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 "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque

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Park Dong Soo
Park Dong Soo
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"La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque _
MessageSujet: "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque   "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque Icon_minitimeMar 23 Nov - 7:14

Dans la vie, il y a des fois où on en peut vraiment plus. Il y a des fois où on aimerait prendre un flingue et descendre le monde entier, il y a des fois où on aimerait prendre ledit flingue pour s’exploser simplement la tête. En ce qui me concerne, je faisais plutôt parti des personnes qui auraient préféré charger le pistolet de fleurs pour les envoyer partout à travers le monde. Un Bisounours, moi ? Non, juste quelqu’un qui aspirait à autre chose que se suicider et suicider tout le monde. Alors quand bien même je me retrouverais tout seul sur Terre, je ferais en sorte d’avoir toujours le sourire. Quitte à être con, autant l’être avec optimisme et joie de vivre. Mais pour être aussi positif, il faut qu’il y ait un moment de la journée où tout va mal. Le matin, par exemple. Et ce matin-là, tout alla plus … Mal que d’habitude.

La tête dans le fessier, les yeux brouillés par la fatigue, je déambulais dans la chambre, tel un zombie. Quiconque aurait voulu déconner avec moi à ce moment-là, ce serait sans l’ombre d’un doute pris le vent du siècle. Après tout, j’avais bien le droit d’être énervé de temps en temps … D’ailleurs, je ne sais pas si vous l’avez remarqué, vous. Tout le monde a le droit de péter sa durite. Tout le monde à le droit de s’énerver, de s’acharner contre nous … Par contre dès que nous avons l’audace, je dis bien l’audace d’être un peu agacé, et bah là tout de suite, par Merlin, nous sommes de véritables … Imbéciles, pour rester poli. Les gens sont vraiment égoïstes quand même. Bref. Je disais donc que ce matin-là, j’étais particulièrement mal réveillé. Fusse à cause de cela que je me pris les pieds dans un quelque chose non identifié avant de m’écraser sur le sol, tous réflexes encore endormis ? Par Toutatis, j’étais bel et bien né sous une mauvaise étoile ! Le regard énervé, je n’avais pas tardé avant d’insulter cet OANI (Objet Allongé Non Identifié), qui s’avérait être nul autre que Dong Hei, mon frère. Mon cher et tendre frère qui dans son grand manque d’intelligence n’avait trouvé rien de mieux à faire que se coucher au beau milieu de la chambre pour faire des fichus pompes. Des pompes ! Dans l’exemple du sportif sans cervelles, il excellait. C’était pour ça bien sûr, qu’il aimait montrer ses pectoraux à n’importe qui, toujours à me critiquer en me traitant de gringalet. J’allais lui en donner moi, du gringalet … Lorsqu’il se releva, je le poussai, avec toute ma force du moment, c'est-à-dire pas grand-chose. Pourtant, je vous promets que la douleur, ça réveille, et sec hein ! Ayant le désir de me rendre la pareille, il se mit lui aussi à me pousser. Sauf que dans mon « zombisme », l’équilibre et moi, ça faisait deux. Après être tombé une seconde fois, je ne perdis pas plus de temps avant de lui sauter dessus pour ainsi entamer une bagarre qui dura aller, une bonne demi-heure ?

Ma colère n’en fut pas pour autant satisfaite. J’allais être en retard. Pas que d’habitude je sois à l’heure mais là, j’allais être en retard à cause de ce retardé mental … Raaaah, bon sang, qu’est-ce que j’avais pu faire dans mes vies antérieures pour mériter d’avoir une telle plaie à me coltiner ? Et en plus jusque dans ma chambre, ma chambre ! Si ce n’était pas le comble ça, et bah j’aimerais bien savoir ce que ça pourrait être. Pour la première fois en six ans, je ne me moquais pas de cette vieille bique de prof, ne relevant même pas la mocheté de son kilt, ou tout simplement de sa tête tout bonnement horrible. Je n’étais pas d’humeur, et c’était parti pour durer un moment.
Du moins, c’était ce que je pensais jusqu’à ce que je me souvienne être chez les Yongwangs, et que ce n’était pas dans les habitudes de la maison de laisser quelqu’un faire la gueule toute une journée. Beaucoup nous prenait pour des imbéciles, mais sincèrement, j’adorais ma maison. Nous étions tous plus ou moins solidaires, et surtout, impossible de s’ennuyer, et c’était tout ce dont j’avais besoin. Ainsi, le sourire me revint assez rapidement, bien que je n’en oublie pas pour autant ce cher Dong Hei qui avait osé me donner un mauvais début de journée. Depuis quand est-ce que les dongsaengs ne prêtaient plus attention au respect envers les aînés ? La société se dégradait de jours en jours, c’était vraiment du n’importe quoi. M’enfin, qui puis-je ! Mon être était et est bien trop parfait pour se soucier de ce genre de problèmes mineurs. Quoi, moi, exagérer ? Jamais …

Le reste de la journée fut des plus normales. Je restais dans ma routine de faire n’importe quoi, d’ennuyer tout le monde. Je restais égal à moi-même en somme. Pour cela, j’avais beaucoup d’amis. Certaines personnes aimaient bien les gens comme moi, qui n’ont pas de limites, qui savent rire et mettre une bonne ambiance à n’importe qu’elle heure de la journée. A contrario, certains ne me supportent pas. Ne peuvent pas me piffrer même. Bah … C’est tant pis. De toute manière, ceux qui ne m’aiment pas, c’est rare que je les aime en retour … Ce qui est assez normal en soit.
Allez chercher le rapport, mais en pensant aux divers sentiments que peuvent ressentir les gens à mon égard, l’image de Su Hee s’imposa à mon esprit … Ah, Su Hee. Un vrai p’tit bonhomme celui-là. Comment cela se faisait-il que je me sois pris d’affection pour une personne aussi différente de moi ? Mon opposé, presque je dirais. Le jour et la nuit, la terre et le ciel … Nous ne nous ressemblions en rien. Quoique. Parfois, quand je réfléchissais, car oui ça m’arrive, je me disais que dans le fond, nous n’étions peut-être pas si différents de cela. Nous n’avions juste pas la même façon d’aborder les choses. L’affection que je ressentais pour lui n’avait en fin de compte aucune explication. Parfois, nous avons tous ces « coups de foudre amicaux » incroyables, impensables. Etonnants. N’était-ce pas le cas ? J’aimais être aux petits soins pour lui, quand bien même il se montrait de mauvaise humeur, antipathique ou tout le toutim. Je perdais rarement patience par rapport à Su Hee, encore quelque chose d’inexplicable. Pourtant, je me doutais bien que le clash allait arriver un jour, mais bizarrement, je ne cherchais pas la petite bête. Même si mon caractère était lui-même provocateur, mais je n’y pouvais malheureusement pas grand-chose. Ainsi, après avoir regorgé mon esprit d’images de ce valeureux Su Hee, la lubie d’aller lui rendre visite directement à la table des yunikons me prit sans crier gare. Il grognerait peut-être en me voyant, mais j’étais persuadé que ça lui ferait quand même plaisir.

Mon sac sur le dos, je me précipitais vers le réfectorium, comme un gamin, n’hésitant pas à abandonner les amis avec lesquels je me trouvais. Ils me pardonneraient de les avoir abandonnés, j’en étais sûr et certain. En répondant à quelques saluts qu’on me lançait, je parcourais la table des yunikons à la recherche de Su Hee. Finalement, lorsqu’au bout de plusieurs secondes, une tête bien connue apparue dans mon champ de vision, un immense sourire fleurit sur mes lèvres. Plein d’entrain, je me rapprochais de lui, avant de me glisser sur le banc, à côté d’un mec que je ne connaissais pas, ne me gênant pas de le pousser légèrement pour ainsi avoir plus de place. Su Hee – et moi ensuite – était prioritaire.

« Coucou Su Heeeeeniiiiiiiie !!!!! »

Avoir coupé un repas ne semblait pas me déranger plus que cela. En même temps, ce n’était pas comme si je lui demandais d’arrêter de manger … Je voulais juste lui parler quoi, et lui raconter mes pauvres déboires. Ce n’était pas la mer à … boire.

« Par Merlin si tu savais …. Ce matin je me suis encore battu avec Dong Hei … A croire qu’il est descendu sur Terre pour me taper sur le système … Je te dis pas, ce gars n’a pas eu de meilleure idée que de faire des pompes en plein milieu d’une chambre dans laquelle circulent des gens à moitié endormis … »

Dans ma précipitation pour lui raconter toute l’histoire, je ne fis pas très attention à son verre de jus de citrouille, que je renversai malencontreusement dans son assiette. Comment on dit déjà ? Ah oui : « Oups … ». Je fis la moue avant de prendre un mouchoir qui trainait par là, essayant vainement d’essuyer mes dégâts. En même temps, comment est-ce vous vouliez que j’essuie du bœuf ? C’était pas évident …


Dernière édition par Park Dong Soo le Dim 28 Nov - 21:54, édité 1 fois
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Nahm Su Hee
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"La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque 2ajo0hu
guide de survie du suhee:
► cesser toute investigation en lien avec dongsoo: je ne tiens pas à devenir fou, ce mec est une malédiction à lui tout seul, c'est une plaie, une maladie... ouais. une agréable maladie, je dirais, même si j'ai réticence à l'avouer.
► interroger les parents au sujet des derniers évènements: ... ça me tracasse. et si ils avaient un rapport avec ces histoires étranges ? il me l'auraient dit, n'est-ce pas... ?
► dire à kainnie que je suis un garçon dans les plus brefs délais: j'en viens à me demander pourquoi je ne l'ai pas encore fait, dieu ! c'est ridicule, je ne vais pas la laisser parler de moi au féminin indéfiniment ! allez, faut que je lui parle.
► se trouver un nouvel ami de jeu: je m'ennuie. j'ai pas envie de me casser la tête, juste l'espace d'une heure j'aimerais qu'on s'attelle à me faire oublier mes tracas d'une bien bonne manière.


