Jung Soo. Choi Jung Soo. Cela faisait de nombreux semaines, de nombreux mois que l'esprit d'Amu était obnubilé par le jeune homme. Elle s'était amouraché du jeune homme sans vraiment s'en rendre compte au fur et à mesure des mois, au fur et à mesure qu'il s'était côtoyé dans le monde sorcier. Si leur famille ne les avait pas fait rencontré quelques années auparavant, il était sans doute fort probable qu'ils n'aient alors aucune chance de s'être rencontré dans cette établissement scolaire. Les différents raisons qui les auraient emmené à ne pas se rencontrer étaient multiples : Amu était plus âgée que le jeune homme et ils n'avaient pas pour habitude de fréquenter les mêmes personnes, Jung Soo se retrouvant être un Yunikon, elle une geobuk. Comment aurait-il pu alors penser se rencontrer si on prenait en compte ses différents facteurs ? Sans le rôle de leurs parents, ils n'y auraient eu probablement que peu de probabilités qu'ils se remarquent dans les couloirs d'Akiwa. C'était lors d'un repas convié aux grandes familles du monde magique qu'ils en aient été venu à réellement se croiser pour la première fois, ces grands repas où la majorité de ces familles se trouvaient être des familles d'origines sangs-pur qui espérait silencieusement que leurs progénitures s'intéressent à l'un des enfants d'autres familles pour perpétuer ce sang si pur qui coulait dans leur veine depuis la nuit des temps. La famille Sakaï même si elle se trouvait être une famille bien connue dans ses rangs, ils détenaient l'une des plus grandes réserves de dragons de l'Asie et chaque aîné devait et avait pour obligation remplir son rôle et devenir à son tour gardien de dragons, ne prônait pas réellement la pureté de leur sang. L'un de ses tantes maternelles était même tombées amoureuses d'un né moldu et marié avec lui sans que sa famille ne crie au scandale. De ce point de vue alors, la famille Sakaï ne faisait pas partie de ses personnes extrêmes du monde de la magie, ainsi lors qu'il eut lieu ce repas, il n'eut aucune intention de faire en sorte que leurs enfants s'amourachent de la moindre personne, il ne s'agissait alors que d'une simple repas entre membres important du monde magique. Ce fut alors dans cette soirée que la jeune Amu fut la connaissance du jeune Jung Soo, âgé d'un an de moins et moins timide qu'elle, c'était lui qu'était venu à sa rencontre. Intimidée par lui, elle avait d'abord laissé échapper à peine quelques mots lorsqu'il lui avait adressé la parole mais au fur et à mesure du temps, elle avait réussit à s'ouvrir un peu et échangeait plusieurs discussion avec lui sans tout en gardant tout de même une certaine réserve. L'un des principaux défauts de la demoiselle était bien sa timidité et devant le jeune homme, celui-ci n'avait jamais cessé d'être encore plus présent.

Plusieurs mois passèrent avant que la jeune geobuk ne se rende compte que son comportement envers lui était bien loin d'être anodin. Dès lors qu'elle le voyait et qu'il lui souriait, elle sentait son cœur battre plus rapidement, ses joues s'enflammaient, ses mains tremblaient légèrement et elle perdait progressivement ses moyens dès lorsqu'il s'adressait à sa personne. Elle l'aimait incontestablement même s'il se trouvait être parfois un brin volage, il était quelqu'un d'assurément gentil et d'agréable. Mais lorsqu'elle regardait les autres filles auprès de lui, elle ne pouvait pas s'empêcher de les envier et les jalouser, ses sourires, son agréable attention, elle voulait être la seule personne qui puisse profiter de lui ainsi. Amoureuse, elle l'ait incontestablement mais préférait alors taire ses sentiments pour ne pas le faire fuir. Plusieurs fois il était venu vers elle en gardant son comportement quelque peu dragueur mais elle n'avait jamais eut l'audace de croire qu'il voyait en elle plus qu'une possible proie d'une nuit, ou de quelques jours. Elle, si timide, si simple, si banale, ne pouvait pas et n'avait pas la possibilité de pouvoir croire à un meilleur traitement, il y avait tellement de filles plus extraordinaire qu'elle dans cette école. Elle était loin d'être la fille la plus féminine de cette école, Jung Soo n'avait donc aucune raison de s'intéresser à elle plus que les autres filles de son âge qui ressemblait bien plus à des femmes qu'elle. Alors elle préférait se taire et garder en elle tous ces sentiments même si elle en souffrait, son cousin, Yasushi, avait bien essayé de la pousser à aller vers la voyant si amoureuse et si mignonne lorsqu'elle parlait de lui, mais jamais elle n'avait eu le courage de franchir le pas. Amu n'avait aucunement confiance en elle et cela pouvait se remarquer très aisément, les geobuk n'étaient pas connu pour être courageux n'est-ce pas ?

