coup sentit plus légère et plus sereine. Comment d’habitude, elle s’était tranquillisée et avait discuté avec lui sur un ton aimable, souriant. Cependant, elle avait très vite compris que le jeune homme n’était pas dans son état habituel. Le sourire qu’il lui tendait était plus sombre, triste. Ses yeux étaient quant à eux bien moins souriant, éblouissant. Elle avait sentit que le jeune homme était préoccupé par quelque chose. Elle n’avait aucune idée de ce que cela pouvait être mais elle avait pensé qu’une soirée tous les deux, parviendrait peut être à lui changer les idées. Elle s’était décidée de l’inviter au bal. Une chose à laquelle elle n’aurait pas pensé si le jeune homme avait été comme d’habitude. Il ne fallait pas oublier qu’elle n’aimait pas particulièrement les bals. C’était parfait pour se prendre la tête sur des détails qui en valaient pour la plupart du temps, pas la peine. Mais bon si ça pouvait bien remonter le moral à son ami, car oui Ki Suk pouvait bien porter le qualificatif d’ami, c’était tout ce qui l’importait. Elle s’était contentée de lui sourire tendrement lorsqu’il avait accepté sa demande. Bon elle n’était pas certaine de pouvoir l’aider…Après tout elle n’était même pas foutue d’aider son meilleur ami à garder la tête haute et à oublier celle qui hantait ses nuits alors si le problème du jeune homme était une histoire de cœur…Non elle prenait conscience qu’elle n’allait pas pouvoir lui remonter correctement le moral. Mais qu’importe en digne amie, elle ferait de son mieux comme d’habitude.

Pour le thème, elle avait choisit « marquis et marquise ». Pourquoi ? Aucune idée, l’idée lui plaisait bien et elle ne supportait pas les costumes hideux d’halloween et encore moins ceux de princesse. Pourtant le soir fatidique, celui du bal, debout devant son miroir, elle devait reconnaitre qu’elle n’avait pas trop l’apparence d’une marquise… Il faut dire qu’elle s’était prise à la dernière minute malheureusement. Le directeur avait annoncé ce bal à la dernière minute, c’était entièrement sa faute. Une semaine, voila ce qu’il leur avait laissé et entre les cours, ses activités extrascolaires, c'est-à-dire préparer sa potion pour supprimer toutes ses marques sur les bras pour en avoir le jour J. Au final, elle ne s’était prise que la veille pour acheter un costume. Le résultat ? Elle se retrouvait avec une longue robe digne d’une princesse de conte de fée : robe en satin avec des voiles de couleur blanche-écrue, un décolleté en forme de V qui seyait parfaitement à sa poitrine recouvert de petits diamants au niveau de la taille et sur le dos nu. Oui, elle donnait vraiment l’allure d’être une princesse de pacotille. Pour sa coiffure, elle avait fait simple, elle avait laissée ses cheveux lâchés et les avait attachés avec une barrette pour dégager un peu son visage. En accessoire, elle s’était seulement contentée de porter un collier en argent et des créoles assez grandes aux oreilles. Pour ses chaussures, elle avait décidée de porter des ballerines blanches qui s’accordaient parfaitement à sa tenue. Elle savait qu’en tant normal, elle avait à peu près la même taille que son cavalier et avec des talons en plus, elle risquait de le dépasser et puis soyons honnête, elle ne voulait pas avoir mal aux pieds à la fin de la soirée. Oui, mademoiselle pensait à son confort, et alors ? Elle assumait parfaitement le fait de penser à elle, plus souvent qu’aux autres…Enfin ça dépendant des autres en fait. Pour Ki Suk, elle avait consenti à se trimballer dans les couloirs de l’école avec cette robe digne d’une princesse alors elle avait bien le droit de protéger ses pieds ? De toute façon que les gens soient content ou pas, c’était du pareil au même. Voyant l’heure avancer, elle descendit dans sa salle commune. Tout le monde se préparait à rejoindre son ou sa cavalière et par chance elle passa inaperçue. Il manquait plus qu’on lui lance une pique méchante et elle aurait sauté au cou du malheureux. Au pas de loup, elle quitta les quartiers de sa maison et alla se positionner au niveau des escaliers du deuxième étage pour rejoindre son cavalier. Elle n’attendit en fait que quelques minutes avant de le voir apparaitre. Très beau, elle devait reconnaitre. L’allure que dégageait du jeune homme était presque princière…Comme quoi au final, elle aurait peut être du lui dire de venir en prince, non ? Enfin bref, il la complimenta pour sa tenue et ne fit même pas relever le fait qu’elle avait plutôt l’air d’une princesse que d’une marquise et elle fit de même pour son costume et pour sa teinture. Roux ? Elle devait reconnaitre que c’était une teinte particulière mais elle lui seyait comme un gant.

