Le bal d'halloween. Qui ne l'attend pas hein ? C'est souvent un bal grandiose. Oui bon, en fait pour certain c'est le cas de se rapprocher d'une cavalière... Nous ne citerons pas le cas de Jin Hyuk. Quoi ? C'est déjà fait ? Oui bon. Certes, ce bal était l'occasion pour Park Jin Hyuk de demander à Park Su Yeon de l'accompagner au bal. Oui, parce que même s'ils étaient proches tous les deux, on ne peut pas dire qu'il y ait grand-chose. C'était plus mouvementé quand ils étaient plus jeunes... Il faut dire que depuis que Su Yeon est à Akiwa, Jin Hyuk ne fait que la croiser, ils parlent, mais jamais de choses passionnantes. Oui. Pauvre Jin Hyuk. Entre le fait qu'il n'ose pas... « se rapprocher » de Sullysue et... le fait que justement, il s'est trop rapproché de Min Guk... Il était bien paumé, heureusement qu'il sait où va ses sentiments, sinon on était bien dans le... Bref. Ce bal était l'occasion inestimable et cette fois il devait se dépêcher pour ne pas « se faire voler sa cavalière ». Oui, parce qu'on l'avait devancé au bal précédent. Se pourrait-il que la petite soit populaire ? Certainement. Jin Hyuk avait bien réfléchit... Une lettre ? Non, c'était trop banal. Des chocolats ? Trop formel. Lui parlait directement, sans passer par quatre chemins, semblait le plus correct. Mais là. Il fallait que Jin Hyuk aligne cette phrase. Et, croyez le ou non, ce n'est pas toujours facile. Surtout quand il s'agit d'une fille que vous connaissez depuis qu'elle porte des couches et dont vous vous êtes occupé toute votre enfance. Bref, il n'avait pas le choix. Et la semaine qui précédée ce fameux bal, Jin Hyuk avait été trouver Su Yeon pour lui demander d'être sa cavalière. Heureusement la réponse fut rapide, oui, parce que le coeur de Jin Hyuk est fragile, n'est-ce pas... Il n'aurait pas vraiment sut attendre. Il aurait péter un câble. Très certainement. Bref. Le « Oui » de Sullysue sonné comme. Un son de joie aux oreilles de Jin Hyuk. Quand je vous dis qu'il n'est pas bien ce mec... ahem. Les costumes ! Mon dieu, c'est vrai qu'il faut des costumes pour le bal... Oh. La belle et la bête. Comme c'est étrange... On peut tout de suite dire que c'est Su Yeon qui les a choisi. Oui, bon d'accord, ce n'est pas drôle. De toute façon, temps qu'il est avec Sullysue, Hyuk accepte n'importe quoi alors bon.... Ils avaient convenu que Jin Hyuk irait chercher Su Yeon un peu avant le début.

Enfin ! Enfin ! Ça y'est, le bal commencera dans quelques heures. Comme prévu, Jin Hyuk a été chercher la demoiselle. Dans son costume... de bête donc, il attendait sa belle. Oh oui, sa belle. Bon d'accord, Hyuk se préparait mentalement pour l'arrêt cardiaque... Qu'il a faillit avoir quand elle sortie. Su Yeon avait toujours été magnifique aux yeux de Jin Hyuk, mais là. C'était juste. La femme parfaite. Le jeune homme déglutit. Elle était vraiment magnifique. Oui, c'était elle, la belle. Et c'était elle la plus belle des belles. « Su Yeon... tu es... Magnifique... ». Après l'avoir contemplé, ils se rendirent tous les deux au réfectorium, où on leur dit qu'il devait suivre les autres. Son sourire disparaissait au fur et à mesure qu'ils avançaient. Le labyrinthe. Pourquoi ici ? Un peu plus de sérieux. Juste un peu plus hein. Jin Hyuk ne comprît pas trop pourquoi... ils étaient tous rassemblé ici. Hyuk eu le réflexe d'analyser tout le monde. Il s'aperçut vite que ce n'était pas lui, le seul qui n'était pas au courant. C'est déjà ça. Oh. Ce cher directeur. Un coup de baguette pour amplifier sa voix. Son discours. Les visages... effrayés. L'incompréhension. « Il est... complètement. Fou ? » .Mon dieu, nous avons trouvé plus cinglé que Jin Hyuk. C'est quoi... cette connerie ? Et le bal alors ? Non mais sérieusement. Non, mais si. Il est taré. Complètement dégénérer. Mais qu'on l'enferme ce type... Bon. Calme. Les geobuks sont réputés pour leur calme légendaire, non ? Où est la porte d'entrée, qu'on s'en aille ? Ah bah génial. Fermée. Jin Hyuk soupira. Sérieusement, comment... mais comment, le directeur peut... être aussi... dérangé ? En fait non, ça serait plutôt du sadisme. Jin Hyuk n'est pas si trouillard que ça. N'est-ce pas. Il saura comment défendre Suyeon. Il ne l'avait pas invité pour la laisser en plan. Il aurait bien aimé pouvoir sortir. Mais il ne pouvait plus reculer. Et les cris de loup-garou commençait à l'effrayer. Le directeur avait vraiment osé... les confronter à des bêtes ? Et s'il y avait un mort ? Il faut avouer qu'on le savait fou, mais inconscient à ce point ? Ils devaient trouver la sortie.

« Su Yeon. Ça va ? » Jin Hyuk eut un mince sourire, un peu forcé. Mais il voulait plus savoir comment allait sa cavalière qu'autre chose. Et - par galanterie, sûrement - jin hyuk lui attrapa la main, comme s'il voulait la rassurer, il savait Sully forte, mais bon, ce n'est qu'une fille de dix-huit ans, après tout. Et puis, au fond, Jin Hyuk sait bien qu'elle n'est pas si forte qu'elle voudrait l'être. Et de toute façon, protéger Su Yeon, c'est comme une seconde nature chez Jin Hyuk, il s'en aie toujours occupé, depuis qu'ils sont petits. Cela a toujours été ainsi. Alors, ça n'allait pas changer. « Si. Tu as peur. Dis-le-moi. Tu sais bien que je suis là pour toi ». Jin Hyuk resserra un peu sa main. Il ne montrait pas son angoisse. Il ne la montrerait pas. Parce que c'est un homme et que Sully est certainement plus faible que lui, alors pas question de l'angoisser encore plus. Jin Hyuk soupira. La regardant, il lui souriait comme pour la réconforter. Il regarda le ciel. Pleine lune. Ce n'était vraiment pas le jour apparemment. Pourquoi les enfermer avec des bêtes dans un labyrinthe, c'était ridicule ! Complètement absurde. « Plus vite on trouvera la sortie, plus vite on sera tranquille. ». Oui, parler c'était ce que Jin Hyuk faisait pour se détendre. Il fallait réfléchir. Il connaît pas mal de bête présente à Akiwa, vu que ça fait huit ans qu'il est à Akiwa. En y réfléchissant bien, qu'avait-il à craindre ? Oui, Jin Hyuk pensait que le directeur n'avait mis que des « petites » bêtes dans ce labyrinthe, c'est vrai quoi, s'il avait mis des bêtes trop dangereuses, il risquait la mort de certains élèves. Et ça ne serait pas profité à Akiwa que de tuer des élèves. Malheureusement pour lui, il se trompait, parce qu'il n'y a pas que des petites bêtes ici. Soupire. Hyuk tira Sully vers lui, pour les rapprocher un peu plus. D'un sens, Hyuk avait une bonne excuse pour tenir la main de la jeune fille.