S'il y avait bien une chose à laquelle la jeune fille ne s'était pas attendu en cette période de l'année, c'était bien celle d'être invitée par Jung Soo pour le soir de la Saint Valentin. Comme d'habitude, il était venu vers elle quelques jours auparavant pour venir lui parler, et ce fut avec surprise qu'elle l'entendit son invitation. Son coeur s'était accélérée en même temps que des rougeurs étaient apparues sur son visage, voir devant vous l'être que vous aimer secrètement vous inviter pour la Saint Valentin avait quelque chose de vraiment surprenant et gênant, surtout lorsque vous cherchez à cacher vos sentiments. Et ce fut entre deux bégaiement qu'elle accepta son invitation avant de s'enfuir à toute jambe, pour ne pas qu'il voit ses soudaines rougissements et son comportement quelque peu révélateur de ses sentiments. Elle s'était dirigée alors directement dans le dortoir des Yunikon pour rejoindre son cousin et lui annoncer cette agréable nouvelle, Jung Soo l'avait invité pour la soirée de la Saint Valentin. Jamais elle n'avait cru pouvoir être si heureuse, et ce fut donc sans surprise que celui-ci la félicita et l'encouragea encore plus alors à lui relever ses sentiments. Mais aveuglé par l'amour du jeune préfet, elle ne se rendit nullement compte de la peine qui était affichée dans ses yeux, elle n'était et ne soudait aucunement des sentiments que nourrissaient Yasushi à son égard. Comment il aurait pu en être autrement alors que la demoiselle ne voyait que Jungsoo, et uniquement lui.

Devant le miroir de la chambre commune alors que la demoiselle se préparait à aller au bal, celle-ci ne pouvait s'empêcher de penser à ses évènements passés et à son cavalier d'un soir. Est-ce que le jeune voyait en elle plus qu'une simple connaissance, plus qu'une simple amie avec qui il aimerait partageait d'agréable moment ? Elle ne le savait pas et cela ne pouvait que l'inquiéter alors. Elle voulait pas être seulement une fille d'un soir, elle voulait être bien plus à ses yeux, elle voulait qu'il ne voit plus qu'elle et qu'il s'éloigne de toutes ses filles qui courraient après uniquement sa beauté. Jung Soo était indéniablement beau, il suffisait d'observer toutes ces groupies autour de lui pour s'en rendre compte. Mais au contraire d'elles, Amu ne voyait pas qu'en lui cet adonis, elle voyait en lui un être qui méritait d'être heureux, un être merveilleux qui méritait que l'on ne s'intéresse pas qu'à lui pour son physique. Il méritait le bonheur auprès d'une quelconque personne qui saurait répondre à ses attentes, répondre à ses demandes d'attention. Jung Soo était indéniablement un être merveilleux qui méritait le bonheur, mais était-elle alors la personne qui pouvait le rendre ainsi ? Elle ne le savait pas mais l'espérait silencieusement. Perdu dans ses rêveries, c'est la voix d'une de ses camarades de chambres qui la fit sortir de son petit nuage rose. Il était bientôt pour elle d'aller rejoindre son bien-aimé. Vêtue d'une robe quelque peu originale offerte par Sun Hee, elle essayait vainement de cacher tous les plis qu'elle pouvait voir à l'oeil nu qui pourrait peut-être ne pas plaire au jeune homme. Loin de vouloir ressembler à toutes ces filles superficielles, Amu s'était maquillée avec légèreté, elle ne voulait pas qu'il voit en elle l'une de ces filles. Elle voulait être l'unique et restait simple, comme à son habitude, n'était-ce pas ce que le jeune homme appréciait lorsqu'ils étaient ensemble et qu'il discutait ? C'était ce qu'elle espérait en tout cas. Passant un dernier coup de peigne dans sa chevelure, elle s'admira une dernière fois avant de partir en direction du lieu de rendez-vous avec son cavalier d'un soir. Ses amies alors présentes dans la chambre, bien au courant des sentiments qu'elle nourrissait, ne cessèrent de l'encourager et ce fut donc avec un sourire sur son visage qu'elle descendit les escalier du dortoir pour le rejoindre à l'endroit du rendez-vous.

