En effet, il y a des journées pour lesquelles on sent qu’un évènement désagréable va se produire. Où l’on se dit finalement que l’on aurait tout simplement mieux fait de ne pas se lever. Ca a commencé avant même que je ne mette mon pied à terre. S’il est déjà assez dur pour moi de trouver le sommeil dans les lits inconfortables de cette maudite école, il est extrêmement agaçant de se réveiller plus tôt que d’habitude le plus naturellement du monde. Essayer de me rendormir après ça ? Impossible. Et ce n’est pourtant pas faute d’avoir tenté le coup. Et vous savez ce que ça fait ? Ca apporte cette insupportable sensation de frustration. Parce que non seulement vous avez fait tous les efforts du monde pour vous endormir une première fois, mais vous vous êtes finalement réveillés bien plus tôt que la normale. Résultat : vous n’avez pas beaucoup dormi et vous allez devoir attendre encore un bon moment avant de vous lever. Ce qui énerve. Oh que oui. Plus les secondes passent, plus vous sentez un agacement profond vous envahir pour ne plus vous quitter. Et croyez-moi, voir vos colocataires ne semblant pas avoir la moindre difficulté à roupiller bien tranquillement à seulement quelques mètres de vous est une sorte de coup fatal à votre possible bonne humeur matinale. Ca a continué ensuite lorsque j’ai pu constater la disparition de la chaussure droite de ma paire préférée. Sachant que toutes mes affaires sont toujours soigneusement rangées, j’en viens rapidement à penser que Neptune, mon chat, a fait des siennes. Dix minutes pour trouver. Dix minutes de mon temps précieux pour découvrir le félin planqué dans la salle commune. J’amadoue l’animal pour le piéger dans mes bras. Ce dernier ronronne, je récupère ma chaussure. Quelques minutes plus tard, le service du petit-déjeuner commence. Je relâche Neptune pour me diriger vers le réfectoire. Je suis parmi les premiers élèves. Leur accordant peu d’importance, j’ignore ceux pouvant bien m’adresser la parole. J’ignore ceux qui me regardent, petits objets insignifiants, éléments du décor. Peu de temps après, je ne suis déjà plus là. Mon sac pend sur mon épaule, se balance au rythme de mes pas marqué par le claquement de mes talons sur le sol. Ma démarche est assurée. Mon visage, duquel toute trace de fatigue est invisible, reste impassible face aux personnes que je peux bien croiser. Mes yeux fixent droit devant eux, fiers.

Non, je ne vous regarde pas, je n’en prends pas la peine. Vous êtes aussi consistants que des fantômes, aussi insignifiants que des fourmis dans leur fourmilière. Vous n’avez pas la moindre valeur. 8h20. Je suis déjà dans la salle de cours. Potions. J’excelle dans cette matière comme dans toutes les autres. Je retrouve certaines personnes de ma maison que je semble seulement apprécier. Qu’elles ne se fassent pas trop d’idées. C’est un cours que les muneos ont en commun avec les ineos. Une fois installée à ma place, au deuxième rang, je n’adresse pas le moindre regard à ceux pouvant entrer. Seul le professeur a une importance, d’une heure uniquement. Le cours se passe sans que rien ne vienne perturber ce dernier, à part, peut-être, quelques remarques dénuées d’intérêt de la part de quelques élèves. Je m’exécute à la perfection et suis l’une des premières à arriver à la fin de la préparation. Résultat impeccable, comme toujours. Peu de temps après, l’heure se termine. Je rassemble mes affaires, prête à partir après avoir vidé mon chaudron. Puis il y a ce devoir que le professeur de potion nous donne. Je lève un sourcil, attendant le sujet. Par groupe ? Des duos donc. Sur un thème au choix, partenaire imposé. Mh ? Ma tête se redresse presque automatiquement. Je n’aime absolument pas être prise de cours de cette manière. Mon nom est enfin prononcé, suivi de l’identité de mon binôme… Luke Skywalker. Aussitôt, mon regard glacial se pose sur lui avec une expression qui pourrait s’apparenter à une moitié de grimace. De tous les abrutis qu’il peut y avoir dans cette classe, il fallait bien évidemment que je tombe sur Yang Skyler. Imbécile notoire en chef, sorte de rival attitré qui a apparemment du mal à s’avouer vaincu. Et ça dure depuis des années. Si bien que j’en viens sérieusement à douter du fait que le professeur de potions ne l’ait pas fait exprès. Je soupire pour finir de ranger mes affaires. Posant à nouveau mon sac sur mon épaule droite, il suffit que je me retourne pour me retrouver face à un Skyler apparemment aussi ravi que moi. Quoique je préfère éviter d’évoquer tout comme de penser aux points communs que je pourrai avoir avec lui, que ce soit de près ou de loin. Je le jauge. Ce dernier me bouscule pour sortir de la salle juste avant moi. Puis il se retourne, histoire de m’imposer la vue de son faciès. Utile donc. Dédaigneuse, je m’époussette là où il m’a bousculée simplement pour l’énerver un peu plus, sous-entendant le contact répugnant d’un être atrocement primaire. « Bon, le sang pur ! Je te préviens, j'ai pas envie de travailler avec toi. Alors un conseil, c'est juste de me laisser prendre les commandes. » J’esquisse un sourire, agaçant à souhait face à sa remarque.

