Toujours avec elle : à l’heure du repas, durant la nuit, au cours de nos pauses. Et pourtant, je ne me lasse jamais de la voir, elle est un peu comme ma meilleure amie pour tout vous avouer, bien que l’on soit liées par le sang. Etant ma cousine, on peut juger normal que je l’apprécie énomément, mais de là à faire toutes sortes de choses ensemble – et par pitié, n’ayez pas d’idées saugrenues derrière la tête -, cela en devient étrange pour certain. Mais pour moi, ça ne l’est pas. Elle est devenue bien plus qu’une cousine à mes yeux : une meilleure amie, bien sûr, mais ce n’est pas tout, je la vois un peu comme une sœur jumelle bien que j’ai une année de décalage, pourquoi ne pas la rattraper ? Oh oui, pourquoi ? Parce que c’est tout bonnement impossible. J’aime espérer rester proche de ma très chère Im tout au long de nos belles vies. Oh, mais pourquoi ne pas aller vivre avec elle ? Ce n’est pas une très mauvaise idée pour tout vous dire, cela me tente bien d’ailleurs. Mais un jour, chacune prendra un chemin différent ; et c’est bien ainsi que l’espérance fait vivre, puisqu’espérer de ne pas être séparée de cette beauté est peut-être beaucoup demandé… Malheureusement.
Enfin, ne croyez pas que notre histoire s’arrête ici. C’était en parlant de nos histoires passées que nous en étions venues à la conclusion que cela nous ferait beaucoup de bien de revoir notre famille. Oh, et c’était décidé, rien n’aurait pu nous faire changer d’avis. Je suppose que vous avez à présent compris que nous passons la majorité de notre temps ensemble ? Mais n’allez pas vous dire que notre dortoir est en pagaille, par simple respect de nos chères colocataires.

Si je pouvais, je lui dirais bien « you’re my love, the only one girl » mais cela laisserait à désirer, et peut-être trouverait-elle cela bizarre. Et puis, imaginez-vous simplement si ces dires étaient fait en public, que croyez-vous alors ? Nous passerions pour une famille incestueuse et cela nuirait à notre nom. Ne parlons même pas des réactions de nos paternels ! Sans doute aurions-nous de biens bonnes corvées. Ah, non ; hors de question.

Et pourquoi ne pas en venir à ma journée, celle qui précèdera le départ pour la Corée (oh pays natal, que tu me manques !) ? Faisons-le. On ne peut pas dire qu’elle ressemblait à une autre, oh que non. Et puis, c’est presque impossible de les faire se ressembler ; chaque jour, une autre chose se passe. Que ce soit une attaque, un vol de feuilles, une blessure ou une expérience râtée, soyez-en sûrs, de ce côté-là, ma vie ne manque pas de rebondissements ! Oh mais, une chose est sûre : on ne peut pas dire qu’elle est mauvaise ou que je ne l’aime pas, je la supporte bien pour tout vous avouer. La routine doit être mauvaise pour le corps et l’esprit car cela signifirait que rien d’amusant ne se passerait. Et comment vivre sans un peu d’amusement ? Sans une nouvelle rencontre, même ? Ah, impossible, que croyez-vous ! Pensez-vous qu’une personne vivant les mêmes choses chaque jour peut être heureuse ? J’en doute fort, très chers amis ! Ou peut-être même rivaux ? Que sais-je.
Revenons-en à nos moutons et ne les laissons point fuir. Que m’est-il donc bien arrivé aujourd’hui ? Ah, oui ! Je me souviens maintenant : j’ai dû foncé dans un « homme » si l’on puis dire. Bien plus âgé que moi, évidemment : mais il s’avère que cet homme soit un professeur et que cette bousculade semble lui avoir fait une très mauvaise impression. Bien sûr que je me suis excusée, que croyez-vous ? La politesse avant tout ! On ne peut pas dire que ses yeux brillaient, bien au contraire ; on aurait pu y voir toute sa rage. Mauvaise humeur ? Sans aucun doute ! Et ma gafferie n’a rien dû arranger. Pauvre de moi, pauvre de ses élèves : qu’allons-nous devenir ? Mieux vaut pour ces derniers qu’ils se comportent correctement, malheureusement. Oh, seigneur ; j’aurais voulu disparaître au moment où ses yeux m’ont repéré…sur lui. Mais n’en demandons pas trop, cela risque de m’arriver, réellement !
Dans tous les cas, stoppons là cette courte histoire et passons aux choses sérieuses, peut-être ? Cela serait d’avantage passionnant..sûrement.