Après ses formulations de politesse, ils se dirigèrent en suivant l’attroupement de leurs camarades. Il faut croire que le directeur avait décidé d’innover car ils se retrouvèrent rapidement devant le labyrinthe. Le labyrinthe ? Qu’est ce que ce directeur de pacotille leur concocter, hein ? C’était ce qu’elle se demandait alors qu’ils étaient désormais tous les deux seuls à l’entrée du labyrinthe. Où étaient les autres d’ailleurs ? La voix du directeur vint interrompre son interrogation. Elle s’était élevée dans les airs et mettait à jour, ses plans. Il voulait nous tester dans un jeu de piste, il était vraiment sérieux, là ? Elle sentait son sang devenir bouillant. Qu’est ce qu’il leur réservait, hein ? Des frisons ? Une peur bleu ? Qu’il aille au diable, lui et ses idées de pacotilles. Elle avait bien envie de lui refaire le portrait mais il fallait qu’elle se calme et prenne le temps de respirer. De plus, elle remarquait qu’elle n’était pas si énervée que ça…Enfin moins qu’a l’accoutumé. En temps normal, elle aurait rugit de fureur, aurait crié des jurons et dieu savait-elle encore. Tout cela devait s’expliquer par la présence de Ki Suk à ses côtés.

Elle soupira pour calmer ses nerfs et observa son ami, il ne semblait vraiment pas dans son assiette. Au moins ils étaient tous les deux d’accord sur un point. Ils n’étaient pas particulièrement motivés par ce jeu. Mais pour sa part puisque leur directeur était disposé à leur donner un moyen de passer leurs nerfs, elle n’allait pas cracher sur ça. Heureusement qu’elle avait eu l’idée de prendre sa baguette avec elle, se disait elle en tirant sa baguette d’une petite poche prévue à cet effet dans son costume. Elle la prit dans sa main et murmura un lumos pour éclairer l’endroit où ils se trouvaient. Il y avait beau avoir la pleine lune, il faisait sombre et ils ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez. La réponse du jeune homme vis-à-vis de la situation lui tira un sourire. Si ça pouvait la rassurer, elle ne s’était pas du tout préparée à cette éventualité mais elle n’était pas du genre à reculer face aux dangers. Surtout ce genre de danger. Elle avait une assurance sur ses compétences en magie et l’avait montré lors de ses cours donc il ne devrait pas y avoir de problème. Par contre, elle devait reconnaitre que le jeune homme était bien pessimiste ce soir, ça ne lui ressemblait tellement pas. Où était donc passé le souriant et optimiste Ki Suk ? Ça la peinait de le voir dans un tel état, bien plus que de le voir se dévaloriser de cette façon.

« Tu veux rire t’es le cavalier idéal que je pouvais espérer, Ki Suk. Je t’assure. Si mon cavalier avait été quelqu’un d’autre, il aurait eu devant lui une Tsuki folle de rage. » Commença-t-elle dans un sourire amusée. « Et puis en tant que muneo, tu me seras surement très utile pour combler mes lacunes. De plus, bien que je ne sois pas non plus follement emballée par toute cette histoire, je suis prête au combat, quoique dans cette tenue… »

Elle se tut un instant. Il faut dire qu’avec sa longue robe, elle n’allait pas être à l’aise si elle devait combattre. Alors c’est sans hésitation qu’elle découpa sa robe à l’aide de sa baguette jusqu’aux niveaux de ses genoux, laissant le reste du tissu tomber à ses pieds.

« Au moins comme ça, c’est mieux. Je pourrais courir. Enfin bref, tu ne devrais pas penser que tu ne sers à rien car c’est faux. Mais bon j’ai bien remarqué que tu n’étais pas dans ton état normal en ce moment. Si tu as besoin de parler, n’hésites pas, ne ? Je ne suis pas sure de pouvoir t’aider ou autre mais peut être que si ça pouvait te soulager ça serait mieux que rien ? Bien entendu, tu peux ne rien me dire aussi. » Finit-elle tout simplement en ne quittant pas le jeune homme du regard.

Son sourire était doux et aimable tout comme l’expression de ses yeux. Avant de se lancer dans les couloirs du labyrinthe, elle voulait au moins que Ki Suk reprenne un peu du poil de la bête et si elle devait l’entendre durant une heure, ici, à parler de ses problèmes, elle n’hésiterait pas. Elle s’en foutait royalement de gagner ou de perdre tant que cette soirée pouvait rendre le sourire à son ami.