Ne t’inquiètes pas Skyler, je n’ai pas non plus l’intention de réellement collaborer avec toi. D’ailleurs, je suis sérieusement en train de penser à un quelconque moyen de t’empoisonner. Puis je lui réponds. Ca n’est jamais bien compliqué étant donné les imbécilités qu’il est capable de déblatérer. « Ecoute Luke. La seule utilité que tu auras dans ce devoir sera de placer les rares incohérences qui s’y retrouveront, histoire que le professeur puisse reconnaitre la marque de ce qui te sert de cerveau. Et encore, je ne suis pas sûre que le mot soit approprié. » En effet, difficile de parler de l’existence on ne peut plus hypothétique de cet organe dans la caboche de ce type. Je hausse les épaules, apparemment satisfaite de ma remarque. Sérieusement, je ne tiens pas à ce que ce branleur professionnel, capable de me faire croire en l’opération du Saint Esprit tant sa présence en septième année, tout comme celle de biens d’autres élèves de son genre, relève du miracle selon moi, finisse par ruiner ma moyenne parfaite. Je lâche un soupir presque amusé par la situation. Même si la perspective de devoir encore me retrouver face à Skyler reste toujours très loin d’une quelconque réjouissance. Je croise les bras face à lui, le jaugeant pendant quelques secondes, mon regard noir planté dans le sien. Sérieusement ? On ne va pas rester ici trois plombes. Autant que cette « collaboration » se termine le plus rapidement possible. Et étant donné que nous n’avons logiquement pas cours jusqu’au début de l’après-midi aujourd’hui, réglons ceci tout de suite. « Bon. On aura tout le temps de se regarder dans le blanc des yeux pendant qu’on fera ce foutu devoir. Si ça ne te dérange pas, évidemment. Donc trouvons-nous une salle. Histoire qu’on en finisse rapidement. » L’ironie est la plus proche de mes amies. Esquivant la carrure imposante de Skyler, plus civilisée que l’homme des cavernes, j’ouvre la marche, m’imposant en tant que leader. Oh, je sais bien qu’il n’appréciera pas. Je sais bien qu’il fera la fine bouche et qu’il essaiera d’en faire de même. Mais ça n’est pas comme je lui laissais le choix.

Comme il s'en doutait dés le départ, c'est à dire dés l'annonce de la formation des binômes et surtout, n'en attendant pas moins de la part de sa désormais partenaire d'études, les premiers mots qui se faufilèrent hors des lèvres délicates de la jeune fille furent aussi piquants que sa beauté trop parfaite était flagrante. On dit que les roses ont des épines et qu'il ne faut pas se fier à la beauté des choses au risque de se faire piquer. Hye Jin représentait assez bien cet état d'esprit, jolie à souhait mais sans doute une beauté empoisonnée comme on en croise peu souvent. D'un côté, cette fierté trop prononcée était exaspérante tout en étant fascinante, à coup sûr, ce genre de comportement surjoué cachait quelque chose. Mais bon, loin de vouloir s'improviser psychologue d'occasion, Skyler se contenta de la regarder de bas en haut, la laissant déblatérer ses discours de sang pur prétentieux. Pour Skyler qui n'accordait désormais plus aucune importance au liens du sang, ce genre de paroles relevaient presque du ridicule, pour ne pas dire pathétique. Sans doute pour souligner sa soit disant supériorité, relevant pourtant de l'imaginaire, la demoiselle passa devant le garçon, le devançant dans le couloir déjà remplis d'élèves se rendant au cours suivant ou profitant d'une heure creuse pour aller étudier dans une salle libre ou dans leur salle commune. Pour Skyler qui bénéficiait, tout comme Hye Jin, d'une heure de pause avant de reprendre le cours suivant, la destination semblait évidente, une salle de cours ou tout autre endroit désertique qui les plongerait dans un cauchemar social, étant impossible de se partager une salle commune n'ayant au final, rien en commun à part peut être leur malchance.