A peine les pieds posés sur les territoires sud-coréens que nous attaquons notre marche jusqu’à nos demeures. Oh, chers parents… Attendez-nous bien sagement ! Une envie me prit : grimper sur le dos de Young Im. Mais cela me semblait bien trop risqué à l’instant même, alors l’idée m’était passée. Oh, deuxième envie : lui faire un bon gros câlin. Mais, au milieu du chemin, ne tentons pas de déranger la circulation.
Oh, aurais-je peut-être oublié de vous indiquer la durée de notre beau voyage dans notre pays natal ? Pas bien longtemps, soyons-en sûrs : un simple week-end en famille, ou peut-être quelques jours en plus selon notre temps de liberté accordé. Dans tous les cas, je doute bien que nos géniteurs soient contre le fait que nous venions les voir, et cela ne fera que nous remonter une petite baisse de moral, peut-être ? Ou bien même apporter un peu plus de joie ? Ou simplement de la tendresse oubliée, soyons clair.
Face à la porte de la première résidence – par ailleurs, celle de ma chère Im -, je me rendu compte que mes parents pourraient eux aussi être ici. Puis, avec un sourire illuminant mon visage, je déclare un « Alors, on rentre, Mam'selle Suh ? ». Ah, bien sûr : c’est chez elle, à elle d’y entrer la première !

Ce fut la première que Young Im allait rentrer dans son pays d’origine, qui n’est autre la Corée Sud, sans avoir de punition à faire. Et oui hélas d’habitude, elle doit toujours faire des devoirs en plus… Pourquoi ? Pour la simple & bonne raison qu’elle a souvent la manie de s’endormir pendant les cours qu’elle n’apprécie pas, comme le cours de botanique par exemple. Par contre pendant les cours de potion, elle est certainement l’élève la plus attentive de sa classe. Vous pourriez dire que cela est normal, étant donné qu’elle veut devenir professeur de potion. La jeune coréenne était vraiment heureuse de retrouver sa famille, enfin bon, elle n’allait les retrouver que dans quelques heures seulement. Pour ce voyage, Young Im s’était fait accompagner de sa cousine adorée chérie qu’elle aime tant ! Ben quoi ? Elle a quand même le droit de dire à quel point elle aime sa cousine, non ? Et puis c’est légal ! Il ne manquerait plus que cela deviennent illégale parce qu’une certaine personne aurait décidé que ça serait comme ça. Dans le cas échéant, la jeune asiatique ne pourrait pas vivre ! Elle ne peut s’empêcher de dire aux gens aux quels elle tient qu’elle les aime, parce qu’on ne sait jamais ce que demain nous réserves. On peut bien perdre une personne cher à nos yeux sans que l’on a eu le temps de le voir venir, par une mort ou simplement une engueulade totalement stupide.

A ce moment, Dakota et Young Im étaient dans le bateau qui allait les mener au pays du matin calme. Young Im se demande comment les autres passagers peuvent les supporter, puisque les deux jeunes filles s’amusaient à se courir après pour une raison qu’on ignore encore. Même peut-être que le commandant aimerait bien les balancer dans l’eau mais bon il ne pouvait pas ! En plus, elle ne sait pas nager ! Et oui, vous avez découvert son plus noir secret. Cela est très dur pour elle de vivre avec un tel secret… Je sais que vous avez surement du mal à le croire mais cela est vrai, Young Im n’est pas du genre à mentir. Enfin parfois, elle fait exprès d’oublier de dire des choses à certaines personnes ! Des exemples ? Il y a ce garçon plus âgé qu’elle qui lui plait vraiment mais elle n’ose pas aller lui dire… Si cela ce trouve, il est peut-être déjà pris ou même peut-être que Young Im n’est pas du tout son genre de filles. La jeune fille s’adressa à sa cousine.