Halloween. N’était-ce pas la fête que toute jeune fille de son âge attendait avec impatience ? Elle ne savait pas pour les autres; mais elle, oui, elle l’attendait avec impatience. Pour ce qui est du cavalier… l’idée de devoir attendre qu’on l’invite la rendait nerveuse, particulièrement nerveuse. Elle avait bien trois garçons en tête, mais à savoir si un de ceux-ci allaient l’inviter… c’était déjà mort pour Kyung Jee, et si son prétendant avait décidé d’y aller avec Min Guk alors elle avait trouvé l’idée adorable et totalement hilarante. De toute façon, elle n’était pas en couple avec lui, alors, ce n’était pas une obligation… du moins, elle ne croyait pas… puis il y avait Jin Hyuk et Yoo Sung. Le premier parce qu’il comptait beaucoup, tenait une place énorme dans le cœur de notre petite tortue et le second à peu près pour les mêmes raisons, et même si elle le connaissait depuis beaucoup moins longtemps que le premier, il était son meilleur ami. Malgré tout, elle avait très envie d’y aller avec Hyuk, et la raison n’était pas si obscure qu’elle ne pouvait paraitre. Depuis son arrivée à l’académie, elle avait passé beaucoup de temps avec les autres, avait rencontré beaucoup de gens, mais Jin Hyuk, lui… même en quatre années, elle n’avait toujours pas eu une bonne discussion avec lui. Et ça lui manquait, énormément. Elle avait grandi, elle n’était plus la petite fille qu’il gardait autrefois et qui le voyait comme un prince charmant absolu et… était malheureusement convaincue qu’elle se marierait avec le garçon un jour. Le garçon avait grandi, maturé lui aussi; mais ça, il avait toujours été relativement mature et elle le savait. S’il avait vieillit au cours des dernières années… il était également devenu beau; très beau, très charmant. Sans parler du prince charmant dont rêvait la jeune Sully puisqu’elle s’était – enfin – défaite de ses illusions, il représentait tout de l’homme idéal. La simple idée d’être en sa présence la gênait, au final, avec tout ce qu’il avait vécu avec elle. C’était un peu comme la scène typique où papa et maman montrent nos photos de jeunesse à notre copain; mais là, lui, il l’avait réellement vécu, avec elle. Comment dire ? C’était doublement gênant… mais elle n’avait pas eu à attendre trop longtemps, et même que le garçon qu’elle visait avait été très rapide pour le lui demander. Lorsqu’il le lui avait demandé, elle lui avait donc adressé un joli sourire et n’avait pas hésité une seule seconde à lui répondre « Oui.» ; tout simplement, clairement. Elle avait d’ailleurs exprimé toute sa joie au moment de choisir les costumes. Elle avait été catégorique, d’ailleurs. Elle voulait la belle et la bête. Parce que c’était une histoire magnifiquement belle, parce qu’elle représentait très bien tous les principes et toutes les valeurs de la jeune femme : accepter, et ce, peu importe la personne qui se retrouvait face à nous. La belle… et la bête. Voilà. Elle s’était bien amusée à choisir sa robe, d’ailleurs, et à imposer ses choix au garçon. Elle n’était peut-être pas une dictatrice dans l’âme ou quoi que ce soit dans le genre mais d’imposer ses décisions avait visiblement bien plu à la demoiselle, qui avait bien rapidement mis la main sur la plus jolie des robes dorées qu’elle avait pu trouver. Un décoleté très léger, ses épaules découvertes, de longs gants tout aussi dorés que sa robe et de petites chaussures toutes brillantes, lustrées, accordées à la robe. Voilà comment elle était vêtue, alors qu’elle se préparait devant son miroir, ses cheveux coiffés comme Belle. Elle glissa délicatement la barrette dans ses cheveux parfaitement coiffés, fière. Elle s’était bien débrouillée, cette fois, et même le maquillage, c’était elle qui l’avait fait : un rose très léger sur les joues et une petite ligne noire sur la paupière, voilà. Belle avait les yeux verts, aussi, mais ce détail-là, par contre, elle n’y avait pas pensé. Ou plutôt, si, elle y avait pensé, mais s’était bien rapidement corrigée en se disant que c’était peut-être le détail de trop. C’était l’halloween, après tout, il ne fallait pas le prendre trop à cœur : l’important, c’est qu’elle se retrouverait aux côtés de Jin Hyuk, ce soir. Et qu’elle pourrait alors profiter de la soirée pour rattraper le temps perdu. C’est avec le cœur qui accélérait et les mains légèrement moites qu’elle descendit les escaliers, un mince sourire sur les lèvres…

« Su Yeon... tu es... Magnifique... » La jeune femme avait rougit à ses mots et baissé la tête, tentant de retenir de toutes ses forces le sourire qui voulait monstrueusement orner ses lèvres. « C’est vrai ? Tu me trouves magnifique ? Alors j’ai réussi ? » Avait-elle envie de dire; mais elle se retint, parce que ça aussi, ça faisait petite fille. Non ? Elle était une femme, maintenant ! Et elle voulait le lui prouver. Elle avait donc acquiescé et l’avait remercié avant de placer le collet du garçon et lui dire que lui aussi, il était le parfait cavalier. Puis ils s’étaient rendus au réfectorium, après quoi on les avait guidés au labyrinthe. Et à ce moment-là, elle devait avouer ne rien comprendre, franchement, parce que le labyrinthe un soir d’Halloween… ce n’était pas franchement rassurant, et elle ne s’était jamais rendue là tout court alors; un soir de pleine lune et, en plus, dans le noir, comme ça, seuls… non, vraiment, ce n’était pas rassurant et son visage était soudainement devenu livide alors qu’elle tentait de retenir toutes ses peurs, tous ses doutes au fond d’elle-même. Une femme, une vrai de vrai, c’était courageux; n’est-ce pas ? Oui, voilà, elle devait… être… courageuse. « Il est... complètement. Fou ? » Elle avait, frénétiquement, hoché la tête, approuvant les paroles du garçon. Fou, oui, c’était bien le mot ! Comment le directeur pouvait-il penser à les envoyer dans un labyrinthe comme ça où il y avait… visiblement des trucs pas clairs qui s’y passait ? Non parce qu’à entendre le hurlement de loup-garou… de longs frissons avaient parcourus son échine et lorsqu’il lui demanda si ça allait, elle avait hoché la tête à nouveau et avait resserré avec force la main du garçon dans la sienne, ravalant difficilement sa salive alors qu’elle fixait droit devant avec ses grands yeux. « Ça va, oui, je… je n’ai pas peur ! C’est juste que je m’inquiète de ma robe. Je ne veux pas la salir, tu comprends ? Et puis ça ne sert à rien de se déguiser et de prendre des heures de préparation comme ça si personne ne peut réellement nous admirer, tu ne penses pas ? Ça me fâche un peu, c’est tout ! Tu. » Elle arrêta le flot de paroles menaçant qui venait et inspira, lentement, doucement, respirant. Non, elle avait réellement peur, en fait. Elle n’avait pas du tout envie de s’enfoncer dans ce labyrinthe, nom de Dieu ! Elle voulait simplement rebrousser le chemin, retourner à l’intérieur… elle voulait un bal normal, voilà, c’est tout. Quoi que l’idée de la pseudo-maison hantée dans le labyrinthe était excitante vue de l’extérieur : elle devait juste faire passer la panique, un peu, dirons-nous. Elle avait fermé les yeux deux secondes, pincé les lèvres et avait finalement tourné la tête vers Jin Hyuk pour hocher une enième fois la tête. « Pardon. » Sa main s’était à nouveau resserrée contre celle du garçon et elle avait baissé la tête après avoir murmuré quelques excuses.

C’était toujours comme ça – mais après tout, pour une Geobuk, ce n’était pas étonnant. Elle parlait, elle parlait, c’était la façon la plus facile de s’en sortir, après tout. Enfin… pas réellement; mais de faire passer le stress, dirons-nous. Et, comme ça, ça l’empêchait d’entendre tous les sons autour. Elle n’était pas seule, elle était même avec un grand garçon courageux – n’est-ce pas ? – ! Elle n’avait donc aucun soucis à se faire et lorsque la vague de panique fut enfin passée, elle se rapprocha du garçon, sa main lâchant la sienne seulement pour se glisser le long de son bras qu’elle rapprocha de son corps, le tenant comme une peluche contre elle, sa tête tout près de son épaule qu’elle n’atteignait même pas. Heureusement qu’elle avait des talons, d’ailleurs… elle fixait donc le vide, plus calme à présent, ses doigts bien refermés contre le bras du jeune homme. Elle dut prendre quelques secondes avant de parler à nouveau, plus décidée cette fois : « Ne, oppa. Je ne sais pas exactement ce qui se trouve ici mais ça ne peut pas être dangereux. Tu connais bien ce taré de directeur toi aussi, non ? Il veut seulement nous entendre crier. Le mieux c’est de marcher rapidement et de retrouver la sortie ! Comme ça, ni vu ni connu… personne n’aura même la chance de nous attaquer ou de nous faire peur ! Ah, ciel, j’adore l’Halloween pour ses bonbons mais je suis vraiment… pardon. Ne, oppa. J’ai raison ? Oppa ? »

