« daddy please don't. »

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Les vacances de Noël étaient enfin arrivées. Enfin ? Malheureusement plutôt. A peine avait-elle posé le pied dans la résidence familiale qu’elle ne rêvait plus que d’une seule chose : en sortir et retourner à Akiwa. Chaque année, c’était la même chose ; elle se sentait presque heureuse à l’école, entourée de gens auxquels, malgré les apparences, elle tenait énormément. Mais elle devait toujours rentrer chez elle pour les fêtes ou pour les vacances d’été. C’était normal après tout, elle ne pouvait, ni ne pourrait, pas rester indéfiniment à Akiwa. Voir ses parents, sa famille… Un enfant normal en aurait été enchanté. Pourtant ce n’était pas le cas de Ji Sook. La preuve : le simple fait d’apercevoir le manoir à distance lui donnait la nausée. Elle sentait son petit cœur se serrer, comme s’il était prêt à imploser à l’intérieur de sa poitrine. Les larmes lui montaient aux yeux. C’était devenu maladif à un tel point qu’elle menaçait de s’évanouir. Heureusement que son frère était toujours avec elle dans ces moments-là. Kwang Ho savait comment la calmer et prendre soin d’elle. Cela, même si elle ne l’avouait que difficilement, comptait énormément pour elle. Il était le fil qui la reliait encore aux Lim. Il prétextait souvent des sorties pour éviter à Ji Sook de rester trop longtemps dans la maison familiale. Mais ce jour-là, il n’avait rien pu organiser pour consoler et occuper sa petite sœur : les Kang étaient invités pour un repas de Noël. Pour le plus grand malheur de Ji Sook.
Assise sur le lit dans sa chambre, la jeune fille fixait le sol, le regard complètement vide. A côté d’elle se trouvait la tenue que ses parents lui avaient ramené. Une magnifique robe, qui avait dû coûter extrêmement cher. Si seulement ils avaient pu la lui offrir avec un sourire sincère et non pas avec le masque qu’ils portaient en permanence… Ca aurait tout changé. Mais Ji Sook n’avait aucune envie de porter cette robe, encore moins de descendre pour voir Ji Yong et ses parents. Elle n’avait pourtant pas le choix. Lassée, elle leva les yeux, les laissa se balader quelques instants avant de les poser sur la fenêtre menant au balcon. Elle s’était rebellée depuis de nombreuses années, mais elle n’avait jamais eu le courage de tout faire cesser en s’enfuyant par cette même fenêtre. Tout aurait été réglé, mais… Elle était incapable de partir ainsi et refaire sa vie. On ne lui aurait pas rendu pour autant son enfance volée. Elle n’aurait été qu’une jeune fille perdue et vide. Ji Sook détourna alors les yeux, pour ne pas se laisser tenter malgré tout. Elle se tomba en arrière, ses mains effleurant le tissu de la robe. Ses paupières se fermèrent tandis qu’un souffle s’échappa de sa bouche. Tout aurait été plus simple si elle n’avait pas vu le jour, près de vingt-et-un ans auparavant.