« Dit, tu crois qu’ils vont tenir combien de temps avant de nous balancer à l’eau? Et si je me noie, tu me sauves bien sûr! Hein? »

Et dire, qu’il devait rester au moins quarante cinq minutes avant d’arriver à destination & cela serait un peu stupide d’aller rejoindre les poissons à ce stade là. Pendant ce temps, l’estomac de Young Im commençait à se manifester. Elle se mit à genou devant sa cousine.

« Ne t’inquiètes pas je ne te demande pas en mariage même si j’aimerais bien… c’est juste que … S’il te plait donne moi quelque chose à manger, je ne pense pas tenir jusqu’à se qu’on arrive en Corée… » Comme d’habitude elle accompagna ses paroles avec un regard de chien battu. Soudainement, le bateau s’arrêta.

« Hééé! Mais qu’est-ce qui se passe? On va tous mourir? Comme dans le film Titanic? Je ne sais pas nager moi, je ne veux pas mourir aussi jeune… Je n’ai même pas encore eu le temps de connaitre l’amour, d’avoir un mari, des enfants & un métier… »

Young Im se releva parce qu’elle n’allait quand même pas rester toute la journée à supplier sa cousine. Et puis les passagers les regardaient d’un air plutôt suspect. Elle regarda autour d’elle.

« Mais on est déjà arriver ? Ils nous rester pas encore quarante cinq minutes voir plus ? Mais il y a quelques secondes, on ne voyait pas encore la Corée… Ah bah, normal je regardais du mauvais côté du bateau. »

Eh beh, Young Im tu ne t’arranges pas de jours en jours. Quelques minutes plus tard, les deux jeunes coréennes pouvaient toucher le sol de leur pieds, quoi qu’avec leurs mains aussi mais c’est assez sale.

1, 2, 3,… 512, 513, 514, 515 !! Les voilà dés à présent devant la porte de la maison de Young Im.

« Alors, on rentre, Mam'selle Suh? »

« Bah non, moi j’ai envie de rester dehors à faire la manche!… Bien sûr qu’on rentre! Mais attends, j’ai envie de tester un truc! »

La Geobuk ouvra la porta sans faire trop de bruit & pénétra dans la maison. Elle se tourna vers sa cousine pour lui dire de rentrer sans faire un seul bruit. Pour que son plan marche correctement, elle se mit au sol à plat ventre pour ramper & ne pas se faire repérer. Elle rampa de cette façon sous qu’au salon puis elle se releva & cria.

« BOOOOUUUUUH! Mais il n’y a personne! Où est-ce qu’ils sont tous passés? »

Young Im se précipita vers le canapé pour regarder en dessous, même chose pour l’armoire, un meuble qui ne sert à rien, la table basse, le buffet & le tapis.

« Young Im, tu sais très bien qu’on ne peut pas se cacher sous un canapé voir un tapis. »

La voix grave de son père la fit sursauter. Vous savez de la même façon quand dans un film une personne se cache sous un lit & qu’un méchant la tire par les pieds pour la kidnapper ou autre. Surprise, Young Im partit se réfugier derrière Dakota.

« J’ai peur, ne me laisse pas tomber »