Halloween allait sûrement devenir un mauvais souvenirs pour pas mal de gens d'Akiwa. Il semblerait que le directeur soit bon pour l'asile. Déjà, Jin Hyuk trouvait cela louche, qu'ils soient tous emmenés au labyrinthe, mais en fait ce qui paraissait peut être plus louche c'est que justement, ça soit le soir de pleine lune, qui plus est, le soir d'halloween. Comme si le directeur avait tout prévu, tout coordonné. Mais il ne pouvait pas contrôler le fait que ce soit la pleine lune, si ? Mon dieu, Jin Hyuk aurait mieux fait d'être malade à crever aujourd'hui. Y'a des jours comme ça, où on se dit qu'on est mieux dans son lit, bien au chaud. Le soir d'halloween, on devait sonner aux portes pour avoir des bonbons, pas être enfermé dans un labyrinthe, comme dans les vieux films d'horreur et épouvante. Pourtant, vu les cris de loup-garou, on pouvait croire facilement à un vieux remake d'un film américain mal terminé où le héros finit par mourir à la fin. C'était plutôt apeurant comme situation. Oui, Jin Hyuk n'avait pas besoin de l'approbation de Su Yeon pour affirmer que le directeur était un vieux taré. Heureusement, il n'est pas cardiaque. Sinon la crise aurait déjà eu lieu. Il avait tout de même fait très attention à Sully. Il lui avait donc demandé si tout allait bien, si elle n'avait pas peur. Il était là pour elle, avant tout. « Ça va, oui, je… je n’ai pas peur ! C’est juste que je m’inquiète de ma robe. Je ne veux pas la salir, tu comprends ? Et puis ça ne sert à rien de se déguiser et de prendre des heures de préparation comme ça si personne ne peut réellement nous admirer, tu ne penses pas ? Ça me fâche un peu, c’est tout ! Tu. ». Son discours. Elle parlait trop. C'est à ce moment que Jin Hyuk comprît qu'en réalité, elle avait peur. Hyuk essayait de minimiser en souriant, comme un idiot, comme il savait bien le faire, au final. Jin Hyuk détaillait presque le moindre mouvement de Su Yeon. Elle tremblait presque et sa frayeur était visible. Lui, il cacherait ses peurs, il ne va pas montrer ses peurs et effrayer encore plus la jeune fille. « Pardon. ». Pourquoi s'excusait-elle ? Jin Hyuk trouvait ça tout à fait normal d'être dans cet état, vu la situation présente, s'il avait été une fille, vous pouvez être sûr qu'il se serait mis à crier. Jin Hyuk caressa les doux cheveux de Sullysue, pour la réconforter. Un moyen à lui de dire qu'il était là et qu'elle ne devait pas s'inquiéter. Même si je ne vous cache pas que Jin Hyuk, lui, il était vraiment inquiet. Et d'ailleurs il ne pouvait pas se permettre de le montrer. « Ne t'inquiète pas pour ta robe et ton maquillage. Tu es très jolie. Naturellement. » Jin Hyuk essayait de se détendre et de détendre Su Yeon par la même occasion.

Oui, un geobuk parle beaucoup quand il a peur. Pour mieux réfléchir, peut-être ? En tout cas, ils étaient deux geobuks, alors forcément, ça allait parler. La plus longue discussion de leur vie allait sûrement se dérouler ce soir. Remarque, le bon côté des choses, c'est qu'il allait enfin avoir de la conversation. Plus des simples « Salut, ça va ? ». Même si Jin Hyuk aurait préféré qu'ils se parlent dans d'autres situations, c'était pas mal tout de même. Il ne faut pas.... Un cri de loup-garou se fit soudainement entendre. Je disais donc... Il ne faut pas paniquer. Jin Hyuk était presque devenu raide comme un piquet. Dieu, le bal d'halloween, plus jamais. Plutôt mourir. Il soupira. Pour se détendre. « Remarque, le point positif, il ne fait pas trop froid. Et puis le costume de la bête me tient chaud. Tu l'as bien choisis ». Le plus vieux lâcha un petit rire. Ce n'était pas le moment, mais, au moins, ils seraient un peu détendus. Enfin, surtout lui. Il sent la main de Su Yeon se desserrer. Il eut un léger temps de surprise en la voyant attraper son bras. Il la sent se rapprocher de lui, forcément, il ne put s'empêcher de sourire. Jin Hyuk, ce n'est pas le moment ! Inspiration. Expiration. Il allait enfin prendre la parole quand la demoiselle lui prit « son tour ». Jin hyuk la regarda, il allait l'écouter, ce n'était pas non plus la fin du monde, il parlerait après. « Ne, oppa. Je ne sais pas exactement ce qui se trouve ici mais ça ne peut pas être dangereux. Tu connais bien ce taré de directeur toi aussi, non ? Il veut seulement nous entendre crier. Le mieux c’est de marcher rapidement et de retrouver la sortie ! Comme ça, ni vu ni connu… personne n’aura même la chance de nous attaquer ou de nous faire peur ! Ah, ciel, j’adore l’Halloween pour ses bonbons mais je suis vraiment… pardon. Ne, oppa. J’ai raison ? Oppa ? ». Si seulement elle avait raison. Mais malheureusement, Jin Hyuk avait quelques doutes, même s'il savait réfléchir. Même si dès le départ il trouvait ça louche qu'ils soient tous enfermé avec des monstres, ils semblaient bien réel. Pas un seul moment il put s'imaginer qu'ils étaient tous contrôlés. Pour lui, ils, les élèves comme les bêtes, avaient été lâchés « en liberté » dans ce labyrinthe. Taré. Le directeur était taré. Et le personnel aussi. Comment ce cher Jimmy avait pu laisser faire ça ? Juste ciel. Pourquoi il fallait que le personnel d'Akiwa soit aussi peu raisonnable.

« Oui, ne t'en fais pas. Je parie qu'il n'y a que des petites bêtes. C'est fait pour faire peur. C'est Halloween après tout. Je suis sûr, il veut juste nous faire peur. Donc ne t'inquiète pas, on va passer vite, tu verras, si on ne se fait pas repérer, on devrait pouvoir sortir. Mais il faut être méthodique. C'est un labyrinthe, il faudrait... je sais pas. Marquer les murs au fur et à mesure ? Comme ça on verra bien si on tourne en rond ou pas ». Oui, il fallait penser à un moyen de ne pas se perdre, une « stratégie » pour sortir de ce maudit labyrinthe. Et bon, ça parle peut-être beaucoup chez les geobuks, mais ça réfléchit beaucoup également. Ils sont réputés pour prendre les plus sages décisions, non ? Alors, il faut honorer le blason des verts. Ils sortiront les premiers, courage ! En attendant, Jin Hyuk était bien content de s'être rapproché de Su Yeon. Mais il fallait penser surtout à sortir. Une fois dehors il pourrait penser tranquillement à cette proximité, qu'il appréciait déjà. Allez. On se ressaisit. « Tu as quelque chose sur toi ? Je ne crois pas avoir grand-chose pour « marquer » notre passage. ». Oui, parce que ce n'était pas le tout d'avoir l'idée, il fallait aussi de quoi la réaliser. Mais bon, ça aussi, il allait sûrement trouver. En fait n'importe quoi ferait l'affaire, temps que cela puisse les aider à remarquer. Ils pouvaient tout aussi bien utiliser un sort ou quoi que ce soit. À moins que le directeur est aussi privé les élèves de magie ? Si c'était le cas, c'était vraiment un dégénérer, encore plus que ce que Jin Hyuk pensait. Si seulement il existait un sort pour les faire sortir de ce labyrinthe d'une façon rapide. Punaise, mais. Décidément, le directeur d'Akiwa cherchait à se faire détester de ses élèves. Jin Hyuk ne voyait pas d'autre solution. Ils avaient avancé tous les deux, mais pas trop non plus. Calme, il faut faire attention.

Prendre les bonnes décisions. Oui, certes… Su Yeon avait toujours tenté de prendre les bonnes décisions – ne jamais se tromper, toujours faire les bons choix sans exception. Cependant, il fallait avouer que la jeune femme était malheureusement très, très maladroite. Alors si parfois elle réfléchissait de façon à prendre la bonne décision; trop souvent elle réfléchissait à un point où, finalement, elle ne prenait pas la bonne décision. Les geobuk étaient-ils trop prudents ? Si oui, alors elle, elle faisait honneur à sa maison. Le problème était réellement qu’elle était beaucoup trop lunatique et qu’elle avait tendance à être… parano, un peu ? Oui, voilà. Elle était réellement paranoïaque, et c’était bien dommage pour la jeune fille qui aurait pourtant pu accomplir de grandes choses si seulement elle ne dépendait pas à ce point des autres. Parce qu’il fallait l’avouer, elle dépendait vraiment, beaucoup des gens. Si elle voulait avoir l’air forte, paraître comme une ‘grande’, elle n’arrivait pas à accomplir les choses toute seule. Comment pouvait-elle savoir comment faire une chose qu’elle n’avait jamais fait ? Il fallait qu’on le lui apprenne, qu’on le lui montre, autrement, elle perdait le nord. Heureusement qu’elle était avec Jin Hyuk, d’ailleurs, parce que… ce dernier n’était-il pas le mieux placé pour le savoir, au final ? Il l’avait presque élevée, la petite. Quand ses parents étaient absents – et il fallait dire que, malgré l’amour de sa mère, elle était très souvent absente – c’était toujours lui qui était là. Pour s’occuper d’elle, la faire manger, l’habiller et même la faire jouer. Elle était très reconnaissante envers le jeune homme, d’ailleurs, et si la différence d’âge n’était pas si énorme – 4 ans, quand même ! – il aurait pu être son prince charmant. Mais elle avait maturé et avait appris à mettre son admiration envers le jeune homme de côté, se faisant finalement à l’idée qu’il était trop vieux pour elle et, hélas, qu’il y avait des jeunes femmes plus mûres et beaucoup plus intéressante qu’elle pour jouer le rôle de la princesse. Parce qu’elle n’avait rien d’une parfaite petite princesse, avouons-le…