Spoiler:

Plusieurs semaines s’étaient maintenant écoulées depuis le soudain changement de comportement de son meilleur ami, et s’il y avait bien une chose à laquelle le jeune homme ne s’habituerait sans doute jamais c’était celle de vivre chaque jour dans l’indifférence de Yano. Cinq années. Pendant cinq années, ils s’étaient côtoyés quotidiennement, dans leur dortoir, dans leur chambre, comme dans les couloirs d’Akiwa sans jamais s’être vraiment séparés une seule fois. Même si chacun d’entre eux avaient vécu une histoire d’amour plus ou moins longues, Ki Suk et Soo Rin n’était sorti que quelques mois au contraire de Yano qui avait connu une réelle histoire avec Hyo Ni pendant deux longues années. Jamais, ô grand jamais, pendant ces périodes Ki Suk n’avait eu à subir son indifférence. Et c’était sans doute cet élément qu’il le faisait le plus souffrir. Avancer chaque jour loin de lui était quelque chose de bien difficile surtout lorsqu’on prenait en considération le fait qu’il ne connaissait pas les réelles raisons de son comportement. Si seulement il savait pourquoi Yano l’évitait chaque jour, pourquoi il l’esquivait à chaque instant, peut-être qu’il se serait fait une raison et qu’il en aurait moins souffert, mais malheureusement pour Ki Suk ce n’était pas le cas : il vivait dans l’ignorance la plus totale, dans l’obscurantisme. Depuis cette nuit où tout avait changé, Ki Suk s’était posé des tas de questions sur ces raisons, du plus invraisemblable au plus réaliste. Ces pensées l’avaient guidé d’abord à la famille Wada ; Ki Suk malgré ses origines moldues avait plusieurs fois réussi à pénétrer dans leur demeure et il avait pu se rendre compte de leur douteuse vision des sorciers d’origines moldues. On pouvait dire sans se tromper que la noble famille des Wada haïssait les personnes comme lui. Ceux qui étaient jugés inférieurs par un bon nombre de sorciers qui prônait la race supérieure des sangs-purs. Alors ce fut sans étonnement qu’il s’était dit que peut-être sa famille avait découvert ses réelles origines et qu’ainsi il lui avait été ordonné de ne plus le côtoyer au risque d’être déshérité ou de voir le sort de son frère et sœur remis en jeu. Tout comme Ki Suk, Yano protégeait sa famille contre vents et marées, alors peut-être avait-il préféré obéir à leurs ordres plutôt que rester amis avec lui et ainsi de devoir supporté le regard déçu de ceux-ci ? Ki Suk ne pouvait pas imaginer et ne voulait pas admettre que son meilleur se serait éloigné de lui pour une raison quelque peu futile. S’il agissait de la sorte c’était qu’il avait une réelle raison de le faire. Il connaissait bien trop son meilleur ami pour croire qu’il l’aurait abandonné sur un coup de tête. Yano devait avoir de réelles raisons, il cherchait à se le convaincre en tout cas. Plusieurs fois il avait tenté d’aller vers lui pour obtenir des explications mais à chaque fois, il l’avait esquivé prétextant d’être occupé.

Alors c’était donc tourmenté par des questions sans réponses que Ki Suk marchait chaque jour, et même Halloween n’avait su lui faire changer les idées. Pour tout dire, le jeune muneo à l’origine n’avait eu aucune intention d’y aller, il ne comprenait pas comment une personne dite normale pouvait seulement s’amuser à se vêtir en fantôme ou même en mort pour le bon plaisir de s’amuser. Il fallait dire avant tout que notre jeune muneo était loin d’être un élève qui cherchait l’amusement à chaque instant, s’il avait été reparti dans cette maison c’était qu’il pensait bien évidement plus à ses études qu’à autres choses. La noble maison des bleus royaux étaient bien évidement connus pour rassembler la plupart des têtes d’Akiwa ; et s’il avait été élu préfet de sa maison c’était qu’il incarnait parfaitement le muneo typique de cette école. C’était ce qu’il pensait en tout cas. Il n’était venu en ces lieux uniquement parce que Tsuki le lui avait demandé dès le jour de l’annonce du bal. Sans doute qu’elle avait dû remarquer que Ki Suk n’était nullement dans son état normal. Une chose était sûre, Tsuki était véritablement la bonne personne avec qui il pourrait passer une bonne soirée, bien plus qu’avec quiconque. Il lui suffisait d’observer son comportement alors qu’il venait à peine de rentrer dans le labyrinthe d’Akiwa. Alors que Ki Suk était en en train de se dévaloriser devant elle, celle-ci essayait dans ses propos de l’encourager.