Un bruit se fit soudain entendre. Une porte qui se ferme, des pas qui s’approchent. Ji Sook se leva d’un seul coup, craignant de voir devant elle sa mère. « … Mee Na » murmura-t-elle en voyant qu’il s’agissait de sa chère amie. A peine une seconde plus tard, la jeune coréenne se trouvait dans les bras de Mee Na. Des larmes brûlantes dévalaient ses joues à toute vitesse. Ressasser tous ces mauvais souvenirs, ces tristes pensées l’avaient rendue terriblement amère. Elle savait que son amie la comprenait, ne la jugeait pas. Elle sentit l’étreinte se resserrer et elle se mordit la lèvre tandis qu’elle était secouée par les sanglots. Il lui fallut un certain temps avant de pouvoir se reprendre. Ji Sook se détacha alors de son amie de toujours et la regarda, les yeux rouges. « Je ne suis pas belle à voir, n’est-ce pas ? » dit-elle avec une grimace, avant d’étirer ses lèvres dans un sourire embarrassé. « C’est ma mère qui t’envoie me chercher je suppose… ? » Puis sans attendre la réponse, la jeune coréenne se retourna et s’approcha de son lit. Elle regarda avec mépris la robe, avant de s’en emparer et de s’enfermer dans la salle de bain reliée à sa chambre. Ji Sook se déshabilla avant d’enfiler la robe. Puis elle s’observa quelques instants dans le miroir. Tout ce qu’elle pouvait voir n’était que tristesse et malheur. Elle avait de grandes poches en dessous des yeux ; lorsqu’elle était chez elle, elle ne pouvait jamais bien dormir. Avançant son visage plus près de la glace, elle sentit à nouveau les larmes lui monter aux yeux. Mais elle n’eut pas le temps d’éclater à nouveau en sanglots : Mee Na était entrée dans la pièce. Cette dernière l’aida à fermer les boutons de la robe dans le dos. Ji Sook lui adressa un sourire timide et reconnaissant, mais pas moins chaleureux. Puis les deux jeunes filles entreprirent de masquer ses cernes et ses traits fatigués sous une couche de maquillage. Ji Sook jeta un dernier coup d’œil dans le miroir ; elle était fin prête. Il lui fallait descendre si elle ne voulait pas attirer les foudres de ses parents davantage. Elle attrapa néanmoins la main de Mee Na et la serra fort dans la sienne tandis qu’elles descendaient ensemble les escaliers. Dans le hall, juste devant elles, se trouvaient les Kang, ainsi que sa famille et celle de son amie. Ji Sook inspira un bon coup ; elle était prête à les affronter. … Du moins, c’était ce qu’elle croyait.

ordre; meena - kwangho - jiyong (si ça vous va. ^^) o/

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Vacances de Noël, voilà l’occasion rêvée pour passer du temps en famille, surtout pour les élèves d’Akiwa qui étaient en internat. Bon ce n’était pas tout le monde qui revenait à la maison et parfois Mee Na se demandait si elle n’était pas mieux de rester à l’école. Certes, elle aimait passer du temps chez elle, mais à quelque part, elle ne se sentait pas autant à sa place que dans les Muneo. Cliché ? Peut-être un peu, mais que voulez-vous il y avait dans sa famille cette manière de pensée qu’elle n’aimait pas particulièrement et pourtant elle ne pouvait que l’accepter en silence. Puis ce n’était pas si terrible que ça, il y avait pire. Surtout considérant le fait que rentrer à la maison lui permettait de passer encore plus de temps avec Ji Sook et Kwang Ho. L’avantage d’avoir des familles très proches l’une de l’autre me direz-vous. Et au moins de cette façon, elle pouvait supporter son amie quand elle en avait besoin, parce qu’elle savait à quel point c’était difficile pour Ji Sook de rentrer à la maison. Encore plus quand les si sympathiques parents de la miss décidaient d’organiser un souper de Noël, invitant par la même occasion la famille Kang, soit celle du fiancé attitré, et la famille de Mee Na. Cette fois elle ne comprenait tout bonnement pas pourquoi sa famille était invitée, mais elle n’allait pas demander les détails, c’était tant mieux. Avec de la chance elle pourrait aider à annuler ces stupides fiançailles. Parce que c’était ce qu’elles étaient, même si elle ne connaissait pas vraiment le fiancé en question. Cela dit, la jeune femme n’en ressentait pas le besoin parce que de toute façon, elle se placerait du côté de Ji Sook. Aussi bien cette attitude pouvait sembler débile que c’était vraiment ce qu’elle ferait. Puis bon de toute façon, ce n’était pas le genre de chose pour lesquelles on pouvait faire quoi que ce soit. Elle voulait être là pour son amie, voilà tout. Et elle n’y manquerait pas, pas cette fois-ci en tout cas.
Justement, Mee Na avait bien besoin de se préparer pour le souper en question. Ses parents avaient tenu à ce qu’elle porte une robe préalablement choisie pour l’occasion et elle ne put qu’accepter en soupirant. Elle n’avait rien contre les robes -complètement moches- que ses parents, ou plutôt sa mère, choisissait, mais bon elle aurait bien voulu choisir elle-même, pour une fois. Elle l’enfila rapidement passa un petit moment devant le miroir, remarquant comme d’habitude à quel point elle n’avait pas grandi, avant de s’attarder au reste de son apparence. Évidemment, elle n’avait qu’à s’assurer d’être impeccable pour la soirée, parce que c’était tout ce qui importait pour ses parents et probablement pour ceux de Ji Sook aussi, voir même ceux de Ji Yong, mais elle ne les connaissait pas suffisamment pour le dire. Coiffure, maquillage... elle mit un moment à se préparer, sauf qu’on dénotait tout de même un certain empressement dans tous ses gestes. C’est simplement qu’elle avait hâte de voir son amie, Kwang Ho aussi ne le cachons pas.