Il ne lui fallut que quelques minutes avant qu'elle n'arrive sur place et eut la mauvaise surprise alors d'être la première arrivée. Angoissée, elle se posa doucement contre le mur et serra les poings doucement, plus le temps s'écoulait, plus elle sentait monter une incroyable peur. Et si Jung Soo s'était décidé à ne pas venir ? Et si Jung Soo la laissait seule ici ? Et si au final il s'était amusée d'elle ? Non, cela ne pouvait pas être possible, le jeune homme était bien trop gentil pour la traiter ainsi, n'est-ce pas ? Même si elle savait au plus profond d'elle qu'étant donné son caractère qu'il ne la laisserait pas tomber, elle ne pouvait cesser de le craindre, elle qui était toujours rongée par un manque de confiance ô si important. Elle ne posait alors aucunement des questions vis à vis du déroulement de la soirée, comme toujours les soirées dans cette école se trouvait être ô combien original mais jamais elle ne pouvait craindre quoi que ce soit. Le directeur ne laisserait jamais ces élèves en danger, s'il leur arriverait quelque chose, les parents de ces élèves risqueraient alors de porter plainte et peut-être alors que cette école risquerait la fermeture. Ainsi il n'avait rien à craindre, il ne leur arriverait rien, vraiment rien qui pourrait les effrayer.

Tenue de soirée

Une malheureuse brindille émissait un gémissement de protestation, sous la poids de Jung Soo. Pardon brindille. J'ai pas fait exprès.

Il progressait dans le noir, seule la lueur maladive de la lune, celle qui filtrait parmi l'épais feuillage, éclairait son chemin. Autant dire qu'on y voyait pas grand chose. Les épais et centenaires troncs, étaient éclairés à contre-jour, on ne distinguait que des silhouettes tortueuses, qui, fièrement, s'élevaient vers le ciel. Le tapis de mousse, sur lequel il progressait, amortissait ses pas, il semblait s'enfoncer dans le sol...Le cadre était digne d'un conte de fée de son enfance, ceux qu'il a tellement aimé... Les sons, ceux qui nous paraissaient si discret durant la journée, inaudibles, invisibles à notre ouïe, deviennent une musique cacophonique durant la nuit, comme une musique de fond omniprésente. Le bruissement des feuilles, les craquements des brindilles, les insectes d'été, le souffle du vent. Tout devenait parfaitement clair.


Une boulette de Papier fendit les airs et atterrie sur son bureau. Jung la contempla un instant, sans grande surprise. La boulette venait de la gauche. Sun Hee. Si la boulette venait de gauche, Sachiko. Jung Soo avait la 'chance' d'être entouré de deux grandes bavardes, qui, à défaut de pouvoir se parler directement, utilisait des boulettes chiffonnées pour communiquer. Elles avaient tout deux acquis des techniques de lancer irréprochables ( Ils ne rataient jamais leurs cibles...), et étaient d'une discrétion à tromper un gardien d'Alcatraz. Bien sûr, comme tout élève de constitution, à peu près normale, il ne pouvait s'empêcher de discuter, parfois, avec un voisin de table, lorsque le cours était trop ennuyant, ou trop compliqué et que son cerveau avait lâché l'affaire. Mais là. C'était trop. D'autant plus que... Le cours de botanique... c'est sacrée pour lui. Il faisait parti des rares personnes adorateurs de cette matière. Mais ayant toujours eu une grande curiosité, et étant doté d'une imagination, Jung ne trouvait pas que ce cours était ' ennuyant', 'chiant' ou autres. Une seconde boulette suivit la trajectoire de la première, et atterrit avec un léger 'pof'. En plus, il s'impatientait. Il lança un regard noir de reproche à Sun Hee. Celle-ci faisait mine de suivre le cours. Han. Il reporta à nouveau son attention sur les deux boulettes. Soupir. Ses mains entreprirent de défroisser la première boulette. Des caractères tordus étaient inscrits. Elle devrait apprendre à mieux écrire. Mais... A force, on s'habituait. Il jeta un regard dans sa trousse, remplie de boulette. Oui. A force.

- « Monsieur Choi ? Suivez un peu, s'il vous plait. »

C'est décidé, à la sortie, il tuerait Sun Hee. Et Sachiko aussi. Pour faire bonne figure. Ses yeux se posèrent sur le papier chiffonné. Vraiment.

« Hey Jung ! Viens on se voit se soir, dans la forêt ! Je connais un coin sympa, vraiment beau, avec des lucioles, c'est pas loin, juste 20 min de marche ! Alors ? T'es d'accord ? »

Jung soupira en son fort-intérieur. Depuis quelques années, donc, depuis que Jung était amoureux d'Amu, Sun Hee ne cessait d'être jalouse quand Jung Soo s'approchait d'une autre fille... Comment devait-il lui faire comprendre qu'il n'était pas intéressé ? Lui foutre un poing dans sa face de fouine ?
Il s'empara d'un stylo, et gribouilla rapidement sa réponse.