La demoiselle ouvrant la marche, Skyler la suivait de loin, ne nourrissant pas l'envie de marcher à ses côtés, n'en voyant simplement pas l’intérêt majeur. La suivre était d'ailleurs un bien grand mot, rien à foutre de cette bécasse, deux individus qui se dirigent dans la même direction ne sont pas foncièrement obligés de se suivre mutuellement non ? Bien, le sujet est clair alors. Et alors que la miss marchait d'une manière très distinguée devant les yeux foncés du jeune homme, celui-ci vira sur la droite, connaissant une salle qui, la plupart du temps, ne contenait que très peu de monde. Pourquoi ? Allez savoir, certains disent que c'est parce que de temps à autres, d'étranges bruits proviennent du plafond et des murs, bah, il fallait plus que des craquements parfaitement naturel, du moins c'est ce que tout le monde avait envie de croire, pour lui faire peur. Skyler, remarquant que la sang pur, trop préoccupée par sa démarche décidée et hautaine n'avait pas noté son absence fit demi tout, laissant un soupir se frayer un chemin à travers ses lèvres. Il l'interpella de manière très élégante, à savoir d'un simple « Eh ! La péteuse ! C'par ici que ça se passe, je sais pas où tu comptes aller mais moi j'ai décidé qu'on allait se taper là-bas. » Il désigna la porte sombre qui ornait le mur du couloir latéral qu'il venait d'emprunter quelques secondes plus tôt. Déjà ici, la circulation des étudiants se faisait moins courante, le couloir ne contenant pas énormément de salles de cours et se terminant en cul de sac, dont le mur du fond qui bloquait tout accès à un quelconque autre couloir, était décoré d'un tableau représentant une dame assez élégante vêtue d'une longue robe foncée et plissée, se tenant près d'une fenêtre, courtoisement, elle salua les deux protagonistes, Skyler n'y prêta pas grande attention, ignorant presque le personnage du tableau et ouvrit la porte qui grinça longuement avant de se refermer sur eux.

Ayant visité cette classe des centaines de fois depuis son entrée à Akiwa, Skyler ne s'étonnait plus de voir à quel point elle était lugubre et dépourvue de toute décoration à l'instar des autres salles de cours qui contenaient des tas de meubles souvent inutiles, des bouquins ainsi que des tableaux dont les personnages plus excentriques les uns que les autres, se rendaient mutuellement visite. Le garçon avança d'un pas décidé, prenant, cette fois, les devant, sorte de vengeance dirons-nous. Un moyen d'agacer une nouvelle fois son partenaire. S'amusant à la prendre à son propre jeu. Et autant l'avouer, Skyler était friand de ce genre de petit jeu malsain de domination, se demandant lequel se plierait à l'autre en premier. Sûrement tout comme elle, il était bien évidemment persuadé qu'il ne flancherait jamais le premier. Bien sûr, ce genre de distraction peu durer à vie et même continuer sur le lit de mort, chacun emportant sa fierté avec lui. Il scruta la pièce d'un regard attentif, tournant légèrement sa tête à gauche puis à droite, avant de poser son sac, sans aucune délicatesse, sur une des tables et invita, d'un regard dédaigneux, son acolyte à en faire de même. Pas qu'il n'avait pas envie d'y passer la nuit mais c'était tout comme. Plus vite c'était fini, plus vite il pouvait se débarrasser d'elle et de sa présence désagréable à souhait. A peine assis, un craquement sourd, presque inaudible, se fit entendre sans que Skyler puisse déterminer sa provenance, un bruit semblable à un pas délicatement posé sur le plancher, le jeune homme n'y fit pas attention et continua à faire ce pourquoi il était venu, à savoir, son fucking devoir. Un à un, il sortit ses livres de son sac en bandoulière qu'il venait de poser sur le meuble, les déposant sur la table, provoquant, à chaque bouquin, un léger nuage de poussière qui venait lui chatouiller le nez. Pas de doute très peu de gens venaient s'aventurer ici. Dehors, seul le bruit presque muet des pas et des discussions, sans doute futiles, des élèves se faisaient entendre, donnant à la pièce une atmosphère froide, sombre et isolée du monde, de quoi presque mettre mal à l'aise. Mais soyons franc, le jeune homme n'était pas du genre à ce faire impressionner par ce genre de nuisance sonore. Après tout, personne n'avait jamais relaté les faits d'un accident tragique s'étant produit dans cette pièce, donc autant dire que l'endroit était sûr et à l'abri des curieux. Le sorcier posa ses coudes sur la table, ne sachant pas par où commencer. Le devoir consistant à créer une potion simple à partir de six ingrédients de base, la tâche en elle même ne devait pas être tellement compliquée mais la motivation n'était pas au rendez-vous et ce n'était pas la compagnie de Hye Jin qui allait la faire venir. Au contraire, sa simple présence suffisait à faire disparaître, avec un de ses regards hautain et exaspéré dont elle avait le secret, la moindre once de bonne volonté. Et il était clair que, même avec la meilleure volonté du monde, le garçon n'était pas en mesure d'apprécier telle compagnie.