1. « Quoi ? Il s’est fait avoir par des sirènes ? … C’est qui ce il déjà ? L’amour, je n’y crois pas. Enfin… Je n’y crois plus. Après avoir été blessée comme je l’ai été, pas étonnant de mépriser ce sentiment totalement inutile… Mais je m’égare. Donc bon, imaginons que j’ai un ami de cœur –ce qui est impossible– et que ce dernier soit pris au piège par ces terribles créatures. Ce que je ferai pour l’en sortir ? Hm. Réfléchissons un instant. Essayer de parlementer avec elles serait vain, n’est-ce pas ? Franchement, quel imbécile… Comment a-t-il fait pour se retrouver dans une pareille situation ? Pardon ? Je m’égare encore ? Ah oui. Très franchement, je ne sais pas ce que je ferai. Je tenterai sûrement de leur proposer un échange. Cette tête de merlan frit contre d’autres poissons, comestibles eux au moins. Manger ce type les rendrait sûrement malade ! Et si elles ne sont pas d’accord… Je tenterai le tout pour le tout et je foncerai dans le tas, histoire de le récupérer sans trop de dégâts –pour l’instant, car qui sait ce qui lui arrivera une fois qu’il se retrouvera seul avec moi…– Habituellement, je préfère prendre mon temps ; pas parce que je veux être sûre de faire le bon choix (je suis plutôt fonceuse dans ce genre de moment), mais parce qu’en fait, je déteste quand je dois me dépêcher de choisir ; quand on me propose de sortir à la dernière minute… je ne supporte pas ça ! Mais s’il s’agit d’une question de vie ou de mort, alors la question ne se pose plus ! …»


2. Choix B : « Je tiens à préciser que je suis quelqu’un qui sait s’amuser. Mais je sais aussi faire preuve de discernement : quand c’est l’heure de travailler, on travaille, et rien d’autre. Je ne suis pas ennuyante, loin de là ! Je ne supporte juste pas lorsqu’on méprise les travaux notés comme celui-là. M’enfin bon, il s’agit de leur avenir et pas du mien, alors je n’en ai rien à faire ; ce sont eux qui se mordront les doigts lorsqu’ils recevront un zéro pointé ! Ils m’auraient proposé une fête en pleine période de transition, tranquille quoi, j’aurais accepté avec plaisir ! Mais la veille d’un examen… N’importe quoi ! … Hm, quoi ? Mes feuilles de notes ? … Alors là. Alors là ! Ils vont me le payer cher, foi de Min Jee ! Je peux être très gentille, vraiment – d’ailleurs, la plupart du temps c’est le cas – mais si on me cherche, on me trouve ! Où est-ce qu’ils les ont mises ? Ils n’ont aucun respect pour leurs aînés… Ces jeunes de nos jours, je vous jure… Quoi, je donne l’impression d’être une mémé ? Pff, laissez-moi rire ! On préfère me traiter de gamine la plupart du temps. … Ou pas. En fait les gens sont assez paradoxaux –ou est-ce moi qui le suis ? – car ils disent que je suis à la fois mature et enfantine… Mais le temps n’est pas à la discussion ; je dois récupérer mes feuilles de note ! Je ne sais pas encore où se cachent ces chenapans, mais croyez-moi, dès que je le découvrirai, ils passeront un mauvais quart d’heure ! »


3. « La vieille chouette arrive… Et je suis là, complètement paniquée, les jambes clouées au sol, sans savoir quoi faire. Même si l’idée de la fuite m’avait traversé l’esprit, mon corps n’aurait pas suivi le mouvement et je me serais probablement étalée par terre, signalant ma présence de manière encore plus problématique. Non, il faut que je réfléchisse… Je suis quelqu’un de débrouillard, je devrais pouvoir trouver ! … Ah, peut-être que je pourrais utiliser la formule apprise en cours l’autre jour et faire apparaître un objet juste devant elle et le faire se déplacer, histoire qu’elle bouge ? … Mouais, je ne suis pas sûre que ça marche. Et puis honnêtement, je n’aime pas vraiment mentir, je trouve ça totalement inutile. Pourquoi tenter de cacher la vérité, puisqu’elle sera de toute façon découverte un jour ou l’autre ? Je crois que je vais simplement m’adosser au mur et attendre qu’elle arrive à moi. Peut-être qu’elle fera demi-tour avant d’arriver au coin, par coup de chance ; mais j’avoue que la chance, je n’y crois pas plus qu’aux vaches volantes. Et ne me dites pas que les vaches peuvent voler. Bref, pour revenir à nos moutons, ou plutôt à notre chère surveillante, attendons… Je lui dirai la vérité, quitte à me faire punir et faire enlever des points à ma maison… Je redoublerai d’efforts après ça, pour lui prouver que je suis quelqu’un de bien et je ferai regagner des points à ma maison ! Non mais ! … »