"La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque _
MessageSujet: Re: "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque   "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque Icon_minitimeDim 28 Nov - 6:01

On peut le dire franchement, contrairement à beaucoup d'autres, Su Hee était du matin. À peine entendait-il du bruit dans la chambre ou que son réveil sonnait qu'il se glissait avec une rapidité surprenante en dehors de ses draps pour démarrer sa journée. En même temps, il avait de l'entrainement; à la maison, durant les vacances, tout le monde était levé pour sept heures tapantes et aucun prétexte n'était valable pour pouvoir y négocier. Seul le dimanche était un jour où les membres de sa famille pouvaient, s'ils le désiraient, se prélasser au lit plus longtemps. Su profitait de cet instant le plus souvent possible, mais parfois il se levait aux mêmes heures que la semaine par simple habitude. Après tout, il n'aimait pas perdre son temps, ce qui le motivait en quelques sortes pour ne pas faire tout un cinéma pour éviter d'avoir à se lever. Ce matin, à peine son réveil sonna qu'il écarta ses couvertures d'un geste brouillon et posa ses petits pieds au sol pour regarder l'intérieur de la chambre assit en silence. Ses colocataires -cette bande de flemmards !- étaient encore profondément endormis, au vu des masses informes qui respiraient et de la lumière totalement absente en ces lieux. Il n'allait pas faire exprès de les réveiller, aussi se leva-t-il rapidement du matelas et commença à s'habiller discrètement en guettant leurs mouvements pour être sûr de ne pas les déranger. Il se serait sentit un peu mal à l'aise, si lui désirait se lever aussi tôt, il ne souhaitait pas pour autant à les forcer de faire de même. Dans le fond, contrairement aux premières apparences, Su Hee était assez prévenant envers les autres, tout compte fait. Pas spécialement gentil ou aimable, mais suffisamment mature pour ne pas embêter en toute âme et conscience. Et oui, il possédait une conscience qui savait se manifester uniquement si besoin, et généralement, si besoin pressant et incontournable.
Le petit bonhomme s'habilla en vitesse, chopa sa baguette magique soigneusement posée sur sa table de nuit et son sac de cours non loin, puis sortit tranquillement de la pièce, laissant ronflements, rêves et nuit noire derrière lui. Il descendit tranquillement jusqu'à la salle commune, où quelques élèves tout aussi matinaux que lui se rencontraient déjà pour bavarder ou pour faire leurs devoirs de la journée, dans le cas de certains. Aujourd'hui, le jeune homme commençait avec Botanique et honnêtement, il se serait bien passé de cette matière dans son programme de l'année. À ses yeux, ça ne servait à rien et une matière qui menaçait de le salir ne pouvait tout bonnement pas lui plaire. Oh, pas que ce fusse un garçon maniaque qui refusait catégoriquement de se retrouver ne serait-ce qu'un peu sale, mais dans ce contexte-là ça l'agaçait. En jouant au Quidditch dans l'équipe de Yunikon, il n'échappait pas toujours à la terre et à la boue mais ne s'en était jamais plaint. Sa famille était contre le fait qu'il joue à ce sport, mais  pour une fois il n'avait pas écouté leurs dires. Après tout c'était un grand garçon à présent, et il y avait bien peu de chances pour qu'il se reçoive un cognard mortel en pleine tête durant un match. Il faisait confiance aux batteurs pour les protéger des mauvaises balles alors tant qu'à faire... et puis, un peu de danger de temps à autre ça rend la vie intéressante n'est-ce pas ?

Su Hee alla tranquillement jusqu'au réfectoire, les yeux plongés sur un bouquin qu'il lisait durant son temps libre. Quelque chose parlant vaguement de Mages noirs et de poisons meurtriers, un truc pas vraiment joyeux mais qui parvenait à le distraire relativement bien. Dans la famille de Su, il y a avait eu plusieurs sorciers ayant très mal tournés, que ça soit eux les Mages noirs ou tout simplement leurs apôtres. Son oncle, entre autres, était décédé d'une bien curieuse manière, trop étrange pour que les choses n'ait pas été orchestrées par de bien vilaines intentions. Il n'eut pas l'occasion de pousser sa réflexion plus loin, malheureusement pour lui. Sentant quelque chose de froid couler désagréablement sur le sommet de sa tête, il s'arrêta au milieu du couloir et porta sa petite main à ses cheveux -noirs pour le moment, il s'était lassé du châtain-. Il toucha quelque chose de liquide... et de bleu. Oh non. Avec lenteur, le jeune garçon leva les yeux au plafond et cru tout bonnement qu'il rêvait ou, plutôt, cauchemardait. Un esprit frappeur de l'école se tenait juste en dessus de lui, un énorme chaudron dépassant d'au moins six fois la taille de celui du professeur de potions dans les mains. Une substance bleue vif s'en écoulait encore lentement, gouttant à présent sur son épaule. Et au vu du sourire idiotement satisfait qu'il arborait, Su Hee comprit que ce n'était pas son jour et qu'il aurait mieux fait de ne pas emprunter ce chemin-ci pour le réfectoire.
Un cri strident résonna dans tout l'étage -dans toute l'école ?- lorsque le contenu du récipient se vit être renversé sur sa pauvre petite personne. Son agresseur lâcha un rire gras et s'en fut en riant à gorge déployée, ce qui eut pour effet de désespérer un peu plus le pauvre Yunikon, restant figé et droit comme un i, de la peinture ruisselant sur le visage et les vêtements. Quelques élèves s'étaient arrêtés nets devant le spectacle et il sentit le rouge lui monter aux joues en même temps qu'une envie de pleurer le prenait à la gorge. Mais un Nahm ne pleure pas en public, du moins, pas ceux de sa famille, qui regorgent de beaucoup trop de fierté pour s'oser à tant de faiblesse. Passées plusieurs minutes sans oser se mouvoir, il constata avec un certain soulagement qu'il ne s'agissait que de peinture et non de quelque chose de plus embarrassant à enlever. Il songea à aller prendre une douche, mais le temps lui manquant quelques peu s'il ne voulait pas avoir à se priver de petit déjeuner, il se hâta, honteux, jusqu'à l'infirmerie. L'infirmière devait certainement connaitre un sort efficace pour le débarrasser de tant de saleté. Néanmoins, il fut très embarrassé d'avoir à se déplacer de la sorte, aussi bleu qu'un stroumf et gêné de tant de ridicule. Décidément ce n'était pas une bonne idée de trainer dans le coin aujourd'hui, aussi se promit-il de prendre garde à l'avenir. Mais heureusement pour lui, la vieille femme qui s'occupait des nombreux maux qui venaient agresser les élèves ne fit aucun commentaire, se contentant simplement de le rendre à couleur normale. Par endroit, la peinture avait laissé de minuscules marques bleutées.

La suite de la journée se fit presque tranquillement, Su était un peu sur les nerfs et criait sur n'importe qui osait l'importuner. Aussi déferla-t-il malencontreusement sa colère sur un professeur, qui, bien entendu, ne manqua pas de le coller en retenue pour la fin de la semaine. Sincèrement, Su Hee n'allait pas souvent en retenue -pas qu'il n'y assiste pas, non non, mais son attitude n'était pas propice à ce genre de punitions- et le simple fait d'en recevoir une le mît en rogne un peu plus. Et évidemment, une fois sorti de son dernier cours, parcourant les dix derniers mètres pour se rendre au réfectoire dans le but de se remplir l'estomac... il fallu qu'un première année idiot lance un sort de travers et que le pauvre se retrouve poursuivit par une nuée de chauves-souris agressives. Pour s'en débarrasser, il ne trouva pas d'autre moyen que d'y mettre le feu, faisant par conséquent, pleurer l'élève qui avait eu la mauvaise idée de les invoquer. En mi-journée, fatigué et sur les nerfs, en rentrant enfin dans l'immense salle à manger d'Akiwa, Su pensait réellement que rien de pire ne risquait de lui arriver. Un peu pressé, l'estomac criant famine, il se hâta de se glisser à un endroit de la table pas trop bondé et poussa un profond soupir de soulagement; au moins il ne s'était pas cassé la figure en se prenant les pieds dans un sac lors de la toute toute toute dernière ligne droite menant à un peu de paix. Avec nonchalance, il remplit un peu son assiette mais ne commença pas de manger pour autant, ayant sortit son livre pour l'appuyer contre une carafe d'eau et lire encore un peu. Et oui, la plupart du temps il mangeait seul et il profitait de cet instant pour se plonger dans une lecture paisible et très intéressante, mangeant en même temps. Il allait se saisir de sa fourchette et de son couteau lorsqu'un tremblement se fit sur la table. Il vit quelque chose bouger à côté de lui et entendit quelques grognements mécontents provenant de ses congénères au sang-pur. Puis, une voix tonitruante qu'il aurait reconnue entre mille se fit entendre, lui arrachant un sursaut de surprise. 
Dong Soo n’était pas vraiment le genre de personne avec lesquelles Su Hee avait l’habitude de traîner; trop souriant, trop gentil, trop… trop yongwang. Les yongwang, pour lui, étaient des gens à éviter si possible; ils ne lui ramenaient que des ennuis. D’ailleurs, honnêtement, ce pauvre Dong Soo ne faisait pas toujours que de l’aider, mais au moins ça lui changeait de se trouver en compagnie de quelqu’un d’un peu vivant. Il faisait la conversation pour deux, ce qui n’était pas plus mal. Su Hee l’écouta raconter sa dispute avec Dong Hei, son frère, et bu une gorgée de jus de citrouille en même temps, les yeux vaguement rivés vers son livre. Mais au moment même où reposait son verre, une main vint soudainement le balayer, le faisant se renverser dans son assiette. Un instant passa sans que le petit bonhomme ne bouge, laissant son compagnon essayer de réparer les dégâts, mais il sentit une sorte de colère lui grimper dans la poitrine. Évidemment, il aurait dû s’en douter; c’était Dong Soo, après tout. Il tourna la tête vers lui en se mordant les lèvres pour ne pas s’énerver, du moins pas tout de suite, puis soupira avec un sourire un peu crispé. Il lui donna une petite tape sur la cuisse pour qu’il se décale, se pencha pour prendre sa baguette restée dans son sac et lança un petit sort pour effacer le jus qui s’était répandu sur la table, poussant son assiette du bout des doigts.

« C’est pas grave, laisse comme ça. » il ne fallait pas s’énerver, il n’avait pas fait exprès c’était évident. Ce pauvre jeune homme ne faisait jamais exprès en sa présence, c’était ça qui se trouvait à être désolant au final. « C’est fou ce que tu es maladroit, Dong Soo. Ton frère est comme ça aussi ? »lalala

Ce n’était pas par méchanceté, non, mais juste par frustration. Su Hee n’avait malheureusement pour lui parfois pas la langue dans la poche, et parfois ce n’était pas à son avantage. Enfin. Jusqu’à maintenant, Dong Soo ne s’était jamais engueulé avec lui et n’avait jamais été vexé par ses paroles, alors bon. Il leva les yeux vers l’élève assit face à lui qui semblait désolé de le voir en si bonne compagnie, ce qui ne l’affecta pas particulièrement. Naturellement, certains élèves de sa maison auraient vivement réagit si Dong Soo avait été un enfant de moldus, mais puisque ce n’était pas le cas, personne n’osa faire de commentaire.
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Park Dong Soo
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"La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque _
MessageSujet: Re: "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque   "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque Icon_minitimeDim 12 Déc - 7:33

Certaines choses m’échappent totalement. Beaucoup, en fait. Il n’y a pas un jour qui passe sans que quelqu’un ne me traite d’imbécile, sans pour autant y mettre de la méchanceté. Habituellement, cela ne me fait rien. Cela ne me fait jamais rien en fait. Après tout, j’assume mon caractère : Quoiqu’il arrive, je vois la vie en rose bonbon, j’ai tout le temps le sourire aux lèvres, je suis tout le temps de bonne humeur. Pourtant, il y a quand même ces jours-là, où je me dis que pour une fois, j’aimerais qu’on essaye de voir autre chose que le mec qui déconne. Autre chose que le mec maladroit et pas doué pour un sou. Autre chose que le bon pote qui amuse la galerie. Tout ça, ça fait partie de moi, mais n’est pas suffisant pour me décrire. Si je ne suis que ça et bien franchement, autant dire que je suis quelqu’un de bien fade. De bien inutile. Je me sens inutile. A force d’avoir été catalogué dans une telle position en même temps, c’est normal. Un peu comme ces personnes qui ont été traitées de moches toute leur vie et qui finissent par se détester tellement elles sont convaincues par cette idée. C’est malheureux, et pour tant, c’est ainsi.

Comment de telles pensées étaient-elles arrivées dans mon esprit ? Et bien, disons simplement que ma maladresse venait de me frapper au visage, alors que je commettais une énième bêtise. Le pire dans tout ça, c’est que je ne le faisais pas même pas exprès. C’était naturel, inné. A défaut de savoir lancer correctement un sort, je savais correctement renverser du jus. +1. En temps normal, je ne me serais pas soucié d’un tel détail. Après tout, j’avais déjà commis bien pire. Néanmoins, ce jour-là n’était pas comme les autres. Ce jour-là était un mauvais jour qui avait très mal commencé. J’essayais malgré tout de rester « calme », ou comme d’habitude, si je puis dire. Sauf que là, j’essayais de faire bonne figure. J’étais caché derrière un masque de bonne humeur. Je voulais sourire, m’amuser. Cela semblait tout bonnement impossible. Ou si nous prenions un cheminement opposé … Il était inconcevable pour les autres que quelqu’un comme moi s’énerve, soit triste, ait des doutes. C’était bien pour cela qu’on se permettait de tout me faire, puisque rien n’est sensé m’atteindre. C’est vrai quoi. Moi, je suis un monstre d’énergie, un véritable Goliath.

