Annyeong ! je me nomme baek ailill, je suis né un seize mai, j'ai vingt-deux ans et je suis de nationalité irlando-coréenne, ce qui fait que je suis actuellement en huitième année; la classe, n'est-ce pas ! Sinon, moi, je suis un sang pur et je suis hétérosexuel. Mon animal de compagnie, c'est une hermine appelée Neve et ma baguette mesure 39,7 centimètres, est en bois de saule et contient du sang de licorne. Tant que j'y suis, la maison à laquelle je souhaiterais être réparti est muneo, voire yunikon - par contre, je vous supplierais d'éviter yongwang et ineo ! Et dans la vie, j'aimerais être quelqu'un. Bon, c'est bien tout ça, mais si on passait aux choses sérieuses ?



1. Des sirènes, uh ? Ne sont-ce pas là ces créatures humanoïdes qui se trimballent une paire de nageoire en lieu et place de jambes ? Et, qui plus est, sont reconnu pour leur chant hypnotique, promesse d'un avenir radieux et en morceaux dans leur estomac ? Si, hein. C'est bien de cela qu'on parle. Sachant cela, je serait tenté de balancer un « bien fait pour toi » au total inconscient qui aura eu l'idée d'aller leur tourner autour, mais puisqu'il est écrit dans le script que je l'aime... L'amour est aveugle, paraît-il. Aussi sortirais-je sans hésiter ma baguette, et tenterait d'attirer ces immondes bestioles ailleurs, ou au moins de détourner leur regard de ce qui m'appartient durant les quelques secondes nécessaires à leur lancer un second sort, assez douloureux ou déstabilisant pour qu'elle me rende l'être aimée.

2B. Oh, je ne dirais jamais non à une fête. Sauf à la veille d'un examen, et après huit ans de vie commune, des amis devraient le savoir. Pour du quidditch, en plus... comme si je ne clamais déjà pas assez fort que je méprisais ce jeu. Quoiqu'il en soit, je préfère passer les dernières heures avant l'examen à réviser et me détendre : au moins, avec cette fête, aurais-je de meilleures chances d'arriver dans les premiers, si ce n'est LE premier. Et à ceux qui oseront piquer mes affaires, il paraît que j'ai un petit côté glaçant, qu'un seul regard suffit à vous donner la chair de poule. Mon manque d'expression, sans doute... Quoiqu'il en soit, il n'en faudrait sans doute pas beaucoup avant que ces gosses me rendent mes affaires en implorant mon pardon. Je ne raffole pas des situations de ce genre, mais ça fait toujours du bien à son p'tit égo.

3. Ce ne serait pas la première fois : comme Neve, j'ai toujours été plus à l'aise à l'abri des rayons du soleil. Un peu comme si toute la mélancolie contenue dans les landes de mon pays s'était nichée dans mon cœur, le rendant plus sensible à l'obscurité. Oh, plus d'une fois je me serais faufilé dans les couloirs de l'école, et plus d'une fois je me serais fait prendre. Seulement, je suis un bon élève, peut-être l'un des meilleurs, en plus d'avoir un physique loin d'être ingrat. Un sourire à cette vieille chouette, mon livre de potion en otage, je ne devrais pas avoir grand mal à lui faire croire que je cherchais un endroit propice à l'étude. J'ai toujours plu aux vieilles dames, celle-ci ne devrait pas déroger à la règle, et si en plus je pouvais me la mettre dans la poche, ça ne pourrait que faire du bien à mes résultats...

4. Je l'écouterais sagement, hochant gravement la tête quand il le faudrait, et puis je lui dirais « non ». Je ne suis ni menteur, ni voleur de nature, et quand on place sa confiance en moi, on est certain de ne jamais devoir la retirer. Et puis, il ne faut pas tellement de jugeote pour deviner que les intentions de ce professeur en question ne sont pas nécessairement louable. Un mot glissé au directeur devrait suffire à faire sauter toutes ces punition, si seulement l'homme en question était capable d'en imposer...

5. Honnêtement, j'ai d'autres priorités que le sang qui coule dans les veines de chacun. Je viens d'une famille d'assez haut rang pour savoir que ceux qui se disent pur n'ont pas forcément plus de cervelle que les supposés malsains. Il y a autant d'idiots chez les uns que chez les autres, et puisqu'on a pas d'autres choix que de vivre parmi eux, autant posséder un minimum de tolérance à l'égard de chacun.

6. Ailill est étrange, Ailill a de l'absence dans ses sourires et du néant au fond de ses pupilles. Ailill, quand il parle, on s'attend à entendre la voix de quelqu'un d'autre. Il a des airs de cyborg, porté sur les études et rien d'autre. On ne lui arrache que des sourires de contrefaçon, et de toute manière, ce n'est pas comme si on mourrait d'envie d'approcher de ses regards à glacer le sang. Ailill semble ne faire que ce qu'on attend de lui, ne contredira jamais un professeur et comme son physique avenant l'indique, il se doit aussi d'être charmeur. Seule sa petite hermine, Neve, semble être vraie dans ce cadre superficielle. Elle le connaît par cœur cette petite bête, sait la fragilité de l'âme et de l'esprit de son maître, et on sentirait presque la peur de le perdre qui fait battre son cœur sous la fourrure hivernale. Si Ailill a toujours prit soin de son corps, c'est pour dissimuler sa constitution fragile : enfant, rares étaient les moments où la maladie, aussi bénigne puisse-t-elle, ne lui collait pas à la peau. Il est de ces miraculé qu'on s'attendait à voir passer de l'autre côté dès les premières semaines, et pourtant, presque vingt-trois ans après, il semble être la santé même. Sauf lorsqu'il s'effondre sur son lit ou dans un coin sombre, tremblant au seul souvenir de toutes ces fièvres qui avaient plus d'une fois manqué l'emporter. Ailill est encore un enfant, qui pleure lorsque les nuits sont trop sombres, puisque l'obscurité est sa seconde mère, qui le berce lorsque la peur prend le dessus. Santé et esprit fragile, Ailill ne sait pas vraiment ce qu'il est, ne connaît pas sa propre personnalité, si ce n'est celle qu'il s'est fabriquée au rythme de sa vie, cet élève modèle, ce genre idéale que toutes les mères regardent avec envie, et lui s'efforce de en pas tourner autour des autres de trop près, pour que jamais ils ne perçoivent toute cette faiblesse en lui. Ailill aime à se voir comme le fantôme qui traduit son prénom, petite âme maudite et pourtant foncièrement bonne, il n'a même pas conscience de la générosité, de la sincérité et de la force de sa propre personnalité, tant il semble se laisser ronger par des démons qui, depuis l'enfance, ne l'ont jamais quitté. Et comme pour se marquer davantage, il porte un tatouage sur un de ses poignets, qu'il se plaît à regarder comme une preuve de ce qu'il est. De ce qu'il n'est pas.