4. « Je vous ai dit que je n’aimais pas mentir… Eh bien sachez que je ne supporte pas non plus de ne pas être capable de tenir mes engagements. Quand je fais une promesse, je mets tout en œuvre pour la tenir. J’ai ma fierté quand même… je ne suis pas du genre à avouer quand j’ai tort. D’ailleurs, vous êtes bien chanceux de le savoir vous. Obstinée comme je suis… Enfin, quoiqu’il en soit, ce type, je le trouve vraiment louche. Tout comme sa récompense là… Réussir mon examen et être exemptée de retenues pour trois mois ? N’importe quoi ! Je peux me débrouiller toute seule, j’écoute bien en cours –enfin, si Noa n’est pas à côté de moi– et je comprends quasiment toujours tout. Alors qu’on ne me dise pas que je ne suis pas capable de le réussir toute seule ! Ce genre de remarque… Ca m’énerve au plus haut point ! … Et pour revenir à ce papier là… Si le directeur me l’a confié en me disant de ne le montrer à personne, c’est parce qu’il avait une bonne raison. Et je ne suis pas prête de le trahir en échange d’une récompense à la noix, croyez-moi. Les retenues ? Je préfère ça à un poids sur la conscience. »


5. « Haha, très drôle votre question… Je suis la fille d’un sorcier et d’une moldue, donc vous avez votre réponse. Evidemment que je n’ai rien contre eux ! Ma cousine Noa en fait partie et elle est sûrement l’être le plus cher à mon cœur dans ce monde (sans compter ma petite chatte Calypso… c’est fou comme j’aime les chats !), c’est pour dire… En fait, je suis plutôt contre les relations et/ou unions entre un(e) sorcier(ère) et un(e) moldu(e), comme celle dont je suis issue. Pas que je n’aime pas mes parents, loin de là, vraiment… C’est juste que… Comment l’amour peut-il naître entre ces deux espèces complètement différentes ? Je veux dire… Les moldus ne nous mépriseraient-ils pas s’ils savaient que nous existions ? Ils ont beau idéaliser ce monde, en rêver, écrire des livres, faire des films à ce propos… Je suis persuadée qu’ils seraient effrayés d’apprendre notre existence. Il vaut mieux que nous restions entre nous… *soupir* Comment ça, ça sent le vécu ? … Pas complètement faux. »


6. « … Je le redis, vous êtes chanceux de pouvoir en savoir autant sur moi. Ce que je vais vous raconter là, seule Noa le sait. Qui est Noa ? Ma cousine, mais celle qui est plus comme ma sœur en réalité. Etant fille unique, j’ai toujours été très proche d’elle, malgré la distance géographique, et encore plus depuis qu’elle est de retour ici. … Cette histoire, elle a forgé la personne que je suis aujourd’hui. Avant j’étais quelqu’un de toujours joyeux, qui voyait le monde en rose. Mais un événement m’a changé, m’a rendu légèrement amère et nostalgique ; je ne supporte plus de montrer au monde quelles sont mes réelles émotions. Je suis toujours aussi sociable qu’avant, mais ce petit côté morose veut toujours refaire surface. C’était lors de l’été de mes quinze ans. J’étais donc de retour dans mon village natal, près de Séoul, auprès de toute ma famille. J’y ai rencontré un nouvel habitant qui y vivait désormais avec ses parents. Un moldu; il n’avait qu’un an de plus que moi. Il était mon premier amour, j’étais devenue le sien également. Ca avait été le coup de foudre, l’attirance immédiate. Il me l’avait longuement répété, ce n’était pas charnel, mais avant tout sentimental. Je l’ai profondément aimé. Puis il a été temps de retourner à l’école ; on avait convenu de s’envoyer régulièrement des lettres. Il connaissait ma « condition », que j’étais en internat et que je ne pouvais envoyer et recevoir du courrier qu’une fois par mois ; il ne savait pas qui j’étais vraiment au fond, une sorcière. Jusqu’à Noël, nous avons échangé des lettres d’amour, dans lesquelles on pouvait sentir la passion qui était née entre nous. Durant ces vacances, je l’ai revu. Je lui ai donné ma première fois. Je sentais que ça devenait sérieux, du moins pour moi. Alors j’ai sauté le pas. « Je suis une sorcière » Je le lui avais dit comme ça, de but en blanc. Il ne m’avait pas cru. Alors j’ai sorti ma baguette et je lui ai prouvé que je ne lui mentais pas. Je crois que je n’oublierai jamais l’expression qui s’est formée sur son visage à cet instant-là… Une expression de crainte, mêlée au mépris, au dégoût. Il a quitté la pièce en un quart de seconde et je ne l’ai jamais revu. J’ai reçu par la suite une lettre de sa part. « Tu me dégoûtes. » Voilà tout ce qui était écrit. Je le savais pourtant… Je n’étais pas normale, je n’avais pas le droit de l’aimer. Mais comme on dit, le cœur a ses raisons que la raison ignore. En tout cas, depuis, j’ai fermé mon cœur à double tours. Une amitié avec un garçon, oui. Si le sentiment s’intensifie, si mon cœur se met à battre plus rapidement en sa présence, si je sens le rouge me monter aux joues, j’arrête de fréquenter cette personne pour quelques temps. Je l’évite quoi. Puis le sentiment s’éteint et la relation revient à la normale, ou pas… L’amour, je ne veux plus le connaître. »