Et pour d’autres, je les savais hypocrites. Ils me souriaient. Parce que mon père dirige un département du Ministère, parce que je suis un « sang-pur ». Sans pour autant être un fervent défenseur de leur « race », je sais que si j’avais été un moldu, depuis longtemps je serais devenu un bouc émissaire, une tête de turc. Quelqu’un qu’on aime tourner en bourrique. Je fais tellement confiance aux gens ! Et c’est bien désolant. Être traité comme une personne uniquement grâce à mon sang. Ca se savait, et pourtant, ce n’était pas à cause de moi. Les gens finissaient par le savoir d’une manière ou d’une autre, mais moi, je ne faisais rien pour le montrer. Lorsqu’on me posait des questions sur mon origine, j’éludais la question, passant soudainement à autre chose. Si jamais on insistait pour savoir le métier de mes parents, je ne répondais que par « médicomages », occupation de ma feue mère. Je n’aimais pas m’afficher … Sur ce plan-là. Les autres se montraient juste trop curieux.

Et parce que j’étais déjà à fleur de peau, je pris un peu trop à cœur la remarque de Su Hee. Su Hee pour qui j’avais eu un « coup de cœur », pour qui je m’efforçais d’être toujours présent, quoiqu’il advienne. Il semblerait pourtant que l’affection que j’ai à son égard ne soit pas réciproque. J’aurais très bien pu me dire que mes pensées étaient faussées à cause de mon état morose, et pourtant. Et pourtant. Rien ne semblait les contredire. Rien ne me poussait à croire que « oh, miracle », Su Hee m’appréciait, ne serait-ce qu’un tant soit peu. Ce jour-là, je venais simplement d’atteindre la goutte qui a fait déborder le vase, rien de plus. Mais depuis le temps, je m’y étais fait ; aimer les autres plus que l’inverse. Cependant, à cette heure-ci, cela me semblait être la plus insupportable de toutes les pensées. Pour cette raison, la remarque de Su Hee concernant mon frère me fit plisser les narines imperceptiblement. Quoi encore. Ma main se posa sur la table, doucement. Le calme avant la tempête, comme on dit. Mon regard était fixé sur le pichet d’eau devant moi, presque vide.

« Qu’est-ce que tu insinues Su Hee ? Serais-tu en train d’insinuer … »

Mon visage se tourna lentement vers lui, révélant ainsi un regard plus dur qu’à l’accoutumée. Ainsi, j’étais presque un autre homme. Sans mon uniforme serti de rainures dorées, peut-être que yongwang n’aurait pas été la maison dans laquelle on m’aurait catalogué. Je n’avais pas encore l’air méchant, mais mon air de bisounours semblait bel et bien avoir été envoyé aux oubliettes pendant un certain laps de temps.

« … Que mon frère est con ? Que je suis con ? Que tu en as marre et que tu aimerais me voir ailleurs, comme tous les petits chiens galeux de ta maison ? »

Je n’étais pas dupe. Quand bien même ils me jetaient des regards méchants, je n’en avais rien à faire. Encore une fois, je savais que seul mon rang les empêchait de me dire quoique ce soit. C’était limite si je n’aimais pas plus celui qui « osait » être méchant avec moi, me faire du mal. Bon, ça vire dans le sado là.

« Si je te fais chier, dis-le clairement … Ca ne fera qu’un de plus sur la liste. A moins que le petit Su Hee veule se montrer sympathique ? Ah qu’il est mignon le petit Su Hee, pas vrai qu’il est chouu … Pfeuh. Te fatigue pas. Quoique, entre être hypocrite une minute de plus ou de moins, ça doit pas te changer grand-chose, pas vrai ? »

Je m’emportais pour rien. Je le savais. Ou plutôt, je le sentais. Su Hee était juste mal tombé. Et en croire sa remarque, j’étais moi aussi mal tombé. Enfin, allait savoir si je tombais bien un jour. N’étais-je pas celui qui apportais tout le temps des ennuis, et ce, à tout le monde, même à ma gerbille ? C’est pour ça que les gens se portent mieux loin de moi. Et pour Su Hee aussi c’est la même chose. Pour Su Hee aussi.
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► cesser toute investigation en lien avec dongsoo: je ne tiens pas à devenir fou, ce mec est une malédiction à lui tout seul, c'est une plaie, une maladie... ouais. une agréable maladie, je dirais, même si j'ai réticence à l'avouer.
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► dire à kainnie que je suis un garçon dans les plus brefs délais: j'en viens à me demander pourquoi je ne l'ai pas encore fait, dieu ! c'est ridicule, je ne vais pas la laisser parler de moi au féminin indéfiniment ! allez, faut que je lui parle.
► se trouver un nouvel ami de jeu: je m'ennuie. j'ai pas envie de me casser la tête, juste l'espace d'une heure j'aimerais qu'on s'attelle à me faire oublier mes tracas d'une bien bonne manière.


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MessageSujet: Re: "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque   "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque Icon_minitimeMer 15 Déc - 8:01

Su Hee avait parfois envie d'arracher les yeux de Dong Soo, de le torturer, de le frapper ou de lui crier dessus, mais il ne le faisait jamais. Pourquoi donc ? Parce qu'il appréciait le dragon, évidemment. Ses petites attentions à son égard et sa joie de vivre constante, ça lui faisait du bien, ça colorait un peu sa vie qu'il, avouons-le, faisait exprès de noircir. Dong Soo restait quand même un idiot finit à ses yeux, mais c'était un idiot qu'il appréciait bien, le pauvre pouvait déjà se féliciter de ce bel exploit. Dong Soo incarnait à peu près tout ce que Su Hee détestait, en réalité; un peu boulet, maladroit, populaire, souriant et collant. Ma foi, il fallait bien une exception pour confirmer correctement la règle, et cette exception répondait au nom de Park Dong Soo. Néanmoins, Su n'était pas agréable avec lui. Avec qui donc l'était-il, au fait ? Honnêtement, avec une poignée de personnes, faisant partie de sa famille pour la plupart et qu'il ne voyait qu'une seule fois tous les tremblements de terre. Autrement dit, il ne fallait espérer un miracle en croyant qu'un jour il se mettrait à sourire et rire à la demande tel un automate abîmé. Ce qui, justement, semblait être le cas du yongwang encore assit à ses côtés. Ce yongwang qui attirait de plus en plus les regards méprisants des élèves de sa maison, faisant se rétracter le plus jeune sur place comme s'il souhaitait disparaitre. Oh, non; ce n'était pas de la honte, il ne se souciait plus vraiment de ce que pouvaient bien penser ses compères depuis déjà un bon bout de temps. Seulement, le fait d'être dévisagé, le fait qu'on remarque sa présence, à lui qui, encore une fois à l'inverse de Dong Soo, savait se faire discret... ça le gênait. Aussi se tortilla-t-il nerveusement sur place, passant une main hésitante dans ses cheveux tandis que Dong Soo commençait à piquer sa petite crise. Qu'est-ce qui lui prenait, à ce débile ? Con ? Quand avait-il traité son frère et lui de cons ? Il eut beau se retourner sa phrase maintes fois dans la tête, il ne parvint pas à déceler ces paroles et fronça les sourcils en se tournant brutalement en direction de son homologue. Celui-ci affichait une mine grave à laquelle Su Hee répondit par une autre, fermée, vexée, blasée. Et toc, précisément en cet instant-même, il aurait souhaité bondir sur lui pour le gifler. Il tenta de canaliser sa colère qui montait doucement tandis que l'autre continuait son beau délire, persuadé de voir des insultes cachées sous ses mots. Su Hee ne put s'empêcher de lâcher un « tss » agacé à l'entente du nouveau surnom des gens de sa maison. Des chiens galeux, eux. Il ne fallait quand même pas qu'il s'attende à les voir heureux de constater sa présence; Yunikon restait une famille très fermée d'esprit, et même si ceci ne s'appliquait pas nécessairement à tout le monde, la majorité souhaitaient effectivement le voir dégager de leur table. Et maintenant que le ton montait dangereusement, Su Hee aussi, commençait à souhaiter son départ.

« Dis-moi que je rêve » répliqua-t-il en lui adressant un regard courroucé « tu t'invites à notre table, tu déranges le repas de la plupart d'entre nous et tu bousilles l'intérieur de mon assiette... » d'ailleurs, il sortit sa baguette et en donna un petit coup sur le bois de la table pour faire disparaître le jus de citrouille éparpillé « et après ça, tu as encore le culot de nous insulter ? Mais je t'en prie Dong Soo, prends un stylo et écris « bouse de dragon » sur nos fronts ! »

Su Hee entendit un murmure d'approbation tout autour de la table et il avait horreur de ça; on les écoutait et il ne voulait pas avoir à régler ses comptes avec le Park publiquement. Malheureusement pour lui, il semblait ne pas avoir d'autres choix et cette désolante constatation le flanqua un peu plus en rogne. Il avait parfois très envie de leur ordonner sèchement de ne pas faire attention à eux mais préféra ne rien faire; il avait déjà remarqué que le prestige de sa famille constituée majoritairement par des mages noirs aidait à se faire respecter mais il n'en avait pas usage. Il ne reniait pas son sang mais ne souhaitait pas qu'on se mette à parler de sa petite personne à cause de cela. Discrétion, discrétion, toujours de la discrétion pour lui, raser les murs s'il le fallait ne le gênait pas, il était très bien comme ça. Sa mâchoire se crispa tandis qu'on lui rappelait encore à quel point il était « mignon »; certes, il savait bien que sa réputation scandait haut et fort qu'il avait les traits très -trop- fins, mais à son sens, évoquer cet aspect de lui était le plus gros affront que Dong Soo aurait pu lui porter. Mine de rien, ce côté mignon, il en souffrait et cette remarque eut le don de le blesser plus que lui-même n'aurait pu l'imaginer. Et le coup partit sans même qu'il n'ordonne à son bras de se mouvoir.
Sa si jolie et douce petit main claqua sourdement contre la joue de l'autre, emportant son visage dans le mouvement. Su Hee fixait sèchement les yeux de Dong Soo, comme s'il l'incitait à répondre ou à continuer de déverser inutilement sa rage sur lui; maintenant qu'il était chauffé, il pouvait s'en donner à cœur joie, il ne risquerait certainement pas de se laisser marcher aussi facilement sur les pieds.

« Puisque tu insistes, je vais être honnête. Oui, Dong Soo, tu me saoules, là. Mieux vaut être un hypocrite qui sait ne pas passer pour un autiste à chaque fois qu'il ouvre la bouche plutôt que d'être un mec comme toi. »

Ses petits yeux lançaient des éclairs et il posa sa main encore tremblante sur la table juste à côté de son assiette. Elle était rougie à la paume et un picotement désagréable lui courait dans tout le poignet; un début de regret. Une trace de peinture indiquait encore les méfaits accomplis par l'esprit frappeur un peu plus tôt dans la journée, ce qui eut le don de le démoraliser encore plus. Jamais il n'avait sérieusement pensé avoir à frapper son hyung un jour, et cette idée le mettait dans un curieux état de colère et de tristesse. Il soupira profondément en regardant droit devant lui, une boule au creux de l'estomac. Depuis toujours, il était contre la violence irraisonnée et venait tout simplement de céder à une pulsion qu'il aurait dû être capable d'éviter. C'était agaçant d'avoir pété un câble si soudainement, lui qui avait plutôt l'habitude de rester de marbre face à n'importe quelle situation. Le jeune homme frotta ses doigts contre sa cuisse avec une grimace et lança un coup d'oeil au yongwang, presque sûr qu'il devait être encore plus en colère qu'auparavant.