« Alors l'intello ? On commence par quoi ? On continue à se lancer des piques ou bien on tente de travailler en essayant de s'ignorer le plus possible ? » annonça t'-il d'un ton ironique. Skyler tourna son regard vers la gauche, vers le mur totalement nu de la salle, ne faisant même pas attention si la sang pur lui rétorquait une remarque cinglante, entendant une nouvelle fois ce bruit si spécifique qu'il pouvait entendre à chaque fois qu'il mettait les pieds dans cet endroit. Ce bruit inquiétant devenait de plus en plus sonore, comme si il se rapprochait doucement des deux jeunes gens, guettant le bon moment pour les surprendre et les faire mourir de peur. Ou bien était-ce simplement une impression liée au fait que la pièce très peu remplie et faisait donc résonner les bruits de manière étrange. Mieux valait se dire ça non ?Sans demander l'avis de sa partenaire, ni sans lui accorder le moindre regard, Skyler commença à feuilleter son bouquin à la recherche d'une idée originale qui ferait sortir leur devoir du lot, faisant voler les feuilles à une vitesse impressionnante, provoquant un bruit de papier froissé. Agacé de ne rien trouver de potable dans son livre à la con, le garçon se mit en tête de fouiller les armoires en quête de n'importe quoi qui pouvait lui apporter l'inspiration divine. Son petit jeu dura environ cinq minutes avant que le sorcier n'ouvre la dernière armoire, un meuble en chêne massif foncé décoré d'une poignée dorée et d'une serrure qui avait, visiblement, été forcée. Skyler regretta rapidement son geste. Se trouvant désormais nez à nez avec un énorme gâteau rose et bleu, remplis de crème fouettée et de décoration en sucre, flottant dans les airs et se rapprochant lentement de lui laissant derrière lui une légère traînée de fumée presque transparente, laissant échapper un petit rire sadique de la part des personnages en sucres et en pâtes d'amande, trônant sur le sommet bleuté de la chose. Tétanisé, un tas de souvenirs atroces lui remontant jusque dans la gorge, formant une boule qui l'empêchait de prononcer le moindre son, mais lui donnait l'envie de vomir et de cracher toutes ces atrocités. Il lui était devenu impossible de faire un seul pas ou encore de sortir sa baguette qui se trouvait pourtant à quelques centimètres de sa main. Après six ans, impossible pour lui de s'imaginer que la vue d'une de ces pâtisseries dont il évitait la vue depuis six longues années, pouvait encore à un tel point le surprendre et le terroriser. Impossible de se tourner vers Hye Jin pour savoir qu'elle était sa réaction. Également impossible de deviner que la chose en crème pâtissière qui tentait de se rapprocher de lui était un épouvantard qui, visiblement, squattait les lieux depuis un moment déjà. Pas difficile de comprendre désormais pourquoi les élèves évitaient tant cette pièce. Très peu de choses avaient le pouvoir de mettre Skyler dans cet état, et il était presque ridicule de penser qu'une chose aussi délicieuse qu'une telle sucrerie pouvait traumatiser une personne. Mais ça c'était sans savoir le vécu du garçon, qui évite de s'étendre sur un sujet qui fait si mal et qui ne fait qu'alimenter sa colère et sa frustration.

Je constate que Skyler n’est apparemment pas d’humeur à répondre. Surprenant. Oh, je suis bien consciente de son aspect je-m’en-foutiste à souhait. Et je m’en contrefous. Ce que je sais, c’est qu’il n’est pas du genre à se laisser faire. Il ne capitule pas, il n’abandonne pas. L’imbécile. Vraiment ? Peu importe. Qu’il le soit ou non, je ne le considèrerai pas d’une autre manière : Skyler est à écraser. Certes, cette compétition en matière de domination le rend plutôt intéressant. Ca dure depuis des années. Malgré tout, je ne lui ferai pas l’honneur de le traiter comme une sorte d’égal, lui qui, selon moi, ne comprend pas grand-chose si ce n’est le fait qu’il ne veut pas céder. Et rien d’autre. A part son obstination remarquable et son foutu orgueil, j’ai bien du mal à lui trouver quoi que ce soit pouvant expliquer sa « résistance ». Malgré tout, il faut bien admettre qu’il a une forme d’intelligence, un peu plus développée que celle de l’homme des cavernes bourru qu’il me joue aujourd’hui. Comment expliquer sinon que je ne gagne pas à chacune de nos rencontres, mh ? Il faut bien qu’il ait quelque chose, une sorte d’ingrédient secret, un petit je ne sais quoi qui fait qu’il parvient, parfois, à gagner une petite manche. Ca arrive. Oui. Je n’irai pas jusqu’à le nier. Malgré tout, ça ne change rien. Il m’insupporte. Il me sort par les yeux. C’est comme ça. J’aurai été d’humeur joueuse, à vouloir m’amuser à le rabaisser, pourquoi pas. De toute façon, lui non plus ne semble pas avoir spécialement se moquer. Si l’on passe au-delà des quelques petites remarques banales qu’il me lance. Je continue d’avancer, ne faisant plus vraiment attention à Skyler. Il est derrière, hors de mon champ de vision : tout va bien donc. Ou presque, puisque je suis tout de même contrainte de travailler avec lui sur ce maudit devoir. « Eh la péteuse ! C’par ici que ça se passe, je sais pas où tu comptes aller mais moi j’ai décidé qu’on allait se taper là-bas. » Je me retourne pour regarder la sirène à quelques pas de moi. Qu’on allait se taper ? Mon pauvre. Fais-tu exprès de sortir ce genre d’imbécilités ou est-ce réellement ce que tu veux dire ? Quoique la réponse importe peu. Des deux, je ne sais pas laquelle des solutions est la pire. Je ne m’attarderai de toute façon pas là-dessus, trouvant un intérêt infiniment plus grand à d’autres sujets pourtant peu attrayants, comme… Le mode de reproduction des octopus ? Je mens. Oui. Parce qu’en réalité Skyler, tu es intéressant, oui. Plus en tout cas que ce cher Jimmy, quoiqu’il peut m’apporter un savoir bien plus grand que ce que tu pourras jamais atteindre. Mais malgré tout, tu as quelque chose. Tu me tiens tête, apparemment pas vraiment prêt à t’écraser devant moi.