« Ne t'inquiète pas pour ta robe et ton maquillage. Tu es très jolie. Naturellement. » Le simple son de sa voix suffisait à la rassurer, et elle n’avait alors pu s’empêcher d’esquisser un sourire à ses paroles. Puis elle avait pris le temps de respirer, correctement, se calmant elle-même aux paroles du garçon. Au final, elle était tellement stressée elle-même qu’elle ne remarquait pas la peur de son ami… en même temps, mieux valait qu’elle ne le voit pas. C’était tout de suite beaucoup plus facile de se rassurer lorsqu’on avait l’impression d’être folle et d’être la seule à s’inquiéter. « Oui, ne t'en fais pas. Je parie qu'il n'y a que des petites bêtes. » Là, par contre, elle n’avait absolument pas pu s’empêcher d’écarquiller à nouveau les yeux, ses lèvres s’entrouvant à ses mots. Des bêtes, des bêtes ? Il avait dit des bêtes ? Elle n’avait pas compris cette partie-là, non; quand est-ce qu’on avait dit qu’il y avait des bêtes dans ce labyrinthe, hein ? Et, oui, elle avait totalement passé le « petit » qu’il avait fait attention à préciser. Non, non, ça n’allait pas fonctionner, ça… elle sentait la crise de panique qui venait rapidement et le reste de ses mots se perdirent dans le néant tandis qu’ils avançaient de quelques pas, ses talons faisant craquer les quelques branches sous leurs pieds. Ses mains s’étaient resserrées avec – peut-être un peu trop de – force contre son bras. Nom d’un gobelin sans tête ! Comment pouvaient-on penser les laisser dans un – énorme – labyrinthe accompagnés de bêtes – aussi petites soient-elles – possiblement dangereuses ? C’était insensé, c’était… ! Oui, elle s’était encore perdue dans sa tête. Mais elle fut forcée de revenir à la réalité bien rapidement lorsqu’il lui posa finalement une question. « C'est un labyrinthe, il faudrait... je sais pas. Marquer les murs au fur et à mesure ? Comme ça on verra bien si on tourne en rond ou pas » Elle avait redressé la tête, ses grands yeux tout grand ouvert, comme surprise par la question du plus vieux. Mais il avait raison. Et, au moins, le temps qu’elle réfléchissait à sa question… eh bien, il avait réussit à détourner son attention des monstres dont il parlait. Quoi ? Les « petites bêtes » dont il avait parlé s’étaient soudainement transformées en horribles monstres ? Oui; en effet. Au moins, elle était facilement distraite…

Elle tremblait comme une feuille, oui. Ce n’était plus un secret à présent, pensa-t-elle alors qu’elle s’écartait du jeune homme juste pour chercher sa baguette. Elle avait hoché la tête, positivement, à sa question. Oui, il devait y avoir un moyen de le faire… ses jambes tremblaient, ses mains étaient moites. Dieu, ce qu’elle était trouillarde, quand même ! Allez, Sully. Tu es accompagnée d’un beau, grand jeune homme très courageux et il te protégera. Tu ne crieras pas une seule fois parce que tu es une grande fille, non, une femme très forte et tu veux le lui prouver. Voilà. Elle souffla et tourna la tête vers le plus grand. Heureusement qu’elle avait des talons, d’ailleurs… « Sur moi… je n’ai rien non, mais. Il faut trouver une chose qui n’a pas d’odeur et que nous reconnaîtrons facilement à la vue. Quelque chose qui sera bien attaché, qu’on ne peut pas bouger… la magie ? » demanda-t-elle finalement après avoir pensé à voix haute. Elle attrapa le bas de sa robe, et même si sur le coup, le geste pouvait paraître un peu étrange; ne vous inquiétez pas, ce n’était absolument pas dans un but aguicheur qu’elle le faisait. Elle révéla une de ses jambe, révélant à la fois son collant qui montait jusqu’à la moitié de sa cuisse, où elle avait glissé sa baguette. Ses joues se teintèrent d’un rosé lorsqu’elle retira la baguette. Oui, oui, elle n’avait pas trouvé de meilleur endroit pour la cacher, bon, ce n’était pas un crime. Sa robe retomba avec grâce sur ses jambes et elle la réajusta, défaisant les mauvais plis de cette dernière, n’osant plus le regarder directement dans les yeux. Ça, au moins, c’était fait. Elle se racla la gorge et poursuivit dans son idée. « Il y a tellement de sorts, c’est impossible qu’il n’y en ait pas un utile pour marquer notre chemin… aigoo, pourquoi est-ce que j’arrive jamais à écouter dans les cours… » Elle entendit alors une branche craquer à sa droite et se rapprocha du garçon, attrapant son bras, oubliant en un clin d’œil la soudaine gêne qu’elle avait ressenti il y avait de cela à peine quelques secondes. D’une voix un peu plus tremblotante, cette fois, elle ajouta dans un murmure; « Il. Il y a le maléfice de glu perpetuelle qui permet de fixer un objet de façon à ce que personne ne puisse le bouger. On pourrait toujours placer des branches de façon méthodique et… oh, pitié, je veux bouger, je suis sûre que j’ai vu un truc dans les haies là-bas ! Hyuk fais-moi sortir d'ici, je vais faire une crise de nerfs ! » Le désespoir imprimé à son visage, elle s'était ruée sans gêne dans les bras de son cavalier, ses bras se resserrant avec force contre son corps tandis qu'elle n'osait plus regarder la haie en question. La peur nous faisait imaginer bien des choses, certes, mais elle ne voulait tout simplement pas faire ce labyrinthe - ce pourquoi elle avait enfouit sa tête contre le torse du jeune homme, fermant les yeux.

Il avait rêvé d'un bal grandiose, d'une danse. Park Jin Hyuk avait voulu rendre ce bal parfait pour Su Yeon. Il ne l'avait pas invité dans le seul but de juste danser avec elle. Il s'était dit que peut-être, il pourrait lui dire ses sentiments, d'une façon classique mais romantique, après une danse. Parce que Sullysue c'était sa belle, c'était sa princesse. La demoiselle a toujours eu cette place particulière dans le cœur de Jin Hyuk. Mais malheureusement, tous ses rêves étaient partis en fumé quand on les avait guidés au labyrinthe. C'était. Si... perturbant. Il aurait voulu faire de Su Yeon la plus heureuse des princesses, la plus. Comblée. Mais là, pour le coup, c'était un peu raté. Jin Hyuk est un homme sensible, mais là il devait se montrer fort et ne pas se demander pourquoi il était venu. De toute façon, que ce soit dans le labyrinthe ou pas, il voulait être avec Su Yeon, d'un côté, ça avait réussit. Il allait peut-être même passer plus de temps que prévu ensemble. Oui, ça semblait merveilleux pour Jin Hyuk. Dieu. Il est vrai qu'en y repensant, Su Yeon avait tellement changé depuis l'époque où il s'occupait d'elle. La faire manger, la faire se laver, jouer avec. Même avec leurs quatre ans de différence, Su Yeon l'avait considéré comme son prince charmant, un temps. Mais aujourd'hui, ses sentiments n'étaient plus présents, enfin, Jin Hyuk le pensait ainsi. Comme si jamais elle ne l'aimerait à nouveau. C'était peut-être ça, au final, qui l'empêchait de lui faire part de ses sentiments. Mais bon, là, coincé dans le labyrinthe ce n'était peut-être le bon moment. Il fallait dire que même comme ça, Su Yeon était magnifique, mais il ne faut pas perdre de vue la sortie du labyrinthe. Alors, Jin Hyuk ferait tout pour aider la « petite » à sortir d'ici. Et temps qu'à faire... à sortir lui aussi. Sa princesse en première, tout de même, ayons la classe jusqu'au bout. Ne pas montrer sa peur, avec une jeune fille complètement tendu à côté, il faut avouer que c'était un peu dur. To do: rassurer Su Yeon. C'était fait. Elle semblait aller mieux. Enfin, elle semblait s'être calmée. D'après son petit sourire, même s'il était très mince, tellement mignon. Jin Hyuk... Il va falloir arrêter d'être gaga hein... Bref. Passons.