« Cesse un peu de te comporter comme un gosse, c'est affligeant. »

Mon Dieu. Tout ça ressemblait à une dispute de couple et Su Hee tenta de se faire encore plus petit qu'il ne l'était sur son banc, tripotant nerveusement ses baguettes en constatant avec désespoir que toute la table les observait avec curiosité. Le rose lui bouffa les joues et il donna un coup de pied à Dong Soo sous la table en priant pour que celui-ci y comprenne le message; putain mais tire-toi, on nous observe comme des poissons dans un aquarium.
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Park Dong Soo
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MessageSujet: Re: "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque   "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque Icon_minitimeLun 20 Déc - 1:08

Je le redis et le répète : il n’y avait pas un jour où je n’avais pas envie de faire un quelque chose de sympa pour Su Hee, ne serait-ce qu’un tout petit rien du tout. A dire vrai, il n’avait rien fait pour mériter un tel comportement de ma part. On ne pouvait même pas dire qu’il m’accordait beaucoup d’attention en soi. Je me rends compte, poussé un peu par ma colère il faut l’avouer, que si cela ne venait pas de moi, jamais nous n’aurions pu être amis. Enfin, amis … C’est vite dit. En y réfléchissant bien, que faisais-je à part venir lui parler au moins une fois chaque jour, le coller, lui raconter ma vie comme si cela était la chose la plus intéressante qui soit, allant parfois même jusqu’à l’entraîner dans des histoires pas possibles ? Oui, voilà. En fait, Su Hee avait une place plus importante dans mon cœur que moi dans le sien. C’était le problème principal que posait un caractère comme le mien : beaucoup de potes, mais peu d’amis. Sincères, j’entends. Contrairement à beaucoup dans cette école, je ne faisais aucune distinction inter-maison, et même de pureté de sang. Bien que je sois un yongwang, être ami avec un ineo ne me gênait pas plus que ça. Ou même avec un soit disant « Sang-de-Bourbe ». A quoi bon poser un regard différent sur chacun, alors que nous avions tous une tête, deux bras et deux jambes ? Quand je regardais Su Hee, je me demandais à quoi il pouvait bien penser quand il me voyait. J’essayais de me montrer clairvoyant, mais rien n’y faisait. Peut-être souhaitait-il me voir disparaître. Peut-être qu’alors que moi je me faisais une joie de le voir ou le croiser à chaque fois, lui maudissait ciel et terre pour m’avoir mis sur sa route. La déprime engendrait tout de même de drôles de pensées chez moi … Mais quoiqu’il en soit, rien dans son comportement ne réussissait à me convaincre du contraire. Ressasser ces pensées revenait à me faire du mal inutilement, et pourtant, j’étais tout bonnement incapable de m’en empêcher, assis à cette table, où tous semblait porter une attention non feinte à notre petite altercation. Dans le fond, je n’étais pas fan des scandales de ce genre-là, mais j’étais tellement habitué à ce qu’on me remarque qu’au final, je n’en avais strictement plus rien à cirer. Si cela pouvait apporter un tant soit peu d’action dans leur vie, tant mieux. Le malheur des uns fait le bonheur des autres après tout. Pendant que certains sont en train de se faire baiser la gueule, d’autres, quant à eux, sont en plein extase.

Mais … Pourquoi ? Pourquoi devais-je me sentir subitement aussi touché par le comportement de Su Hee ? Pourquoi celui de Su Hee d’ailleurs ? Je veux dire … Être le seul à casser la blague ne me gênait pas plus que ça, en temps normal. Être le seul à faire des idioties non plus. Habituellement, le simple fait d’être avec les personnes que j’aime m’était suffisant. Je n’en demandais jamais plus. Et là … Il fallait que ça me dérange. Il fallait que le comportement de Su Hee me dérange. J’étais d’humeur à tirer des conclusions hâtives, car en regardant le yunikon, j’avais la nette impression qu’il aurait préféré être partout ailleurs sauf là, avec moi. En même temps, j’avais compris avec le temps qu’avoir le regard des autres sur lui n’était pas quelque chose dont il raffolait. Moins on le remarquait, mieux il se portait. Le fait qu’il daignait trainer avec moi de temps en temps avait l’air d’un véritable comportement paradoxal. Il fallait vraiment que j’arrête de parler, de penser. Parce que je sentais que tout commençait à être sans dessus dessous. Tant est si bien que tout ait été en ordre un jour …

J’arquais un sourcil, alors qu’il me mettait une idée saugrenue au fond de la cervelle. Bouse de dragon hein ? Ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire des grimaces. Cela dit, le monde n’a pas été fait en un jour, alors quand bien même j’étais profondément agacé par tout ce cinéma – dont j’avais tout de même conscience d’être l’un des acteurs principaux – l’idée de leur écrire ça sur la tronche me paraissait tout à fait charmante. Peut-être méritait-il d’être un peu remis à leur place, ceux-là, avec leurs allures de secte fermée. Su Hee méritait certainement l’adjectif « suprême » en plus. « Bouse de dragon suprême » … Pas mal, hein ? Il me sermonnait, et il n’y avait que ça qui attirait mon attention. J’étais un véritable idiot, quand même. Mais tant pis. J’avais vécu vingt ans sans jugeote, et ça n’allait pas changer de sitôt. Cependant, tandis que mes mots dépassaient ma pensée, et que celle-ci devenait totalement incohérente, tout s’arrêta subitement, alors qu’une douleur lancinante s’étendait dans ma joue. Mes yeux se plissèrent ; ma mâchoire se serra. Je l’avais sentie passer celle-là. Mon visage restait tourné dans la direction donnée par la claque de Su Hee, mon regard fixé sur un point indistinct au fond de la salle. Je me plongeais dans un mutisme presque inquiétant pour quelqu’un comme moi, entendant cependant très bien ce que me disait le yunikon. Je crus ressentir un pincement au cœur, mais pourtant, je l’ignorai. Moi, blessé ? Pour une fois, je crois bien que oui. Ce qu’il me crachait à la figure me donnait l’impression d’être une merde finie.
J’avais pensé des choses bien diverses sur Su Hee, mais jamais je ne l’aurais cru capable de me gifler. Jusqu’alors, bien que j’aie des doutes sur le fond de la pensée, je pensais qu’il m’estimait, ne serait-ce qu’un chouia. Cela aurait été le strict minimum, au moins pour justifier le fait qu’il reste avec moi, parfois. Mon visage reprit lentement sa position initiale, quelques micro secondes avant la dernière phrase de Su Hee. Ma plus grande qualité était à la fois mon plus gros défaut. Une insouciance, une immaturité parfois poussée à l’extrême. Je n’avais nullement envie de pleurer, pourtant, je sentis ma gorge se nouer. Je regardai ses joues rougir avec une indifférence qui ne me ressemblait pas. Je n’avais même plus envie de penser à ce que j’aurais pu faire en temps normal. Je ne savais pas si j’étais plus déçu qu’en colère, ou plus en colère que déçu. Son coup de pied eut pour effet de me sortir de mon silence, alors que je me penchais vers lui, parlant à voix basse au creux de son oreille.

« Autiste ? Qui est le plus autiste entre toi et moi hein ? Tu fais celui qui se fiche de tout, qui se contente bien de son sort, mais en fait, ce n’est rien de tout cela. La vérité, c’est que tu n’as personne pour toi, personne qui ne s’intéresse à toi. Tu es seul. Désespérément seul. Tu te pousses toi-même à croire que t’es bien comme ça. Mais en fait, c’est faux. En fait, tu fais encore plus pitié que moi. Moi, j’assume ma connerie, toi, tu n’assumes rien. Tu ne fais que te cacher. »

Je ne savais pas d’où est-ce que je sortais ça. Jusqu’à ce jour-là, jamais un tel truc ne m’avait traversé l’esprit, mais cela avait quand même fini par sortir. Et encore un pincement au cœur. Je m’appuyai sur la table, alors que je me relevais, l’air morne. En fait, tout cela ne serait jamais arrivé si je n’avais jamais rencontré Su Hee ce soir-là.
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Nahm Su Hee
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► cesser toute investigation en lien avec dongsoo: je ne tiens pas à devenir fou, ce mec est une malédiction à lui tout seul, c'est une plaie, une maladie... ouais. une agréable maladie, je dirais, même si j'ai réticence à l'avouer.
► interroger les parents au sujet des derniers évènements: ... ça me tracasse. et si ils avaient un rapport avec ces histoires étranges ? il me l'auraient dit, n'est-ce pas... ?
► dire à kainnie que je suis un garçon dans les plus brefs délais: j'en viens à me demander pourquoi je ne l'ai pas encore fait, dieu ! c'est ridicule, je ne vais pas la laisser parler de moi au féminin indéfiniment ! allez, faut que je lui parle.
► se trouver un nouvel ami de jeu: je m'ennuie. j'ai pas envie de me casser la tête, juste l'espace d'une heure j'aimerais qu'on s'attelle à me faire oublier mes tracas d'une bien bonne manière.


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MessageSujet: Re: "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque   "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque Icon_minitimeLun 20 Déc - 11:04

Cet imbécile impossible n’aurait pas pu choisir un meilleur jour pour venir l’enquiquiner, sincèrement. Déjà qu’il avait passé une très mauvaise matinée, si en plus il lui venait pour envie, à ce satané yongwang, de venir perturber le cours tranquille des choses revenues à la normale, Su Hee ne pouvait que mal l’accueillir. N’importe qui à sa place aurait pu être agacé profondément par le comportement de son camarade, selon lui, et sa réaction était des plus compréhensible. Il ne détestait pas Dong Soo. À vrai dire, il était certain de ne pas être totalement indifférent à sa présence mais ne parvenait pas pour autant à mettre un nom sur ses ressentiments au propos du jeune homme. Respect ? Affection ? Curiosité ? Aucune idée, mais il n’avait pas que des avis négatifs en ce qui pouvait le concerner, sinon il allait de soi qu’il n’aurait pas accepté sa présence ne serait-ce qu’une seule seconde dés le départ, dés la première fois qu’il était venu lui parler comme s’ils se connaissaient depuis la nuit de temps déjà. Su Hee ne tenait pas à Dong Soo comme on peut tenir à un être cher ou à un parent, il tenait à sa compagnie mais sans savoir comment l’expliquer. Il était une des rares personnes capable de rester près de lui sans qu’il soit trop désagréable, et rien que ce fait représentait une prouesse incommensurable pour quiconque eût essayé de l’approcher. Certes, il n’était pas capable de changer la totalité de son caractère uniquement pour les beaux yeux de Dong Soo, le yunikon restait distant et assez renfermé, mais son silence n’introduisait pas nécessairement un refus de l’avoir à proximité. Bon, d’accord; pour comprendre ça, il fallait déjà bien connaître Su Hee, et pour bien le connaître… ce n’était pas chose facile vu qu’il n’aimait pas qu’on puisse lire en lui comme dans un livre ouvert. Où donc pouvait bien se trouver l’intérêt de raconter le moindre de ses secrets à quelqu’un ? C’était idiot, futile. Ensuite, cette personne si privilégiée allait forcément le trahir et lui faire un mal fou, autant ne pas trop s’attacher et se décoller des gens à peine les choses commençaient à tourner mal. Peut-être allait-il devoir appliquer cette technique pour Dong Soo aujourd’hui même, d’ailleurs. Peut-être qu’après être parvenu à le faire quitter la table, le petit bonhomme déciderait de le fuir comme la peste pour ne pas risquer de déclencher une nouvelle dispute ou de se faire du mal. Mine de rien, cette engueulade insensée qu’ils continuaient pourtant de fournir en colère, haine et pression avait un impact sur lui et quelque chose en sa noble personne lui indiquait que cela ne présageait rien de bon. Il ne voulait pas d’amis mais ne tenait pas non plus particulièrement à s’attirer des ennemis.