Je te suis sans rien dire, blasée par cette situation. Parce que même si tu es intéressant, je ne t’apprécie pas le moins du monde. Non. Je ne te supporte pas. Les symptômes ne trompent pas : dès que tu ouvres la bouche, dès que tu fais quelque chose, tu m’agaces. Tu provoques chez moi un énervement profond mais toujours contrôlé. Comme pour tout chez moi. Rien n’y changera. Je rentre à mon tour dans la salle sans même lui lancer un regard. Tu es invisible Skyler. Mes yeux balayent en un éclair l’environnement dans lequel nous allons travailler, apparemment vieux comme le monde. Mon nez, fin, se plisse légèrement. Je pose mes affaires doucement. De mon sac, je sors mon manuel, impeccable. « Alors l'intello ? On commence par quoi ? On continue à se lancer des piques ou bien on tente de travailler en essayant de s'ignorer le plus possible ? » Je soupire pour finalement sortir, du ton le plus neutre que je puisse emprunter face à lui : « Trop stupide pour ne pas pouvoir deviner la réponse tout seul. C’est blasant, à la longue. » N’y faisant plus attention, ou essayant plutôt, j’ouvre mon manuel tout en faisant abstraction de ce bruit plus qu’agaçant, léger et régulier, qui s’élève dans la pièce. Je tourne les pages à la recherche de quelque chose d’intéressant. Mais à ce maudit… Tintement, si on peut l’appeler comme ça, s’ajoute l’énervement de Skyler, aussi inutile que de l’eau dans une passoire pour le moment. Je fronce les sourcils tout en essayant de me concentrer un peu plus sur ce que j’ai sous mes yeux. Mais la sirène commence un manège qu’elle ne semble pas vouloir arrêter de sitôt. Au bout de cinq minutes, juste avant qu’il n’ouvre la dernière armoire, je sors un énervé : « Et si t’arrêt… » Je hausse les sourcils, surprise, tandis qu’un énorme gâteau surgit du meuble que mon « équipier » a ouvert. Il semble… tétanisé. Je rêve, ça n’est pas possible. Skyler écrasé par une vulgaire pâtisserie ? C’en est risible. Pour ce qui lui arrive, inutile de se demander ce qui est en train de se produire. Il suffit simplement de voir d’où est sortie la chose et l’état de la sirène pour deviner qu’il s’agit bien là d’un Epouvantard. A peine ai-je sorti ma baguette que le gâteau commence à changer de forme. De l’eau s’en échappe, commençant à tournoyer. « Ridikulus. » Le mélange de l’eau et du gâteau le fait s’écraser en une bouillie pitoyable sur le sol. J’émets un léger rire, plus satisfait qu’autre chose, et même soulagé. Aussitôt, la mixture retourne dans son armoire. Et je l’y enferme à nouveau.