À peine fut-elle prête que ses parents décidèrent qu’il valait mieux d’y aller le plus rapidement possible. Question de proposer leur aide ? Ou simplement parce qu’ils étaient en retard ? Elle ne le savait pas vraiment en fait. Une fois chez les Lim, Mee Na s’efforça de discuter un peu avec tout le monde, bien qu’elle était très distraite par sa recherche active de Ji Sook. C’était évident qu’il faudrait qu’elle soit un support moral, voir plus, en cette soirée, mais ça se faisait plutôt mal sans la principale concernée. Principale concernée qui devait surement être dans sa chambre, sauf que naturellement la jeune Coréenne ne pouvait pas, en tant qu’invitée malgré tout, aller la rejoindre directement. ‘Heureusement’ qu’on lui demanda d’aller chercher la miss, ce qu’elle s’empressa de faire. Ne prenant même pas la peine de cogner, elle ouvrit directement la porte avant de la refermer derrière elle. Elle n’avait ni besoin, ni envie que quelqu’un d’autre vienne, décidant qu’elles prenaient trop de temps. Puis une fois que c’était fait, elle s’approcha un peu. Avant même qu’elle trouve les bons mots à dire, Mee Na se retrouva avec Ji Sook dans les bras. Elle passa ses bras autour de l’autre demoiselle, resserrant l’étreinte en faisant de son mieux pour la rassurer, la consoler. Elle préféra lui laisser le temps de se ressaisir avant de dire quoi que ce soit. « Je ne suis pas belle à voir, n’est-ce pas ? » Son sourire s’étira légèrement avant qu’elle ne tende la main pour sécher les quelques larmes qui restaient. « Je dois dire que je t’ai déjà vu sous un meilleur jour, mais ça pourrait toujours une manière de faire fuir tout le monde. » plaisanta-t-elle comme pour remonter le moral de son amie. C’était bien la seule chose qu’elle trouvait à dire pour le moment. Elle lâcha un petit « hm hm » tout en hochant la tête en guise de réponse pour ce qui était de qui était la personne qui l’avait envoyé. Notez qu’elle serait probablement fini par monter toute seule à la longue. Elle laissa donc son amie aller se changer alors qu’elle s’assoyait sur le lit. Après un moment elle finit entrer dans la salle de bain, tout le monde finirait certainement pas s’impatienter, ce que personne ne voulait. Mee Na attacha les boutons de sa robe et lui retourna son sourire avant d’attraper le nécessaire pour cacher les cernes. Et finalement... Ji Sook était prête. À quelque part, la jeune femme trouvait dommage que ce soit pour satisfaire les parents de son amie. Gardant cette pensée pour elle, parce que ce n’était pas ce qui était de mieux à dire, elle serra la main de l’autre demoiselle avant de lui glisser quelques mots à l’oreille pour l’encourager « Ça va aller... » Oui parce que peu importe ce qui se passerait, elle essaierait elle aussi de convaincre les parents de Ji Sook. Même si à quelque part... ce n’était pas nécessairement de ses affaires ? Enfin peu importe, elle serait là pour son amie.