Boulette. Pourquoi il avait été obligé de parler de bêtes alors qu'elle venait d'être rassuré. Franchement, le roi de la gaffe, je vous le donne en mille: Park Jin Hyuk. Alors, si c'est pour rassurer Su et finir par la terrorisé, ce n'était pas la peine de l'ouvrir. Hyuk la voyait paniquer. Dieu. Qu'est-ce qu'il peut être courge parfois. Pourquoi parler de bêtes. Le bête, c'était lui voyons... La peur était visible sur le visage de Su Yeon. Et dieu, Jin Hyuk se sentait tellement coupable. C'est vrai quoi. Maintenant, il la voyait être complètement nerveuse, il faut vraiment que Jin Hyuk fasse attention à ce qu'il dit. Parce que là, la pauvre mourrait de trouille et ça se voyait. Jin Hyuk la regardait, un peu nerveuse. Hyuk sentait la main de Su resserrait sur son bras, un peu plus fort. Mais il ne dit rien. Après lui avoir proposé de trouver un moyen de ne pas se perdre, ou d'au moins, savoir s'ils s'étaient perdus, il l'avait longuement regardé, elle semblait se calmer peu à peu. Mais ça ne l'empêchait pas d'avoir toujours peur et ça se voyait, elle tremblait. « N'aie pas peur. La bête ici, c'est moi non ? » Il lâche un rire. Effectivement, c'était lui... la bête, après tout. Et il allait sauver sa belle et gagner son cœur ? Pas si sûr. Il eut une réponse positive de Su Yeon. Au moins il avait formulé une question censé. « Sur moi... je n'ai rien non, mais. Il faut trouver une chose qui n'a pas d'odeur et que nous reconnaîtrons facilement à la vue. Quelque chose qui sera bien attaché, qu'on ne peut pas bouger... la magie ? ». Jin Hyuk sourit. Oui, la magie. Il devait user de leurs savoirs sur la magie. Ils connaissent bien la magie n'est-ce pas. Donc cela ne semblait pas être une mauvaise idée. Et là. Le choc. D'un coup Jin Hyuk ne comprenait plus, il la voyait remonter sa robe, un peu... désarmé. Le but n'était pas d'aguicher, mais cela l'avait... presque perturbé Jin Hyuk, qui déglutit. Jin Hyuk la fixait. Même quand elle remettait sa robe correctement, elle était si belle. Ahem. Hyuk, soit sage, soit un geobuk. CE N'EST PAS LE MOMENT ! Oui. Ressaisissons nous. Il regardait un peu les alentours, avançant un peu. Dire de regarder si la voie était libre. Tout semblait normal, à part quelques cries qu'on pouvait entendre, qui perturbaient Hyuk, bien plus que le soulever de robe de la miss. « Il. Il y a le maléfice de glu perpétuelle ». Oui. Ce sort semblait bien, Hyuk acquiesça. C'était bien ça. Mais il n'eut le temps de rien dire qu'elle le suppliait de la faire sortir.

Lui aussi il voulait sortir. Il regarda la fameuse haie qui avait effrayé. Même s'il était un peu gêné que Su Yeon se soit complètement jetée dans ses bras. Il referma son étreinte et lui caressa les cheveux. Pour la rassurer. « N'aie pas peur. Je suis là. Il n'y a rien dans cette haie. Ne t'inquiète pas. C'est sûrement parce que tu es stressée. Je suis là. Allez e.e ». Oui, comme quand elle était petite, quand elle avait peur. Jin Hyuk avait toujours pris soin d'elle. La réconfortant du mieux qu'il le pouvait. C'était sa façon à lui de lui donner son amour. Être là pour elle était devenu primordial, mêmes si avec le temps ils s'étaient éloignés. « On va avancer doucement, mais prudemment, d'accord ? ». Jin Hyuk avait un ton calme, mais son cœur battait assez vite, parce qu'elle s'était dans ses bras, mais surtout à cause de sa propre angoisse... Il avait peur que contre son torse, Su Yeon le remarque. Il ne voulait pas qu'elle le sache, il voulait qu'elle le voit comme un homme fort. Jin Hyuk posa ses mains sur les épaules de Su Yeon, avant de la pousser gentiment, ses mains ne quittant pas ses épaules. Il lui sourit. Comme si de rien était. Pour la réconforter. C'est tout ce qu'il pouvait faire, non ? Il l'a fixa droit dans les yeux. « Je te promets. On va sortir d'ici. ». Il déposa un léger baiser sur son front. Comme quand elle était une toute petite fille. Elle avait grandi, mais Mademoiselle Park Su Yeon reste Park Su Yeon. Et Jin Hyuk la connaît mieux que n'importe qui. Il sait beaucoup à son propos. Parce qu'il a toujours fait attention à elle. Comme s'il était né pour elle. Pour l'aider. Pour la surveiller. Pour la réconforter et pour la guider en cas difficile. C'était une vraie princesse à ses yeux. Même avec son caractère bien trempé. Il savait aussi que même si elle se donnait des airs forts, elle ne restait pas moins sensible. Il la connaît. Il sait comment elle est. C'est d'ailleurs pour ça qu'il avait tout de suite remarqué la peur de la jeune fille.

« N'aie pas peur. Je suis là. Il n'y a rien dans cette haie. Ne t'inquiète pas. C'est sûrement parce que tu es stressée. Je suis là. Allez. » Oui. Il avait sûrement raison – elle était stupide, en fait. Il n’y avait absolument aucune raison de s’en faire, aller. Ce n’était pas le temps de pleurer, franchement. La main du jeune homme dans ses cheveux avait semblé avoir eu un effet drôlement apaisant sur notre jeune tortue, qui reprenait doucement mais sûrement ses esprits, respirant à nouveau, redressant la tête juste assez pour le regarder tandis qu’il lui parlait et la rassurait dans ses propres mots. Oh, si les tortues étaient réputées pour prendre les bonnes décisions, cela ne voulait pas dire qu’ils étaient adroits pour autant… elle-même ne l’était pas du tout, et si Jin Hyuk n’était pas adroit alors elle ne le remarquait pas; non, elle était tout simplement… un peu trop paniquée pour faire ou dire quoi que ce soit de bien. Alors ça devait être la même chose pour lui et, honnêtement; pourquoi le blâmer. « Je te promets. On va sortir d'ici. » La jeune femme avait acquiescé, resserrant ses doigts contre ses paumes tandis qu’il la repoussait doucement, juste assez pour pouvoir la regarder et elle en avait profité elle aussi pour retrouver un peu de cette assurance au fond de son regard. Lui aussi devait avoir peur, elle n’était quand même pas si naïve que ça… mais il faisait preuve d’un grand courage à ses yeux, tout de même.

Il était difficile d’expliquer pourquoi elle n’avait pas pris le temps de passer plus souvent le voir. Peut-être avait-elle été trop gênée pour le fréquenter au cours des quatre dernières années; se dire que ce garçon l’avait vu sous tous ses jours, bon ou mauvais, passés et présents, ça avait de quoi intimider n’importe quelle jeune fille en pleine croissance de toute façon. Savoir aussi qu’il la connaissait probablement mieux que n’importe qui dans cet établissement – pour ne pas dire sur cette planète au grand complet – avait quelque chose de gênant. Il savait toujours comment lui parler et Hyuk était bien le seul à pouvoir prévoir toutes les réactions surprises de notre Belle… c’était d’autant plus gênant lorsqu’elle réalisait qu’au fond, elle en connaissait beaucoup moins sur ce charmant garçon qui se tenait devant elle que lui n’en connaissait d’elle. Allez savoir pourquoi – peut-être parce qu’il était plus vieux qu’elle, ou quelque chose comme ça. Mais elle faisait énormément confiance à ce garçon dans tous les cas, et si c’était lui qui le disait alors c’était vrai : ils allaient en sortir. … à savoir si c’était bientôt ou dans très longtemps, ça, elle ne savait pas, mais elle préférait ne pas y penser. Tout comme elle préférait ne pas penser aux soit disant bêtes qui pouvaient grouiller dans ce labyrinthe, en fait. Mais elle avait à nouveau hoché la tête, comme pour se rassurer de plus belle, se donner un peu de courage. Ne plus perdre de temps à présent. Plus vite ça serait fait et bien… plus vite ils seraient sortis et plus vite elle pourrait en rire. Et si ils en sortaient vivants – mais bien sûr qu’ils allaient en sortir vivant, quelle question, n’est-ce pas ? Hm… - elle se promettait alors de lui accorder beaucoup plus de temps. Rattraper ce temps précieux qu’elle n’avait pu lui offrir. La jeune femme s’était donc écartée un peu du garçon, cherchant une chose qu’elle pouvait utiliser du regard et elle le trouva rapidement; une branche qui giseait au sol, probablement morte. De quel arbre elle venait cette branche, aucune idée, puisque ce n’était visiblement pas une branche des haies qui les entouraient… mais elle attrapa la branche et la planta tant bien que mal dans le sol pour pointer sa baguette vers celle-ci. Elle n’était pas une grande sorcière, loin de là, et elle avait même plutôt du mal à écouter en cours et sa mémoire était malheureusement aussi petite que son lunatisme était gigantesque. Mais elle avait pointé sa baguette vers la branche et le sort avait fonctionné, clouant la branche au sol qu’elle testa par la suite pour voir si elle tenait bien en place. Bouger, se mettre en action, faire des choses; ça avait au moins le mérite d’effacer temporairement les craintes envahissant son esprit. Après avoir vérifié qu’elle tenait bien en place, elle revint vers le jeune homme, à qui elle n’hésita pas d’attraper la main encore une fois, ses doigts gelés se glissant entre les siens pour se refermer sur sa main. Oui, tout allait bien aller.