Su Hee s’en voulait de le frapper, mais cette bouffée de peine qui avait grimpé dans son ventre à l’entente de ses paroles avait eu raison de lui. Oh, évidemment, il était faible de céder à la fureur de la sorte, comme un impulsif maladif tel que Dong Soo -ça ne lui ressemblait pas, après tout, d’agir de la sorte-, mais il retournait dans sa tête de douloureuses paroles qui le laissaient croire qu’il avait bien fait, que l’autre n’avait pas à l’insulter. L’avait-il insulté ? Presque, rappeler ce côté adorable qu’il avait en lui et dont il n’avait pas voulu équivalait entièrement à un affront de la pire espèce, un affront de lâche qui ne savait probablement plus quoi dire d’autre et qui jetait sa dernière pièce sur le plateau par manque de courage ou d’inspiration. Un coup de méchanceté passager et boum, les mots trahissaient la pensée. L’honnêteté, quoi, c’était peut-être mieux ainsi et qui sait, finalement, ils allaient peut-être en être très heureux plus tard. Pourquoi Su Hee se serait-il encore coltiné ce dragon trop bavard et trop collant indéfiniment seulement pour son bon plaisir ? Pourquoi, hein ? N’avait-il pas été assez gentil comme ça ? Bien que pour sa part aussi, il y avait de bons côtés avec l’affection que lui portait le jaune, en l’instant même il n’était capable que de voir les mauvais, mené par l’ambiance de la dispute et par la rage.
En toute sincérité, Dong Soo déstabilisait le sang-pur, maintenant qu’il tirait cette horrible tête d’animal blessé et semblait se renfermer dans une carapace plus solide que la sienne. Il ressemblait à un vieil homme venant d’écrire son testament, figé, meurtri. Peut-être que le plus jeune ressentait de la peine face à ce spectacle désolant. Ou bien de la satisfaction, d’avoir frappé aussi fort que lui l’avait fait quelques minutes auparavant. Peut-être était-il indifférent, aussi. Pour ne pas changer, impossible de mettre un nom sur ses pensées et émotions du moment mis à part le fait qu’il ne sût plus que faire en écoutant, frustré, son hyung murmurer à son oreille qu’il n’avait personne tenant à lui et qu’il était seul. Et ce fut la goutte qui fit déborder le vase; ses petites mains se resserrèrent aussitôt sur ses cuisses et il sursauta. Oh. Oh. Ça, ça faisait mal, très mal. Repensant à sa fierté de Nahm, il se mordit les lèvres en silence, tournant lentement la tête vers Dong Soo qui commençait à se lever en prenant un appui ferme sur la table. Su Hee renifla discrètement en tentant de retenir les larmes qui menaçaient dangereusement de couler de ses yeux, blessé jusqu’à l’os. C’était bien vrai, personne ici -ou même ailleurs- ne tenait réellement à lui. Il n’avait pas d’amis, proches ou non, que des gens indifférents à sa personne ou le détestant pour une raison x ou y qu’il ne souhaitait même pas savoir. Bien qu’il avait conscience de ceci depuis toujours, la remarque le frappa de plein fouet, l’attirant irrémédiablement à un mélange malsain de colère et de tristesse. Sa tête pleurait mais son corps s’énervait. Il ne savait plus où donner de la tête, ne parvenant à savoir qu’une seule chose; Dong Soo venait de lui faire beaucoup plus de mal qu’il n’avait certainement dû le croire. Après tout, personne ne serait allé s’imaginer que le petit Nahm complexait gravement sur un tas de choses incalculables, et parmi elles, le fait de ne pas se débrouiller correctement avec les relations purement sociales. Bon Dieu. Que prenait-il donc à ce pauvre autiste d’être venu le voir, premièrement ? N’avait-il pas quelqu’un d’autre à qui raconter ses déboires ridicules, plutôt que de venir pourrir inlassablement son air ? Si personne n’aimait Su Hee, Dong Soo ne pouvait pas non plus prétendre qu’on l’adorât partout dans ce château. Et si Su Hee se cachait, c’était par manque de confiance en lui-même, par timidité, par éducation. Ses parents lui avaient inculqués de bien tristes leçons de morale qui l’avaient menées à penser que pour avancer dans la vie, il n’avait besoin de compter que sur lui-même. Maman et papa ne voulaient probablement pas d’un fils populaire risquant d’attirer l’attention sur la famille et l’avaient modelé à l’image qu’eux même avaient toujours donnés au public; l’image de ceux qui se savent solitaires mais qui savent également qu’ils sont plus forts que tous les autres.

« Certes, je fais pitié. Certes, personne ne m’aime. Que veux-tu que je te dise ? Que je regrette d’être comme je suis ? Que je suis malheureux comme un pou ? Park Dong Soo aimerait que je m’excuse ? Si tu as encore des choses à cracher, vas-y, je crois que je suis paré à tout ce que tu pourrais me dire, là, tu as tapé très fort. »

La petite chose blessée inspira un bon coup, le regard trouble et les mains tremblantes. Même le jeune homme près de lui ne tenait pas à son être, donc ? Bien, très bien. Après tout, ce n’était pas comme s’il avait besoin d’avoir à le supporter chaque jour que Dieu fait, cet autiste aurait probablement vite eut fait de se trouver une nouvelle bonne pâte prête à l’écouter raconter sa vie certainement des plus passionnantes. Tout allait bien, pas de quoi pleurer. Merde. Je pleure. Et voilà, l’adorable garçon sentait toute sa si belle carapace tomber en mille morceaux et c’était bien douloureux. Il ne s’était jamais prétendu incassable, mais présentement, la fragilité dont il faisait preuve lui sembla bien trop amère et injustifiée. Il n’avait plus pleuré depuis longtemps, ces intarissables gouttelettes d’eau salée qui glissaient contre ses joues semblaient lui brûler la peau. Enfin. Façon de parler, nous n’avions pas là les chutes du Niagara; mais l’effet à l’échelle Su Hee n’en était pas très loin, ce qui le faisait se sentir totalement ridicule. Observé par les élèves de sa maison, ne sachant plus que faire, c’était comme si le ciel s’écrasait avec violence sur le sommet de son crâne. En réalité, une ou deux larmes avaient coulé tout au plus, et il s’était empressé de les essuyer avec force, embarrassé. Dong Soo ne devait pas le voir comme ça, il valait mieux. Aussi empoigna-t-il son sac, sa baguette, baissa les yeux puis se leva du banc à son tour en le bousculant brutalement pour passer, pressé de se retrouver en haut dans sa chambre, là où il savait que personne ne viendrait l’embêter avant longtemps.
En arriver jusque là uniquement guidés par la colère, ils étaient tombés bien bas.
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MessageSujet: Re: "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque   "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque Icon_minitimeJeu 23 Déc - 3:10

« A quoi servirait l’intelligence si l’imbécilité n’existait pas ? »

Pour une raison qui m’était inconnue – ou pas – cette phrase se retournait sans cesse dans mon esprit. Beaucoup de gens aimerait vivre dans un monde parfait, pour connaître le bonheur éternel … Mais si le monde serait parfait, le bonheur existerait-il ? Je ne comprenais pas pourquoi je m’enfonçais dans des divagations aussi stupides qu’inutiles dans un moment pareil. Non, en fait, je le savais. Je venais de blesser Su Hee, et cela me touchait plus que ce que je n’aurais osé croire. Une scène pareille n’était jamais arrivée. Voir Su Hee pleurer était de l’ordre de … L’incroyable ! Fusse pour cela que, l’espace d’un instant, j’eus l’air tout bonnement interloqué. Je ne m’y attendais pas. J’aurais pu le prévoir, mais … Je ne m’y étais pas attendu. Je mentirais si je disais ne pas avoir cherché à lui faire du mal. Je mentirais si je disais ne pas avoir souhaité voir son petit air presque insolent disparaître. Je mentirais. Et face au fait accompli, j’étais … Déçu. Déçu de me propre comportement. Comment avais-je pu me montrer aussi odieux, aussi abject ? Ce n’était pas moi. Sans l’ombre d’un doute, l’énervement fait dire des choses qui dépassent notre pensée mais quand même. Rien ne justifiait ce que je venais de lui dire. L’étau de la culpabilité se resserrait autour de moi de la plus insupportable des manières. Face à moi-même, je ne pouvais qu’être dégouté. J’avais recraché sur Su Hee une colère qui ne lui était même pas destinée. Je m’étais montré injuste à l’encontre de cet ami auquel je tenais tant. Pour une fois, je me dis que cela aurait été bien plus simple si j’avais été l’un de ces ineos froids et implacables. Ainsi, je n’aurais ressenti aucune culpabilité, je ne me serais pas soucié d’avoir blessé Su Hee. Peut-être que j’aurais ris, avant de l’insulter encore et encore comme il me l’avait si ironiquement demandé. Car tout autant que ses larmes, ses paroles avaient elles aussi enfoncé les lames de la culpabilité au creux de mon cœur.