Je me tourne vers Skyler, moqueuse à souhait après avoir été confrontée à sa plus grande peur. La mienne ? Peu importe. Je panique dès que je me retrouve complètement immergée dans l’eau, souvenir d’un évènement qui a bien failli me coûter la vie pendant mon enfance. Banal, compréhensible. Mais un gâteau ? « Si j’avais imaginé ça. » Je ris légèrement avant de m’asseoir sur la table où se trouvent mes affaires. Je croise les jambes. Mes yeux accrochent ceux de Skyler, un sourire amusé sur les lèvres. Oui. J’aurai pu tout imaginer, sauf cela. J’aurai pu tout imaginer, sauf le fait que sa plus grande peur puisse être… Un gâteau. « J’imagine que ce doit être terrible pour toi. Le ‘grand’ Yang Skyler tétanisé par une pâtisserie. Tu ne dois pas beaucoup aimer les jours de grands évènements à Akiwa. » Non. Je n’ai pas fini. Il faut dire que la sirène m’a tendue une perche que je ne peux pas m’empêcher de prendre. Quitte à provoquer sa colère. Que fera-t-il de toute façon ? Il usera de ses poings ? Et alors ? Qu’il essaie. Je suis du genre rapide moi aussi. Et si j’ai une baguette, arme bien plus efficace et redoutable, c’est bien pour m’en servir. Je ne crains rien. Insupportable, je penche légèrement la tête. Je n’ai pas spécialement envie que ma plus grande peur soit mise à jour à cause de cet abruti, mais sur ce coup, sans rien demander, j’ai un avantage bien trop net pour ne pas en profiter. Il en aurait fait de même, juste pour le plaisir de me rabaisser un peu. Pas de cadeaux donc. « Tu vois, finalement… Je pense que nous allons faire comme je l’entends. »

Tétanisé. Incapable d'émettre le moindre son ou geste qui pourrait le sortir de ce cauchemar. Skyler restait figé devant cette image cauchemardesque de sa plus grande frayeur. Un gâteau, oui, ridicule pour le reste de la population, très certainement, mais pour Skyler, rien que le goût du sucre lui donnait la nausée, faisant remonter une foule de souvenirs ignobles dans sa gorge, propulsant son cœur au bord de ses lèvres, bloquant de cette façon sa respiration et tout influx nerveux parcourant son corps, empêchant les informations pourtant lancées par son cerveau, d'arriver vers ses membres. Visiblement la peur n'avait pas le même impact sur l'autre personne présente dans la pièce, qui restait calme face à la chose qui commençait déjà à se métamorphoser en ce qui ressemblait à de l'eau, purement et simplement. Mais avouons le, sur ce coup là, le jeune homme n'était pas vraiment en position pour se moquer ou descendre l'autre plus bas que terre comme il savait si bien le faire. La pâte faite de crème et de sucre, mélangée à l'eau, se transforma rapidement en une bouillie infâme qui, suite à une sort de défense lancée par la sang pur, retourna se cacher dans son armoire, ne se sentant plus en position de puissance face à la jeune fille. Skyler resta figé encore quelques secondes, faisant redescendre le rythme de son cœur et tentant de redonner à sa respiration une cadence normale. Tant bien que mal, il réalisa ces deux exploits, entendant à peine la voix moqueuse de Hye Jin mais pourtant capable de saisir chacune de ses paroles froides et emplies de poison. Le rouge ne se retourna pas tout de suite, fixant toujours le bois brun qui retenait la créature, attendant la prochaine occasion de faire son apparition. Un clignement des yeux plus tard, son corps, semblant peser plusieurs tonnes, recommença péniblement à lui obéir, exécutant avec difficulté le mouvement de demi-tour afin de se retrouver face à face avec cette prétentieuse assises, jambes croisées sur la table. La pose typique des pimbêches quoi. « J’imagine que ce doit être terrible pour toi. Le ‘grand’ Yang Skyler tétanisé par une pâtisserie. Tu ne dois pas beaucoup aimer les jours de grands évènements à Akiwa. » Entendre les paroles ne faisait qu'accentuer le sentiment de colère et d'impuissance qui grandissant assez rapidement dans l'entierté du corps du garçon, traversant chaque cellule de son corps avec violence. Tellement en colère que quelqu'un ai vu ce qui se cachait au plus profond de son esprit. Tellement impuissant de voir une créature briser si facilement les chaînes mentales qu'il avait si difficilement cadenassé autour de ce souvenir d'adolescence. Dans son regard, on ne pouvait voir, en ce moment, que la haine qu'il éprouvait envers lui même mais surtout envers celle qui, pour la première fois, le plaçait en position inférieure. Et visiblement, elle n'en avait pas fini avec lui. Les mots sortaient de sa bouche, se faisant ressentir comme un venin perfide qui se propageait suavement dans ses veines. « Tu vois, finalement… Je pense que nous allons faire comme je l’entends. » Encore en encore. Elle en rajoutait une couche, mais la colère qui dominait désormais l'esprit et les gestes de Skyler et ceux c-ci ne furent pas tendre envers la demoiselle. Sans signe avant coureur, le jeune homme empoigna la miss par le col de son uniforme la plaquant violemment contre le mur le plus proche d'eux, à savoir celui qui portait la porte d'entrée. Ou de sortie, à choisir. Rapidement, il la lâcha, frappant le mur du plat de ses mains, de part et d'autre du visage de la jeune fille, l'encerclant ainsi de ses deux bras. Sa respiration était rapide, commandée par la colère. Il approcha son visage du sien, à peine à quelques centimètres. « Écoute ma grande ! J'en ai vraiment ma claque que des personnes dans ton genre, prétextant un sang pur, se croient supérieur aux autres ! » Dit-il d'une voix qu'il voulait calme et posée mais qui étrangement, ne remplissait