« Maintenant on… on devrait advancer, je pense. Plus vite on avance et… et plus vite on est sortis, voilà ! » dit-elle, tentant de se faire convaincante. Après ses paroles, les deux jeunes s’étaient finalement engagés dans les sentiers – beaucoup trop sombres à son goût – du labyrinthe. Et la jeune femme était tellement stressée, tellement nerveuse qu’elle ne pouvait s’empêcher de lancer des commentaires ici et là. Tiens, par exemple, dire qu’aujourd’hui son fléreur s’était coincé la patte dans un de ses tiroirs, il ne semblait pas y avoir meilleur moment pour lui faire part de ce genre de mésaventures quotidiennes de sa vie. Au final, elle radotait plus qu’autre chose, mais parler lui faisait un bien immense. Elle ne voulait pas entendre le silence pesant, ne voulait pas qu’ils s’arrêtent de parler et surtout, elle n’osait pas lever la tête. Elle préférait regarder par terre, là où elle ne pouvait imaginer absolument aucun monstre et là où rien ne semblait menaçant – sauf peut-être les racines au sol et heureusement qu’elle regardait le sol à cet instant parce que voilà plusieurs chances qu’avait raté la jeune femme de s’étaler au sol. Les talons sur un terrain comme celui-là, ce n’était définitivement pas une bonne idée, et la prochaine fois, elle y penserait. Quoi que même en revenant dans le passé, elle n’aurait pas réellement pu y changer quelque chose – elle ne savait pas ce qui allait se passer ce soir, après tout. Et probablement qu’en y réfléchissant… si elle avait réellement su, elle n’aurait même pas voulu y participer. Elle lui aurait probablement proposé qu’ils se fassent une soirée juste tous les deux, à la place, tiens… au bout d’un moment de marche, Belle sembla se fatiguer un peu et elle tira sur la main de la bête pour qu’il s’arrête en même temps qu’elle. Elle grimaça et baissa la tête pour observer ses propres chaussures, soupirant. « Ils auraient au moins pu avertir qu’il nous fallait de bonnes chaussures… » se plaigna-t-elle en tenant sa robe – qu’elle tenait depuis quelques minutes déjà, par peur de la salir. Entre temps, la peur des monstres semblait s’être estompée, et si les minutes s’étaient écoulées alors elle ne s’attendait plus réellement à voir un monstre sortir de nulle part pour les attaquer… non, maintenant qu’elle y pensait; c’était ridicule de penser de la sorte après tout, le directeur n’aurait jamais fait un coup pareil à ses élèves. Non, non. Tout ce qu’ils trouveraient dans ce labyrinthe, ça serait certainement… des professeurs déguisés en zombie tiens, pourquoi pas. De quoi les faire sursauter mais rien qui ne pourrait mettre la vie des élèves en danger. Ça au moins, c’était rationnel, et ça, elle y croyait fermement. Mais alors qu’elle s’apprêtait à pointer une nouvelle direction au garçon, la haie vers laquelle elle semblait vouloir s’engager se referma brusquement devant eux, ne leur laissant plus le choix de continuer vers la gauche. Sully haussa les épaules, quoi qu’un peu inquiète du chemin dans lequel ils étaient… obligés de s’aventurer. Nouveau soupire. « Je crois que nous n’avons plus le choix d’aller par là… »

La pleine lune n'avait pas inspiré Jin Hyuk. Comme s'il aurait dû s'en méfier comme de la peste. Pourtant, il était tellement heureux de la réponse positive qu'elle lui avait donné, que forcément, c'était tellement mieux comme ça. Il était maintenant coincé dans ce foutu labyrinthe. Dieu était contre lui. Enfin, contre eux. Sullysue avait peur. Hyuk avait peur. Mais ils devaient sortir indemnes tous les deux. Et Jin Hyuk n'allait pas laisser sa peur prendre le dessus, c'est un homme voyons, pas une lavette ! Il fallait d'abord que Su Yeon soit rassuré et comme ça, après, il pourrait se rassurer lui-même. Déjà, le contact physique avait calmé la demoiselle, c'est déjà ça. Caresser les cheveux de Sullysue, Hyuk l'avait sûrement fait des centaines de fois. À chaque fois qu'elle avait peur, il était là pour la réconforter. Quand elle était triste, il était là pour la faire sourire. Hyuk était tout simplement, là pour elle. Sa promesse, il l'a tiendrait. Ils sortiraient tous les deux de ce putain de labyrinthe. Pas question de rester bloqué là des siècles. Ils sortiraient coûte que coûte. Il lui avait promis et Hyuk tient toujours ses promesses. Maintenant que Su Yeon était calmée, il pouvait, à présent, lui-même se calmer. Parce que oui, c'était Belle en première. Oui, il faut savoir être gentlemen dans la vie. Et puis bon, vu l'était de Sullysue il était difficile de sa calmer avant de la calmer, elle. Heureusement qu'il la connaissait presque par cœur, sinon il aurait été dur de la calmer facilement. Ouais, ça, c'était de l'expérience. Plus de dix ans passé ensemble, ça ne s'oublie pas en cinq minutes hein. À ce moment, Jin Hyuk se dit qu'heureusement que c'était lui qui était avec Su Yeon, parce qu'après tout, est-ce que quelqu'un d'autre aurait réussit à la calmer si bien ? Bon, d'accord, ce ne doit pas être le seul à assez bien connaître Sully pour la calmer, mais bon. L'espoir fait vivre.

D'ailleurs, une question turlupinait fortement le plus vieux. Pourquoi ne s'étaient-ils plus vraiment parler depuis l'entrée de Sully à Akiwa. C'était tout de même étrange, après toutes les années qu'ils avaient passé ensemble, ça lui semblait tellement... étrange. Et d'ailleurs il était triste, comme s'il la voyait partir au loin sans pouvoir la retenir. Au moins cette soirée les aura rapproché. Parce que c'est vrai que ce n'était pas super depuis que Sully était à Akiwa. Ils s'ignoraient presque et ça lui faisait mal au cœur. En fin de compte, de ce point de vue, la soirée n'était pas si horrible. Il était avec Suyeon, la fille avec laquelle il voulait absolument aller au bal. Jin Hyuk regardait faire Su Yeon. Elle était quand même douée en magie. Pour l'instant, Jin Hyuk n'avait pas tellement grand-chose. C'est vrai que le coup de la branche était une bonne idée. Jin Hyuk sourit. « Heureusement que tu es là toi. » Oui, il le pensait. Même s'il s'était dit qu'il ne viendrait pas si Su Yeon refusait de l'accompagner, mais ce n'est pas pour autant, qu'il regrettait. Au contraire, il était heureux d'être ici avec cette petite fille qu'il avait connu, qui, aujourd'hui était presque une femme. Il l'avait regardé se débrouiller. Elle était douée. Oui, tellement. Elle avait bien sa place parmi les tortues. Jin Hyuk hocha la tête. Comme s'il était fier d'elle. Elle deviendrait une bonne sorcière, il n'en doutait pas. Et puis, il pouvait bien la laisser faire pour ça. Ça l'occupait après tout. Et elle ne pensait plus aux bêtes et autres. Elle était plus sûre d'elle. Et ça faisait plaisir à Hyuk de la voir ainsi. Elle semblait bien. La demoiselle attrapa la main de Hyuk qui fut tiré soudainement de ses pensées. Mais si Su Yeon était rassuré, lui, il l'était largement moins. Il avait toujours un peu peur de ce qui pourrait leur tomber dessus. « Maintenant on… on devrait advancer, je pense. Plus vite on avance et… et plus vite on est sortis, voilà ! ». Oui ils feraient mieux d'avancer. Plus vite sorti, plus vite tranquille. Il se laissait entrainer par la demoiselle. Il écoutait la demoiselle parler, il discutait à deux de n'importe quoi. Ça les aidait à ne pas avoir peur. Et c'était bien pratique, vu la situation. « Ils auraient au moins pu avertir qu’il nous fallait de bonnes chaussures… » . Hyuk ne pût s'empêcher de rire. Oui, Su Yeon savait être drôle. Même si elle ne cherchait pas à l'être en fait. « Tu veux que je te porte peut-être ? » Il éclata de rire. Son rire disparu bientôt, alors qu'ils s'apprêtaient à prendre un chemin. « Je crois que nous n’avons plus le choix d’aller par là… » . Il hocha la tête. C'était la seule solution après tout. Ils se dirigeaient alors dans cette voie.