Le moteur du bateau faisait un bruit sourd et bien peu agréable, mais le son ne règnait pas sur tous les autres. Utilisons le simple exemple des discutions entre chaques personnes. Les gens étaient tellement nombreux sur cette embarquation qu’il était presque dur de s’entendre à plus d’un mètre. Bien sûr, dans tous les cas, mieux vaut-il être aux côtés de la personne à qui l’on souhaite parler plutôt que de faire part de notre conversation au monde entier. Nos bavardages étaient bien variés, comme par exemple, et je cite les dires de ma cousine : « Dis, tu crois qu’ils vont tenir combien de temps avant de nous balancer à l’eau ? Et si je me noie, tu me sauves bien sûr ! Hein ? » Combien de temps ? Très bonne question… Ca ne devrait plus tarder dans tous les cas. Disons simplement qu’entre nos folles courses et nos blablatages étranges, les gens devraient avoir bien du mal à nous supporter. Ah, la famille Suh, que voulez-vous ! Soudain, je surpris ma cousine se mettre à genou face à moi ; bon dieu, qu’allait-elle faire ? Comptait-elle me faire une demande en mariage, en fiançaille ? Ah, non mais vraiment : quel regard auraient-eu les gens qui se trouvaient tout autour de nous. Puis, elle déclara un « Ne t’inquiètes pas je ne te demande pas en mariage même si j’aimerais bien… c’est juste que… S’il te plait donne moi quelque chose à manger, je ne pense pas tenir jusqu’à se qu’on arrive en Corée… » Oh, mais quel soulagement ! Ne vous dites pas que je dis ça par rapport à sa faim… Oh non. Mh, dois-je lui donner quelque chose ou non ? Pourquoi pas, d’ailleurs ? Elle est bien gentille après tout, alors autant le lui rendre. Néanmoins, une chose me stoppa dans ma réflexion : l’arrêt du bateau et la panique de ma chère Im. Oh, avouons que cette fille est une pure folle, pourquoi ne pas l’accompagner à l’asile ? Ce ne serait pas une mauvaise chose ! Rien ne peut égaler son affolement. Vous souhaitez une preuve, pas vrai ? La voilà : « Hééé ! Mais qu’est-ce qui se passe ? On va tous mourir ? Comme dans le film Titanic ? Je ne sais pas nager moi, je ne veux pas mourir aussi jeune… Je n’ai même pas encore eu le temps de connaitre l’amour, d’avoir un mari, des enfants & un métier… » Je suppose que la filmer me rapporterait bien de l’argent, mais soyons respectueux et n’y pensons pas même un instant. Malgré cette agitation, ce n’était rien de plus qu’un arrêt au pays du matin calme. Une fois descendues, nous pourrons enfin toucher la terre ferme, la terre de notre naissance, notre si beau pays ! Ah, que je l’aime, n’en doutez pas, n’osez pas.

« Pieds à terre ! Humeur, senteur, joie coréenne ! Emportez-moi ! » Oh oui, quand je vous disais que tout cela était familial, toute cette folie ; arrivez-vous enfin à y croire, à présent ? Puis la marche ; un pied devant l’autre, successivement ; ne jamais en rater un, sous risque de tomber et d’avoir tous ces regards fixés sur sa personne. Ah, quelle honte ce serait ! Envie de pousser Young Im ? Oh que non, bien sûr que non. Pourquoi devrais-je ? Ah, aucune raison. La porte ; Ô que tu es belle chère porte, je te prie ainsi de t’ouvrir ! Doit-on donner un simple code ? Sésame, ouvres-toi ! Pourquoi pas ? Trop simple pour les voleurs, avouons-le. Et puis, sommes-nous à la caverne d’alibaba ? Il me semble que la ressemblance est forte intérieurement, mais pas extérieurement ! Croyez-vous que nous allons pénétrer une grotte, peut-être ? Nous n’habitons pas en montagne, très chers citoyens ! La ville est bien mieux, voyons.
Sourire aux lèvres, laissez-moi m’exprimer ! « Alors, on rentre, Mam'selle Suh ? » fut une bonne question, dont la réponse ne tarda à venir : « Bah non, moi j’ai envie de rester dehors à faire la manche !… Bien sûr qu’on rentre ! Mais attends, j’ai envie de tester un truc ! » Faire la manche est une bien mauvaise idée, pas vrai ? Après tout, cela n’irait pas avec notre style très spécial et très raffiné. Ironique ? Pas tant que ça. Oh, serait-ce une évidence ? Elle aurait très bien pu nous faire dormir au clair de lune, plus tard dans la soirée. Tester quelque chose ? De la magie ? J’en doute fort. Quelle est donc cette chose dans ce cas ? Oh, nous ne pouvons jamais savoir ce que cette très chère cousine peut avoir derrière la tête, alors attendons simplement de voir le résultat. Malheureusement, il ne se fit pas attendre : rampante à terre, que cherchait-elle ? Elle me fit étrangement sursauté, et je doute bien fort que ses paroles m’étaient adressées. Ce « BOOOOUUUUUH ! Mais il n’y a personne ! Où est-ce qu’ils sont tous passés ? » n’eut aucune victime – mis à part ma propre personne, évidemment. Je me fis discrète, comme elle me l’avait demandé peu avant. Néanmoins, je pus ainsi constater que l’escroc fut pris à son propre jeu et devînt, de ce fait, sa propre victime. Quelle chose amusante ! Avoir peur de son paternel ; quelle en est la raison ? Bien simple et étrange à la fois, ses idées ont dû lui jouer des tours suite aux paroles de ce dernier. Jamais je n’aurais pensé qu’un « Young Im, tu sais très bien qu’on ne peut pas se cacher sous un canapé voir un tapis. » pouvait effrayer à ce point ma forte cousine. Oh, je crois à présent que nous pouvons revenir sur « ma forte cousine » en le remplaçant par « ma faible cousine », par vrai ? Néanmoins, sa réaction ne m’étonna pas : se cacher derrière moi, quelle bonne action ! Une envie me prit, et je la dis bien clairement, de déclarer « Planque-toi mieux ! Le vilain arrive pour te manger ! » Ah, c’était assez marrant après tout. Mais son « J’ai peur, ne me laisse pas tomber. » m’avait bien trop tenté pour contenir tout cela. Mais n’allez pas croire que j’en étais au point d’avoir pitié d’elle, oh non ! Cette situation était d’ailleurs plutôt intéressante, voir même marrante. Oh, mais après une courte réflexion, quelle expression intéressante ! Ne pas la laisser tomber, on ne peut pas dire que je la tenais à proprement parler dans mes bras.