pas ces deux qualités. A vrai dire, le problème ne résidait pas vraiment là dedans, enfin si, mais pas entièrement. Disons que Skyler ne savait pas quoi faire d'autre, comment s'assurer qu'elle ne parlerait pas, mais bon, il s'agirait de sa parole contre la sienne. Et dans ce cas là, impossible de savoir lequel des deux serait le plus écouté. Dans son cas, Skyler ferait sûrement en sorte de se moquer de cette histoire, trop de déni apportant souvent la vérité. L'issue de ce qui au départ était un simple devoir de potions, commençait, en à peine quelques minutes, à prendre des proportions incontrôlables. L'issue du projet devenait de plus en plus désagréable et sombre. Skyler ne savait pas quoi faire. La frapper ? L'idée ne lui déplaisait pas mais il ne voulait pas descendre aussi bas dans l'échelle de bâtardise. Et bien qu'il se foute totalement de l'opinion du peuple, Skyler était plus subtile que ça, plus cruel et plus sadique pour se contenter de lancer une simple gifle dans le joli minois de sa camarade. Le jeune homme donna un coup de poing dans le mur, ne ressentant même pas la douleur dans l'articulation de ses doigts. D'un geste brusque, Skyler se retourna et balança tout ce qui se trouvait sur la table sur le sol, faisant voler les feuilles quelques secondes dans l'air froid de la pièce avant qu'elle ne s'écrasent au sol dans un léger bruissement presque inaudible, s'étalant tout autour de la table où ils s'étaient assis plus tôt. Tourne à nouveau les talons vers elle, cette fois, en pointant sa baguette sur elle. En un geste fluide et assuré, le rouge la fait tournoyer, connaissant ce soir si anodin qui consistait à faire jaillir de l'eau. Certes, c'était petit, salaud et bien pire encore. Mais Skyler n'avait pas signé de clause qui l'obligeait à être courtois et compatissant avec les autres, surtout pas dans l'état dans lequel il se trouvait. Surtout pas après ça, surtout pas auprès d'elle. Envers personne à vrai dire, à croire que personne ne méritait sa clémence et encore moins son attention. Tout cela était tellement futile, si inutile. L'être humain a un fond mauvais, et même si Skyler en est la preuve, il avait tiré cette leçon d'une toute autre histoire. Mouillée de la tête au pied, Skyler s'approche d'elle et passe le bout de sa baguette sur sa nuque luisante puis la glisse plus bas, au niveau de ses seins recouvert du tissu trempé et donc devenu moulant. Sexy la gonzesse. Si il ne la détestait pas autant, il fallait bien avouer qu'il n'aurait pas cracher dessus, ou bien si....mais pas dans le même sens du terme. « Tu disais ? »

Brute. Sauvage. Chainon manquant ? L’idée aurait pu me faire sourire. Oui, elle aurait pu, si le primate n’avait pas agi comme ça. S’il ne m’avait pas prise par le col pour me plaquer contre le mur, le choc brutal de mon dos fragile contre la masse rocailleuse faisant apparaître une légère grimace sur mon visage de porcelaine. Mais non. Si tu crois une seule seconde que je laisserai la peur transparaître sur ce dernier, si tu crois que je ne connais ne serait-ce qu’une expression pouvant trahir d’un quelconque effroi, tu te trompes. Je suis bien trop fière pour te laisser ce plaisir. Mon regard n’est pas empli de douleur ou de frayeur, mais de mépris. Un mépris profond, sans limite. Un mépris qui ne cesse de repousser les limites pour continuer de s’accroître encore et encore, de manière exponentielle. Ton visage aussi près du mien me donnerait presque la nausée. Je fronce les sourcils. Je te regarde dans les yeux. Je ne cille pas, je ne te laisserai jamais ne serait-ce qu’apercevoir un brin de doute, d’hésitation. Je te hais Yang Skyler. Toi qui d’habitude, ne provoque chez moi qu’un agacement certain ou un certain amusement, et même la plupart du temps une indifférence remarquable, je te hais maintenant. Je n’ai qu’une seule envie, c’est de réduire cette face primitive trop proche de la mienne en bouillie. Mais moi, contrairement à lui, je sais me contrôler. Je sais rester maîtresse de moi-même, de ma personne. Je ne cède pas aux élans impulsifs et primitifs de violence. Je suis bien plus subtile. Et tout aussi terrible, si ce n’est plus. «Écoute ma grande ! J'en ai vraiment ma claque que des personnes dans ton genre, prétextant un sang pur, se croient supérieur aux autres ! » Tu ne comprends rien mon pauvre. Je lâche un soupir en détournant finalement la tête, feignant une profonde indifférence. Je regarde le plafond comme pour implorer qu’une puissance supérieure vienne lui faire comprendre sa connerie. J’ai une position sociale bien plus élevée que la tienne seulement grâce à mon sang et à une société conservatrice qui m’arrange bien, je l’admets. Mais mon pauvre, ma manière d’agir est la même avec tout le monde. Enfin. Je suis peut-être pire avec toi, seulement parce que tu n’as pas encore admis. C’est vrai. Tu as un côté effrayant. Réellement. Mais je me demande bien ce que tu pourrais me faire à part me frapper. Et encore, pas sûr que tu le fasses. D’autant plus que je pourrai tirer la situation à mon avantage. Te balancer ne me causerait pas le moindre problème. Et beaucoup de monde sait dans cette école que nous nous détestons. Et sincèrement : quelle influence peux-tu avoir dans ma vie, mh ? Tu me frappes, je me soigne. Tu ne me frappes pas et on continue notre petit jeu jusqu’à ce que tu admettes que tu n’as pas le niveau. Je ne suis pas comme tes petits copains aussi impulsifs que toi qui vont lancer l’attaque, violente, dépourvue de toute trace de réflexion. Enerve-toi. Vas-y. Je saurai rebondir.