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désolé du retard, j'ai été occupé pendant un bon moment ;_;'

Vacances rimait avec retour à la maison. Kwang Ho n’avait aucune appriorit particulier sur la question, et ne s’en plaignait pas vraiment, de plus, même s’il s’en plaignait, il n’avait pas d’autre choix que de respecter et d’obéir à la décision parental. Le muneo ne voyait pas la grande différence entre les journées à akiwa et les journées à la maison, car dans les deux cas, il travaillait. Depuis petit, son avenir était tracé, et les Lim dirigeaient ses moindres faits & gestes, ses décisions etc… Et plus le temps passait, et plus Kwang Ho se rapprochait de sa fatale destinée ; il devrait travailler au ministère de la magie, ou auror, et son père l’avait déjà briffé à de nombreuses reprises sur la chose. Pour chaque retour à la maison, c’était la même chose, il passerait des heures et des heures dans cet immense bureau, à entendre encore et encore les mêmes choses. Mais au final, Kwang Ho ne se plaignait pas, il ne disait rien, se contentait d’obéir et d’être comme ils veulent qu’il soit. Quelques fois, il se pensait plus ou moins chanceux ; entre son grand frère qui avait reçu encore plus de pression que lui, et Ji Sook qui ne supporte plus la famille, il était relativement chanceux, ayant moins de problème que ceux-ci. Enfin, cela ne l’empêchait pas de se préoccuper de sa sœur. Il se sentait extrêmement mal pour elle, car contrairement à lui, les retours à la maison n’était pas une partie de plaisir, et celui-ci encore plus que les autres. La famille Kang, celle de son fiancé était de la partie. Ce mariage arrangé, Kwangho savait que sa sœur ne pouvait le supporter, et même s’il avait fait tout ce qu’il était en son pouvoir pour essayer de lui changer les idées, ce n’était pas suffisant. S’il pouvait, il aurait essayé de dissuader ses parents de prendre de telles décisions, mais il n’avait pas son mot à dire dans cette histoire, une fois de plus, le jeune muneo ne se permettait aucun écart et restait à sa place, mais ne pouvait pas s’empêcher de penser à Jisook et à ce qu’elle pouvait endurer. Cette situation le tiraillait aussi, sa lâcheté l’handicapait une fois de plus, et il gardait souvent cette pensée dans un coin de son esprit. La seule chose qui le rassurait un peu, était la présence de Mee Na pour Ji Sook. Elle au moins, elle réussirait à la calmer mieux que lui, et entre filles, elles se parlerons plus librement, enfin c’est comme ça qu’il s’imaginait la chose. Malheureusement, le jeune homme n’aurait pas le loisir de se détendre, ou même de passer du temps avec elle. Il avait du passer la journée avec au côté de son père, qui trouvait parfois enfantin l’attitude qu’il avait à l’égard de sa sœur, et il ne cessait de lui répéter. De plus, durant ces rassemblements entre familles, il aimait venter les mérites de son fils, qui était, je cite, sa deuxième fierté. Et même si Kwangho n’était pas un vantard né, il se contentait de sourire, pour ne pas le contrarier, et le muneo sentait que cette soirée ne ferait pas exception.