En tant que membre des muneos, il lui était logiquement normal qu’il ne soit pas intéressé par l’aventure, le contraire aurait tout simplement étonnant, surtout pour ce jeune homme qui fuyait les complications et qui ne cherchait jamais l’action, préférant simplement avoir le nez dans un bouquin et étudier. La pratique n’avait jamais été son fort, ses notes en défense contre les forces du mal en étaient la preuve. Alors qu’il possédait des notes bien plus qu’acceptables dans les autres matières, il peinait véritablement dans celle-ci. Même s’il avait un sorcier d’origine pur, sans aucun doute que cela aurait été semblable. Ki Suk n’était pas doué dans cette matière niveau pratique et sans doute qu’aujourd’hui cela ne ferait que le pénaliser. Heureusement pour lui il était en compagnie de Tsuki qui possédait un caractère bien différent du sien, et pourtant leurs personnalités étaient sans aucun doute complémentaires en cette soirée. Tsuki serait celle qui agit et Ki Suk celui qui réfléchissait, ne formaient-ils donc pas une bonne équipe ?

Et ce fut sans avec donc avec un étonnement certain et un peu d’amusement qu’il vit Tsuki découper sa robe pour qu’elle puisse se mouvoir tranquillement dans ce fameux labyrinthe. En cet instant, Ki Suk maudissait intérieurement leur directeur et ses idées saugrenues. Qui a part lui pouvait donc avoir l’esprit aussi tordu que de voir ces élèves souffrir dans ce labyrinthe ? Il imaginait bien sûr que jamais le directeur ne les mettrait véritablement en danger mais il ne pouvait s’empêcher de craindre les évènements futurs. L’idée même de devoir affronté des monstres lui déplaisait fortement… Le mieux serait de voir à chaque épreuve une petite énigme qui se résolvait en quelques minutes et ainsi ils seraient rentrés très rapidement dans la salle de bal. Tout cela serait bien plus intéressant, ne croyez-vous pas ?

Parler, devait-il parler de ces tourments intérieurs à Tsuki ? Ki Suk ne le savait pas vraiment. Il savait très bien qu’en elle il trouverait toujours une oreille attentive qui ne le jugerait pas quoiqu’il puisse dire ou qu’il penserait. Après tout, c’était lui-même qui était allé vers elle la première fois qu’il avait vu dans les couloirs dans un état assez pitoyable. Ki Suk s’était seulement assis près d’elle, ne disant mots, et ce fut sa présence qui avait réussi à la calmer et faire en sorte qu’elle se sente mieux. Ki Suk avait toujours été là pour elle si elle avait eu besoin d’une oreille ou d’une aide quelconque alors pourquoi pour une fois n’interférait-il pas les rôles, peut-être qu’ainsi le jeune homme se sentirait mieux et pourrait enfin peut-être retrouver le sourire le temps de quelques heures en sa compagnie.

« Tsuki… merci d’essayer de me remonter le moral et même si niveau pratique je ne serais sans doute pas le meilleur, je ferais de mon mieux pour que cette soirée se déroule bien. »

Il laissa ainsi quelques secondes à la fin de ces propos. Désormais, il se trouvait au pied du mur, il ne pouvait plus désormais s’échapper et fuir la réalité. Oui, il allait mal, il n’était pas dans son état normal mais il ne voyait en cet instant qu’un seul moyen de se sentir mieux. Et ce moyen était de vider son sac, de parler de ses tourments à Tsuki.

« Je… Je ne sais pas si en cet instant j’ai véritablement besoin de parler mais comme tu l’as bien deviné, je suis en ce moment bien différent du Ki Suk que tu as l’habitude de voir… Je ne suis certainement pas en pleine forme, non. Je n’ai aucune envie d’alourdir l’ambiance avec mes problèmes. Je ne sais pas vraiment si le labyrinthe est vraiment le lieu le plus approprié… »

Ki Suk était peut-être lâche en cet instant mais il était loin d’en être préoccupé. S’il en venait à en parler à Tsuki, dans quel état se retrouverait-il après cette discussion ? Peut-être que même il exagérait trop… jamais une séparation avec un ami ne lui avait tant causé de tourments. Fallait-il qu’il se remette en cause en cet instant ? Peut-être qu’il était en train de jouer l’enfant malheureux alors qu’il n’avait aucune raison de l’être. Il y avait sans aucun doute dans notre vie des choses bien plus graves que celle de perdre l’amitié et l’attention de son meilleur ami. Alors pourquoi devait-il ressentir tant de peines et de souffrances ? Il n’en savait rien et cela ne faisait que le tourmenter jour après jour, semaine après semaine.