Il s’éloigne. Fout tout en l’air, y compris mes affaires. Puis il agite sa baguette. Plutôt approximativement selon moi, mais le sort fonctionne tout de même. Je suis trempée. Je passe une main dans mes cheveux, énervée. Hum. Alors c’est tout ? C’est tout ce qu’il sait faire, le rouge ? Je souris légèrement. Provocation. Et après, mh ? Il s’approche à nouveau. Sa baguette parcoure ma nuque, luisante, trempée. Puis glisse jusqu’au niveau de ma poitrine. Je la regarde avant de relever la tête, haussant les sourcils devant Skyler. Vraiment ? Tu te trouves intelligent ? Content peut-être. Tes yeux sont-ils finalement comblés ? Abruti. Sombre crétin. Tu avais peut-être envie de me faire peur. Tu as vu de l’eau et tu en as conclu que j’étais effrayée simplement par cette dernière ? Je m’en moque. Le résultat reste le même. Je suis trempée avec une baguette au niveau de ma poitrine et un Skyler apparemment presque satisfait. «Tu disais ? » Je lève les yeux au ciel à nouveau. Tellement basique. Tellement prévisible. Je penche légèrement la tête pour le regarder à nouveau. Ta satisfaction me donnerait presque la nausée. Sincèrement. Je laisse finalement mes lèvres s’étirer en un sourire, histoire de bien te faire comprendre que tu es loin d’avoir gagné. Et que ça n’est certainement pas avec ta violence préhistorique que tu y parviendras. Je dégage la baguette d’un coup dédaigneux de la main. Je suis loin de me faire des idées, mais je ne te permettrai pas de me toucher. Question de principe mon cher. Je ne me décolle pas encore du mur. Parce que les mots que je vais prononcer, je veux te voir les entendre. Je veux voir ton expression presque satisfaite se décomposer aussi rapidement qu’elle est arrivée. Tu es encore en colère ? Bien. Je n’en ai pas encore fini avec tes nerfs. «Je disais, Skyler, que nous allions faire comme je l’entendais. Tu peux faire ce que tu veux, j’ai un avantage sur toi que tu n’es pas prêt d’avoir. Alors calme-toi. » Oui. Que les autres me croient ou non, je m’en moque bien. Mais je peux faire en sorte de te confronter à ta plus grande peur aussi souvent que je le voudrai. Tu peux bien essayer d’avoir le dessus ici et maintenant, je l’ai sur la durée maintenant.

Finalement, j’en profite pour m’échapper. Pas par peur ou quoi que ce soit. Mais bien parce que l’avoir aussi proche de moi me répugne. Sincèrement. Je passe sous son bras avec l’agilité d’un félin. Je m’échappe, tout simplement. Je lâche un soupir pour ramasser mes affaires ainsi que ma baguette, gisant sur le sol. Quelques secondes plus tard, j’effectue des gestes précis pour me sécher moi-même. Sort banal mais toujours efficace. Je ne suis plus trempée, c’est le plus important. «Loin de moi l’envie de ne pas continuer ce charmant échange, mais j’aimerai que notre coopération ne dure pas trop longtemps. » C’est sûr. Tu m’énerves tellement. Là est la différence entre toi et moi. La principale même. Je peux me contenir. Je sais me contenir. Je pourrai tellement te lancer un sort que tu serais bien incapable de reproduire. J’ai plus de connaissances que la plupart des élèves de cette école Skyler. Peut-être plus que ce que ton pauvre cerveau minable est capable d’assimiler. Malgré tout, je ne te tourne pas le dos. Je reste prête à agir au cas où tu voudrais recommencer. Je garde aussi une distance raisonnable. Tu n’es peut-être pas à prendre autant à la légère que ce que je pensais. « Et évite de me lancer un autre sort. Ou même de recommencer ce que tu as fait. Ca risquerait de mal tourner pour toi. Mh ? » Néanmoins, je ne t’attaque pas. Je suis plutôt en train de te pousser à le faire. Légitime défense. S’il t’arrive un malheur dans cette salle, ce sera seulement et uniquement parce que tu auras tenté de me faire du mal. Alors finalement… Je t’attends. Tu es peut-être rapide, mais je peux l’être tout autant.