Le temps passait assez rapidement, et Kwangho ne le vit pas défiler, à tel point que la famille de ji young & lui-même arriva. Comme à son habitude, le jeune homme avait une attitude irréprochable, et s’adonnait aux joies d’une conversation sérieuse dans le hall. Il avait eût le temps de se préparer de son côté, n’aillant eût qu’à porter un simple costume, c’était surement l’avantage qu’avait les hommes pour les grandes occasions, il n’y avait pas trente six mille choix de tenue, bref. Son corps était présent, mais son esprit était ailleurs. Il se demandait comment s’en sortait Ji Sook de son côté, et quand au final elle se déciderait à descendre. Heureusement, son anxiété ne se lisait pas sur son visage, et le jeune muneo continuait à agir normalement. Puis finalement, la famille de Mee Na et elle-même arrivèrent, ce qui fit qu’ils étaient au complet, enfin presque. D’ailleurs, il ne pût même pas saluer cette dernière, puisqu’on lui demanda d’appeler Ji Sook. Bon, ce n’était pas comme si ça ne faisait une éternité qu’il ne s’était pas vu, il se côtoyait souvent à akiwa, et puis elle serait surement plus utile en haut, que là. Plusieurs, après un bon bout de temps, qu’il ne saurait compter, il les vit enfin descendre. D’ailleurs, tous les regards se posèrent sur elle. Malgré le fait que sa robe était sublime, et qu’on pouvait distinguer un léger sourire sur son visage, Kwangho savait qu’il en était tout autre. De toute les façons, cette réunion de « famille » était importante parce que ce serait une bonne occasion pour les fiancés de dissuader leurs parents respectifs que ce mariage était une mauvaise idée, et bien sûr, Kwang Ho était de leur côté. Le jeune homme essaya d’anticiper la réaction de sa mère, et pour ne pas que Ji Sook ne s’attire les foudres de celles-ci par la suite, il essayait d’apaiser la tension future qu’il pourrait y avoir entre les deux, il s’adressa à sa chère mère.

«

On ne les attendait pas de si tôt, tu vois bien qu’elle n’a pas été aussi longue que tu le pensais.

»

Ce sourire de petit garçon aux lèvres, Kwang Ho savait bien que ça ferait peut-être son petit effet. Enfin, tout cela venait à peine de commencer et la soirée serait surement très agitée.

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Enfermé dans sa chambre, Jiyong contemplait le costume qui trônait sur son lit, les sourcils froncés. Il fit un mouvement pour l’attraper, puis se rétracta. Il n’avait aucune envie de porter ce vêtement, aucune envie d’aller à ce dîner stupide, aucune envie de voir son père, aucune envie d’épouser Jisook. L’espace d’un instant, il songea à prétexter une maladie quelconque pour éviter la soirée. Mais c’était vain ; et s’il se défilait aujourd’hui, sa « fiancée » lui en voudrait certainement. Depuis tout ce temps où ils avaient joué la comédie, faisant croire à leurs parents qu’ils filaient le parfait amour, il avait pu constater à quel point cela pesait à la jeune femme. Et si lui-même pouvait le supporter – comme il supportait tout ce que lui faisait subir son père, en bon fils – faire durer la farce plus longtemps rendrait encore plus difficile la vie de la jeune femme. Et cela, il ne le voulait pas.
La voix de son père le ramena à la réalité. Ils devaient partir. L’Ineo se leva, et enfila rapidement son costume, avant de descendre rejoindre son paternel qui l’attendait en bas. Il subit en silence l’examen de sa tenue, les critiques sur sa ponctualité et sa coiffure, un peu désordonnée, et quand enfin M. Kang fut satisfait de son fils, ils se mirent en route. Le trajet fut court, et ils arrivèrent – trop – rapidement devant la demeure des Lim. Devant, le jeune homme écouta d’une oreille distraite les ultimes recommandations « sois gentil, poli, ne fait pas le méprisant comme d’habitude, et n’oublie, ce mariage est très important pour notre famille ». Que des choses qu’il savait, somme toute. Le visage fermé, Jiyong hochait la tête à chaque sentence, s’efforçant de contrôler les battements de son cœur. Il devait paraître calme, que le patriarche ne décèle rien d’inhabituel chez lui. Il s’attendait déjà à se faire renier et déshériter lorsqu’ils rentreraient, alors autant repousser au maximum ce moment, et s’attirer sa bienveillance jusque là. Chose difficile, lorsqu’on parlait de son père.