Avais-je désiré des excuses ? Certainement, je n’en savais rien. Mais après cela, je ne m’étais plus considéré comme digne d’en recevoir. Fierté oblige, je n’avais pas baissé les yeux. J’avais gardé la tête haute. Alors que tout ce que je désirais, c’était aller me cacher au fond d’un trou à souris, tant la honte de m’être comporté ainsi m’étourdissait. Ce n’était en rien exagéré. Je m’en voulais comme ça m’était rarement arrivé de m’en vouloir. Je n’étais pas en effet du genre à être assailli par les remords. Tout ce que je faisais, aussi idiot soit-il, je le faisais en connaissance de cause, et je n’hésitais pas à récolter ce que j’avais semé. Je n’allais jamais mettre la faute sur le dos de quelqu’un d’autre. J’étais même capable d’endosser toutes responsabilités parfois. J’assumais mes actes. Mes paroles. Je ne cherchais jamais à faire du mal « aux miens », en oubliant les bagarres fraternelles. Je ne cherchais pas particulièrement à être méchant avec mes ennemis, mais étant ce qu’ils sont, qu’ils soient heureux ou pas, je m’en fichais un peu. Et là, face à Su Hee … J’avais perdu les pédales. Après tout … Qui étais-je pour me permettre de lui parler de la sorte ? Un « ami » ? Hmm. Même pas. Ou au mieux, un ami qui ne savait rien de lui. Son enfance, son histoire, ses peurs, ses peines, ses désirs … Tant de choses que je ne connaissais pas de lui et qui faisait de lui presque un inconnu. En y réfléchissant bien, on ne savait pas non plus tant de choses que cela, sur moi, moi qui cachais tout derrière un sourire. Mais c’était justement à cause de ce sourire que je paraissais normal. Su Hee lui était inaccessible. Je le connaissais sans le connaître. J’aurais aimé qu’il m’accorde plus de confiance, qu’il s’ouvre plus à moi. Mais encore une fois, à ses yeux, je n’étais personne. A moins que je n’aie été trop aveugle pour voir quoique ce soit par moi-même … Pour une fois, j’aurais aimé pouvoir accuser quelqu’un d’autre, juste pour ne plus vivre cette engueulade. Juste pour ne pas avoir à affronter son regard, ses paroles … Ses larmes.
Car oui, moi qui ne savais rien de lui, je m’étais retrouvé déstabilisé par son changement d’attitude. La fébrilité dont il faisait preuve alors m’échappait. Je n’aurais pas osé prétendre qu’il était insensible à toute chose mais … Je l’avais cru, assurément. J’aurais préféré qu’il me réponde, qu’il m’insulte, encore. J’aurais préféré tout, sauf ça. Je n’y avais pas été préparé. Mes yeux s’étaient légèrement écarquillés et mes sourcils arqués sous le coup de la surprise. Lorsqu’il me bouscula, je ne daignais même pas me retourner, m’insurger. Je restai immobile encore un instant, digérant la chose. Les yunikons étaient silencieux, et alors que Su Hee avait disparu, je sentais leurs regards appuyés sur moi. Je ne baissais le regard ni ne les affrontais, j’étais juste … Dans le vide, comme au ralenti. Mais bien vite, je me repris et courus après Su Hee. Brièvement, alors que je priais pour qu’il ne détale pas trop vite, je remerciais mes parents de m’avoir inscrit à des cours de sport étant enfant. Ainsi, j’aurais plus de chance de le rattraper. Arrivé dans les couloirs, je me demandais où est-ce qu’il avait bien pu bifurquer, jusqu’à ce que l’image de la salle commune des yunikons s’impose à mon esprit. Si j’avais pleuré involontairement face à des personnes indésirables, j’aurais cherché à aller me cacher quelque part, m’isoler. Je partis donc vers la droite, et après plusieurs mètres, le dos de Su Hee apparut devant moi, au loin. Je plissais des yeux avant d’accélérer mon pas de course, le rattrapant ainsi au bout de quelques secondes. Malheureusement, j’arrivais tellement vite que je n’eus pas le temps de ralentir, ce petit imprévu se soldant par notre chute à tous les deux, puisque je lui avais saisi le bras pour le retourner. Dans l’histoire, c’est toujours à ce moment que les deux protagonistes se jettent un regard langoureux avant de se jeter l’un sur l’autre … Avec ce qu’il s’était pas ça il y avait quelques minutes de cela, je risquais de récolter un petit gros regard noir, au mieux. Gêné – non pas parce que j’étais tombé sur lui avec son genou sur mon entrejambe, mais surtout parce qu’il venait de pleurer – je me relevais prestement avant de lui tendre la main, qu’il refuserait à tous les coups. Une fois qu’il fut debout, j’ancrais mon regard dans le sien, le poussant ainsi à m’écouter avant de repartir. Je passais une main dans mes cheveux, embarrassé. Tout cela était bien beau mais … Qu’étais-je sensé faire ? J’étais tellement gauche que tout ce que j’allais dire allait être encore mal interprété ou pris de travers. Je réprimais l’envie que j’avais de jouer avec mes doigts, bien décidé à prendre mon courage à deux mains. Je ne pouvais décidément pas laisser Su Hee m’en vouloir. Je ne savais pas pourquoi, mais je ne pouvais pas.

« Je … »

Déjà, ça avait mal commencé. J’avais déjà mal entamé ma phrase, j’étais embarrassé, perdu. En fait, j’avais un peu peur de me prendre un râteau que, je l’avoue quand même, j’étais sûr de recevoir en plein la tronche. Après tout, qui accepterait des excuses après ça ? A moins d’être un saint, et encore, je doute fort que ce « qui » existe … Mais malgré tout, je me devais de le faire. Je ne pouvais pas laisser passer ça, au moins pour la forme. Peut-être me dirait-il non ce jour-là, mais je redoublerais d’efforts ensuite pour qu’il accepte mes excuses … Et si jamais il ne me pardonnait pas et bien … Je ne savais pas.

« … … … … Pardon. »

Je m’étais surpassé. Après tout le speech que je me préparais dans ma tête, c’était la seule chose que j’avais été capable de sortir ?! Il était bien loin, le vaillant Dong Soo, qui riait au nez de tout le monde … J’avais eu une victoire tout à l’heure, mais une victoire si amère … L’honneur vaut mieux que le trophée. Mon triomphe m’avait offert un cadeau empoisonné. Enfin … J’espérais que mes yeux étaient quant à eux plus convaincants, car, paraît-il, un regard vaut mieux que des paroles …
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Nahm Su Hee
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► cesser toute investigation en lien avec dongsoo: je ne tiens pas à devenir fou, ce mec est une malédiction à lui tout seul, c'est une plaie, une maladie... ouais. une agréable maladie, je dirais, même si j'ai réticence à l'avouer.
► interroger les parents au sujet des derniers évènements: ... ça me tracasse. et si ils avaient un rapport avec ces histoires étranges ? il me l'auraient dit, n'est-ce pas... ?
► dire à kainnie que je suis un garçon dans les plus brefs délais: j'en viens à me demander pourquoi je ne l'ai pas encore fait, dieu ! c'est ridicule, je ne vais pas la laisser parler de moi au féminin indéfiniment ! allez, faut que je lui parle.
► se trouver un nouvel ami de jeu: je m'ennuie. j'ai pas envie de me casser la tête, juste l'espace d'une heure j'aimerais qu'on s'attelle à me faire oublier mes tracas d'une bien bonne manière.


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MessageSujet: Re: "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque   "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque Icon_minitimeVen 31 Déc - 3:22

Le plus gros défaut de Su Hee restait sa désagréable fausse impassibilité; il faisait mine de n’être jamais atteint par quoi que ce soit pour qu’on ne porte pas attention à lui ou pour qu’on ne se fasse pas de soucis à son sujet, mais au fond, il souhaitait toujours qu’on le voie, qu’on se demande comment il pouvait bien aller en ce moment même. Mais visiblement, s’il ne disait pas les choses de vive voix, personne n’allait essayer de les comprendre, ce qui, en soi, était parfaitement normal. En même temps, la parole n’avait jamais été son fort; suite à ses trois années d’entier mutisme lorsqu’il était petit, monsieur n’avait pas su devenir bavard. Dong Soo avait déjà bien de la chance qu’il lui parle, même sans phrases longues et complètes, mais le pauvre ne devait probablement pas se rendre compte du sacrifice que Su Hee faisait pour discuter avec lui. Enfin, sacrifice était un bien grand mot, il n’était après tout pas du genre à se forcer à faire quelque chose qui ne lui plaisait pas, mais taper la causette avec le Park lui changeait les idées. Lui qui le croyait idiot, enfantin et désespérément autiste ne s’était pas réellement attendu à ce qu’un jour il en vienne à le blesser de ses mots généralement si innocents, ce qui le rendait mal comme pas possible. Il se souvenait encore de la période durant laquelle il ne parlait jamais; une période bien sombre pour sa famille qui avait dû endurer un fils muet sans jamais être jugée digne d’en connaître les raisons. Su Hee ne savait pas vraiment lui-même pourquoi il avait cessé si soudainement d’ouvrir la bouche, il était seulement conscient que tout ceci avait un lien avec les mages noirs qui peuplaient régulièrement sa maison avant ses dix ans. Naturellement, lorsque nous somme un jeune homme de dix-huit ans, il est bien normal de ne pas être capable de se souvenir des années entre ses quatre et sept ans, n’est-ce pas ?

Bref, toujours est-il qu’à présent, il fuyait comme un lâche, les larmes aux yeux et le cœur drôlement secoué. Ce n’était pas tous les jours qu’on le rabaissait plus bas que terre et qu’on le faisait pleurer comme un enfant; tout ceci remuait des choses en lui qu’il espérait ne plus avoir à exprimer un jour; colère, tristesse, honte. Quoique, la honte, il la connaissait bien, elle l’accompagnait depuis toujours dans le moindre de ses faits et gestes, le menant même à penser qu’il ne valait strictement rien. Lui, l’efféminé, lui, l’enfant fragile d’une famille si forte, lui, le solitaire qui ne manquerait jamais à personne puisque personne ne l’aimait ! Hm. Douloureusement, ces pensées le forcèrent à s’arrêter quelques secondes dans un couloir pour qu’il reprenne sa respiration et essuie ses jolis yeux trempés, puis il repartit précipitamment. Et tout ça à cause d’un yongwang maladroit, impulsif, ne sachant jamais gérer ses émotions ainsi que les situations se déroulant tout autour de lui. Su Hee n’avait pas envie qu’on s’apitoie sur son pauvre et minable sort, mais il n’avait pas non le désir imminent qu’on l’ignore. Si contradictoire, si brouillon. Et pourtant, c’était bien ça la tête du Nahm; un éternel dessin non achevé, un croquis malmené et peinturluré de couleurs mélangées. En gros, un truc aussi indéchiffrable qu’adorable, comme une œuvre de gamin en proie à son apprentissage pour devenir artiste. Lui-même ne savait pas ce qu’il voulait, néanmoins conscient de tous les désagréments qu’allaient encourir cette dispute ainsi que sa réaction des plus exagérées; lui d’ordinaire si posé, calme et réfléchis n’avait pas su se montrer capable de dompter ses émotions, partant au quart de tour comme un bleu. Ridicule, il se comportait comme quelqu’un d’immature et purement ridicule; qu’on se mette à rire sur son passage dans le couloir, sachant ou non la nature de ses pleurs, ne l’aurait pas même étonné bien que blessé. Il fallait qu’il se mette dans un endroit où tout le monde le laisserait tranquille, aussi la salle commune des yunikon, ou plus précisément les dortoirs et sa chambre, semblait être une bonne alternative pour continuer dans sa tristesse sans se sentir vu de chacun ou chacune pour autant. Il accéléra le pas. Mais un autre son précipité dans son dos se fit entendre, le laissant facilement deviner que Dong Soo était en pleine course derrière, cherchant sans doute à le rattraper car il n’en avait pas encore terminé avec lui. Non, ah ça non, le jeune homme n’avait pas la moindre intention ne serait-ce que de faire mine de ralentir le pas pour qu’il le rattrape plus aisément; il ne souhaitait plus lui parler ni voir sa tête, craignant de se faire encore agresser. Si son compère voulait se défouler, soit; mais sur tout le monde sauf lui, il estimait en avoir déjà bien assez prit dans la gueule pour la toute la journée, voir pour la semaine entière à venir. Brusquement, une poigne plutôt dure le chopa par le bras, forçant notre petit gringalet à se retourner et à affronter sévèrement le jaune du regard, sourcils froncés mais les yeux encore humides vaguement masqués par d’irrégulières mèches de cheveux noir de jais. Un soupir d’exclamation retentit dans le couloir. Merde, une nouvelle fois, ils étaient observés comme des bêtes de foire et cette fois-ci était bien pire puisqu’ils ne connaissaient pas les raisons de leur dispute. Su Hee ressemblait à une fille blessée et Dong Soo à un garçon cherchant vainement à rattraper sa bourde. Magnifique, songea le turquoise tandis qu‘il se sentait être projeté vers l‘arrière, une masse gigotant en tout sens et lourde contre lui, splendide. Pour aller bien loin dans les clichés, ils tapaient très fort, on se serait crû dans un manga de très mauvais goût dirigé par une personne sans une once de talent. Sans aucune douceur, il rencontra le sol en lâchant un cri étouffé, s’empressant aussitôt d’éloigner son agresseur en le poussant par les épaules. Son regard en disait bien long sur ce qu’il pensait, mais il prit tout de même le temps de renifler pitoyablement et de s’éponger délicatement les yeux avec sa manche. Monsieur se releva en repoussant poliment la main que Dong Soo lui proposait, regrimpant sur ses petits pieds pour épousseter ses vêtements avec nonchalance; ma parole, mais ce mec était une vraie catastrophe pour tout ce qu’il entreprenait, ça faisait peur. D’ailleurs, la catastrophe ambulante chercha encore à s’excuser. Naturellement, il avait l’air totalement sincère. Après tout, c’était encore un idiot très gentil malgré son putain de caractère incontrôlable. Mais Su Hee était bien trop rancunier et touché par ses paroles précédemment lâchées sur un coup de tête pour seulement envisager l’idée de le laisser s’imaginer qu’il resterait clément avec lui dans son jugement. Non, il ne lui pardonnait pas. Pas avec un simple « désolé » plat et vide, il attendait bien plus de lui, il le savait capable de faire mieux. Se mettre à genoux, pleurer, taper sur les murs s’il croyait que ceci marcherait avec lui; n’importe quoi qui puisse lui prouver qu’il se souciait un tant soi peu des résidus qu’allait laisser cette engueulade stupide.