N’allez tout de même pas croire que j’allais rester ainsi plantée au milieu du chemin. L’envie de voir mes parents était bien trop forte ; les serrer dans mes bras, les embrasser : une fois fait, tout cela sera un grand soulagement ! Les savoir en bonne santé, de bonne humeur et n’ayant aucun soucis personnels ne fera qu'amplifier ma gaieté habituelle. Alors, oui, j’allais de ce fait la laisser tomber. Je m’écartai et me dirigeai vers mes géniteurs. Bon dieu ce que je les aimais ! Une vraie drogue pour moi, je ne me voyais absolument pas vivre sans les voir pendant une longue durée. Ah, quelle torture cela serait. Écartant mes bras, je pris ma mère, Ô ma belle mortelle, dans mes bras. Ce qu’elle m’avait manqué. Une fois un baiser déposé sur chacune de ses joues, je fis de même pour mon paternel. Quel grand homme il était. « Ah, que cela est bon de vous revoir ! Vous me manquez atrocement ; puis-je venir revivre avec vous ? » Certes, ce n’était qu’avec un peu d’amusement que j’avais posé cette dernière question, mais l’envie y était tout de même. J’embrassai également mon oncle et ma tante ; la politesse avant tout, que croyez-vous ? Et puis, cela aurait fait mauvaise impression de les ignorer. Après tout, je les appréciais presque autant que chacun de mes propres parents, une sorte de deuxième famille – chassez de vos idées le sens qui existe déjà entre nous. Ayant passé de nombreux moments en leur compagnie durant mon enfance, qu’aurait-ce pu être d’autre ? Et puis, nos parents étaient très proches également, mon père de son frère et leurs femmes l’une à l’autre. L’entente était forte, rien que je ne puisse espérer autrement. Ah, cousine, je t’aime ; le sais-tu ?

Que voulait Dakota au juste ? Lui faire peur ? Et bien si c’est cela, c’est plutôt réussit. Young Im n’osait pas lâcher sa cousine même pour être plus rassurée, elle la serras contre elle & ferma les yeux pour ne pas voir, les personnes qui se trouvaient dans la pièce. Et dire qu’elle avait peur de sa famille, à ce stade là, elle est bonne pour aller directement à l’asile sans passer par la case départ, ni la prison ni je ne sais quels autres bâtiments du Monopoly. D’ailleurs à ce jeu là, la jeune coréenne est complètement nulle, mais vraiment nulle, il n’y a aucun espoir pour qu’elle s’améliore.