Ils entrèrent, et c’est un Jiyong souriant et aimable qui salua les époux Lim, et s’inclina respectueusement devant eux. En redressant le buste, il put jeter un coup d’œil à l’assemblée, et constater que tout le monde était déjà là. Il reporta son attention sur ses hôtes, et tandis que son père leur adressait ses remerciements et autres flatteries, il leur tendit les cadeaux qu’ils avaient apporté, des babioles. De valeur, évidemment. Il inclina ensuite le buste devant les autres invités, avant de se diriger vers Jisook. Un coup d’œil à la jeune femme, et il sut qu’elle avait pleuré. Elle pouvait le cacher aux autres, mais il commençait à la connaître… il retint un soupir. Ce n’était pas avec des larmes qu’ils amadoueraient avec leurs parents. Il leur faudrait des arguments solides, raisonnables, et… et puis rien du tout d’ailleurs, parce que rien ne les convaincrait du bien-fondé de leur décision. Et ils allaient en pâtir pendant un long moment. Le rouge s’inclina devant sa fiancée, et attrapa discrètement sa main pour la serrer un instant dans la sienne. Une manière de lui dire courage. Il jeta un coup d’œil à Kwangho. Il ne le connaissait pas, mais ce garçon lui semblait sympathique. Peut-être parce qu’il lui ressemblait un peu, le côté hypocrite en moins. Quant à Meena… il ne savait pas pourquoi elle était là. Mais si elle pouvait aider Jisook, il lui en serait reconnaissant. Il ne savait pas si lui-même en serait capable.
L’heure du déjeuner était déjà bien entamée, et leur hôte les conduisit à la salle à manger. Jiyong hocha la tête, appréciant le goût des Lim pour la décoration. Mais le moment était mal choisi pour les compliments, même s’il lui fallait se les mettre dans la poche : ce serait à table qu’il faudrait briller, ne pas tout de suite lâcher la chose. Il faudrait préparer le terrain. Le jeune homme se retrouva assis à côté de Kwangho, et en face de Jisook, elle-même assise près de Meena. Il se mit à table, et posa un instant le regard sur la rouge, avant de reporter son attention sur les adultes qui discutaient, plaisantaient à côté d’eux. Le rouge remarqua avec une certaine ironie, la différence d’attitude entre les deux parties : les vieux étaient à l’aise, tandis que les jeunes, eux, semblaient redouter de prononcer la moindre parole. Il leva les yeux vers son père, qui lui lança un regard lourd d’avertissement : s’il continuait à se complaire dans son mutisme, il passerait un sale quart d’heure. Il tourna la tête vers Jisook, et sourit.

« Tu es très jolie aujourd’hui. »

Il lui fallait continuer à jouer la comédie encore quelques instants ; ce n’était pas comme s’il n’avait pas l’habitude. Oh, il pensait ce qu’il venait de dire : mais en temps normal, les mots n’auraient pas passé la barrière de ses lèvres. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il aurait continué à se taire. Il redoutait de plus en plus le moment où ils aborderaient le sujet, bien qu’il n’en laissât rien paraître. C’était dangereux, trop dangereux, et lui était lâche. Trop lâche. Il tourna la tête vers le frère de Jisook.

« Donc Kwangho… hyung, comment vas-tu ? Je ne te croise pas souvent à Akiwa, et je le regrette… »

Bon, ce n’était pas comme s’ils étaient vraiment amis non plus ; mais les yeux de son père qui le fixaient de temps à autre le pressaient de dire quelque chose. Et à bien y réfléchir, il n’avait pas vu d’autre façon d’entamer une conversation.

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