Anxieux, il jeta un regard discret au couloir. On les regardait entre deux phrases mais personne ne semblait faire vraiment attention à ce qu’ils se racontaient, ce qui le soulagea en partie, le détendant pour libérer une partie de l’air qu’il compressait douloureusement dans ses poumons par faute de stress. Cachez-moi, ne regardez pas ! Faites comme si je n‘étais pas là ! ne pouvait-il cesser de se répéter inlassablement en se mordant les lèvres, apeuré. Si maman et papa apprenaient que leur fils avait fondu en larmes comme un bébé devant tout le monde, il savait qu’il risquait de s’en mordre les doigts durant plus de deux mois. Cela suffirait peut-être même à motiver ses parents pour le déshériter officiellement, eux qui ne devaient probablement attendre que ça depuis un millénaire. Il y avait des jeunes dans la famille tellement plus méritants que lui, après tout, tellement plus forts et moins obnubilés par leurs complexes. Parmi eux, Su savait qu’il n’avait que l’avantage d’être aimé très fort par ses parents; sans cet amour, il restait bien conscient qu’ils n’auraient pas vraiment désiré lui remettre les affaires de la famille pour leur pseudo-retraite; un mage noir ne quitte jamais le terrain.

« Tu admets au moins que tu as de quoi te faire pardonner » répondit-il d’une voix enrouée, gardant les mains à proximité pour essuyer les rares larmes qui continuaient de couler à l’occasion; finalement, il commençait à se calmer doucement, ce qui était un très bon signe en soi. « tu crois mériter d’être excusé ? »

Su Hee restait Su Hee; il ne se prenait pas pour n’importe qui, tout en étant ému et secoué pour le restant du mois. Certes, l’idée de perdre la présence perpétuelle de Dong Soo auprès de lui ne l’enchantait guère, mais si celui-ci ne trouvait pas les bons mots pour calmer le jeu entre eux deux, il ne voyait pas l’intérêt de rester ici, face à lui, se récoltant une honte croissante au fil des minutes. Soo faisait un effort pour venir lui réclamer ses excuses, probablement, mais le plus jeune tenait d’abord à savoir s’il était nécessaire de les lui accorder en premier lieu.
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Park Dong Soo
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MessageSujet: Re: "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque   "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque Icon_minitimeVen 7 Jan - 7:46

Et si …. Et si je me trompais ? Je ne connaissais pas Su Hee. Il n’était pas vraiment loquace, et bien que cela soit d’une manière différente, il était aussi secret que je pouvais l’être. Pour ne pas perdre complètement les pédales face à lui, j’étais obligé de me faire ma propre idée. J’étais obligé de me baser sur ce que je voyais et en déduire moi-même des choses, créer mon propre Su Hee, d’une certaine manière. Mine de rien, j’étais assez perspicace parfois. Mais la marge d’erreur était si grande que rien ne me protégeait d’une mauvaise interprétation. Peut-être que, contrairement à ce que je pouvais penser, Su Hee était un monstre sans cœur, près à sacrifier femme et enfants pour suivre ses idéaux ? J’exagérais, sans l’ombre d’un doute. Mais l’idée était la même. Il était possible que je voie Su Hee du mauvais angle, il était possible que je pense savoir ce qu’il ressentait à mon égard. Ou peut-être que, à l’inverse d’être un monstre, il était plus sympathique que je ne l’imaginais ? En y réfléchissant un peu, Su Hee était-il vraiment du genre à ne pas se débarrasser de quelqu’un dont il ne désirait pas la compagnie ? Mais … Il y avait tant de possibilités ! Mais en énumérer des plus farfelues les unes que les autres ne m’aiderait en rien à savoir qui il était et surtout à savoir comment me comporter avec lui. Car aussi fort que j’aie pu désirer ses bons sentiments, me leurrer dans de faux espoirs ne m’apporterait rien. Je sais, je sais : l’espoir fait vivre. Je le pensais aussi d’ailleurs. Dans le cas présent, je n’avais aucune envie de … De quoi en fait ? Je n’étais même pas en mesure de le déterminer moi-même. Une autre fois, peut-être. A dire vrai, c’était un problème récurrent chez moi ça. Le fait de toujours éluder les questions, ou plutôt de n’y chercher aucune réponse. J’avançais au gré de mes envies. Mes parents me l’avaient toujours reproché et malgré leur immense gentillesse, je ne compte plus le nombre de tapes et serments que je me suis pris à cause de ce manque de ... Sagesse ? Et puis … Il n’y avait pas que ça. Je me laissais toujours envahir par mes émotions et sentiments. J’avais un courage - et une bravoure pardi, pour ne rien laisser pour compte - à toutes épreuves, et j’étais tout bonnement incapable de réprimer une envie subite de danger et d’adrénaline. De la même manière, soit je ne paniquais pas du tout, soit je paniquais totalement .Et à ce moment-là, je devenais encore plus débile qu’à la normale, enchaînant maladresse sur maladresse. Il y avait juste du blanc et du noir, pas de gris. Voilà pourquoi je me retrouvais muet face à Su Hee. Parce que pour une fois, j’avais voulu faire preuve de jugeote, peser un tant soit peu mes paroles … Et à force de chercher à les peser, et bien, il n’y en avait plus du tout. Quelle existence malheureuse que je possédais là ! Incapable de faire des excuses aussi honorables que mon nom et ma maison. Ma pauvre mère devait s’en retourner dans sa tombe. « Le véritable courage consiste à être courageux précisément quand on ne l'est pas » m’aurait-elle dit. C’était qu’elle en avait de bien bonnes ma mère. Je savais depuis longtemps de qui je tenais mon humour mordant. Notez l’ironie. Mais il n’y avait pas de temps pour ça. Ou du moins, ce n’était pas vraiment le moment. Le regard plongé dans celui de Su Hee, je cherchais une réponse à mon questionnement intérieur. Allait-il me pardonner ? Me mettre un vent ? Si oui, de quelle manière allait-il s’y prendre ? Je ne pense pas que Su Hee était quelqu’un de « compliqué ». Plutôt incompréhensible. Quelle est la différence, n’est-ce pas. Toujours la même chose. Se cacher pour ne pas être découvert. J’aimerais tellement pouvoir lire en lui. Pouvoir le comprendre. Dans ce cas-là, ça m’aurait au moins servi à amortir une chute qui s’annonçait plutôt douloureuse ou, à la limite, pas très douce. Et à force de vouloir savoir le fond de sa pensée d’une manière ardue, j’en oubliais de regarder vraiment ce que j’avais en face de moi. Un garçon anxieux, qui semblait gêné par quelque chose. Quoi ? Et puis il y avait son regard. Un regard alarmé, qui vacillait, qui semblait « guetter » quelque chose. Je tentais de le suivre, pour voir ce qui causait ce triste pli sur son front. Et il ne me fallut pas longtemps pour comprendre. Ils n’étaient pas une centaine, mais quelques élèves étaient dans le couloir, portant parfois leurs regards curieux sur nous. Le coup de pied que Su Hee me donna lorsque nous étions au refectorium me revint en tête. Il n’aimait pas être remarqué … C’est vrai.

Le temps avait peut-être passé, mais je n’aimais toujours pas voir son visage mouillé, bien que ses larmes se tarissaient au fur et à mesure. Causer un mal était bien plus facile que faire le bien. J’humectais mes lèvres, résistant à l’envie de baisser mon regard, encore. Je frisais peut-être l’insolence, mais qu’y pouvais-je ? J’avais été élevé ainsi, puisqu’à la base, j’étais l’aîné, un garçon qui plus est, celui qui était né pour être un leader, tout comme mon père, mon grand-père, ou même mon arrière-grand-père. Mais je n’avais rien d’un leader à mes yeux. Je n’avais peut-être pas froid aux yeux, mais j’étais un raté. Il n’y avait aucune tare chez moi, mais je devinais très bien qu’ils auraient été tous plus heureux si j’avais su allier un talent quelconque à mon courage.
Pour le rassurer un peu, sans l’ombre d’un doute, j’attrapais la main de Su Hee – et non ne liait mes doigts ou je ne sais quelle connerie – et l’entraînait vers une porte en bois, large et vieillie par le temps. Une fois à l’intérieur, je découvris que nous avions atterris dans la salle des sabliers. L’espace d’un instant, je fus émerveillé par le spectacle de ces immenses boîtes de verres, enfermant chacune des pierres de différentes couleurs, symboles de nos maisons. Au moins, il n’y avait pas grand monde ici. Mais Su Hee n’avait pas besoin de savoir que j’avais fait ça pour lui. Je lâchais finalement sa main, reportant alors mon regard sur lui. Il n’avait rien de bruyant, mais j’étais capable d’entendre l’air qui entrait et sortait de mes narines, alors qu’une fois encore, je cherchais mes mots. Je réfléchissais au rythme de ma respiration. Non. Non. STOP. Je ne devais pas le faire. Réfléchir n’était pas dans ma nature. Et aussi fausse que cette sensation pouvait être, j’avais le sentiment que cela ne m’apportait que des ennuis. Regardez ! A force de trop penser, je n’avais rien fait. J’étais un homme d’action après tout, je … Je … Je … … J’inspirai un grand coup, invoquant tous les esprits du ciel et de la terre pour qu’ils me viennent en aide. Peut-être que Su Hee aimait les grandes phrases, peut-être qu’il préférait les choses brèves … Mais je le ferais à ma sauce, et si cela ne lui plaisait pas et bien … Tant pis ?

« Je … Je ne suis pas en mesure de déterminer si je mérite d’être pardonné ou non. Ca, c’est à toi de le faire, le choix t’appartient. Mais sache que ça me tient vraiment à cœur. Je ne cherche pas à savoir le fond de ta pensée … Enfin si … Mais non, enfin … Rah, bref ; je ne cherche pas à savoir le fond de ta pensée, mais … Tu es un ami très cher, qui compte beaucoup pour moi. Tu ne parles peut-être pas beaucoup, tu es peut-être plus effacé que beaucoup, mais ça n’a aucune importance. Ca peut paraître louche quand on y pense. Après tout, qu’est-ce qu’un mec aussi extraverti que moi aurait à gagner avec toi ? Je ne sais pas moi-même et encore une fois, je ne cherche pas à savoir le pourquoi du comment. Le trois quarts de mes amis sont des personnes avec qui je fais des conneries, et pas des petites pour la plupart. Je suis en perpétuelle ébullition. Ca ne me gène pas. Après tout … C’est moi. Et malgré l’impression que je peux donner à parler sans arrêt, je me sens … Calme avec toi. Et c’est là que tu te demandes quel taré je suis en temps normal hein … Ha … Quelle que soit l’explication, je t’aime vraiment Su Hee, et cela me … M’énerverait beaucoup de perdre un ami comme toi. »

HAN MAIS QUEL CON. Mon speech n’était pas faux, pas faux du tout mais … Il avait été bien trop nul ! Qu’avait été tout ce pathos ? Et toutes ces hésitations ? Et tous ces mots mal employés ? J’étais vraiment un être stupide, que le Créateur avait oublié de doter d’un cerveau. Le pouvoir des mots pouvait être très fort, mais encore une fois, beaucoup plus quand l’intention était de faire mal que faire le bien. J’espérais juste qu’il allait se montrer un peu plus indulgent face à quelqu’un d’aussi gauche et malhabile que moi.
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► dire à kainnie que je suis un garçon dans les plus brefs délais: j'en viens à me demander pourquoi je ne l'ai pas encore fait, dieu ! c'est ridicule, je ne vais pas la laisser parler de moi au féminin indéfiniment ! allez, faut que je lui parle.
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MessageSujet: Re: "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque   "La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque Icon_minitimeMer 12 Jan - 6:03

Fie-toi à tes yeux plus qu’à tes oreilles.