Ils avancèrent. Mais bientôt ils furent bloqués par ces... hideuses créatures. Vous savez ces trucs qui poussent des cris presque aussi horribles qu'elles. Des goules. Manquait plus que ça. Hyuk regarda Su Yeon et la poussa légèrement derrière lui. Pour éviter qu'elle ne se prenne des trucs en pleine face. Les goules sont bien connues pour envoyer tout ce qui leur passe sous la main, sur les gens. Ça aurait pu être pire, les goules ne sont pas très agressive normalement. Elles ne font que balancer des objets. Voir meubles. Jin Hyuk avait donc préparé sa baguette. Il fallait bien défendre Su Yeon – et lui même pas la même occasion, et il ferait comme il peut. Il lança un « leviocorpus » sur une des goules qui se retrouva suspendu en l'air. C'était drôle de voir ça tout de même. Il finit par utiliser le sort pour en pétrifier une. « Su Yeon. Ça va ? Tu n'es pas blessée ? » . Jin Hyuk s'était un peu blessé la main, rien de grave. Ils semblaient maintenant au calme, mais ce calme ne plaisait pas tellement à Jin Hyuk. C'était trop.... étrange. Des goules allaient sûrement surgir à nouveau. En attendant, Jin Hyuk avant pris la main de Su Yeon pour la « trainer » avec lui. Ils avancèrent, Jin Hyuk était méfiant. Ce calme était devenu pesant. « Il faut être prudent. À mon avis ce n'était pas les seules. Ne lâche pas ma main, d'accord... » Jin Hyuk essayait de la rassurer. Mais il faut dire que d'avoir vu les goules comme ça, ça l'avait surpris et lui avait fait peur sur le coup. Il avait donc un rythme cardiaque assez fort. Il serrait la main de Su Yeon, comme pour se rassurer lui-même. Il n'était pas seul, elle était là avec lui. Il essayait de se calmer. Il s'arrêta un instant, en voyant d'autre goules débarquer. Il savait bien qu'ils n'avanceraient pas de beaucoup. Dieu. Ce directeur est complètement fou. Plus taré que lui ? Cela semblait bel et bien impossible... Mon Dieu.

La jeune tortue ne savait pas réellement comment elle avait fait pour passer au travers mais au final, la présence du garçon avait semblé la rassurer; du moins assez pour qu’elle puisse continuer le chemin sans se poser de questions. Certes, nous n’allons pas le cacher… la jeune femme regardait plus souvent qu’autrement le sol, par peur de devoir regarder tout droit devant elle et voir – ou alors halluciner – des choses qu’elle n’avait absolument pas envie de voir. Elle n’était qu’une toute petite fille, au fond, et même si elle tentait très fort de prouver à tout le monde qu’elle était une grande femme forte et qui n’avait plus peur du noir, on ne peut pas vraiment s’en empêcher. D’un autre côté… la jeune femme adorait qu’on lui porte de l’attention lorsqu’elle en voulait et elle avait effectivement tendance à se poser en victime. Ce n’était pas peu dire que de dire qu’elle était particulièrement illogique la petite Suyeon – n’importe qui l’ayant fréquenté au moins un tout petit peu remarquait rapidement toutes les contradictions dans son caractère. Par exemple, elle tentait tellement de faire des choix judicieux qu’elle finissait toujours par prendre les mauvais choix; simplement parce qu’elle réfléchissait trop. Ou encore, elle voulait être une femme forte et qu’on la voit ainsi, qu’on la pense mature mais elle adorait tout de même se faire plaindre et se poser en victime simplement pour qu’on lui prouve qu’on l’aimait réellement… capricieuse ? Oui, elle était bel et bien capricieuse et susceptible par-dessus tout. Au final, c’était difficile de la supporter lorsqu’on ne voyait pas que derrière tout ça se cachait, au fond, une jeune femme tout simplement trop sensible pour le monde cruel dans lequel ils vivaient. Mais aux côtés de Jin Hyuk elle avait l’impression d’être plus forte – allez savoir pourquoi mais sa présence, à ses côtés, en ce moment, avait quelque chose de réellement très rassurant. Peut-être était-ce le fait qu’elle le connaissait depuis très longtemps. Au fond, c’était vrai, il n’y avait personne qui la connaissait plus que ce garçon-là… et donc personne qui ne pouvait mieux la protéger de ses propres démons. Il savait exactement comment agir avec elle et comment lui parler. Tiens, juste le ton de sa voix avait de quoi faire battre son petit cœur joyeusement et la faire sourire, apaiser tous ses sens et détendre ses muscles qui se tendaient chaque fois qu’elle entendait un bruit – lointain ou non…

Évidemment, toute bonne chose n’est pas éternelle; même si en ce moment elle l’aurait bien voulu. Lorsqu’ils avaient tourné vers un nouveau sentier, elle n’avait même pas eu le temps de comprendre ce qu’il se passait, même pas eu le temps de voir ce qui se trouvait devant eux qu’un cri sourd avait éclaté au loin, et son premier réflexe avait été de poser ses mains contre ses oreilles alors que le plus vieux se plaçait devant elle, comme pour la protéger. Nom d’un elfe sans tête. Qu’est-ce qu’il pouvait bien se passer pour que le garçon ait ce réflexe ? Il devait y avoir une chose horrible tout droit devant et cette simple idée lui donnait envie, à nouveau, d’éclater en sanglots. Mais, non, en fait, pour le moment, sa seule réaction avait été de resserrer ses deux petits poings contre sa poitrine, ses yeux ronds comme des billes et son visage se faisant soudainement livide. Oh, oui, livide, et c’était pour dire, la jeune tortue était déjà pâle mais alors là, elle avait certainement l’air d’un fantôme… sans parler de tous ses membres qui tremblaient tellement qu’elle n’arrivait même pas à saisir sa baguette correctement, qu’elle échappa d’ailleurs presque mais rattrapa juste à temps. Elle osa enfin poser une main contre le bras du jeune homme lorsqu’il eut lancé son premier sort et sa petite tête se glissa lentement en dehors de ce que l’on pouvait appeler sa ‘protection humaine’ du moment. Puis son regard s’était inévitablement posé vers… ces choses horribles. Oh, mon dieu, ce qu’elles étaient laides ! Elle n’avait jamais vu une telle laideur, et même si elle avait tendance à voir la beauté dans toutes les créatures du monde alors là, c’était totalement impossible, autant le dire. Elle avait d’ailleurs posé une main contre sa bouche alors que le plus vieux en stupéfixiait une. « Su Yeon. Ça va ? Tu n'es pas blessée ? » Elle avait hoché la tête rapidement, comme pour ne pas l’inquiéter. Elle n’avait rien, non absolument rien – elle était juste un peu secouée. Des… goules. Ça devait être ça, en fait. Elle n’en avait jamais vu de ses propres yeux mais sa mère lui avait déjà parlé de ces choses étranges. Parce que son père n’était pas sorcier, non, mais sa mère elle avait vécu toute son enfance dans une famille totalement sorcière, alors… oui, le mélange était un peu étrange parfois. Mais si les sorciers voyaient régulièrement ce genre de créatures dans leurs greniers, elle, elle n’avait jamais eu la chance d’en voir et heureusement d’ailleurs parce que son père avait réellement tendance à penser que c’était un monde de fou – ça aurait bien été la fin du monde, ça, une goule dans le grenier…

« Il faut être prudent. À mon avis ce n'était pas les seules. Ne lâche pas ma main, d'accord... » Suyeon avait alors hoché la tête mais son regard, lui, s’était pose vers autre chose tandis qu’ils s’avançaient à nouveau dans le labyrinthe – prudemment, lentement, mais ils avançaient tout de même. Ils s’arrêtèrent bien rapidement d’ailleurs et la jeune femme sentit son cœur se retourner à nouveau lorsqu’elle vit l’ombre des goules au loin. Elle avait à nouveau posé une main contre son cœur, apeurée. Pourtant, en cours, on avait dit que les goules étaient…. Inoffensive. Sauf lorsqu’elles étaient apeurées ou menaçées elles-mêmes, mais il y avait bien des sorciers qui les adoptaient comme animaux de compagnie, tout de même, ça, elle le savait ! Les goules, c’était facile ! C’était une chose qu’ils étudiaient dès la première année, tout de même, et même avant son entrée à akiwa elle se rappelait que sa mère lui avait parlé de ces créatures. Si on pouvait réellement les considérer comme des créatures… c’est après avoir pensé aux mots de sa mère qu’elle avait finalement réussit à calmer la peur qui avait rapidement repointé le bout de son nez. Alors… les goules… « Les goules vivent dans les greniers… dans… les… aish… si seulement j’écoutais mieux en cours… je sais qu’elles mangent des insectes… mais je ne me rappelle plus lesquels… raaah ! Bon sang, les goules ce n’est pas censé être dangereux pourtant, c’est – » elle parlait, réfléchissait à haute voix, comme si de dire tout le fil de ses pensées l’aidait à s’éclairer un peu et à se retrouver – mais la goule elle ne semblait pas avoir apprécié le flot de ses paroles et un cri sourd s’était échappé d’entre les lèvres de la plus jeune qui avait tiré la main du plus vieux pour se pencher, le forçant à la suivre dans sa course, évitant de justesse… une immense branche d’arbre qui passa juste au-dessus de leurs tête. La plus jeune s’était donc retrouvée au-dessus du garçon, au sol, et elle s’apprêtait à bredouiller quelques excuses lorsqu’elle réalisa que le sol grouillait de… d’insectes, justement. Des araignées plus particulièrement, et ça, c’était horrible, totalement horrible. Elle n’avait même pas eu le temps de s’excuser qu’elle se relevait déjà, alertées. Parce que d’un côté, il y avait les goules et puis maintenant, elle venait de comprendre qu’il y avait réellement énormément beaucoup de ces bestioles immondes – les araignées – où ils étaient tombées. Elle secoua rapidement sa robe, pointant une des dites bestioles qui courait sur le torse du garçon. « Des araignées ! C’est… elles mangent des araignées j’en suis sûre ! C’est ce qu’on retrouve dans un grenier. Non ? »