« Non, j'ai invité Amu à la Saint Valentin. Une autre fois peut-être ? »

Cette dernière phrase n'était qu'une simple formule de politesse. Non, il n'y aurait pas une première fois, donc, pas d'autre fois. Il froissa la feuille entre ses doigts, et le lança sur le bureau de Sun Hee. Un air déçu se peignit sur le visage de celle-ci, lorsque qu'elle déplia le message, et qu'elle le lut...Et Jung ne put s'empêcher d'esquisser un sourire amusé en pensant : Je ne suis pas un garçon facile, Sun Hee... Tu devrais le savoir à force...


Son sac jeté sur l'épaule, les mains dans les poches de son sweat, musique dans les oreilles, voilà Jung qui sortait de la salle de classe. Ses pieds le guidaient avec automatismes, mais son esprit était ailleurs. Les lucioles. Ce mot réveillait un souvenir cuisant dans la poitrine de Jung Soo. La dernière chose que Min Kyu, son frère, et ils avaient fait ensemble, avait été de partir admirer les lucioles. Le lendemain, Min Kyu s'était barré pour son satané cours, en le plantant là, sans nouvelles. Il en hurlait de frustration.
Son pied gauche tapa contre un innocent caillou qui bronzait sur le bitume. Il en avait marre de cet hiver interminable. Le froid est juste si étouffante ici. Il faisait si humide, on avait juste la sensation que l'humidité nous collait à la peau. Vive le climat.



Une chance que les autres habitants de la chambre n°1 soient tous les quatre absents. Cela lui permettait de souffler un peu... Il se sentait si lasse. Comme un veille homme, contemplant l'œuvre de sa vie. A son goût, Jung Soo menait une vie si ennuyante. Si monotone. Dans un soupir, il roula sur son lit, tendant le bras pour attraper le fameux carnet à dessin jaune, celui qui renfermait en son sein, toutes les pensées du jeune homme. Il se saisit d'un stylo, et se remit à la dure tâche, qui consistait à finir de créer son univers. The peoples in my head. Les gens dans ma tête. Parfois, ils hurlent trop fort.


Jung Soo clignota des yeux quelques instant, avant de les ouvrir complètement. Il s'accouda sur son lit. Il faisait nuit. Quand est-ce qu'il s'était endormi ? Il n'en avait pas eu conscience. Morphée est une fourbe, qui prend les gens en traître. Il se redressa encore un peu. Son carnet avait chuté par-terre. Comme toujours, son sommeil avait été agité. Ses yeux parcoururent l'obscurité de la chambre. Les 3 autres occupants de la chambre étaient rentrés. Dans le noir, le son de sa respiration semblait assourdissante... Allait-il les réveiller ? Jung Soo posa ses pieds sur le sol. Le plancher grinça sous son poids. Il se leva. Jung Soo s'habilla pour aller voir Amu vu qu'il avait invité. Il chaussa une paire de chaussure à lacet vert et noir. Il prit le cadeau et les fleurs de Fuchsia pour Amu, et se mit en marche.
L'établissement était désert à cette heure. Rien d'étonnant. C'était la saint Valentin... Ses chaussure cliquetaient sur le sol, il progressait donc sur la pointe des pieds... Il avait l'habitude de sortir parfois la nuit, lorsque le sommeil ne voulait vraiment pas de lui. Il atteint avec facilité l'extérieur, la cour d'Akiwa. A son arrivé, Il avait repéré une partie du mur d'enceinte, avec des aspérités, de façon qu'il était facile à escalader. Il atterrit sans problèmes de l'autre côté, et se mit à marcher en direction de la forêt.


N'allons pas, dans les bois, tant que le Loup n'y est pas.. Soyons seul, et surtout, faisons face au Loup... ♫

Une forte luminosité filtrant parmi les centenaires troncs d'arbres. Une lumière étrange, pâle, celle de la lune. Il y était presque. Il avança encore de quelques pas, et arriva devant Amu. La lune, pleine ce soir, éclairait le lieu, lui conférant une atmosphère voilée de mystère et de féerie. Le ciel, parsemé d'étoiles, était dégagé. Pas de nuage, pas de pluie. Il esquissa un sourire et tendit les fleurs et le cadeau vers la jeune demoiselle.

« Voilà pour toi... Je me suis endormi, j'espère que tu n'as pas trop attendue »