«Pourquoi tu fais ça ? Tu ne m’aime plus ?»

Elle ne comprenait pas pourquoi elle agissait de la sorte. Est-ce qu’elle se serait pris un gros coup sur la tête quand elles étaient sur le bateau ? C’est bien possible. Mais bon, elle n’a pas de traces de coup sur la tête. Enfin elle n’en avait pas vu, une petite vérification s’impose dans ce cas, non ? Young Im se détacha quelques secondes de sa cousine pour lui poser délicatement les mains dans ses cheveux afin de fouiller dedans.

«Mais tu n’a vraiment pas reçu de coup à la tête!» dit la jeune coréenne d’un air étonné. «Maintenant tu peux m’expliquer quelle mouche t’a piquée? Je ne vais quand même pas t’enlever tout tes vêtements pour voir si tu n’as pas de traces de piqures, morsures & autre!»

Young Im se voyait très mal déshabiller sa cousine sous les yeux de sa famille, enfin même si elle n’était pas au complet, cela n’était pas une raison pour vouloir ce genre de chose. Heureusement qu’il n’y pas d’asile aux alentours parce que la jeune coréenne pourrait d’ors& déjà réserver une place pour elle & même une pour sa cousine au cas où, on ne sait jamais. Quoi que vu son niveau de folie, elle ne risque pas de rester longtemps! D’ailleurs, elle ne sait même pas où elle pourrait atterrir, enfin, elle a sa petite idée mais bon… Young Im a toujours imaginé que certains médecins auraient aménagé une autre planète afin de pourvoir y mettre les personnes pour lesquelles il n’y a vraiment plus rien à faire. Mais bon de sa planète, elle ne pourrait plus communiquer avec la Terre & cela serait bien dommage. Elle regarda attentivement les personnes qui se trouvaient dans la pièce.

«Je suis sûr que vous êtes tous de connivence! Je sais que par moment, on peut me trouver légèrement bête, mais ce n’est que des rumeurs des gens qui ne m’aiment pas & qui n’ont rien d’autre à faire de leurs journées.»

Suite à ce minuscule dialogue, Young Im se mis à courir vers l’escalier.

«Je refuse d’aller sur Mars même si je parle couramment le martien depuis ma plus tendre enfance.»

La jeune coréenne ne voulait pas aller s’enfermer dans sa chambre puisqu’ils ne pourraient pas voir le plan qu’elle avait mis en exécution depuis qu’elle est arrivée. Comme vous l’aurez remarqué au fil de ce récit, Young Im a pour but de se faire passer pour une folle mais juste afin d’amuser la galerie. Malgré cela, elle parti quand même dans sa chambre pour prendre une peluche. Cette peluche était rose & on ne pouvait deviner de quel animal il s’agissait. N’empêche qu’elle l’a depuis sa naissance & est toujours à peu prés dans un bon état.

«Faites attention si vous essayez de m’emmener de force, George sera là pour me défendre étant donné qu’il est soumis à moi. Et peut-être que tout ses autres amis peluche viendront aussi! Comme ça on aura une armée plus nombreuse que la votre, hein!»

Ensuite, elle retourna vers l’escalier & posa délicatement ses fesses sur une marche. Young Im s’amusait à lancer George en l’air comme une petite enfant. Mais c’est lors d’une fausse manipulation que l’irréparable se produit… George venait, à l’instant, de faire son baptême de l’air en tombant dans l’escalier.

«GEORGE!» s’exclama la jeune coréenne.

Elle se leva & descendu les marches de l’escalier, sans tomber, en quatrième vitesse. Quand Young Im fut à la hauteur de George, elle lui fit un massage cardiaque pour le réanimer.

«Reste avec moi, ne m’abandonne pas! Tu n’as pas le droit!»

«Young Im, tu ne changeras jamais… Une peluche ne peut pas mourir!»

«C’est vrai?» dit Young Im en serrant George contre elle & faisant ses yeux de chiens battus. Enfin, elle ajouta «Pour ma folie, il faut demander à Dakota puisque c’est elle qui m’a rendu folle!»