Depuis tout petit, Su Hee essayait d’être une personne juste; certes, il n’avait pas vraiment de notions de valeur pour diriger sa vie, mais il n’aimait pas faire quelque chose qui n’avait pas son sens. Et maintenant qu’il commençait finalement à se calmer, épongeant ses yeux à l’aide de ses manches, il en venait très sérieusement à se demander s’il n’était pas totalement irresponsable dans sa réaction. Après tout, il savait déjà à quel point sa solitude le rendait pitoyable, venant de la part de Dong Soo ou d’un autre, qu’est-ce que ça pouvait bien y changer, hein ? Ce n’était pas comme s’il était le premier à lui faire une telle remarque, même si la certaine proximité qu’il y avait entre le dragon et lui-même tendait à l’atteindre plus que prévu. Toute une ribambelle de sentiments confus se bousculaient en lui, semblant vouloir attirer l’attention sur leur pauvre victime tous en même temps; beaucoup de honte, de tristesse et de la colère. Su Hee était un jeune homme rancunier; certes, ses actes étaient calculés de sorte à ne pas être irréfléchis, mais ce n’est pas pour autant que les choses passaient sur lui comme de l’eau, il tenait à se rappeler de chaque merde qu’on lui avait faite dans sa vie. Et ce, même si ça le menait à une vie complètement stressée et totalement basée sur la haine envers autrui. Après tout, dans sa famille, on avait cherché par tous les moyens possibles et imaginables de le rendre froid et stratégique au possible; la tâche était finalement plus ou moins réussie. À proprement parlé, Suu ne devenait pas de plus en plus mauvais chaque jour vécu, mais il restait sur le chemin de ceux qui suivent bêtement les indications parfois morbides de leurs parents sans trop réfléchir. Il en avait un peu marre, de réfléchir pour autre chose que pour ses cours; or, la solution de facilité qui se présentait régulièrement devant lui était de faire mine de vouloir perpétuer les ambitions familiale. Comme ça, maman et papa étaient contents pendant que lui, il conservait une paix et une tranquillité relativement satisfaisantes. Il en faut peu pour être heureux.

Néanmoins, là maintenant tout de suite, il n’était pas heureux du tout. Ce couloir presque vide l’oppressait, la présence de Dong Soo à quelques mètres de lui l’oppressait. Au final, il s’oppressait tout seul et à tout moment, un malaise de panique pouvait lui grimper à la gorge et l’immobiliser pour on ne sait trop combien de temps. Déjà qu’il ne se sentait même plus capable de penser correctement, le monde s’écroulait. Ses doigts cherchaient l’ourlet de ses vêtements dans un geste compulsif, tentant de rassurer le petit bonhomme dont les épaules tremblaient encore d’un mélange poisseux de peur et de frustration. Et Dieu. Les élèves les regardaient, ils chuchotaient, semblaient déjà se faire des commérages sur on ne sait trop quelle connerie. Ça l’insupportait, activant un tic nerveux discret dans ses yeux, ce fichu réflexe infernal qui le forçait à tourner la tête sans cesse dans la direction de ces gens qui semblaient regarder une série télé américaine de mauvais goût. Le yunikon dévisageait le yongwang, qui lui rendait son regard sans ciller. Il ne savait pas trop quoi penser de cet acte. Était-ce une forme de défi ou simplement un nouvel écart de conduite non-intentionnel de la part de cet éternel maladroit ? Su Hee ne pouvait pas le dire, mais en tout cas, lui non plus, refusait de baisser les yeux, sentant ses pleurs se calmer petit à petit jusqu’à sécher sur ses joues. Puis, soudainement, Dong Soo saisit sa main et le tira jusqu’à une autre pièce. Il ne se débattit pas, la force lui en manquait dramatiquement, mais il restait toujours un peu méfiant quant au lieu dans lequel pouvait l’amener ce drôle d’énergumène trop imprévisible. Lorsqu’il réalisa qu’ils se trouvaient dans la salle des sabliers, son émerveillement ne fut pas aussi grand que celui de Dong Soo; yunikon perdait lamentablement face à toutes les autres maisons et yongwang se tenait fièrement loin devant. L’espace d’un instant, il crut même que son compère cherchait à le narguer de cette manière. Une réflexion de quelques secondes lui permit de se rassurer; ce n’était pas son genre, Soo ne prévoyait évidemment pas de le traîner encore plus dans la boue qu’il ne l’avait déjà fait. Ça se voyait sur son visage qu’il regrettait ses paroles, Su Hee ne devait pas chercher la petite bête à la moindre provocation inconsciente qu’il pouvait faire. Sinon, il était fort probable à parier que le Nahm aurait pu s’offusquer de trente-six choses à la minute, lui qui savait si bien trouver des défauts aux autres sans être capable de déceler les siens.

Le discours du Park était sincère; après tout, il semblait décidemment l’être en tout temps. La yongwang attitude, probablement. Toutes ces paroles étaient brouillons, emmêlées, confuses. La preuve que tout cela sortait du cœur et qu’il ne s’agissait aucunement d’un discours préparé à l’avance uniquement pour l’adoucir ou l’amadouer. Et en effet, si Dong Soo se prétendait être calme en sa présence, le petit en venait très sérieusement à se demander quelle pile électrique il incarnait avec ses amis. Incontrôlable, imprévisible; c’est-à-dire, dangereux, à ses yeux. Su Hee réfléchit durant une petite minute, le regardant fixement sans réellement le voir. Peut-être le prenait-il pour un ami précieux, mais lui, comment percevait-il Dong Soo ? Il n’avait pas d’amis, ou du moins, n’en ressentait pas la sensation. En fait, il ne savait même pas ce qu’était que d’avoir des potes, alors sincèrement, comment pouvait-il ne serait-ce que d’imaginer de considérer le dragon face à lui comme tel ? Pourtant… pourtant, son speech lui donnait presque envie de s’y autoriser. Ce gars maladroit, totalement imbécile mais néanmoins loyal et gentil, il savait qu’il l’appréciait, d’une manière vue de près ou non. Mais de là à s’attacher à lui comme il l’était, visiblement, Su Hee ne s’en pensait pas capable le moins du monde, grognant finalement entre ses dents, reportant enfin son regard sérieux dans celui de l’autre. Il hocha lentement la tête.

« Tu es quelqu’un de bien » dit-il simplement, presque plus pour lui-même que pour son interlocuteur « je ne suis pas capable de te retourner l’affection que tu parais me porter, tu dois bien t’en être rendu compte. Mais je sens qu’avec toi, il y a quelque chose. Je veux dire; j’aime bien ta compagnie. Oh. Mais je déteste à peu près tout en toi. Le fait que tu sois bavard, que tu sois en perpétuel mouvement ou encore, que tu passes ta vie à sourire comme un imbécile alors qu’il n’y a définitivement pas de quoi rire. Tu es affligeant, mais attendrissant. »

Il était sincère, mais son visage exprimait clairement l’état dans lequel le mettaient ces paroles; ça le gênait et il agissait presque sous la contrainte. Il voulait soulager un peu sa conscience pour pouvoir se dire qu’il aurait au moins avoué à Dong Soo que sa présence ne le dérangeait pas tant que ça, même s’il avait toujours l’air très fâché de ses interventions incessantes à toute heure de la journée. Ça lui permettait aussi d’être mis sur les rails de la réflexion. Pouvait-il lui pardonner ? En avait-il envie ? Besoin ? … peut-être. S’il refusait les excuses de son compère, celui-ci allait probablement s’éloigner de lui, comme n’importe quel humain l’aurait sans doute fait, blessé dans son orgueil ainsi que dans sa fierté. Su Hee risquait de se retrouver seul à nouveau. Peut-être allait-il même regretter cela, ce garçon si vigoureux lui manquant cruellement, lui qui ne faisait jamais rien de la même façon que lui aurait empruntée. Tout deux n’avaient vraiment rien pour s’entendre, rien pour traîner ensemble. Rien pour s’apprécier; quand le premier croquait la vie à pleine dents, le second préférait s’enfermer sur lui-même dans un mutisme malsain. Quand l’un était cancre en cours, le second obtenait les éloges des professeurs, même s’il n’excellait pas dans tout. Alors que Dong Soo était connu d’un peu tout le monde dans toutes les maisons, Su Hee se faisait au plus discret possible par crainte qu’on ne s’en prenne à lui inutilement. L’assurance opposée à une timidité incomprise. Mais s’il les acceptait, il savait parfaitement ce que tout cela engendrerait. Ce serait se soumettre et avouer sa faute, selon lui, chose qu’il refusait catégoriquement de s’autoriser. Quel dilemme. Su Hee lança un regard courroucé à Dong Soo, indécis quant à la possible réponse à lui donner, là, maintenant et tout de suite. Tant de contradictions dans sa tête ne pouvaient pas l’aider à faire évoluer les choses, et sur le modèle de Dong Soo qui avait cherché à penser avant d’agir, Su Hee fit l’exact inverse, parlant sans préparation.

« Je ne sais pas ce que je dois faire. » dit-il assez bas en baissant honteusement les yeux « ta réflexion m’a fait très mal… je crois même que personne jusqu’à maintenant n’avait osé me dire une chose pareille. Oh, ils l’ont certainement pensé, mais c’est une autre affaire… C’est ce qui me donnerait une bonne raison pour ne pas t’excuser, je suis rancunier. Mais. Je t’apprécie. Enfin, je ne sais pas, je comprends pas très bien. Disons simplement que si tu venais à disparaître comme ça de ma vie, ça me ferait quelque chose. Quelque chose de désagréable. » il soupira. Dieu, d’un coup, il parlait beaucoup. Décidemment, le simple fait que d’avoir à aligner plus de trois phrases lui demandait un effort assez conséquent, ce qui n’était vraiment pas pour lui plaire. Sans doute allait-il se rendre totalement ridicule par ses paroles, encore un détail qui ne l’aidait guère pour se situer dans ses propres ressentis du moment. Suu n’aimait pas avoir à rendre des comptes, à expliquer ce qu’il ressentait en lui, et il était présentement confronté à cela. En moins d’une journée, il y avait eu l’humiliation d’un esprit frappeur, la dispute avec une des rares personnes qu’il supportait, la colère l’ayant mené jusqu’à le frapper… et la tristesse de s’être sentit agressé, blessé, traîné dans la boue exactement comme un vieux débris inutile. « Dong Soo. Sincèrement. Je ne sais pas. Il faut que je réfléchisse… tu dois trouver ça ridicule, mais je ne me suis jamais disputé avec quelqu’un avant. C’est nouveau. Ça fait mal. »
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"La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent." Sénèque

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