Geobuk. Sages, réfléchis, mais trouillards. Il paraît. Enfin, c'est surtout qu'ils ont tendances à réfléchir beaucoup trop avant d'agir. Et en bon geobuk, Park Jin Hyuk ne faisait pas exception. Il n'y a qu'à regarder comment il fuit Min Guk. Bref. Là n'est pas la question. Toujours coincé dans ce foutu labyrinthe, Jin Hyuk lançais des jurons contre ce cher directeur, dans sa tête. Il n'arrivait toujours pas à comprendre ce qui clochait dans la tête de notre bien aimé... directeur. Dieu, qu'est-ce qu'il aurait bien aimé le tuer celui-là. Il était givré, complètement à la ramasse et. Oui, Jin Hyuk en avait après lui. Sa soirée qui devait être si parfaite avait été ruinée par ce débile mental. Remarque, s'ils avaient été prévenus, cela aurait pu être drôle. Enfin. « Aurait pu » hein. De voir les goules aider - tout de même - à rassurer Jin Hyuk. Parce qu'il se disait, au moins, ce sont des bêtes inoffensives ( théoriquement ). Il s'était dit que si c'était des bêtes comme ça jusqu'à la fin, ils s'en sortiraient sans trop de casse. Ils avaient bien marché et maintenant, il n'était plus possible de s'échapper. Jin Hyuk avait fait preuve d'un peu de courage. Il ne devait pas perdre la face devant Su Yeon. Et puis quoi encore ? Qu'elle le voit pleurer ? Non mais sérieusement, il fallait vraiment qu'il soit fort, hors de question que Sullysue le voit en position de faiblesse. Il n'oserait plus la regarder en face après. Et puis, après tout ce temps, il voulait quand même rester le « prince charmant » pour la belle. Enfin là, en l'occurrence, c'était plutôt la Bête qu'il était. Mais on s'en fiche de ça, hein. Il tenait la main de Su Yeon, jusqu'à ce qu'un cri de goule retentisse. La plus jeune, la petite tortue, avait pris la décision de se boucher les oreilles à l'aide de ses mains. C'est vrai que le cri strident d'une goule n'est jamais comme une douce mélodie. C'est plutôt quelque chose d'affreux qu'on aimerait ne jamais entendre. Malheureusement pour eux, dans ce labyrinthe, il fallait qu'il tombe sur des goules. Il aurait encore préféré tomber sur un épouventard ou cerbère. Oui, Jin Hyuk avait une sainte horreur des goules. Il y en avait au son sous-sol quand il était petit, merci maman. Sa mère adorait les goules. Malheur. Hyuk détestait tellement ça quand il était petit. Il trouvait - et trouve toujours - ça tellement horrible qu'il n'a même jamais voulu descendre au sous-sol, de peur d'en croiser une. Oui, nous sommes d'accord sur le fait que Jin Hyuk soit un peu trouillard. Mais qui lui en voudrait hein.

Quand ils étaient tombés sur les goules, Jin Hyuk, comme par réflexe, avait légèrement poussé Su Yeon derrière lui. Comme pour la protéger de ces hideuses créatures. Après s'en être débarrassé, enfin, débarrassé des premières goules, parce qu'évidement, il n'y en avait pas que deux. Connard de directeur... Oui, après cette soirée passée dans le labyrinthe, je crois que les élèves vont détester - encore plus - ce cher directeur. C'était sûr maintenant, Jin Hyuk n'avait jamais vraiment détesté quelqu'un, mais là, le directeur. Dieu qu'est-ce qu'il l'énervait à être si imprudent avec ses pauvres élèves. Mon dieu. C'est lui qu'on aurait dû mettre dans ce labyrinthe. Bref. Reprenons. Après s'être débarrassé des deux goules, Jin Hyuk avait repris la main de Su Yeon, rassurer qu'elle n'ait rien. Ils avancèrent, doucement. Mais quelques minutes plus tard on pouvait voir l'ombre de plusieurs goules. Dieu. Jin Hyuk avait vraiment horreur de ses bêtes. Une horreur incroyable. Elles le répugnaient grandement. Il n'avait qu'une envie; vomir. Mais Hyuk voyait bien que Su Yeon était apeuré. Pourvu qu'il n'y ait pas pire que des goules dans ce labyrinthe. Mais en y réfléchissant bien. Les goules ne sont pas censées être inoffensives ? Non parce que là. On n'était pas dans un grenier. Il faut dire que c'était devenu calme d'un coup. D'ailleurs ce calme, Hyuk l'avait maudit. Il trouvait justement ça trop calme. Mais il n'avait rien dit - ne pas inquiéter Su Yeon était sa priorité. « Les goules vivent dans les greniers… dans… les… aish… si seulement j’écoutais mieux en cours… je sais qu’elles mangent des insectes… mais je ne me rappelle plus lesquels… raaah ! Bon sang, les goules ce n’est pas censé être dangereux pourtant, c’est – ». Hyuk eut le temps d'être fière de Sully quelques instants. Elle avait raison, les goules ne sont pas dangereuses. Hyuk pouvait se servir de ça pour réconforter Su Yeon. « Elles sont inoffensives. Àmon avis, elles sont justes là pour nous effrayer et nous bloquer le passage. Après tout, il fallait s'y attendre. Ce... co... cher directeur a forcément prévu quelque chose pour nous ralentir. Mais ça ne doit pas être pire que ces. Ces choses. ». Oui, Jin Hyuk détestait les goules pour raisons personnelles. En fait, quand il était jeune, sa mère lui disait que les goules viendrait le manger s'il n'était pas sage. Du coup. Il détestait les goules. Mais il avait vite appris que les goules n'était pas maléfiques et qu'elles ne le mangeraient pas. Mais malgré tout, il reste vraiment écoeuré par ces choses. Leur laideur inqualifiable, leurs cris strident et horrible, presque autant qu'elles-même. Tout était répugnant chez une goule. Mais une goule, ce n'est pas méchant. « Elles mangent des. Papillons si je me souviens. Mais ici. Ça risque d'être dur de trouver des papillons. ». Il regardait Su Yeon. Espérant qu'elle n'aie pas trop peur. Mais la demoiselle le tira avec lui. Même avec ses paroles. Su Yeon n'avait pas l'air de très apprécié ce bruit et semblait toujours avoir peur. Que faire ? Jin Hyuk n'avait pas peur des goules. Il les trouvait juste hideuses.

Tout s'est passé à une vitesse affolante... Ils avaient couru, enfin, Su Yeon avait couru en entraînant Jin Hyuk avec elle. Une branche sortie de nulle part. Un bruit sourd. Jin Hyuk ouvrait difficilement les yeux et vit alors la demoiselle. Sur lui. Hyuk fut perturbé et ne bougea pas un sourcil. Il était comme. Absorbé par la situation. Mais ce n'était pas vraiment le moment. Il revint à la réalité en voyant le regarde presque terroriser qu'avait Su Yeon. Qu'y avait-il au sol pour qu'elle tire cette tête ? Sur le coup, Hyuk n'avait même pas envie de savoir. « Des araignées ! C’est… elles mangent des araignées j’en suis sûre ! C’est ce qu’on retrouve dans un grenier. Non ? ». Hyuk hocha positivement la tête. Doucement. Il avait un peu peur pour lui en ce moment... Il avait retenu pour les papillons, mais les araignées, ça lui avait échappé. Attendez. Il était... couché sur... Un nid d'araignée là ? Jin Hyuk écarquilla les yeux. Il allait vraiment finir par vomir. Il se releva, secouant ses vêtements. Dieu. C'était vraiment la pire journée de sa vie - ou l'une des pires. Les goules et maintenant les araignées. Une fois qu'il eut enlevé toutes les bestioles qu'il avait sur lui il regarda Su Yeon. « Il faut attirer les goules ici. ». Oui, ça semblait logique, mais cette idée était sortie de la tête de Jin Hyuk comme ça. Comme s'il devait à tout prix le dire. Il prit la main de Su Yeon. La serrant un peu. Il l'emmena avec lui, dans un endroit un peu moins. Remplis d'araignées. Il souffla légèrement. « Désolé Sully. Je dois être le pire des cavaliers. ». Pourquoi dire ça maintenant ? Parce qu'il n'en pouvait déjà plus. Il allait vraiment finir par... vomir. Toutes ces bêtes répugnantes... en un temps si... court. C'était trop pour son coeur. Il respirait un peu plus fort. « Mah. Je devrais faire l'appât. Une bête pour une bête hein. ». Il souriait légèrement à la demoiselle avant de reprendre son souffle. Il avait lâché la main de Su Yeon. « Je hais les araignées. » soupira-t-il, il laissa un léger silence puis repris... « ça doit être pour ça que j'avais oublié... que les goules mangeaient principalement ces bestioles... »